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  • : Algérie Pyrénées - de Toulouse à Tamanrasset
  • : L'Algérie où je suis né, le jour du débarquement des Américains, le 8 novembre 1942, je ne l'oublierai jamais. J'ai quitté ce pays en 1962 pour n'y retourner que 42 ans plus tard. Midi-Pyrénées m'a accueilli; j'ai mis du temps pour m'en imprégner...mais j'adore
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De Toulouse à Tamanrasset

 

cirque-de-gavarnie.jpg

Le cirque de Gavarnie

L'Algérie, j'y suis né le jour du débarquement des Américains, le 8 novembre 1942. J'ai quitté ce pays merveilleux en 1962, pour n'y retourner qu'en août 2004, soit 42 ans plus tard...
Midi-Pyrénées m'a accueilli. J'ai mis du temps pour m'imprégner de Toulouse mais j'ai de suite été charmé par ce massif montagneux et ses rivières vagabondes que je parcours avec amour...Ah ces chères Pyrénées, que je m'y trouve bien ...! Vous y trouverez de nombreux articles dédiés à cette magnifique région et la capitale de Midi Pyrénées : Toulouse
L'Algérie, j'y suis revenu dix fois depuis; j'ai apprécié la chaleur de l'accueil, un accueil inégalé de par le monde.......L'espérance d'abord ...Une relative désillusion ensuite...Pourquoi alors que le pays a un potentiel énorme...Les gens sont perdus et ne savent pus que faire....Les jeunes n'en parlons pas, ils ne trouvent leur salut que dans la fuite....Est-il bon de dénoncer cela? Ce n'est pas en se taisant que les choses avanceront.
Il y a un décalage énorme entre la pensée du peuple et des amis que je rencontre régulièrement et les propos tenus dans les divers forums qui reprennent généralement les milieux lobbyistes relayant les consignes gouvernementales...
Les piliers de l'Algérie, à savoir, armée, religion et tenants du pouvoir sont un frein au développement de l'Algérie ....Le Pays est en veilleuse....Les gens reçoivent des ….sucettes...Juste le nécessaire... pour que ....rien nez bouge....
Pourtant des individus valeureux il y en a ....Mais pourquoi garder des élites qui pourraient remettre en cause une situation permettant aux tenants des institutions de profiter des immenses ressources de l'Algérie. Le peuple devenu passif n'a plus qu'un seul espoir : Dieu envers qui il se retourne de plus en plus...Dieu et la famille, cette famille qui revêt une importance capitale en Algérie.

Le vent de la réforme n'est pas passé en Algérie tant les citoyens sont sclérosés dans les habitudes et les traditions relevant des siècles passés....La réforme voire la révolution passera....à l'heure d'Internet, on ne peut bâillonner le peuple indéfiniment...Cela prendra du temps mais cela se ferra...
Pour le moment le tiens à saluer tous les amis que j'ai en Algérie et Dieu sait que j'en ai....C'est pour eux que j'écris ces blogs, quand bien même je choisis souvent mes articles dans la presse algérienne....pour ne pas froisser la susceptibilité à fleur de peau de l'Algérien...

Cordialement,
Le Pèlerin

 

 

 

 

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8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 10:09

L’Algérie à la Une des médias français et toujours pas pour des événements heureux

laicite

 

Notre pays est, encore une fois, à la Une des médias français et malheureusement pas pour relayer de bonnes nouvelles. Emeutes, troubles, contagion, embrasement… presse écrite ou audiovisuelle se sont emparés des manifestations et s’interrogent sur ce paradoxe : «Comment un pays qui a engrangé des réserves de 155 milliards de dollars peut-il continuer à ignorer la situation catastrophique de sa jeunesse : chômage endémique ; manque de logements, envolée des prix des produits de première nécessité et, en fait, absence totale de perspectives, notamment pour les laissés-pour-compte par un système qui a tout verrouillé pour empêcher l’alternance.

 Pour le quotidien Le Monde, comme pour beaucoup d’autres titres, «la simultanéité des mouvements de ces deux derniers jours a rappelé les émeutes d’octobre 1988… à la différence qu’à l’époque, les caisses de l’Etat avaient fondu à la suite de la chute des prix du pétrole, alors qu’aujourd’hui la contestation sociale se déroule sur fond de grande aisance sociale». Une aisance dont les chiffres «sont connus de la population et qui suscite une grande frustration». Le quotidien communiste l’Humanité,qui titre «l’Algérie s’embrase contre le coût de la vie», relève ces soulèvements qui se déroulent alors que «les dirigeants annoncent en boucle que les caisses de l’Etat sont pleines à craquer ». Et de noter que «ce climat de tension et d’affrontements rappelle celui vécu en Algérie lors de la révolte du 5 Octobre 1988.» Le climat est à ce point tendu que «l’ensemble des matches de foot prévus ce week-end ont été annulés», relève la station de radio RFI qui relaie le site Afrik.com. L’hebdomadaire le Nouvel Observateur, qui titre «Les émeutes violentes s’étendent en Algérie», note que les manifestations «gagnent aussi bien les quartiers populaires que les quartiers huppés» et s’il relève que les commerces avaient en majorité baissé les rideaux et le centre-ville était vide de voitures, «en début de soirée, ce centre-ville «était bondé de jeunes gens». Le scénario de ces deux derniers jours évoque pour le quotidien le Figaro «la révolte d’Octobre 1988». Pour ce titre, «malgré l’embellie financière et une incontestable amélioration du front sécuritaire, les pratiques autoritaires et clientélistes du régime ont mené le pays vers une nouvelle impasse. Pour les jeunes laissés sur le carreau et qui tentent, au péril de leur vie, de rejoindre l’eldorado européen à bord d’embarcations de fortune, cette justice à deux vitesses alimente la révolte. L’état d’urgence, qui a plombé les libertés depuis 1992, et la neutralisation de tous les canaux de médiation ont fait le reste pour imposer la violence et l’émeute comme ultime moyen d’expression du mécontentement ». Et le rédacteur de ce papier du Figarode penser qu’«avec la prière du vendredi, il faut s’attendre à l’entrée en scène des islamistes pour tenter d’en prendre le contrôle». Pour l’hebdomadaire Jeune Afrique,qui fait le parallèle des émeutes dans notre pays et en Tunisie, «si les situations politiques divergent radicalement en Tunisie et en Algérie, les espoirs et les rêves brisés d’une jeunesse se sentant laissée- pour-compte de la croissance tendent à produire les mêmes effets». Usure des élites politiques de la Tunisie comme de l’Algérie, estime le quotidien régional la Voix du Nord. Les émeutes dans les deux pays, selon ce titre, «témoignent d’un malaise social profond, aggravé par la crise économique et l’usure des élites politiques».
Source Le Soir d’Algérie Khadidja Baba-Ahmed

