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  • : Algérie Pyrénées - de Toulouse à Tamanrasset
  • : L'Algérie où je suis né, le jour du débarquement des Américains, le 8 novembre 1942, je ne l'oublierai jamais. J'ai quitté ce pays en 1962 pour n'y retourner que 42 ans plus tard. Midi-Pyrénées m'a accueilli; j'ai mis du temps pour m'en imprégner...mais j'adore
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De Toulouse à Tamanrasset

 

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Le cirque de Gavarnie

L'Algérie, j'y suis né le jour du débarquement des Américains, le 8 novembre 1942. J'ai quitté ce pays merveilleux en 1962, pour n'y retourner qu'en août 2004, soit 42 ans plus tard...
Midi-Pyrénées m'a accueilli. J'ai mis du temps pour m'imprégner de Toulouse mais j'ai de suite été charmé par ce massif montagneux et ses rivières vagabondes que je parcours avec amour...Ah ces chères Pyrénées, que je m'y trouve bien ...! Vous y trouverez de nombreux articles dédiés à cette magnifique région et la capitale de Midi Pyrénées : Toulouse
L'Algérie, j'y suis revenu dix fois depuis; j'ai apprécié la chaleur de l'accueil, un accueil inégalé de par le monde.......L'espérance d'abord ...Une relative désillusion ensuite...Pourquoi alors que le pays a un potentiel énorme...Les gens sont perdus et ne savent pus que faire....Les jeunes n'en parlons pas, ils ne trouvent leur salut que dans la fuite....Est-il bon de dénoncer cela? Ce n'est pas en se taisant que les choses avanceront.
Il y a un décalage énorme entre la pensée du peuple et des amis que je rencontre régulièrement et les propos tenus dans les divers forums qui reprennent généralement les milieux lobbyistes relayant les consignes gouvernementales...
Les piliers de l'Algérie, à savoir, armée, religion et tenants du pouvoir sont un frein au développement de l'Algérie ....Le Pays est en veilleuse....Les gens reçoivent des ….sucettes...Juste le nécessaire... pour que ....rien nez bouge....
Pourtant des individus valeureux il y en a ....Mais pourquoi garder des élites qui pourraient remettre en cause une situation permettant aux tenants des institutions de profiter des immenses ressources de l'Algérie. Le peuple devenu passif n'a plus qu'un seul espoir : Dieu envers qui il se retourne de plus en plus...Dieu et la famille, cette famille qui revêt une importance capitale en Algérie.

Le vent de la réforme n'est pas passé en Algérie tant les citoyens sont sclérosés dans les habitudes et les traditions relevant des siècles passés....La réforme voire la révolution passera....à l'heure d'Internet, on ne peut bâillonner le peuple indéfiniment...Cela prendra du temps mais cela se ferra...
Pour le moment le tiens à saluer tous les amis que j'ai en Algérie et Dieu sait que j'en ai....C'est pour eux que j'écris ces blogs, quand bien même je choisis souvent mes articles dans la presse algérienne....pour ne pas froisser la susceptibilité à fleur de peau de l'Algérien...

Cordialement,
Le Pèlerin

 

 

 

 

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8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 09:22

Emeutes en Algérie - RCD : le pouvoir réagit par le mépris, la répression et la corruption

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Le secrétariat national du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a estimé, vendredi 7 janvier, que le pouvoir algérien, face à la misère rampante, ne réagit que par le mépris, la répression ou la corruption. Dns une déclaration rendue publique à l’issue d’une réunion extraordinaire tenue vendredi, le RCD considère que ce qui se passe dans la rue « est la conséquence directe d’un autisme politique qui a faussé depuis toujours la volonté citoyenne par la fraude électorale, préalable au détournement de la richesse nationale au profit de castes d’autant plus voraces qu’elles se savent illégitimes. »

Pourtant le RCD n’a eu de cesse d’alerter, à travers l’ensemble de ses structures, sur la gravité de la crise sociale et politique qui s’éternise en Algérie, selon le parti. Pour la formation de Saïd Sadi, « la fermeture de tout espace d’expression et d’organisation autonome ne laisse que l’émeute et la rue comme moyen et place pour la contestation. »

« Outre qu’il est le seul responsable de l’incurie nationale, le pouvoir est mal venu pou se dérober ou s’indigner des actes de violence enregistrés ici et là », affirme le parti d’opposition qui ajoute : « Quand un régime n’a que la censure, le mépris et la répression à opposer aux citoyens, il est de l’ordre des choses que ceux-ci se défendent par les seuls recours qui leur soient laissés : la protestation improvisée. »

