Passions sportives populaires - La Chasse et La Pêche
Chasseurs d'isards dans le val d'Aran
Pêche à la truite dans la vallée de l'Aude
Pêche à l'Alose dans l'adour
La Chasse
La chasse jouit d'un grand prestige et constitue pour beaucoup non seulement un sport ou un passe-temps mais Une véritable passion. Le gibier foisonne littéralement dans les Pyrénées où l'on chasse aussi bien le petit - caille, perdrix, bécasse, coq de bruyère, faisan, palombe, lapin, lièvre, que le gros - aigle, vautour, gypaète, bouquetin, isard, renard, sanglier et parfois même le loup, le lynx et l'ours.
Si la chasse à la perdrix offre l'occasion d'exécuter le plus beau des coups de fusil, le coup double, la chasse à la bécasse permet de mesurer son adresse car il faut faire feu dès qu'elle se présente. On chasse le faisan au chien d'arrêt et en battue. Il s'enlève lourdement mais file très vite, arrivé à une certaine hauteur ; aussi doit-on le tirer en avant du bec.
'C'est à la Saint-Luc qu'on pratique la chasse à la palombe. « Semé...re ! Semé...re ! » est le cri rituel lancé pour signaler le passage des palombes. « Semérer », c'est en effet faire fonctionner la « semérère », planchette qui sert de perchoir aux appeaux et que le « paloumayre » fait basculer à l'aide de ficelles. « Pour attirer les oiseaux sur les arbres d'abord, sous les filets ensuite, on se sert d'appeaux », signale Joseph de Pesquidoux. Et ces appeaux ne sont autres que des palombes, prises l'année précédente, dont on a masqué les paupières et auxquelles on a lié les pattes sur des raquettes fixées à une barre de bois. Les appeaux, le moment venu, vont attirer à la mort, par le battement de leurs ailes, leurs sœurs en liberté.
Pour chasser l'aigle royal, le vautour et le gypaète, on place le cadavre d'un mouton dans un lieu fréquenté par ces rapaces, dans la région haut-pyrénéenne du Monné, du Lis ou du Cabaliros par exemple. On expose l'appât, bien en vue, avant la chasse pour que l'odeur attire le gibier. Le jour dit, on se poste à proximité dans un abri et c'est à l'aube, moment où ces oiseaux cherchent leur proie, qu'on a des chances de pouvoir les tirer.
La chasse acharnée que les Pyrénéens font aux isards les a rendus extrêmement méfiants. Même au repos, leurs sens sont sans cesse en éveil. Chaque troupe est sous la conduite d'un guide qui, lorsqu'il flaire un danger, siffle, frappe le sol et prend la fuite. Tous le suivent alors en bondissant. D'une extrême agilité, même sur les rochers les plus escarpés, les isards effectuent des bonds de sept mètres de long et de quatre mètres de haut avec la même aisance et la même sécurité que les oiseaux.
On tue au début du siècle dans la vallée d'Ossau de 150 à 180 isards par an. Chaque village pyrénéen a ses héros : Bernard Trescases à Gavarnie, Henri Passet à Cauterets et Jean-Marie Catala à Saint-Sauveur, sont les rois incontestés de la chasse à l'isard.
Lorsque le sanglier est parti, rien ne l'arrête. Il fait sa trouée dans les haies les plus épaisses. C'est quand il commence à être essoufflé qu'il faut se hâter de l'abattre après avoir visé entre les deux yeux au moment précis où, furieux, il va se jeter sur le chasseur.
Une chasse aristocratique la chasse au renard
La chasse au renard est un sport classique, à la fois élégant par l'appareil dont il s'entoure et rude par les qualités qu'il exige », écrit Henri Spont dans l’illustration du 3 mars 1906 où il fait le récit détaillé d'une chasse au renard à Biarritz. « Jusqu'alors, l'équipage de Pau était le seul, dans le Sud-ouest, capable de regrouper les riches sportsmen. Il a désormais un émule : celui de Biarritz, sous les ordres de l'éminent maître d'équipage qu'est le comte de Gontaut-Biron, grâce à qui les chasses ne sont pas seulement des parades mondaines mais des parties de plaisir. »
Lorsqu'il est poursuivi, le renard exhale une telle odeur que tous les chiens, même les plus dépourvus de nez, peuvent le chasser et perdent rarement la voie. Les vieux renards peuvent tenir le bois très longtemps sans débucher, c'est-à-dire sans sortir du bois. Quand le renard est sur ses fins, les chiens l'entourent et l'étranglent. Alors le piqueur s'en empare et le suspend à une branche pour exciter les chiens qui se livreront, une fois le renard descendu, à une féroce curée.
Histoire belge
Bien qu'il donne encore en 1900 de fréquentes inquiétudes aux bergers, l'ours se fait rare. Ardouin-Dumazet signale que les montagnes de l'Ossau en abritent quelques-uns. Il observe que, près de Fos, des Espagnols en ont tué un, pesant 385 kg. Il raconte même qu'en 1903 un officier d'ordonnance du roi Léopold qui accompagnait le souverain, tua un ours. Mais la dépêche annonçant la nouvelle fut si mal rédigée que la Belgique faillit prendre le deuil, croyant que l'ours avait tué l'officier.
La pêche
Après les rudes émotions de la chasse, il n'y a rien de tel qu'une partie de pêche à 3 000 mètres où la truite joue dans une eau claire et glacée. Mais la truite des Pyrénées est aussi méfiante que vorace. Aussi faut-il faire vite car elle ne se laisse pas ramener facilement et se défend ferme.
La pêche à l'alose se pratique surtout au filet. Celui-ci est muni à la partie supérieure de bouchons assurant sa flottaison lorsque la partie inférieure est immergée dans la rivière. C'est alors que les pêcheurs, venus de l'amont sur des barques plates, frappent l'eau au moyen de longs bâtons afin d'effrayer les aloses qui, apeurées, vont fuir vers le barrage invisible tendu à leur intention.
Source autrefois Les Pyrénées
A suivre
Le Pèlerin