Les effets de la crise mondiale
Le tourisme touché à Tamanrasset
La nuit de la Saint Sylvestre, célébrée traditionnellement sur les monts de l’Assekrem, refuge de Charles de Foucault, sera plus calme en cette veille de la nouvelle année.
La saison touristique est bien commencée dans l’extrême sud du pays. La ville de Tamanrasset, destination préférée des touristes européens, n’a pas connu le rush enregistré la saison passée. La nuit de la Saint Sylvestre, célébrée traditionnellement sur les monts de l’Assekrem, refuge de Charles de Foucault, sera plus calme en cette veille de la nouvelle année. Les raisons de cet engouement pour ce lieu se déclinent par un coucher puis un lever de soleil sublime pour adorer la perfection divine. Ils sont six touristes italiens, Paola, Andréa, Anna, Mattia, Alberto et Geanlouis, rencontrés à Tam. Ils sont venus tout spécialement pour les fêtes de fin d’année. Ils ont quitté, il y a quelques jours, le froid de Torino et Bolzano pour le Hoggar Tassili où ils comptent passer deux semaines pour visiter cette région et la région de Djanet. Pour Mattia, concessionnaire des automobiles fiat à Torino (Turin), ce sera le sixième voyage en Algérie dont il apprécie la diversité des paysages et la cuisine. Il trouve que le pays a changé depuis les années 2000, notamment sur le plan sécuritaire. «Avant, dit-il, on ne pouvait se déplacer sur tout le territoire algérien pour des raisons que vous connaissez. On se contentait de rester dans les grands hôtels». Aujourd’hui, les craintes qu’éprouvent les touristes ont disparu. « Nous sommes plus libres dans nos mouvements », observe-t-il. A Tamanrasset et durant le périple qu’il projette de faire à travers le grand Sud, ils ne sont accompagnés que par un seul guide touareg d’une agence locale de tourisme. Il est fasciné par le désert et s’il est subjugué par le coucher de soleil de l’Assekrem qu’il trouve fantastique, il ne pense pas moins que s’il est l’un des beaux du monde, il reste que pour lui, le coucher de soleil des Alpes du côté de Dolomille sur la frontière de l’Autriche est un spectacle unique au monde. Et ceci, précise-t-il « en attendant de visiter les montagnes des USA ». Son compagnon de route, Geanlouis, est du même avis sur le phénomène du coucher de soleil. « La première fois, c’est saisissant et époustouflant ». La deuxième, troisième fois et ainsi de suite, le spectacle perd de son charme et l’émerveillement tend à disparaître, dit-il à regret.
Le Turinois a pris la peine de consulter et de lire des livres traitant des traditions et de la culture touaregue. Il déplore que l’occasion lui a manqué de vivre quelques jours au milieu de ces gens du désert auxquels il rend hommage pour leur courage et leur patience. Il promet de le faire dès que les conditions le lui permettent. Très affable, l’Italien est très content de se trouver sur les lieux et avance qu’il a visité Alger à laquelle il trouve une certaine ressemblance avec Nice (France). La Casbah d’Alger l’a fortement impressionné et charmé. « Elle diffère des anciennes médina du Maroc et de Tunisie » a-t-il observé. Employé dans une agence de marketing, grand mangeur et aimant la bonne chair, il est aussi conquis par la cuisine algérienne qu’il qualifie de « bonne et de bonne qualité ».
Le Turinois s’est estimé heureux d’être épargné par la crise financière mondiale, autrement il ne serait pas là à discuter avec nous en relevant que cette crise a touché la classe moyenne dans son pays. Il ne s’étonne pas que les touristes ne sont pas nombreux cette année. Quant à Anna, elle est toute heureuse de se trouver dans ce magnifique paysage. Elle prend le temps d’apprécier les choses qui n’existe pas en Italie. « C’est magnifique » ne cesse-t-elle de répéter à propos du Grand Sud algérien. Pour elle, le dépaysement est total. Le climat, les gens et le décor sont appréciés à leur juste valeur et cela lui procure un effet réel de satisfaction. Elle rêve de vivre, elle aussi, quelques jours au milieu d’une tente et explique qu’elle adore les objets traditionnels dont se servent ces gens pour leurs besoins domestiques ou autres. Le groupe d’Italiens est invité par son guide à se préparer au circuit prévu pour aujourd’hui. Vérification d’usage des véhicules, et les voilà qu’ils nous remercient et ils prennent congé de nous en promettant de revenir pour l’année prochaine..
Source Midi Libre
Le Pèlerin