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8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 10:06

Algérie - Nourris au discours triomphaliste - Les émeutiers, produit du règne de Bouteflika

bouteflika

 

Comme une traînée de poudre, les émeutes épargnent peu de wilayas. Les contestataires ont en commun la jeunesse de leur âge. Ils n’ont pas plus de vingt ans. Bercés par un discours triomphaliste, ils ont grandi sous le règne de Bouteflika et n’ont pas eu d’autre choix que d’être harraga ou émeutiers.
Nourris au discours officiel, les jeunes qui ont investi les rues n’ont connu que le règne Bouteflika. Les plus âgés d’entre eux n’avaient pas plus d’une dizaine d’années lorsque l’actuel président s’installait à El-Mouradia pour un, puis deux et finalement trois mandats. Ils ne connaissent ni plans de restructuration, ni pressions du FMI, ni l’angoisse des caisses vides. Bien au contraire. Ils entendent et lisent que l’Algérie ne s’était jamais aussi bien portée, que les réserves de change n’ont jamais été aussi importantes. L’exécutif, sur un ton monocorde, a eu pour mission de relayer le même discours. Ministres, institutions chargées des statistiques se sont donné le mot pour affirmer que tous les indicateurs étaient au vert. Le taux de chômage aurait baissé, la production de pomme de terre aurait augmenté, la crise de lait ne serait qu’une vue de l’esprit. La télévision, la radio toutes, chaînes confondues, et les journaux étatiques à l’unisson font l’éloge de la politique du gouvernement. La fermeture du champ médiatique a participé à flouer la vision. L’absence de voix discordantes possibles ajoutée à une classe politique moribonde a permis l’installation dans la durée d’un discours triomphaliste qui a fini par provoquer une overdose. A la limite de la schizophrénie, l’Algérie officielle était en total décalage avec les préoccupations populaires. Le taux de chômage officiel n’a baissé que grâce à un décompte pour le moins hasardeux : les emplois à temps partiel, les contrats de pré-emploi étaient comptabilisés comme étant des emplois à temps plein. La réalité est tout autre : les «employés» vivent une situation des plus précaires et cela est facilement vérifiable. Avec un présalaire de 6 000 DA, ils survivent alors que pérorent à la télévision spécialistes du monde de travail et officiels. Le pouvoir d’achat, quant à lui, n’a jamais été autant érodé. Les augmentations de salaires ont vite été rattrapées par le taux d’inflation de plus en plus élevé. Annoncées en fanfare, ces augmentations de salaires n’auront finalement eu aucun impact sur la vie des fonctionnaires concernés. Les promesses sont nombreuses : un million, puis deux millions de logements étaient censés être livrés en dix ans. Les chantiers sont aussi nombreux que les émeutes qui éclatent à chaque fois qu’une liste de bénéficiaires de logements sociaux est rendue publique. La spéculation, l’absence de régulation et la démission de l’Etat sous prétexte de l’économie de marché ont donné naissance à une race de spéculateurs sans foi ni loi. A tout cela se sont ajoutés des scandales impliquant les plus hauts responsables au niveau de l’Etat. Le système est gangrené mais l’image qu’il tente de donner est idyllique. Les rapports établis par les différentes organisations sont rarement critiques. Assise sur un matelas de plusieurs milliards de dollars, l’Algérie est redevenue subitement un pays fréquentable, tant pis si les droits de l’homme n’y sont pas une priorité, peu importe que l’état d’urgence y soit toujours en vigueur. Toute cette réalité n’échappe pas à une jeunesse désabusée qui a servi de cobaye au système éducatif. Les jeunes ont eu le choix entre devenir harragua ou émeutiers. Une démarche suicidaire en réponse à un règne dominé par la surenchère et où il ne fait pas bon d’avoir vingt ans…

Source Le Soir d’Algérie Nawal Imès

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8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 10:06

Sud algérien - 11e marathon des dunes - Voir Taghit et... courir

marathon des dunes

 

Trois étapes ont rassemblé 120 participants, parmi lesquels Samy Moulay le benjamin de 13 ans, Mohamed Selmet, le vétéran de 76 ans, venu de Paris, et un nombre éloquent de marathoniens représentant les pays d’Europe.

