Mémoire de Soubressade
Je ne savais pas quoi cuisiner …..J'aime bien de temps en temps varier les plaisirs de bouche ….
Alors je me suis rendu chez mon charcutier …..Je voulais en effet faire quelque chose qui me sorte un peu de l'ordinaire.
J'y avais trouvé de la soubressade, en provenance directe d'Espagne.
La soubressade, c'est un genre de saucisson piquant, je dis bien un genre, à mi-chemin entre saucisse et chorizo.
Il y en avait souvent sur la table quand j'étais petit, c'est une spécialité Pied-noir.
J’avais l'intention de faire cette brave soubressade sur une pizza, ou dans un riz à l'espagnole.
Et puis j'ai cherché dans un livre de là-bas comment les Pieds-noirs la mangeaient, du temps où nous y vivions il y a bien longtemps….
Je suis tombé sur une histoire délicieuse à plus d’un titre….
Son auteur habitait la rue de Constantine à Hussein-Dey…Tout prés de l’église
Je ne peux m’empêcher de vous en faire profiter
Lisez et goutez moi ça …
Vous allez vous en lécher les babines
Une délicieuse histoire ….Comme un rêve… !
Et si vous preniez deux œufs, que vous les cassiez ?
Après vous les battez bien pendant cinq minutes,
Puis vous prenez une petite poêle, avec un petit fond d huile d’olive, vous versez les œufs, et les éparpillez bien, après vous allez à la fenêtre dans la cuisine, dans le petit garde manger, vous prenez une belle soubressade piquante de chez Zeralta, vous savez le charcutier du marche de Belcourt.
Donc vous prenez la soubressade, vous enlevez la peau et la ficelle rouge, et vous l éparpillez sur les œufs juste un petit instant, après, vous la versez dans une assiette, vous prenez un bon morceau de pain mahonnais, avec la mie bien dure,un bon verre de vin rose bien frais, pour celles et ceux qui aiment le vin, ou la gargoulette avec de l eau bien fraiche, vous vous mettez au balcon, assis par terre, les jambes en tailleur, et en regardant en bas la Mer bien bleue, avec les bateaux qui rentrent et qui sortent du port. vous vous tapez un repas royal,
que même Azrine il ne peut pas nous enlever, et quand il n y a plus rien dans l assiette, vous descendez en bas chez le Tunisien, et vous prenez un bon Makrout plein de miel qui
vous coule entre les doigts, et doucement mais surtout bien doucement, les yeux fermes, vous le dégustez, et même qu’à la fin vous vous léchez les doigts tellement c est bon….
Et puis catastrophe, votre femme vient vous réveiller, et tout ce beau rêve y fait tchouffa et ça vous fout les boules pour toute la journée….
Quand est ce qu’on arrêtera de penser a ce foutu pays?????? Jamais …oh non jamais, quel desespoir...!
Le Pèlerin