Pays-Bas: Pas de sacre à la tronçonneuse
Les joueurs de l'équipe des Pays-Bas, battus en finale de la Coupe du monde par l'Espagne, le 11 juillet 2010 à Johannesbourg
C’est peut-être parce qu’il n’y a pas d’étoile dans le ciel poussiéreux de Johannesburg que les Néerlandais sont encore passé à côté de la leur. Elle ne flottera pas encore sur ce maillot orange qui attendait d’être décoré depuis trente-deux ans, date de la dernière finale des Pays-Bas en Coupe du monde. Cette fois, c'est l’équipe d’Espagne qui a mis fin à ses rêves de titre Mondial, dans un Soccer City stadium, pourtant couvert de maillots oranges.
Face à un collectif bien supérieur au sien, cette équipe des Pays-Bas a simplement montré ses limites. Plus pragmatique, moins romantique, elle n’est pas pour autant une équipe qui gagne, lorsqu'il faut franchir le dernier obstacle, contrairement à ce qu’espérait son sélectionneur, Bert van Marwijk: «On a essayé de jouer notre jeu, mais il faut avouer qu'on a été un peu impressionnés. Personne ne pensait que nous arriverions en finale. Nous étions proches des penalties. Nous étions si proches. ..» Son plan avait pourtant toujours fonctionné jusque-là, face à des adversaires moins dominateurs dans le jeu, qui ne la privaient pas de ballon. Elle était même la seule équipe à avoir remporté tous ses matchs depuis le début de la compétition.
Pas de coups de génies
Le sacre logique de l’Espagne, dimanche soir, prouve au moins qu’on ne soulève pas une Coupe du monde en rabotant les chevilles de ses adversaires, quand il ne s’agit pas carrément de leur poitrail. La chaussure de De Jong, plantée sur le thorax de Xabi Alonso, restera l’une des images fortes du tournoi. Sur cette action de ninja, Howard Webb n’a pas sorti le carton rouge. Il s’est contenté de brandir dix jaunes aux Bataves, dont deux pour John Heitinga, exclu juste avant le but d'Iniesta
Pendant l’intégralité de cette finale, les coéquipiers de Wesley Seijder - passé au travers de son match - ont donc essayé de bloquer le jeu de passes de la Roja par la manière forte. Voire brutale. Ils ont couru après la balle et tenté par à coups de lancer quelques contres. Mais la vitesse de Robben, battu par Casillas dans ses duels, ne suffit pas. Les Néerlandais ne pouvaient pas éternellement se reposer sur les coups de génies de leurs joueurs offensifs. Ils quittent l’Afrique du sud avec les regrets de ne pas avoir fait déjouer l'Espagne. Mais aussi en dressant le constat d'échec d'un changement d'identité qui demande encore un peu de maîtrise. Peut-être au Brésil, dans quatre ans.
Source 20minutes.fr Romain Scotto
Le Pèlerin