Samy Moulay, le plus jeune des marathoniens, est vivement attendu aux abords de l’arrivée où une foule de jeunes et de moins jeunes - pratiquement le «Tout-Igli» - participe à la réussite de ce 11e Marathon des Dunes qui se déroule du 27 décembre 2010 au 2 janvier 2011 à Taghit-Igli, deux belles stations dans cette splendide Saoura. En effet, Igli, la deuxième étape, attend Samy, le benjamin sur ses treize ans, un enfant qui nous vient de Djelfa avec son papa, cardiologue de profession, lui aussi marathonien. Elle attend avec une certaine curiosité ce «petit diable» que le bruit désigne, dans la rubrique des potins de la course, comme étant décidé d’aller vers la même performance que celle des deux précédentes années lorsque, serein comme un pinson, il arrive bien en avance, laissant derrière lui son géniteur non moins fier, bien sûr, d’avoir enfanté un grand athlète pour son âge et qui sait, un futur savant, peut-être, s’il reste sur ce caractère de battant... L’année passée, dans le Hoggar, ne m’a-t-il pas dit à l’oreille - que j’ai aussitôt relevé dans un article -: «Je vais vaincre mon papa...»? Et au paternel, amoureux de la nature et de l’activité physique, de lancer tout fier, loin de son fils, dans un sentiment d’auguste générosité: «Je vais quand même le laisser partir!...»
Ainsi, le Marathon des Dunes pour la famille Moulay est une bonne occasion pour se remettre en forme, s’oxygéner et mesurer ses capacités à travers l’effort, en sillonnant de beaux sites que la nature a maintes fois remis à l’oeuvre. Il est aussi un événement des plus propices pour les retrouvailles, dans un climat culturel et touristique où la convivialité, le rapprochement et l’entente sont de rigueur. En tout cas, les Moulay, père et fils, sont un exemple de courage, d’engagement, de simplicité et, on ne le dira pas assez, un modèle d’éducation qui gagne à être suivi par les jeunes.
«Bon sang ne saurait mentir!», car, encore une fois, Samy boucle ses 14 km de la 2e étape, bien avant son papa, sous les applaudissements nourris d’une population en liesse, plantée là, dans ce décor particulier, divinement paré par Dame nature qui déploie ses meilleurs atours en cette journée de fête. Aujourd’hui, il est plus qu’évident que Samy embellit ce décor qui est relevé, lui aussi, par les troupes folkloriques auxquelles se mêle l’odeur forte de la poudre que crachent d’un seul coup, en une parfaite harmonie, des tromblons et de vieux fusils évasés, dans un fracas assourdissant.
Pour cela, il y a lieu de signaler qu’Igli a participé, plus qu’ailleurs, grandement, spontanément, à cette 11e édition du Marathon des Dunes, qu’ont abrité les luxuriantes oasis des fins confins de la région de Béchar. En effet, elle a déployé un notable effort de mobilisation de toute sa population, accueillante, disponible et démonstrative, pour une participation effective à cette fête sportive et culturelle. Igli, n’a-t-elle pas été bâtie sur ce lieu de rencontre des Oueds Ghir et Zouzfana qui forment l’Oued Saoura - ce dernier fait son lit le long du Grand Erg Occidental - pour s’étonner qu’aujourd’hui elle aille étreindre chaleureusement tous ses hôtes et leur réserver un excellent accueil? N’a-t-on pas compris que sa situation géographique, où se réunissent les deux cours d’eau, déteint immanquablement sur le caractère de ses habitants, et lui donne ce nom qui, en «chleuh», signifie jonction, et par extrapolation, veut dire rapprochement, hospitalité ou encore... partage et convivialité?
En insistant plus particulièrement sur cette Daïra, à cause de sa parfaite préparation, nous n’allons pas oublier ceux qui la maintiennent en bonnes conditions d’accueil et de gestion des grandes manifestations internationales, comme notamment le Marathon de cette année qui, en plus de l’élite algérienne de l’ANP, de la DGSN et des autres participants nationaux, a regroupé plusieurs étrangers venus de huit pays à savoir: la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Australie, la Belgique, la Grande-Bretagne, le Canada et l’Autriche.
Nous espérons que les autres régions de notre superbe et vaste Sahara, en comptant sur leur initiative et ce sentiment qui les porte à se surpasser, feront de même pour les prochaines éditions afin que cette manifestation, qui prend de plus en plus de l’ampleur, soit véritablement un appel aux jeunes et aux étrangers qui viennent renouer avec l’exotisme de nos plus belles contrées touristiques. Ainsi, le Marathon des Dunes rentrera de plain-pied dans un circuit qui l’érigera comme une manifestation socio-économique et culturelle des plus grandioses de notre pays, dans un espace où les oasis sahariennes ne constitueront plus pour la majorité des observateurs étrangers un univers opaque et paradoxal, mais des lieux de confluence des cultures de la Méditerranée et des pays de l’Afrique.
Une région ensorcellante
Sortons de cette merveilleuse cité d’Igli et allons voir les autres aspects de ce Marathon plein de promesses, dans ces régions sahariennes, Taghit et autres Beni-Abbès, Kerzaz, Timimoun, que Dieu a faites belles, pour qu’elles s’enorgueillissent d’un splendide paysage aux formes et aux couleurs naturelles admirables. Oui, cette compétition sportive à l’origine, qui se répand sur d’autres horizons où interviennent de riches programmes touristiques et culturels, est en droit de prétendre à sa doyenneté dans ce domaine du marathon, vis-à-vis de secteurs concernés qui, hélas, malgré de grands moyens, font dans les projets sans lendemain. Ceux-là, les secteurs ne comprennent pas que la «visibilité» ne remplace pas l’activité et que la «communication», même si elle est nécessaire, ne remplace pas l’action. Et, sans complaisance aucune, l’action des Rezkane, au nom de la société «Sport Events International», va dans le «moufid», tant leurs gestes sont multiformes et pleins de recettes concrètes pour un Sud qui souffre de trop d’inconvenances: le laisser-aller et même l’abandon dans certains endroits. C’est vrai qu’ils ne sont pas l’expédient miracle en ces temps moroses, mais ils contribuent courageusement avec tous ceux qui les entourent, sponsors et autre personnel d’encadrement, à présenter des activités intéressantes et on ne peut plus réalistes, profitables aux régions qui les accueillent.
Rappelons présentement ce qu’a été cette dernière édition du Marathon des Dunes, en milieu naturel vierge, et donc propice à toutes les initiatives qui peuvent féconder des conséquences incroyables et surprenantes sur tous les plans. Parlons des domaines du sport en général, où les étapes, dans le périmètre Taghit-Igli, ont été le clou du spectacle. Évoquons le tourisme, par le truchement de visites et de grandes randonnées pour la connaissance du Sud et, enfin, l’Histoire par les visites aux sites qui racontent l’Antiquité à travers les marques indélébiles qu’elle conserve dans un environnement que l’érosion et l’oubli, quand ils persistent, peuvent abîmer davantage.
Donner ici le programme du séjour de l’importante délégation qui représentait ce 11e Marathon des Dunes, n’est pas superflu, bien au contraire, c’est un repère pour évaluer les efforts consentis dans l’espoir de promouvoir le Sud algérien. Il y a lieu de signaler que cette dernière édition a été placée sous le haut patronage du Wali de Bechar, M.Zaâlène Abdelghani, qui a fait le déplacement à Taghit pour donner le coup d’envoi, saluer tous les participants et les assurer de son entière disponibilité pour que cette manifestation se déroule dans de bonnes conditions. En effet, le programme a été riche, comme chaque année d’ailleurs. Six jours pleins dans une région ensorcelante, d’après les expressions sincères de ceux venus d’Europe, expressions que nous partageons foncièrement, puisque nous aussi, sommes des profanes émerveillés par la beauté de ce vaste territoire qui nous appartient.
Du sport, il y en avait bien sûr, à côté d’autres activités qui évoluent autour de cette remarquable compétition qui est le Marathon des Dunes. Trois étapes ont rassemblé 120 participants, parmi lesquels Samy Moulay le benjamin de 13 ans, Mohamed Selmet, le vétéran de 76 ans, un émigré qui nous vient de Paris, et un nombre éloquent de marathoniens représentant les pays d’Europe. Tout s’est bien déroulé, selon le programme arrêté. Il faudrait peut-être insister sur cette bonne organisation pour dire à ceux du Quai d’Orsay que l’aspect sécuritaire a été bien pris en charge et que notre pays multiplie ses efforts pour garantir la sérénité à ses hôtes.
