Industries pyrénéennes - L'industrie textile de Lavelanet
Textile Lavelanet
Chapelières Esperaza
Employées textile Lavelanet
Sandaliers du Pays basque
Usine hydroélectrique d'Eget ( Hautes Pyrénées)
Malgré la concurrence de l'industrie textile du Nord, cette activité se développe en Ariège et se concentre dans le Pays d'Olmes où Lavelanet devient le principal centre, assurant la majeure partie de la production du département et réalisant l'ensemble des opérations de fabrication :
Délainage, effilochage, filature, tissage, teinture et apprêt.
Les petits ateliers sont nombreux : on compte 1 500 tisserands en 1880 et chacun possède son métier. En 1896, l'industrie lainière du Pays d'Olmes occupe 39 filatures avec 10 561 broches à filer et 400 à retordre. Trente établissements, équipés de 33 métiers mécaniques et de 159 métiers à bras, sont spécialisés dans le tissage et, en 1912, Lavelanet emploie 1 800 ouvriers pour une production de 2 millions de mètres.
Spécialités
La haute vallée de l'Aude s'est spécialisée dans l'industrie de la chapellerie. L'origine de cette activité remonterait au temps des guerres Napoléoniennes : au retour de leur captivité en Haute- Silésie, des prisonniers français du canton de Couiza auraient fondé en terre audoise les premières manufactures. En 1882, une quinzaine de fabriques de chapeaux en feutre de laine sont en activité à Espéraza qui, grâce à la qualité des matériaux utilisés et à l'adresse de sa main-d'œuvre, devient vers 1905 la capitale de la chapellerie, exportant ses produits dans le monde entier. À Quillan la Maison Huillet et Lasserre jouit d'une très bonne réputation.
En Roussillon comme en pays béarnais, la fabrication d'espadrilles a permis le développement d'une industrie florissante. À Hasparren, dans le Pays basque, où dès 1904 des manufactures remplacent les ateliers de cordonnerie, on compte plus de 2 000 ouvriers répartis dans une dizaine d'entreprises. À Mauléon, où une main-d'œuvre espagnole vient compléter les effectifs, la sandale est préparée en entier dans la ville : le jute y est cordé puis tressé pour former la semelle. Le montage de la sandale se fait surtout en usine où beaucoup de machines sont « servies » par des femmes dont le gain s'élève à 2 francs par jour, le travail à domicile n'étant payé que 1,25 franc.
Un concours de marche organisé par le Petit Journal en juin 1892 entre Paris et Belfort a mis en relief la supériorité de la sandale de Mauléon et a fini de la rendre très populaire. D'ailleurs, Pierre Loti n'a-t-il pas écrit en 1897 : « Ramuncho cheminait par le sentier de mousse, sans bruit, chaussé de semelles de corde, souple et silencieux dans sa marche de montagnard. » À Saint-Girons, le papier à cigarettes de la Moulasse, le papier « Job », de réputation mondiale, emploie en 1900150 ouvriers. M Jean Bardou, le premier fabricant, ayant séparé ses initiales par un losange, le losange fut lu « O », et l'ensemble fit « Job ». Jean Bardou fit imprimer à partir de 1895 des cartes postales publicitaires reproduisant des illustrations d'affiches ou de calendriers. Ce sont de petits chefs-d'œuvre, très recherchés par les collectionneurs, qui ont été dessinés par des illustrateurs de grand talent : Mucha, bien sûr, mais aussi Meunier, Cheret, Atché, Graner, Asti, Léandre, Maxence, Gervais et Capiello pour ne citer que les plus connus.
La houille blanche
L’Usine « job », construite sur l'emplacement d'un des vieux moulins à papier qui bordaient le Salât, est « la dernière grande usine de cette vallée où l'on pourrait multiplier les prises de force et qui deviendra peut-être une source de richesse pour le Couserans ». Cette source de richesse, dont parle Ardouin-Dumazet, c'est la houille blanche. Dès la fin du XIXème siècle, les premières centrales électriques font leur apparition : à Oloron-Sainte-Marie, sur le gave d'Oloron en 1879 ; puis à Alet, sur l'Aude en 1888 et à Ancoaïn sur le rio Oria dans le Pays basque espagnol en 1890. Partout, souvent à la plâc^d'ancif jas mpulins, vont s'édifier de petites usines électriques destinées à alimenter une fabrique ou éclairer une ville ; les Pyrénées, à l'image du Dauphiné ou de la Savoie, vont se transformer en montagne de la houille blanche.
L’équipement hydroélectrique des Hautes-Pyrénées comprend trois usines. L'une est située sur le gave de Pau, les deux autres ont été aménagées dans la vallée de la Neste, à Aragnouet et à Eget. L'usine d'Eget, qui utilise depuis 1918 les eaux de la Neste, possède une chute de 750 mètres avec 7 conduites forcées.
Dans l'Ariège, l'usine électrique d'Orlu, dont la construction a été entreprise en 1907, est en exploitation depuis 1910. Elle utilise les eaux du lac de Naguille et est particulièrement remarquable par sa hauteur de chute, 980 mètres, l'une des plus hautes du monde. Elle assure l'alimentation d'un vaste réseau.
Enfin, la Compagnie Électrique de Marignac, en Haute-Garonne, connaîtra de beaux jours avant de s'adjoindre par la suite la fabrication de ferro-alliages.
Oloron-Sainte-Marie : Ville industrielle et commerçante
Située au confluent des gaves d'Aspe et d'Ossau, Oloron est une ville industrielle et commerçante. C'est le principal centre pour la fabrication de bérets, coiffure la plus populaire des Pyrénées. Le commerce de la laine est considérable et Von y fabrique des ceintures et des couvertures. Il y a plusieurs manufactures d'espadrilles ainsi que des ateliers qui préparent l'étoffe et les semelles nécessaires à ces chaussures. La toile de Béarn est encore tissée dans la ville où l'on trouve des marchands dé filasse de lin. Oloron possède enfin une petite fabrique de cannes : les divers bois utilisés sont le chêne, le frêne, le merisier, le néflier, le houx et le buis.
Source autrefois Les Pyrénées
A suivre
Le Pèlerin