L’euro remonte sur le marché parallèle des devises. Depuis quelques jours, la monnaie unique européenne s’échange à 100 dinars l’unité dans les bureaux de change non officiels.
Dans les banques, l’euro a gagné quelques points à plus de 95 dinars l’unité. C’est la première fois depuis le début de l’année que l’euro atteint la barre symbolique des cent dinars sur le marché noir des devises. Au début de l’été, il avait atteint son plus bas niveau depuis plusieurs années avec un euro pour 93 dinars. La hausse du cours de l’euro sur le marché noir des devises s’est amorcée début août pour se poursuivre jusqu’à aujourd’hui.
Toutefois, la hausse de l’euro n’est pas spectaculaire et la différence entre le cours officiel et le cours parallèle n’est pas importante ! La petite hausse intervient après la fin de la saison estivale, une période où l’euro a l’habitude de remonter, à cause du recul de l’offre et de l’augmentation de la demande. Mais on est loin de la hausse spectaculaire de la même période de l’année passée : à l’époque, l’euro avait atteint 120 dinars l’unité. Le déséquilibre entre l’offre et la demande constitue le premier facteur de la hausse de la monnaie européenne sur le marché parallèle. La demande est tirée vers le haut par l’approche du Ramadhan et les départs à la Omra. Dans les banques, l’allocation voyage est toujours fixée à 15.000 dinars. Une somme insuffisante pour voyager à l’étranger. Les cambistes à Oran évoquent aussi les difficultés rencontrées par certains détenteurs de compte en devises au niveau des banques pour retirer leur argent. L’autre facteur à l’origine de l’appréciation de l’euro, les rumeurs sur le retour de l’importation des voitures d’occasion. Mais aussi l’importation de voitures neuves grâce à des licences de moudjahidine. Mais la suppression de la vente par procuration des voitures risque de limiter la hausse de l’euro. L’année passée, deux décisions politiques ont été à l’origine d’une chute spectaculaire du cours de l’euro sur le marché parallèle. L’interdiction d’importer des voitures de moins de trois ans et l’obligation faite aux importateurs de constituer des sociétés avec un capital social minimum de 20 millions de dinars ont « tué » le marché noir des devises. Mais depuis, les importateurs ont trouvé des astuces pour contourner la loi. Les magasins qui vendent des produits importés dans des cabas par des particuliers se sont multipliés dans les grandes villes.
Ces importateurs s’approvisionnent au niveau du marché parallèle des devises. Difficile de faire des pronostics sur le cours de l’euro dans les prochains mois et les gérants des bureaux de change parallèle restent prudents. « On travaille beaucoup ces derniers jours, c’est une bonne chose. La demande est forte et l’offre est faible. Mais, l’euro va retomber avec le début du Ramadhan », souligne un cambiste à Oran. L’approche des fêtes de fin d’année et les départs pour le pèlerinage sur les lieux saints de l’Islam sont deux facteurs, qui d’habitude contribuent à la hausse de l’euro sur le marché noir. Même son de cloche à Constantine où des cambistes affirment que « ce sont surtout les prochains départs pour la Omra durant le mois du Ramadhan qui sont à l’origine de la hausse. Il y a également quelques commerçants intéressés par la rentrée scolaire et les achats exceptionnels de produits spécialement réservés à la consommation du mois sacré, comme les fruits secs, les ustensiles de cuisine et autres produits qui recherchent des devises pour passer commande à l’étranger.
L’euro est devenu un peu rare et nous l’achetons à raison de 980 dinars pour le revendre à 10.000. » De futurs pèlerins, rencontrés à leur sortie des agences de voyages, ont confirmé « vouloir acheter quelques centaines d’euros en plus. Bien-sûr nous sommes pris en charge par l’agence en ce qui concerne le transport et l’hébergement, il faut penser à ramener des cadeaux et des souvenirs pour toute la famille. Deux cents euros seront certainement insuffisants durant cette quinzaine de jours que nous passerons dans les lieux saints de l’Islam ».
Source Le Quotidien d’Oran
Information relayée par:
Le Pèlerin