Ceci dit, voyons sur le plan du tourisme ce que les Rezkane, avec la collaboration des collectivités locales, ont proposé aux participants, lors de séances de dépaysement, dans le Sud algérien. Eh bien, ils leur ont proposé des déjeuners à l’extérieur du camp où ils étaient hébergés. Ils leur ont préparé des repas agrestes, dans des palmeraies, sous des «Kheimate», dans des «Zribate», ils leur ont fait visiter des «Ksours», des monuments historiques, des mosquées très anciennes, des «Zaouïas», des marchés traditionnels, des gravures rupestres et, bien entendu, ils leur ont organisé des ballades à travers les dunes. Cela ne suffisait pas; il fallait les programmer pour assister à une course de chameaux, aux danses séculaires et à d’autres activités qui relèvent des traditions millénaires, bref, ils leur ont permis d’avoir un bon regard sur le patrimoine matériel et immatériel du Sahara. Nonobstant ces activités, ils ont tenu, également, à ce que la culture soit là, présente, tous les soirs, parmi les 120 participants et leur aréopage qui formait cet encadrement efficace et non moins attentif. Plusieurs conférences ont été animées par les Kamel Bouchama, ancien ministre et ancien ambassadeur, l’incontournable Yacine Ould Moussa, expert international en économie, Hakim Ferradji, docteur en Staps de l’université de Rouen et le Pr Hamid Berchiche, ancien ministre, sénateur et doyen de la faculté de droit.
N’est-ce pas du béton un programme pareil qui ne vous laisse aucun répit, mais beaucoup de regrets quand, le dernier jour, lorsque vous êtes sur le chemin du retour, vous vous sentez tristes de quitter ceux que vous avez aimés au cours d’un agréable séjour qui vous paraît une éternité?
Enfin, et on ne le dira pas assez, la société «Sport Events International», a su mettre au point des techniques aussi diverses qu’ingénieuses dans ce Grand Sud, à travers une compétition haute de couleurs. Par ce moyen, elle essaie de faire face, pour ce qui concerne les domaines où elle intervient, aux insuffisances flagrantes constatées dans ces régions qui souffrent d’un manque d’intérêt, malgré le travail inlassable des états-majors locaux qui ahanent - et le verbe est à sa place - pour donner quelque chose à ces populations qui sont en droit de recevoir leur part de sollicitude et de respect.
C’est de cette manière, et seulement de cette manière, que n’importe quel visiteur ose abonder dans le sens de la comparaison entre ceux qui travaillent et ceux qui... promettent de travailler. Ce n’est pas de la critique gratuite, c’est un constat, hélas douloureux, qui nous fait dire qu’il faudrait que l’on retrousse nos manches et qu’on fasse des efforts pour sortir du confort de la paresse, de la vie au jour le jour, de l’instinct de conservation qui nous protège pour enfin... rattraper le retard. Les Rezkane, au nom de la société «Sport Events International», ont pris des risques et donné des finalités à leurs mouvements. Alors, plus ces finalités et ces rêves sont ambitieux, plus ils sont capables de les mettre en mouvement, et nous avec eux...
Sait-on vendre notre produit?
Pour l’instant, nous disons, malgré tous les efforts consentis par les autorités locales, la situation dans ce Grand Sud est au même point que celle du Nord, pour ne pas faillir à ce sentiment d’abandon, malheureusement. Il n’y a aucune contradiction dans cet écrit. Une explication de notre part s’impose.
Le paysage est beau, splendide, merveilleux, pour reprendre les qualificatifs déjà employés pour le raconter à ceux qui ne connaissent pas ce Sud féerique - encore un autre qualificatif, sans aucun excès de notre part - ou revenir avec cette impression de tout homme (ou femme) conscient, qui vous exprime tout de go: «Ah, que ne pourrait-on faire dans ce Sud, si on lui donnait des moyens!»... Mais notre Sud est-il conforme aux normes acceptables d’accueil, pour attirer les nationaux d’abord, et les étrangers ensuite? Non, ce qu’il a aujourd’hui, n’est pas suffisant et nous l’avons constaté, encore une fois, à l’occasion de ce 11e Marathon des Dunes où beaucoup de jeunes venus du Nord, que nous avons rencontrés, ne trouvaient pas, sans être exigeants, les commodités les plus élémentaires, pour passer un séjour convenable. Certes, il y a de l’ambiance, et la population est accueillante, elle aime partager, elle est conviviale autour du verre de thé, un rite qui se perpétue de génération en génération..., mais ce n’est pas tout. Les jeunes, et tous ceux qui viennent, aimeraient trouver plus d’aises dans ce Sud pourtant rayonnant de beauté, de sérénité et où, dans tous les cas, le spectacle est toujours grandiose...
Il ne lui faut pas grand-chose, franchement, parce que Dieu lui a donné l’essentiel. Il lui a donné un contenu éternel, matérialisé par de divines structures de base, bien faites, bien étudiées, notamment ces dunes imposantes, majestueuses, ce soleil éternel et ce climat adéquat où poussent de fraîches palmeraies. Il lui reste seulement cet effort, le nôtre, pour apporter notre valeur ajoutée. Le faisons-nous vraiment? Au premier regard..., non! Il n’y a pas beaucoup de traces montrant notre participation, même si les autorités locales, du wali au président d’APC, comme affirmé précédemment, se démènent avec grands espoirs. Mais ce dévouement n’est pas suffisant, hélas, puisque le développement du Sud est l’affaire, avant et après tout, d’une politique claire et précise..., une politique suivie d’une sérieuse mise en oeuvre par les pouvoirs publics.
Que remarquons-nous aujourd’hui? Une certaine désuétude qui se lit sur les palmiers, ces arbres élancés vers le ciel, qui se meurent lentement depuis des années, parce que nous ne les avons pas entourés d’attention, comme le faisaient ceux qui nous ont précédés. La même désuétude se lit dans ces Ksours, majestueusement édifiés en leur temps, mais qui, présentement, sont délabrés et abandonnés. Ils ressemblent à ces ruines anonymes, alors qu’ils témoignent, aux yeux de ceux qui s’intéressent à l’Histoire, d’une certaine majesté de ces Berbères et de leurs pratiques ancestrales. Elle se lit également dans ces dunes qui, imposantes elles aussi, mais lamentablement esseulées, souffrent d’un manque d’exploitation et de visites qui leur amènent ce plus d’intérêt dont elles ont besoin pour remplir convenablement leur tâche dans ce désert de tous les mystères. Elle se lit enfin, dans le manque flagrant d’infrastructures adéquates ou des aménagements sommaires pour recevoir les visiteurs dans des conditions acceptables.
Avec toutes ces carences, c’est-à-dire avec cette nonchalance ou ce manque de compétence dans la vente de notre produit national, comment voulez-vous que le Sud soit une destination privilégiée du tourisme national et international, au moment où nous n’avons pratiquement que cela pour pénétrer la compétition?
Et là, il faut s’en convaincre, une fois pour toutes, que le développement de cette industrie en Algérie, doit se faire dans le Sud et non au Nord où nous ne sommes ni performants ni concurrentiels devant les nations qui ont déjà pris beaucoup d’avance sur nous.
Que faudrait-il alors? La réponse n’est pas loin de nous. Elle se situe dans cet engagement de l’Etat, mais surtout du secteur privé, qui doit jouer son rôle par de sérieux investissements dans ce Sud qui lui appartient. Cet engagement doit être nécessairement accompagné de facilités, pour ne pas sombrer dans le dédale d’une administration bureaucratisée à outrance.
C’est la première condition de réussite qui va à l’encontre du vide et annihile ces réflexes démagogiques qui consistent à étaler sur du papier une «politique» qui ne peut jamais se concrétiser sur le terrain.
C’est alors que cette réussite, que nous souhaitons tous, va permettre au jeune Samy qui a créé une sorte de complicité au niveau de la jeunesse de cette Saoura aux magnifiques cités, de revenir constamment dans ce Grand Sud..., une région qui sera plus accueillante, plus rayonnante, parce que mieux aménagée. Là, en jeune étudiant, et nous en sommes certains, il fera ce constat positif: «Malgré les mouvements convulsifs d’une gestion à l’emporte-pièce qu’elle a connus et qu’elle a défaits, l’Algérie profonde est encore indemne...»

