Sud algérien - La divination, histoire et rites
La géomancie était très pratiquée au Maghreb et au Sahara et, aujourd’hui encore, des gezzanate ou diseuses de bonne aventure y recourent. Au XIIe siècle, déjà, le géographe arabe, el-Idrissi, l’évoque comme une pratique courante chez les Touareg Ajjers. On l’utilisait notamment pour retrouver les objets perdus ou volés. «Lorsque l’un d’entre eux, écrit El-Idrissi, grand ou petit, a perdu quelque chose ou lorsqu’une pièce de son bétail s’est égarée, il trace des signes dans le sable et, au moyen de ces signes, il découvre où est l’objet perdu.» Concernant les objets volés, El-Idrissi écrit : «Si un voleur dérobe un objet quelconque et l’enfouit sous terre, près ou loin, le propriétaire trace des caractères pour connaître la direction qu’il doit prendre, puis d’autres pour trouver le lieu précis de la cachette… il fait appel aux chefs de la tribu, qui, eux aussi, tracent des signes magiques et, par ce moyen, arrivent à discerner le coupable de l’innocent.» Au XIVe siècle, Ibn Khaldoun insiste sur ce procédé divinatoire répandu, et il semble, selon lui, que c’est un Berbère qui a formulé ses règles : un certain cheikh Mohammed Al-Zénati, auteur d’un ouvrage intitulé : Kitâb al-façl fi uçul ‘ilm al-raml. Cet ouvrage qui a été réédité à maintes reprises, a connu un grand succès dans le monde arabe et musulman.
Source Info Soir A. Haddadou
Le Pèlerin