Malgré ce désespoir et cette exaspération, notera encore le RCD, les dirigeants s’occupent à « manœuvrer pour assurer leur survie au lieu de se préoccuper d’une situation qui peut évoluer à tout instant vers un embrasement généralisé. » « Quelle que soit l’issue des événements en cours, ils auront déjà contribué au renforcement de la résistance citoyenne et à la disqualification du système en place », explique encore le Rassemblement qui dit s’associer et soutenir toutes les initiatives citoyennes exprimant une colère légitime

Source TSA Imene Brahimi

Le Pèlerin

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8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 09:19

Algérie - Bis repetita de 88 ?

matoub lounes

 

La hausse des produits de première nécessité, qui a suscité  la colère légitime des citoyens, tient la route, mais les coupables sont à rechercher, plutôt, du côté des gouvernants, loin des aspirations  et de la mal-vie des Algériens.

Comparer les dernières folles nuits d’Alger et de certaines régions du pays à Octobre 88 relèverait purement de l’hérésie pour les raisons suivantes. D’abord, par l’absence d’un quelconque embryon idéologique qui avait servi, il y a 23 ans, de détonateur dévastateur. Ensuite, les slogans des manifestants, et non des émeutiers, restaient à hauteur de revendications légitimes, axées sur une érosion hallucinante du pouvoir d’achat.
Par d’autres aspects, les jeunes qui ont sillonné les rues ont voulu donner une leçon à leurs aînés qui n’ont pas su ou pu engranger le mouvement de 88, dévoyé et ensuite récupéré. Comme les géniteurs de ces derniers, rendus coupables de collaboration avec le système du parti unique. Et la question est : est-ce que le système a changé depuis ? Assurément non. Comme ces évènements ne peuvent pas être considérés comme “un chahut de gamins” ou pire, être mis sur le compte de “la main étrangère”. Le pouvoir s’est contenté de se murer dans un autisme qui l’arrangeait jusqu’à ce que le fil régénérateur montre des signes d’essoufflement.
Le mécontentement de la base n’est, en fait, que le baromètre de ce qui se passe au sommet : la lutte pour la succession. Le prétexte de la hausse des produits de première nécessité qui a suscité la colère légitime des citoyens tient la route, mais les coupables sont à rechercher, plutôt, du côté des gouvernants, loin des aspirations et de la mal-vie des Algériens. C’est la récolte de ce qui a été semé. Et c’est aux gouvernants d’en assumer l’entière responsabilité. Cinq jours après, on s’entête à positionner les marches et les cris de colère sur un plan technique : un dérèglement du marché, ce qui est aussi vrai. Il n’en demeure pas que le mal est plus profond et consiste au respect du citoyen qui n’est plus un immature et qui se situe avant ses dirigeants dans une avant-garde d’ouverture. Le bas de laine de 150 milliards de dollars qu’on brandit comme un trophée de réussite n’est que de pacotille, s’il n’est pas utilisé à bon escient ; au profit de toute la population.
Et si l’État, dès le début, avait entrepris la guerre contre le marché informel, mamelle du blanchiment d’argent, avant qu’il ne devienne une véritable hydre avec des ramifications insoupçonnées, on n’en serait pas arrivé à cette révolte des jeunes, jusqu’ici traités comme des laissés-pour-compte et qui, aujourd’hui, veulent leur part de ce pays.

Source Liberté Outoudert Abrous

abrousliberte@gmail.com

Le Pèlerin

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8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 09:15

Algérie - Briser le cercle infernal inflation-émeutes : La répression n'est pas la solution

pouvoir face la rue

 

