Tunisie : Des succès à l'export et une classe moyenne éduquée
Sud tunisien
C'est le plus petit pays du Maghreb (le tiers de la France) et le moins peuplé (10,4 millions d'habitants), mais celui dont l'économie est la plus saine. La croissance prévue pour 2008 devrait être de 5%, taux moyen affiché depuis une décennie. Cette régularité tient à l'équilibre entre les secteurs porteurs de la Tunisie : une industrie - textile notamment - restée compétitive malgré la concurrence asiatique, un tourisme en développement constant, une agriculture exportatrice (performance rare en Afrique) grâce à quelques produits phares :huile d'olive, dattes, agrumes, vin.
Contribuent aussi aux rentrées de devises la pêche, les phosphates et surtout le pétrole (environ 4 millions de tonnes), dont les gisements, parfois difficiles à exploiter, sont redevenus intéressants avec le boom de l'or noir. Du coup, les investissements étrangers affluent, d'autant que le dirigisme de jadis cède progressivement la place à un libéralisme de bon aloi.
Le contexte socio-économique est tout aussi favorable : un niveau de vie record pour cette région d'Afrique, une classe moyenne en expansion, des femmes bénéficiant des mêmes droits que les hommes, l'accès de tous à l'éducation (75% des jeunes ont le bac) et la grande pauvreté en voie d'éradication (4% de la population). Bref, la Tunisie semble sur le point d'entrer dans la catégorie des pays développés. Seuls bémols, mais d'importance : la poussée du chômage chez les 18-30 ans, même diplômés, l'agitation sociale dans certaines zones (Gafsa, par exemple) et la dureté du climat politique.
Il est vrai que le voisinage immédiat de deux foyers d'extrémisme - l'Algérie et la Libye - n'est pas fait pour inciter à la tolérance le président Ben Ali, en place depuis plus de vingt ans et farouchement accroché au pouvoir. Mais le harcèlement exercé sur les opposants et le muselage de la presse n'ont pas dissuadé l'Union européenne d'absorber plus de 80% des exportations tunisiennes.
Source Capital
Le Pèlerin