Pour Booster la campagne électorale ?
Abdelaziz Bouteflika interviendra personnellement avant les élections du 10 mai prochain pour tenter de booster une campagne électorale franchement décevante pour le moment. «Seul le président est en mesure de provoquer le déclic auprès de l’opinion», nous confie une source proche de la présidence.
«Il ne faut pas oublier que c’est la crédibilité même du président qui est en jeu dans ces élections-là, lui qui s’y est impliqué lourdement depuis son fameux discours du 15 avril 2011», explique notre source. Dans l’entourage immédiat de Bouteflika, tout ce qui importe dans le rendez-vous du 10 mai, c’est le taux de participation. «Une forte abstention est une perspective cauchemardesque pour un président qui a, rappelons-le, comparé ces élections au 1er Novembre 1954», avoue encore notre source. C’était le 23 février dernier à l’occasion de la célébration des nationalisations des hydrocarbures à partir d’Arzew, à Oran. Une ville d’Oran que Bouteflika visitera d’ailleurs avant les prochaines élections. Il est fort possible qu’il saisisse cette occasion pour faire une intervention publique. «La meilleure intervention qu’il puisse faire et qui aura de l’impact, c’est une sortie improvisée où il interpellera directement le peuple et non pas un discours écrit et froid. Et ce ne sont pas les occasions qui manquent pour cela durant cette période. Le calendrier nous offre deux dates fort symboliques : le 1er mai mais, surtout, le 8 mai.» Dans l’entourage de Bouteflika, l’on ne cache plus en tout cas la grande déception de l’actuel locataire d’El-Mouradia quant au déroulement de la campagne qui n’arrive pas du tout à renverser la très forte tendance à l’abstention chez l’opinion publique. Particulièrement irrité par la crise qui secoue le parti majoritaire qu’il préside, c’est toujours Bouteflika en personne qui aurait donné instruction ferme pour «interrompre les vacances anticipées du président de l’APN, Abdelaziz Ziari, qui a préféré se rendre aux Pays- Bas alors que la campagne battait son plein et que, par ailleurs, son mandat n’a pas encore expiré». L’éclipse d’un haut responsable encore en exercice comme Ziari, y compris des apparitions protocolaires qu’exige son statut n’étant pas de nature, effectivement, à crédibiliser un scrutin pour une institution dont le prestige s’en trouve déjà fortement terni par la médiocrité de la dernière législature. C’est par ailleurs ce même souci «de limiter les dégâts» qui a poussé Bouteflika à ajourner, pour après les élections, tout changement à la tête du FLN. «Il ne voulait prendre aucun risque qui favoriserait un triomphe des islamistes aux prochaines élections. D’où l’instruction qu’il donnait à Daho Ould Kablia d’empêcher la tenue d’une session extraordinaire du comité central avant les élections», nous confie la même source. Mais pour après les élections ? «La préoccupation première du président était de sauver les élections, pas Belkhadem». Une formule bien diplomatique de signifier un incontournable changement à la tête de l’actuel parti majoritaire. C’est d’autant plus probable comme scénario qu’en dépit de son implication personnelle, Bouteflika n’a pas réussi à mettre en lice, pour les prochaines élections, un FLN unifié…
Source Le Soir d’Algérie Kamel Amani
Le Pèlerin