Il faut être ferme mais respectueux de la dignité humaine Déontologie. Les plaintes en hausse de 10% en 2005... Gardes à vue: les policiers épingles |
Une hausse de 1O%. 108 plaintes au total dont 72 contre la police nationale... La Commission nationale de la déontologie de la sécurité s'est alarmé hier des abus commis par des policiers lors des gardes à vue en 2005. Dans son rapport annuel, la commission note un accroissement des affaires montrant une «méconnaissance» des règles de garde à vue et des garanties qui y sont attachées (droits à un médecin, un avocat, avertissement de la famille) et en particulier d'une circulaire de 2003 sur la dignité des personnes. En fait, « ce n'est pas que les policiers ne la connaissent pas, c'est qu'ils ne l'appliquent pas », a regretté le président de la CNDS, Pierre Truche. La commission revient ainsi sur le cas du décès d'un homme de 46 ans, interpellé à Paris pour conduite en état d'ébriété et retrouvé gisant sur le trottoir, le lendemain de sa garde à vue, victime d'une hémorragie cérébrale. Faisant état de « présomptions graves de fausses signatures sur les procès-verbaux», elle doute que la victime « ait été effectivement remise en liberté à l'heure indiquée sur les PV ». Ce cas a été transmis à la justice tout comme celui d'un détenu retrouvé mort dans sa cellule. La commission a aussi dénoncé des menottages, « y compris pour des femmes et des enfants », des fouilles à corps inutiles et « humiliantes » ou des mises en garde à vue abusives. La commission s'inquiète d'ailleurs de « la multiplication des saisines impliquant des enfants et des adolescents » et une « surreprésentation » des jeunes majeurs parmi les plaignants. Elle cite le cas d'un garçon de 15 ans, menotte pour un doigt d'honneur lors d'une visite présidentielle à Marseille, gardé trois heures et qui s'est plaint de violences et d'insultes racistes, jugeant « hautement disproportionné » ce traitement « musclé ». La commission note aussi de nombreux manquements à l'éthique et à la dignité lors des reconduites à la frontière d'étrangers. Enfin, le président Truche s'est aussi alarmé de la « culture du résultat » pour les policiers et du risque de « faire du chiffre, à partir d'affaires insignifiantes ». |
Source La Dépêche du Midi
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