Source L’Expression Kamel Bouchama

Le Pèlerin

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8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 10:02

Algérie – Les émeutes de la fin ?

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Alger ainsi que d’autres villes du pays ont connu jeudi et vendredi de violentes émeutes. Des manifestants, qui se recrutent principalement dans la population juvénile, ont, partout, au niveau des quartiers comme sur les axes routiers et autoroutiers, érigé des barricades, brûlé des pneus et se sont affrontés avec les forces de l’ordre.
Les émeutes, expression d’un marasme social profond, ont éclaté suite à des augmentations subites et vertigineuses des prix de certains produits de consommation, le sucre et l’huile notamment. Mais elles étaient déjà dans l’air bien avant ce jeudi fatidique. L’embrasement était prévisible, tant éprouvant était devenu le quotidien, du fait d’une stagnation salariale parallèlement à une inflation allant inexorablement crescendo. D’ailleurs le soulèvement de ce jeudi dans plusieurs villes du pays n’était qu’un cran de plus dans une protestation populaire qui a émaillé toute l’année 2010. La statistique est d’ailleurs édifiante. Effarante. Il a été dénombré plus de 10 000 émeutes. Tous les problèmes s’exposent par l’émeute et c’est par elle qu’ils se résolvent ou se corsent. Qu’il s’agisse de dénoncer une «hogra», un travers administratif ou de réclamer un logement, le recours à la barricade a été et poursuit d’être quasi-systématique. Des partis politiques, à l’instar du RCD, ont su lire et décoder le mécontentement social et ont eu la lucidité d’alerter quant à la menace d’embrasement généralisé. Ils ont vu juste. Et c’est arrivé plutôt qu’attendu, comme pour signifier au Premier ministre que c’est plutôt lui et son gouvernement et non l’opposition qui se trompent de société. Ahmed Ouyahia, polémiquant avec le RCD, lors du débat autour de sa déclaration de politique générale, s’était, on se le rappelle, laissé aller à cette réplique : «vous avez l’habitude de vous tromper de société.» Le Premier ministre a parlé, donc, tout faux. La rue qui gronde inlassablement et éructe des colères du genre de celle vécue jeudi apporte un démenti cinglant au gouvernement qui s’emploie à vendre, convoquant les chiffres en renfort, son idée d’une gouvernance éclairée. Deux quinquennats plus tard et deux années du troisième bientôt consommées, le président Bouteflika et ses gouvernements successifs ont raté lamentablement de réussir le pari promis d’une paix sociale. Pourtant que d’argent dépensé ! Les deux premiers quinquennats ont été dotés d’une enveloppe totale de près de 300 milliards de dollars. Et celui en cours bénéficie de 286 milliards de dollars. Autant d’argent pour ne produire que… l’émeute, la performance restera assurément pour longtemps inégalée. Ça restera le paradoxe d’un pays qui s’enorgueillit de thésauriser 155 milliards de réserves de change, pendant que sa population se trouve assidûment fréquentée par la mal-vie. Les ratages de la gouvernance sont là, patents, traduits par les émeutes. Il demeure juste de savoir s’il faut en entendre un chant du cygne, voir les signes d’une fin de règne ?

Source Le Soir d’Algérie Sofiane Aït-Iflis

Le Pèlerin

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8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 09:47

Augmentation des prix du sucre et de l’huile - le PT accuse le patron de Cevital qui « jette de l’huile sur le feu»

louisai-hanoune.gif

Dans un communiqué transmis hier à notre rédaction, le Parti des travailleurs a promptement réagi aux émeutes qui ont marqué les différentes parties du pays. «Le secrétariat du bureau politique s’est réuni, jeudi, pour débattre de la propagation des émeutes des jeunes en colère à la suite de la flambée provocatrice des prix qui a touché, notamment le sucre et l’huile et les produits de base», a indiqué le communiqué. Dans ce document, le Parti des travailleurs est «scandalisé par les propos du patron de Cevital, le détenteur du quasi-monopole sur le sucre et les corps gras, qui jette de l’huile sur le feu en annonçant d’autres augmentations, en attendant les décisions du Conseil du gouvernement». Le même document a dénoncé vigoureusement la spéculation

 

criminelle sur les prix, «une véritable provocation politique et sociale, et s’interroge sur ces desseins politiques».
Le Parti des travailleurs s’est ensuite adressé au gouvernement pour qu’il «prenne les mesures urgentes appropriées, à même de désamorcer la situation», suggère fortement le communiqué. Pour le PT, parce que la preuve est établie que «cette situation dangereuse et par-delà la spéculation sur le marché mondial, est le produit direct de la fermeture des EPE du secteur de l’agroalimentaire dans le cadre du PAS (Plan d’ajustement structurel) et du programme de privatisation, et du désengagement de l’Etat du commerce intérieur et extérieur». Les solutions à même de stopper la spéculation résideraient, selon le communiqué, en quatre points. Le premier concerne, dans l’immédiat, le plafonnement des prix des produits concernés, à savoir l’huile et le sucre. Le second point, consisterait en la restauration même, de façon provisoire, du monopole de l’Etat sur le commerce externe et interne pour que le contrôle des prix soit effectif... Troisième, la réouverture des grandes surfaces publiques réservées aux produits subventionnés par l’Etat et à la production nationale. Le dernier point prône la réouverture des EPE de l’agroalimentaire.
«Ce sont là des mesures réalistes et réalisables qui traitent les problèmes à la racine, tout en renforçant les correctifs introduits dans l’orientation économique», a déduit le PT dans son communiqué. «Ces mesures sont, en outre, bénéfiques pour la création d’emplois et pour la protection de la production nationale», a-t-il poursuivi.

