Et ce Pétrole dont le prix grimpe sans cesse...Faisons le point... |
1. Les cinq raisons d'un prix fort et durable
Elle va durer, la flambée du pétrole. Pour plusieurs bonnes raisons, c'est... tintin pour la baisse de l'or hoir: 1.1 La tension entre l'offre et la demande: la croissance de la Chine et de l'Inde, fait exploser la demande. Elle progresse de 1,8 % par mois alors que la production stagne pour deux raisons : les nappes s'épuisent, les pays du Golfe ont négligé les efforts de prospection.
1.2 La spéculation boursière est un amplificateur à cette tension. Comme
pour l'immobilier, les fonds de pension retiennent les barils pour les lâcher au compte-gouttes et au meilleur prix.
1.3 Les conflits dans les pays producteurs. La production irrégulière de l'Irak et les tensions avec l'Iran ne sont pas les seuls soucis. Au Koweït, au Venezuela, les conflits internes ont amputé la production mondiale de 10% depuis 6 ans. Au Nigeria, les attaques de rebelles sur les installations ont fermé 20 % des robinets. Des pays qui détiennent des réserves comme le Tchad ou les nations du Caucase vivent une instabilité chronique. Le délabrement des infrastructures (oléoducs, raffineries) empêche en outre toute relance rapide de la production dan s ces pays.
1.4 L'ouragan Katrina : huit mois après la catastrophe qui a dévasté les raffineries et plate formes du Golfe du Mexique, rien n'est réparé et pire, si un autre ouragan frappe cet été, les dégâts seront les mêmes
1.5 Les retards pris par les autres énergies : faute d'investissements en dehors du Brésil, l'éthanol, les carburants et huiles à base de céréales, d'oléagineux, ne sont pas assez développés pour diminuer la dépendance de l'or noir avant 2020. 2. A qui profite la hausse ? 2.1 Les groupes pétroliers : c'est le jackpot assuré. Leur marge fluctue en même temps que le prix du brut. Un dollar de plus dans un baril, c'est 1,5 de plus dans les caisses de Shell, Total, Exxon and co. L'an dernier, les 250 compagnies pétrolières privées ont totalisé 243 milliards d'euros de bénéfices (15 milliards pour le Français Total). Le magnat du pétrole russe et patron du club de Chelsea Roman Abramovitch a gagné 1,60 ? par seconde. Les actionnaires des compagnies pétrolières ont reçu 250 milliards d'euros de dividendes en 2005. Le record devrait être battu en 2006. |
2.2 Les pays producteurs : les devises affluent, leur dette extérieure diminue, la consommation intérieure progresse. À l'exception de l'Irak et du Nigeria, la croissance dans les grands pays exportateurs tourne en moyenne à 5% avec une pointée 9% pour la Malaisie. Tout bénéfice également pour les producteurs et exploitants de gaz -. les tarifs sont indexés sur ceux du pétrole
2.3 Le nucléaire: la France ayant démontré que c'est l'énergie qui permet de s'écarter le plus efficacement de la dépendance du pétrole, les autres pays revoient leurs programmes à la hausse (USA, Chine, Espagne) ou renoncent à la sortie de l'atome (Allemagne). Les actions d'Areva (Numéro 1 mondial), d'EDF se portent à merveille.
2.4 La SNCF: la progression du trafic TGV (3 %) et TER (10 %) en 2005 est pour un quart liée à la flambée des carburants.
2.5 L'État à court terme: les recettes de TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers) vont battre les records de 2005 à 2006. Mais si les consommateurs roulent moins, réduisent leurs dépenses, l'État perdra en recettes de TVA ce qu'il a engrangé en TIPP . Le gain sera mince.
2.6 La filière biocarburants: sucre, colza, tournesol :voilà des matières premières qui vont se valoriser en 2006. À condition que l'État donne un coup de pouce à la recherche et à la fabrication de ces carburants verts.
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Source « La Dépêche du Midi »
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