Algérie - Le patron du FMI : «La bénédiction de l’Algérie c’est sa jeunesse»
Dominique Strauss-Kahn, dans son analyse sur le statut de l’économie algérienne, a insisté sur l’importance qu’il faut accorder à la jeunesse.
«C’est un grand atout pour l’avenir mais c’est aussi une question très aiguë de lui trouver des emplois», a-t-il souligné, d’où l’urgence de développer le secteur privé.
Selon Dominique Strauss-Kahn, qui est depuis hier en visite à Alger, le problème principal de l’Algérie est qu’elle «vit trop sur des ressources publiques venues des hydrocarbures, elle doit arriver petit à petit à se convertir vers une économie où le secteur privé sera plus important». Pour cela, M. Strauss-Kahn insiste sur l’importance qu’il faut accorder à la jeunesse qui est, selon lui, une «bénédiction» pour notre pays. «C’est un grand atout pour l’avenir, mais c’est aussi une question très aiguë de lui trouver des emplois. Et pour cela, il y a une politique en matière d’éducation et de formation professionnelles et encore faut-il que les emplois existent. Et pour que ces emplois existent, il faut que le secteur privé se développe. Chose tout à fait possible. Il faut que les ressources des hydrocarbures soient utilisées à cela. Avoir des ressources naturelles, c’est une bénédiction, car c’est mieux d’en avoir. Mais cela peut être aussi une malédiction si, à cause de ces ressources, on dort sur ses deux oreilles. Il faut transformer les risques de malédiction en bénédiction. Et pour cela, il faut utiliser les ressources naturelles dont dispose l’Algérie comme il convient», a souligné DSK, qui note que le taux de chômage chez les jeunes de 16 à 25 ans est supérieur à 20%. «Il faut que les investissements permettent de développer les activités. Il faut que les Algériens s’en saisissent pour que toutes les opportunités de créer des entreprises soient saisies, car le secteur public des hydrocarbures crée de la richesse mais pas des emplois. Aujourd’hui, on a besoin qu’un changement se fasse dans beaucoup de secteurs et que la mentalité évolue pour que les Algériens, bénéficiant de la manne qu’apporte le pétrole, puissent développer leur économie mais aussi la diversifier», a-t-il ajouté. Le patron du Fonds monétaire international estime qu’il est nécessaire que les Algériens «développent eux-mêmes un secteur privé plus actif». «Pour un pays des plus importants en Afrique du Nord, il faut faire en sorte que les ressources naturelles soient mises à la disposition des générations futures par la création d’une économie prospère. Je ne dis pas que ce sera facile, mais c’est ce qui assurera la prospérité de ce pays pour de longues décennies. Il faut que les infrastructures permettent aux investissements privés d’être rentables. Il faut aussi que l’investissement privé se sente à l’aise. C’est une question qui relève du climat des affaires, de l’environnement juridique et des conditions dans lesquelles l’investissement privé se fait. C’est difficile de faire évoluer les pratiques, mais c’est dans l’intérêt de l’Algérie et des Algériens», a-t-il affirmé.
Source Infosoir B.M.
Le Pèlerin