Face aux manifestations spontanées qui viennent rappeler aux autorités publiques, qu'elles ne gouvernent pas pour gouverner, mais pour organiser et gérer les affaires de la communauté nationale, en prenant en compte des intérêts des plus démunis aux plus opulents parmi les citoyens, la réaction officielle normale, que cause la peur des débordements massifs, aussi bien que l'amour-propre blessé des dirigeants, -prompts à accuser leurs «administrés» d'ingratitude,- est de montrer sa force et de lancer la locomotive de la répression aveugle et générale.
Il est évident que la passivité habituelle, manifestée au plus haut niveau de l'Etat, dans les crises de ce type, n'est pas de mise, même si elle n'est pas complètement à écarter, au cas où les analyses faites à ce niveau, décident de la considérer comme une manifestation collective de mauvaise humeur, sans racines profondes, sans causes objectives, sans effets profonds sur l'équilibre des pouvoirs actuels, et sans lendemain ! Jusqu'à quel point, cependant, peut-on jouer la politique de l'autruche quand l'interpellation est si massive et si étendue territorialement ?
L'inflation : le plus fiable des indicateurs d'une mauvaise politique économique
Le problème est que les actions de masse provoquées par les conséquences négatives de politiques économiques mal ou insuffisamment réfléchies, ne cessent qu'avec la disparition de leurs causes. Ces politiques économiques, qui ont provoqué le chaos actuel, ont été conçues en cercle fermé et évaluées par ceux-là mêmes qui les ont établies et mises en œuvre.
La manifestation la plus patente d'une mauvaise politique économique, qui ressortait exclusivement du pouvoir des autorités publiques, est la hausse générale, irréversible et irrésistible, des prix, ou inflation, elle-même causée par la perte de valeur de la monnaie nationale, du fait de la complaisance monétaire de ces autorités, qui mettent, par un canal ou un autre, sur le marché plus de moyens monétaires que l'économie peut absorber.
Cette politique de facilité monétaire conduit à une hausse générale des prix de tous les biens et services mis sur le national, des fruits et légumes, en passant par les produits industriels, et en finissant avec les terrains et les immeubles d'habitation.
Pour ce dernier cas, donnant, une «bulle» que les pays les plus avancés peuvent «nous envier,» car, chez eux et le pire, les prix de l'immobilier et du foncier ont été multipliés par 2 en dix ans alors qu'ils l'ont été, par 6, pour la même période, en Algérie. Pourtant, les statistiques indiquent que le revenu par habitant a doublé chez nous, pendant la même période, et représente seulement le quart du revenu moyen par habitant de ces pays. A noter que le SMIG algérien représente au minimum le dixième, et au maximum, le vingtième du SMIG dans ces pays.
Ne pas confondre hausses de prix conjoncturelles et inflation généralisée
L'inflation généralisée n'est pas à confondre avec les hausses soudaines des prix de certaines denrées, hausses conjoncturelles liées à des causes naturelles, comme le mauvais temps qui détruit une récolte de café ou réduit la production de sucre.
L'inflation, quant à elle, est une hausse générale de prix, qui ressortait d'éléments clefs de la politique économique conçue et mise en œuvre par les autorités publiques.
La distinction entre hausses des prix conjoncturelles et inflation généralisée doit être bien comprise, car les politiques de lutte contre l'un et l'autre de ces phénomènes, sont totalement différentes.
Dans le premier cas, qui touche des produits facilement isolables dans le marché, produits obéissant à des règles de production, de fixation des prix et de distribution relativement aisées à saisir et connues des opérateurs qui y sont spécialisés, une politique de soutien financée par le budget public peut isoler la partie la plus fragile économiquement de la population de ces hausses, dont les effets sont limités très souvent dans le temps.
Dans le second cas, tenter de régler le problème comme s'il s'agissait de répondre à une situation de hausse conjoncturelle, ne touchant qu'une partie marginale de la population, peut constituer la pire des ripostes de la part des autorités publiques.
Toute tentative de résorber les hausses de certains produits de base en augmentant les subventions de soutien y afférant, attise l'inflation généralisée, plus qu'elle ne la réduit. La poussée inflationniste étant encore présente, toute tentative de la résorber par des actions ponctuelles, élargit la marge d'augmentation possible des produits dont les prix sont libres, et ce, dans tous les cas de figure, y compris celui où les autorités publiques prennent en charge la distribution de ces produits subventionnés aux consommateurs finaux.
Il est important d'insister sur la distinction à faire entre l'une et l'autre des situations.
On peut, évidemment, et pour des motivations politiques, qui ne touchent pas au fond du problème de l'inflation, ressortir à des mesures d'allégement ponctuel des dépenses des ménages les plus démunis.