Source L’Expression Nardjes Filici

Le Pèlerin

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8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 09:39

Augmentation des prix du sucre et de l’huile  Le sud du pays gagné par les émeutes

chomage sud algerien

Des groupuscules de jeunes ont tenté dans la nuit de jeudi à vendredi d’organiser des marches sporadiques dans certains quartiers populaires de la ville de Ghardaïa, a constaté sur place un journaliste de l’APS. Ces groupuscules ont improvisé des marches dans les quartiers de Theniet El Makhzan et Benghanem de Ghardaïa qui n’ont pas eu d’impacts sur la rue, à l’exception de la destruction d’un abri-bus à Benghanem au lieudit «carrefour El Korti». Les motivations de ces jeunes, diverses et sans base commune, semblent plutôt être une volonté de suivre le mouvement de protestation vécu ces derniers jours au nord du pays. Des informations non encore confirmées, font état d’un mouvement de protestation limité qui aurait éclaté dans la matinée de vendredi dans la localité d’El-Meghaïer, à quelque 150 km du chef-lieu de wilaya d’El Oued. La bourgade d’El-Foulia, commune de Reguiba, à une quarantaine de km du chef-lieu de wilaya d’El Oued, a vécu durant la journée de jeudi des troubles vite maîtrisés par les forces de maintien de l’ordre, ont rapporté des témoins oculaires. De nombreux jeunes ont tenté de bloquer la route et ont brûlé des pneus, pour se faire entendre sur des revendications portant, notamment sur la cherté de la vie, a-t-on précisé sans faire état de dégâts. La veille, la localité d’El-Hadeb, à la sortie de la commune de Rouissat, dans la périphérie de Ouargla, avait connu aussi un mouvement de protestation. Des jeunes ont bloqué la route et mis le feu à de vieux pneus pour protester, cette fois-ci, contre les «mauvaises conditions d’alimentation de leur localité en énergie électrique». Aucun autre évènement n’a été signalé dans les autres wilayas du Sud (Laghouat, Nâama, El-Bayadh, Béchar, Tindouf, Illizi et Tamanrasset) où le calme règne vendredi matin sur l’ensemble de ces régions.

Source L’Expression APS

Le Pèlerin

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8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 09:36

Augmentation des prix du sucre et de l’huile Les émeutes gagnent l’ensemble du pays
Un appel au secours mal perçu

la-vie-en-algerie.jpg

 

L’Algérie brûle-t-elle? Tout le laisse croire en effet et, quelque part, le ras-le-bol des citoyens qui sortent manifester leur désespoir dans les rues est justifié.

De fait, la litanie entendue depuis des décennies - logement, travail, cadre de vie - n’en finit pas de se répéter sans que soient trouvées des solutions à la mal-vie qui met une majorité d’Algériens en stand-by. L’Etat, certes, construit des logements, régule, ou tente de réguler, le marché, mais la persistance du ras-le-bol, marqué par des émeutes devenues cycliques, atteste que tout n’a pas été fait ou les efforts ainsi consentis ne l’ont pas été à bon escient. Or, depuis des années, ce sont les mêmes causes - étroitesse du parc logement, cherté de la vie, avenir bouché, chômage récurrent - qui interpellent les pouvoirs publics sans que ceux-ci aient pris sur eux d’expliquer les choses et de prendre langue avec les citoyens.
En sus de ces faits, la majorité des Algériens, y compris ceux qui travaillent, n’arrivent pas à pourvoir aux besoins de leurs familles mettant en porte-à-faux l’avenir de ces dernières. De fait, le salaire misérable que perçoit le travailleur algérien (le Snmg algérien est l’un des plus bas dans le monde) ne lui permet pas d’envisager l’avenir, vivotant au jour le jour. (Un paradoxe lorsque le pays s’enorgueillit d’un matelas estimé à quelque 250 milliards de dollars). Ce sont ces faits qui constituent un cocktail explosif qui peut prendre le feu à tout moment.
Et ce ne sont certes pas les pyromanes qui font défaut, prompts à saisir la moindre occasion pour mettre le feu à la maison. Or, les dernières augmentations de produits alimentaires brutales, mal ou pas du tout expliquées ou justifiées, la manière avec laquelle les logements ont été distribués, n’ont été que la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Dès lors, face à l’absence de dialogue, au manque de répondant de la part des autorités, les émeutes - qui restent le dernier recours - expriment le ras-le-bol de la population.
En fait, quelque part il y a maldonne quand quelqu’un ne joue pas, ou ne peut pas jouer, le rôle dont il est investi. Pourtant, les émeutes cycliques qui ont marqué ces dernières années le pays interpellent les autorités nationales, les citoyens n’ayant pu communiquer, ni pu se faire entendre par les édiles locaux censés être à l’écoute et au service de la population. Or, le dialogue ce n’est certes, pas mobiliser les forces antiémeute pour contenir la colère populaire. Qui sont ces émeutiers? En fait, des gens mal logés, à la recherche de travail, peu satisfaits de leur sort qui viennent élargir chaque jour davantage une population en voie de paupérisation. Qui sont ces émeutiers? Ils viennent de villages et hameaux du pays profond désertés par leurs habitants justement par le fait qu’ils n’offrent plus les conditions de vie minimum. Les milliers de bidonvilles qui ceinturent les grandes agglomérations - que les pouvoirs publics éprouvent toutes les peines du monde à éradiquer - sont ainsi continuellement alimentés par le flot de «migrants» de l’intérieur à la recherche d’un meilleur cadre de vie. Ce que les manifestants ont tenté, depuis des années, d’en faire prendre conscience les autorités locales demeurées sourdes à leurs appels au secours.
Or, voici que les émeutes du logement et/ou de la cherté de la vie touchent maintenant la capitale avec le formidable rebond médiatique que cela offre à ceux qui n’ont rien pardonné à l’Algérie.
Ce qui fait cependant malaise est le curieux mutisme du gouvernement qui observe le silence quand il fallait monter au créneau au moins, à défaut de se justifier, pour expliquer le pourquoi des choses. Il n’en a rien été, hélas. Ainsi, lorsque l’Etat se replie dans le silence, il ne faut point s’étonner qu’il laisse, de fait le champ libre à toutes les spéculations et autres supputations (souvent malveillantes), lesquelles ne sauraient suppléer de franches explications, en commençant par assumer les responsabilités - de quelque ordre qu’elles soient - inhérentes au fait de gouverner et de diriger ses semblables, surtout lorsque leurs dérobades perturbent, ou peuvent perturber, l’ordre social. Face au mutisme des médias lourds nationaux, notamment l’unique chaîne de télévision - qui ont occulté les émeutes d’Alger et d’Oran - les chaînes satellitaires étrangères, notamment arabes, s’en sont donné à coeur joie noircissant à l’extrême la situation dans le pays.
A regarder les chaînes saoudites et qatarie (Al Arabya, MBC et Al Jazeera), on avait l’impression que l’Algérie vivait une véritable guerre civile, ressuscitant même, pour commenter l’événement, ceux-là mêmes à l’origine de la fitna des années 1990. Cela a été possible parce que ceux appelés à expliquer leur politique et le pourquoi des émeutes n’ont pas jugé politique de s’expliquer face à la population.
Pourtant, quand un appareil productif laminé, convertit le pays au tout-import - est-il normal que l’Algérie importe 90% de ce qu’elle mange? -, lorsque le travail vient à manquer, que le logement reste inaccessible au plus grand nombre, que le nombre des célibataires (féminins et masculins) est en constante augmentation, outre le phénomène des harraga et la ruée des Algériens vers le visa, il fallait agir....
L’Eldorado est-il ailleurs? Tous ces faits auraient dû alerter les autorités du pays pour leur trouver des solutions adéquates. Cela a-t-il été fait? Quels en sont les résultats? Or, quand l’eau vient à manquer, lorsque des quartiers ne connaissent pas l’électricité, quand les rues ne sont pas goudronnées, les services de l’Etat (poste, gaz, électricité, téléphone...) manquent, que les demandes des citoyens sont ignorées, reste alors l’émeute - avec tout ce qu’elle induit de négatif pour le pays - pour se faire entendre.
Et c’est cela qui se répète dans maintes villes et villages criant leur ras-le-bol. Ecouter ces gens qui appellent au secours, n’est-ce pas là la priorité du gouvernement? Mettre un terme au désintérêt ambiant à l’endroit de cette catégorie de citoyens qui ne trouve pas son compte dans la politique sociale de l’Etat, n’est-ce pas là l’autre challenge de l’autorité publique? A chaque chose suffit sa peine certes et, semble-t-il, il est du devoir de l’Etat pour le moins d’écouter ses administrés.

