Vendredi 3 octobre, Najera – Granon 28 km
Départ 7h10 – Arrivée 14h30 28 km/ 586.1 km
L’église de San Domingo et légende du coq et de la poule
Nous sommes partis tôt le matin munis de piles pour reconnaître les balises du chemin en pleine nuit. Nous avons pris le chemin et ne prendrons pratiquement pas de goudron tout au long du chemin. Le chemin serpentait au milieu des vignes, et des cultures de céréales. Le paysage était très vallonné.
Jacques toujours devant, était fidèle à lui-même. Je suivais sans trop de mal…
Après une heure et demie de marche, nous atteignions Azofra dotée d’une église dont la tour carrée se dressait en sentinelle. Nous nous sommes arrêtés dans un bar restaurant dans lequel nous avons pris un petit déjeuner et fait quelques minis provisions. Nous avons repris notre chemin toujours au milieu des champs. Quelques km avant d’arrivée à Ciruena nous avons traversé une magnifique et grande chênaie.
Vers 13h00 nous sommes arrivés à Santo Domingo de la Cazalda (Saint Dominique de la Chaussée, un moine bénédictin du 11ème siècle - patron des ponts et chaussées qui construisit de nombreux édifices pour atténuer les souffrances des Pèlerins). Nous avons visité la Cathédrale dans laquelle repose Santo Domingo, un lieu magnifique….. L’évocation de la légende du coq et de la poule, à elle seule, mérite la visite des lieux. L’auteur se propose de conter cette légende à tous ceux qui la demandent….Le mieux est encore de s’y déplacer…Nous avons repris notre chemin après plus d’une heure de visite de la cathédrale. Le paysage est alors assez dénudé peu à peu. Nous avons piqué tout droit sur Granon évitant ainsi Corporales qui parait-t-il aurait mérité le détour.Nous quittions la province de Rioja pour celle de Castille. Nous arrivions à Granon style bastide. La rue principale, la calle Mayor gardait quelques vestiges anciens dont l’église Saint Jean Batiste du 14ème siècle dotée d’ornements de toute beauté. Dans l’enceinte de cette église se trouvait notre refuge.
Le dortoir était certes précaire mais l’accueil était des plus chaleureux. L’hospitalière était d’une gentillesse extrême. Nous étions une bonne vingtaine et elle nous prépara un excellent repas. A étape j’y rencontrais de nombreux pèlerins : Gérard qui souffrait d’une tendinite (pourtant il n’avait démarré qu’à Puente La Reina), Arvis une agréable Norvégienne d’environ 40 ans qui, je le vis plus tard, marchait à une vitesse folle mais s’arrêtait très fréquemment. J’y retrouvais le couple de Suisses dont l’époux tirait un semblant de carriole fixée au corps par un harnais. Le tout lui permettait de transporter 30 kg. Je pense que son épouse changeait souvent de tenue vestimentaire et elle avait besoin de tout cet attirail. Car en plus, elle transportait un petit sac à dos et ils avançaient à une vitesse somme toute assez rapide. Après avoir faire la lessive, nous avons étendu notre linge dans une ouverture ventée de la tour de l’église. Le linge sécha assez rapidement. J’y rencontrais un autre Français qui devait rentrer en vitesse à Paris et devait assurer des étapes sans fin.
Nous avons fait quelques provisions pour l’étape du lendemain. L’hospitalière assura l’office religieux auquel tout le monde participa. Cet office religieux était très vivant …des comtes mêlant les prénoms de chacun d’entre nous furent récités …dans de nombreuses langues….Le Français était majoritaire car il y avait une majorité de Français. Le dîner fut chaleureux et convivial.
Quant au prix, de la pension, il y avait une tirelire sur laquelle étaient écrits les quelques mots suivants :
Donativo, donne ce que tu peux, prends ce dont tu as besoin
Je m’endormis sur une paillasse de 3cm d’épaisseur…Ma foi…Ce fut une étape inoubliable….
Le Pèlerin (à suivre)