Economie - Afrique – Europe - Intérêt partagé
«L’investissement en Afrique doit être l’élément moteur des relations entre l’Afrique et l’Europe». Dans son intervention devant les chefs d’Etat et de gouvernement à Tripoli, le président de la République s’est fait le défenseur lucide et engagé de la philosophie déjà portée par le NEPAD. L’Afrique doit créer les conditions de son décollage grâce aussi à l’implication sans arrière-pensées des pays d’Europe. Le constat est fait depuis belle lurette. Le continent noir qui souffre d’un manque d’infrastructures et dont la mondialisation a aggravé davantage les faiblesses ne doit plus se contenter de l’aide, encore moins de la charité. La nouvelle approche dont notre pays se fait le chantre depuis des années, implique la création ou le développement d’instruments, par les pays et institutions européens, plus incitatifs pour orienter davantage leurs entreprises vers l’investissement. Le soutien politique à l’intégration n’a pas encore trouvé sa pleine traduction dans la conception et les mécanismes de la coopération pour le développement. L’Europe doit revoir quelques approches qui ont montré leurs limites avec notamment un flux d’IDE qui reste peu important. L’immensité des besoins, les capacités de l’Afrique autorisent toutes les ambitions. C’est grâce à la prospérité que générera cette dynamique que beaucoup de problèmes liés notamment à l’insécurité et à la migration des populations vers des espaces de prospérité vont trouver leur solution. La pauvreté nourrit toujours partout l’instabilité. Il suffit de jeter un œil sur la carte pour constater que les îlots de pauvreté recouvrent ceux de l’insécurité notamment dans cette zone de tous les dangers qu’est devenu le Sahel. «Un espace de co-prospérité constituera le socle de la stabilité et du progrès pour les deux régions», dit à juste titre le président de la République. L’Europe a peut-être une chance. Face à l’ampleur de la crise économique qui plombe l’activité dans le vieux continent, l’Afrique peut s’offrir comme le continent des opportunités pour ses entreprises. Dans tous les domaines, elles sont déjà présentes en Afrique. La Chine, en investissant le continent, semble avoir compris que l’avenir est aussi dans ces pays qui regorgent de ressources et où émerge un peu partout une classe moyenne avide d’améliorer soin niveau de vie. L’Afrique n’est plus le continent des calamités mais veut peser sur le cours de l’évolution du monde. «L’Afrique s’est inscrite dans une dynamique de paix et de sécurité, de bonne gouvernance et de relance de l’activité économique». Le constat du président Bouteflika s’appuie sur les réalités d’un continent qui prend à bras le corps ses problèmes de sécurité et où quelques conflits qui perdurent ne sauraient faire oublier les dynamiques économiques. Le redressement économique de l’Europe, une croissance forte et durable de l’Afrique peuvent aller de pair.
Source Horizons H.Rachid
Le Pèlerin