Source L’Expression N. Krim

Le Pèlerin

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8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 09:32

Algérie - Dialogue ou émeutes ?

emeute-alger

 

Il  y a des partisans du dialogue pour régler la crise, comme il y a des partisans de la crise pour régler la question du dialogue, car le dialogue, lui-même, est en crise. Ce n'est pas rien que de diriger le pays, et il faudrait que toute décision prise au niveau de l'Exécutif soit expliquée avec la place qu'elle occupe dans le programme. Cela devrait être une préoccupation constante à la fois dans le champ économique que dans le champ politique, d'où l'intérêt d'institutionnaliser le dialogue, de le rendre permanent, d'en faire une valeur cardinale, une tradition civilisationnelle, et d'en faire la base de l'action stratégique quotidienne..C'est en temps de sérénité qu'il faudrait débattre et placer le débat sur le front de la prévention. Depuis le retour des processus électoraux, jamais un débat de haute importance sur des thèmes particuliers n'a réussi à élire domicile aussi bien dans l'enceinte parlementaire que dans le tube cathodique et celui-ci a trouvé naturellement résidence dans la rue, hors de tout cadre organisé, et adopte l'usage de manifestations non-autorisées qui se terminent inéluctablement par des émeutes. C'est bien quand il se réfugie dans la rue et que peuvent s'en saisir ceux qui le transforment en crises et construisent ensuite leur stratégie sur le meilleur usage à faire de celle-ci et ceux qui se donnent pour mission d'assombrir les perspectives d'avenir par la fourniture de lectures orientées vers la réunion des conditions devant permettre la permanence des émeutes. En absence de débat, il est inévitable qu'il faudrait prévenir une montée en puissance de la contestation sociale et à la transformation de celle-ci en mouvements sociaux.
Pour le moment, les revendications exprimées dans la rue sont d'abord sociales et pas du tout politiques. Les partis d'opposition  ne peuvent nullement les récupérer pour leur accorder une couverture politique. Ce ne sont pas les intentions qui  manquent mais ce sont les capacités à le faire qui font défaut. Elles  ne sont pas coordonnées mais, dans les conditions où c'est en permanence que les offres de dialogue ne sont pas faites par les pouvoirs publics et les entreprises, le risque existe qu' il y aurait jonction entre les manifestations et ces dernières pourront trouver le chemin de leur coordination.
Comment anticiper et faire disparaître les foyers de crise ? Pour le moment, et selon l'observation du passé, seuls les pouvoirs publics ont en charge d'y faire face alors que les élus apparaissent comme en étant dispensés.
Pour le moment également, les émeutes même localisées, mais réparties sur le territoire national, ne rencontrent pas en chemin, les conditions de leur coordination. Elles ne sont donc pas canalisées  vers l'expression politique, ne revêtent pas en conséquence le caractère politique pour se  transformer en revendications politiques. Pour le moment seulement.
Tout se passe comme si deux camps doivent s'ignorer dans un contexte où il faudrait reconnaître ou déplorer que  le terrain politique est asséché en matière d'  initiatives de dialogue économique. Y aurait-il la crainte que cela mène vers un échec du fait qu'il serait attendu des différents interlocuteurs que chacun récite sa partition sans écouter l'autre, sans se montrer disponible à faire des concessions et parvenir à un compromis ? Tant que tous s'ignorent, de part et d'autre de la ligne de fracture, il n'y aura pas de paix dans le champ économique et cette absence de paix alimentera certainement le désarroi des jeunes au moment où il faudrait récupérer ces derniers...

Source Le Maghreb N.B.

Le Pèlerin

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8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 09:29

