Algérie – La fin des années de solitude , la renaissance
4 ème épisode
Alger la Blanche
A travers son architecture, c'est toute l'histoire de la capitale algérienne que l'on redécouvre. Une ville partie à l'assaut de ses hauteurs, et qui, aujourd'hui à l'étroit dans ses murs, voudrait s'étendre ailleurs.
Quand on débarque dans la baie d'Alger par la mer, c'est d'abord la blancheur qui éblouit. Une blancheur qui s'étend tout le long du littoral. Et qui monte vers la colline. Aux envahisseurs, il en aura fallu de l'imagination, de l'héroïsme parfois, pour s'approprier cette baie, stratégique, et le port qu'elle protège ! Phéniciens, Romains, Arabes, Espagnols, Turcs, Français... une foule de guerriers, d'hommes politiques, puis d'architectes ont rêvé la ville, réagissant chacun avec sa culture au curieux dispositif de corniches et de vallées qui leur faisait face et les obligea à bien des acrobaties architecturales. De Barberousse le pirate au président Boumediene, en passant par l'architecte Fernand Pouillon, des générations de bâtisseurs ont donc modelé Alger et fini par y créer une exposition d'architectures à ciel ouvert.
Aujourd'hui, le paysage urbain est à dominante occidentale. La France, en effet, à son arrivée en 1830, s'appliquera à gommer la sensibilité maure de la cité des deys, donnant à «sa» ville un visage méconnaissable. Un immense chantier, réalisé en un temps record : cent trente ans ! A l'indépendance, le nouveau régime ne cherchera pas à retrouver une identité arabo-berbère mais fera signer les infrastructures par des architectes contemporains internationaux, comme Oscar Niemeyer, le concepteur de Brasilia.
Depuis, l'explosion démographique et urbaine - plus de 4 millions d'habitants en 2006 pour le Grand Alger, contre 946000 lors de l'indépendance en 1962 - a remis au goût du jour l'idée d'une autre capitale administrative, en dehors d'Alger. Déplacer ministères et administrations permettrait de désengorger la ville et de mettre un terme à son extension continue, qui se fait au détriment des meilleures terres agricoles de la région. Car, aujourd'hui, Alger est à l'étroit.
La vie quotidienne y est rythmée par les embouteillages. Et la pénurie de logements alimente les conversations. Pour déplacer les services de l'Etat, divers lieux ont été envisagés, quelques projets ont été élaborés, mais aucune décision n'a encore été prise. Car Alger la blanche, même asphyxiée, garde son pouvoir d'attraction.
Alger la blanche est indissociable de son port. La ville recèle des milliers de points de vue sur ce cœur marchand. Autre point de repère : « hôtel EI-Aurassi » assis sur les crêtes. Ce bloc monumental est controversé : certains Algérois 'ont baptisé «le climatiseur» ; d'autres avancent lue ses lignes horizontales rappellent Buren.
A suivre,
Source GEO; information relayée par:
Le Pèlerin