La fameuse tirade de Cyrano
….Différemment...
telle que revue par Jean de La Fontaine
Ah ! Non ! C’est un peu fort Madame !
Vous pouviez dire...Oh ! Dieu ! Et sans que je réclame,
En changeant les couplets, par exemple voici :
Agressif : vous Monsieur, avec un tel zizi,
Vous pourriez satisfaire une vieille pétasse,
Amical : Mais il peut se coincer dans l’impasse,
Il vous faudrait plutôt un large boulevard !
Descriptif : c’est un pieu, c’est un pal, c’est un dard
Que dis-je, c’est un dard ?, Mais c’est un pédoncule.
Curieux : à quoi sert cette longue férule
A tisonner le feu, comme porte-manteau ?
Gracieux : êtes-vous amateur de bateau
Pour avoir un tel mat prêt à mettre la voile
Et servir de pendoir pour assécher la voile.
Truculent : ça Monsieur lorsque vous urinez
Trop courte est votre main, comment vous le tenez
Sans que votre voisin crève de jalousie.
Prévenant : gardez-vous, dans votre frénésie
Que déséquilibré vous tombiez sur le sol,
Tendre : sait-il chanter comme un gai rossignol,
Le soir quand le soleil à l’horizon se couche ?
Pédant : ce gros zizi ne tient pas dans la bouche,
Si ce n’est celle d’une Allemande sans dent,
Ou celle d’une Anglaise à l’âge de cent ans.
Cavalier : êtes-vous à l’aise sur la selle,
Il doit se rafraîchir le gland dans la gamelle.
Emphatique : Quoi mon cher, ce doit être encombrant,
Et comment éviter qu’il reste convenant ?
Dramatique : je crains pour lui une blessure,
Admiratif : c’est vrai qu’il a beaucoup d’allure,
Lyrique : Kukulcan* serait en pâmoison,
Naïf : est-il ainsi à la belle saison ?
Respectueux ; chapeau Monsieur, je vous salue,
Cet objet de valeur me donne la berlue
Campagnard : ben mon vieux t’as un sacré mandrin,
Tu pourrais remplacer l’étalon de Martin.
Militaire : au repos il est encore d’attaque,
Pratique ; pourrait-il vous servir de matraque,
Ou bien de casse-noix et de queue de billard ?
Enfin parodiant Corneille le gros lard,
- Ce zizi qui d’un coup transperce l’ouverture,
N’a choisi pour séjour que cette grotte obscure-
Voilà ce que Madame il fallait déclamer,
Je serais aussitôt venu vous acclamer,
Mais vous n’avez d’esprit que sous votre nuisette,
Et savez exprimer vos talents sous la couette.
Je peux m’en contenter vous avez ce qu’il faut,
L’absence de jugeote est un moindre défaut.
*Kukulcan est la déesse de l’amour chez les Mayas.
Le Pèlerin
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