Algérie - Hausse des prix des produits de base  Les raisons de la crise

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Il aura fallu que la rue gronde, que la jeunesse crie son ras-le-bol, pour que l'on daigne se pencher sur le mal-vivre qui empoisonne chaque jour un peu plus la vie des citoyens. Si les récentes émeutes ont été attribuées à la nouvelle hausse des prix des produits de base, on ne doit pas oublier que l'inflation galopante, alimentée par les spéculateurs de tous bords, rogne chaque jour un peu plus le pouvoir d'achat des ménages algériens.  Pour faire face à la spéculation, les pouvoirs publics ont mis en place une série de mesures en amont, codifiées dans le cadre de la nouvelle loi sur la concurrence, destinées à nettoyer la sphère commerciale et à mettre un terme à l'économie de bazar. Néanmoins, les mécanismes de contrôle en aval faisant défaut, les commerçants, ayant mal accueilli cette nouvelle façon de concevoir le commerce, n'ont pas trouvé mieux que d'augmenter les prix de manière démesurée et unilatérale, histoire de racler le fond des petites bourses et d'acculer les pouvoirs publics qui, d'ailleurs, ont dû, dans l'urgence,  céder au chantage et surseoir à l'application de la loi.
La culture de l'informel et du non-droit est érigée en système qui s'est bien installé tel un cancer et la résistance au changement se fait des plus violentes. La revendication, même illicite, est devenue de fait légitime. Certains observateurs prédisaient que tous les ingrédients favorables à l'implosion sociale étaient réunis. Le sociologue Nacer Djabi nous a confié que "s'il est difficile de prévoir la genèse et l'évolution des mouvements sociaux, les émeutes qui ont touché différentes villes du pays peuvent trouver une explication dans des facteurs économiques et politiques". Plus explicite, le sociologue estime que "les facteurs économiques ayant conduit à la crise sont connus et se rattachent à des revendications sociales comme le logement, le chômage ou la mal-vie". Mais, il ne faut pas, selon lui, "ignorer les facteurs politiques comme le marasme politique actuel et l'absence de canaux de dialogue". Plus acerbe, pour sa part, l'économiste Abderrahmane Mebtoul remet en cause toute la politique économique adoptée par le gouvernement, estimant qu'"il faut démocratiser la décision économique". Il a ainsi indiqué  que le gouvernement n'a pris jusqu'à présent que "des mesures à court terme et inopérables". Il a plaidé en faveur d'une refonte totale du système économique en place susceptible de favoriser l'émergence d'une production nationale et enfin passer à une vérité des prix. Il s'agit aussi, selon lui, "d'éradiquer la sphère informelle qui gère 50% de l'économie nationale, afin de mettre un terme à la spéculation , la fraude fiscale et la circulation de la fausse monnaie".  Pour cela, il faudra, selon l'économiste, "réinstaurer la confiance entre le citoyen et les institutions de l'Etat", à commencer par les "établissements financiers, dont dépend l'opérabilité de la décision d'imposer le chèque pour toutes les transactions dépassant les 500 000 DA", par exemple.
Expliquant la récente flambée des prix des produits de base et l'inflation qui demeure structurelle à notre économie, le Dr Abderrahmane Mebtoul les impute à quatre facteurs. Il s'agit, en premier, lieu de la non proportionnalité de la dépense publique et des résultats qui en découlent. L'expert expliquera que l'Algérie a injecté près de 400 milliards de dollars pour des programmes d'équipements publics pour obtenir une croissance ne dépassant guère les 3 %. "Une loi économique indique qu'une injection massive de monnaie, alliée à une faible croissance conduit certainement à l'inflation", nous a-t-il confié. La seconde raison a trait à la politique salariale qui est, selon lui, "incohérente" et qui s'apparente plus à "une distribution de la rente". Il a rappelé dans ce sens que selon un  récent rapport de l'OCDE, la productivité de l'Algérie est la plus faible du Bassin méditerranéen. L'économiste a également mis en avant la prédominance de la sphère informelle, considérant que les récentes mesures prises par le gouvernement concernant l'usage du chèque et la limitation de la validité du registre de commerce à 2 années comme "non réalistes et inopérables". Enfin, le Dr Abderrahmane Mebtoul considère que l'inflation est structurelle et non importée, vu qu'en 2009, lorsque les prix ont baissé sur les marchés internationaux, cela n'a pas été répercuté sur les produits commercialisés en Algérie. Dans ce sens, il a recommandé de "détaxer les produits de première nécessité
".

Source Le Maghreb Samira G.

Le Pèlerin

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8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 09:24

Timide réaction de l’opposition et silence de l’alliance présidentielle

nuit agitee Bab El Oued

Situation à Bab El Oued

 

Les premières réactions de certains partis politiques ont commencé à tomber hier, alors que les partis de l’alliance présidentielle qui forment également la coalition gouvernementale restent totalement muets, cinq jours après le déclenchement, dans les quatre coins du pays, de violentes émeutes populaires contre la cherté de la vie.

Estimant que le temps a fini par leur donner raison, les partis de gauche ont été les premiers à réagir face à ces protestations sociales. Dans un communiqué au titre révélateur «Non au libéralisme ! Non au libre marché !», signé de son secrétaire général, Salhi Chawki, le Parti socialiste des travailleurs (PST) estime que «les émeutes […] soulignent l’échec de la politique suivie depuis plusieurs décennies et confirment que le choix du libéralisme contredit la prise en charge des besoins élémentaires des masses populaires». Enumérant un chapelet de raisons (logement, cherté des produits de base, corruption, nouveaux possédants…) qui ont poussé, d’après lui, les jeunes à renouer avec les émeutes, Chawki Salhi relève que «les augmentations de salaires obtenues dans le secteur public, après des années de luttes, de grèves, de répression, sont dérisoires pour les petites catégories, c’est-à-dire pour la majorité». «Ces augmentations qui ne sont pas encore appliquées partout sont déjà mangées par la hausse des prix», ajoute Salhi qui appelle ainsi à un «retour aux prix imposés par l’Etat pour tous les produits de base». Il a préconisé enfin que les «investissements doivent viser le développement pour la satisfaction des besoins du peuple en matière de logement, d’emploi, de santé, de transport et de formation». De son côté, le Parti des travailleurs (PT) de Louisa Hanoune qui se dit «scandalisé par les propos du patron de Cevital, le détenteur du quasi-monopole sur le sucre et les corps gras, qui jette de l’huile sur le feu en annonçant d’autres augmentations», «dénonce vigoureusement la spéculation criminelle sur les prix […] et s’adresse au gouvernement pour qu’il prenne les mesures urgentes appropriées à même de désamorcer la situation». Dans l’immédiat, le PT suggère «le plafonnement des prix des produits concernés, à savoir l’huile et le sucre, et la restauration, même de façon provisoire, du monopole de l’Etat sur le commerce externe et interne pour que le contrôle des prix soit effectif». Louisa Hanoune appelle également à «la réouverture des grandes surfaces publiques réservées aux produits subventionnés par l’Etat et à la production nationale», et à «la réouverture des EPE de l’agroalimentaire fermées». De son côté, le secrétariat national du RCD estime dans un communiqué rendu public à l’issue de sa réunion hier que «ces manifestations décrites, à juste titre, comme la conséquence d’une inflation débridée, connaissent aussi des raisons plus profondes». Le RCD ajoute : «Quelle que soit l’issue des événements en cours, ils auront déjà contribué au renforcement de la résistance citoyenne et à la disqualification du système en place.» «Le RCD s’associe et soutient toutes les initiatives citoyennes exprimant une colère légitime», écrit encore le secrétariat national. Le mouvement Ennahda appelle le gouvernement à prendre des mesures urgentes en faveur des citoyens, afin que les choses reprennent leur cours. Ennahda appelle également à l’ouverture d’un «débat sérieux avec la classe politique et la société civile dans l’objectif de mettre en œuvre une bonne gouvernance».
Source Le Jeune Indépendant H.Mouhou

Le Pèlerin

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