Il n'en restera pas moins que des produits tout aussi essentiels, aux yeux de ces consommateurs, verront leurs prix continuer à augmenter, à un rythme plus accéléré que par le passé, car le surplus de pouvoir d'achat libéré grâce aux subventions des produits classés comme essentiels, ira se placer sur les produits considérés officiellement comme secondaires.
Donc, bien faire la distinction entre hausse de prix touchant des biens spécifiques, d'un côté, et inflation généralisée», ne ressortait pas d'un simple exercice académique.
Ne pas se tromper de diagnostic
Il s'agit de ne pas se tromper de diagnostic ; on ne peut traiter une maladie qui touche un nombre réduit de personnes, ayant des caractéristiques de condition de vie ou génétiques les rendant propices à cette maladie, de la même façon qu'une épidémie.
Pour continuer la comparaison, une hausse concernant certains produits déterminés est une maladie individuelle qui doit être traitée suivant ses spécificités; mais l'inflation ressortait du type de mesures générales que l'on applique en cas d'épidémie. D'un côté, la maladie est traitée au cas par cas; de l'autre, tout un arsenal de mesures collectives sont prises pour juguler le mal généralisé à toute la population.
Le problème qui se pose est que l'émeute de caractère social représente le point de rupture de la résilience collective, face à une détérioration des conditions de vie, causées par l'augmentation générale des prix. L'évolution de la réaction collective à cette épidémie que l'on appelle inflation est extrêmement lente et en général imperceptible aux yeux des autorités publiques. Mais, ce n'est pas parce qu'un mal évolue lentement qu'on doit en ignorer les symptômes.
Des symptômes présents depuis longtemps
Or, les symptômes de l'inflation galopante étaient présents dans l'économie algérienne depuis une longue période. La question qui se pose est de savoir pourquoi les autorités publiques ont décidé de les ignorer jusqu'à ce que le point de rupture où les peines causées par le mal, sont devenues insupportables à une bonne partie de la population. Ce point est atteint lorsque la population sort dans les rues de manière spontanée, désordonnée et parfois, violente !
Le consommateur n'arrive plus à subsister à ses besoins avec le revenu plus ou moins fixe qu'il reçoit face à un accroissement des dépenses qu'il doit consentir pour survivre et faire survivre les siens.
Le point de rupture est atteint !
Entre le moment où les réactions individuelles à l'inflation se coalescent en réactions collectives, et l'apparition des premiers signes de ce phénomène, il peut se passer une période relativement longue. On peut dire que la poussée inflationniste date de 2001, et que la population, à quelques actions sectorielles de revendications organisées près, a fait preuve d'une grande patience. Mais, avec l'accumulation des problèmes sociaux et des dérives morales que cause ce phénomène, la phase de rupture est arrivée. Les gens ne peuvent plus supporter ce rythme infernal de descente aux enfers de la marginalisation sociale. Les effets négatifs de l'inflation sont devenus insupportables, et ne sont plus acceptés ou acceptables, quelles que soient les mesures de répression prises ou envisagées par les autorités publiques. La cause « déclenchante » immédiate de ces réactions collectives, quelle qu'elle soit, n'a pas d'importance, dans la mesure où le mal faisait peu à peu son chemin dans la société algérienne et dans les esprits et les corps des gens, jusqu'au moment où la seule solution envisageable pour eux était de sortir dans la rue pour manifester leur ras-le-bol. Se lancer, et surtout au niveau décisionnel, dans une analyse mettant en relief une cause conjoncturelle relève de « l'anecdotisme ,» transformé en analyse politico-économique, ce qui risque de mener à de fausses conclusions, quant au remède à donner et au chemin à suivre pour sortir le pays de cette tourmente.
La répression comme seule riposte : une erreur périlleuse !
Là aussi, ces autorités doivent éviter l'erreur politique grave de considérer cette éruption de violence spontanée comme une manifestation de colère populaire qui peut se prêter au traitement donné habituellement à ce genre d'action collective désordonnée : le matraquage des manifestants, quel que soit leur âge, l'arrestation d'une petite minorité et le jugement en référé de cette minorité, qui est mise pour un temps plus ou moins long, hors de la société.
Il y a, certainement, parmi les autorités publiques, certains qui voudraient mettre un terme rapide à ces mouvements de foule en engageant des actions de violence extrême contre les participants.
Mais seule peut avoir un effet positif sur la suite des événements, une solution de fond pour mettre un terme à une situation d'inflation structurelle qui dévoile les impérities d'une politique économique, visant à consolider les soutiens extérieurs internationaux, en jouant à la fois de la mondialisation et des intérêts économiques de certaines grandes puissances d'un côté et de l'autre, à prendre en charge les ambitions historiques d'un personnage au sommet de la hiérarchie politique : démarche qui a fait, peu cas des intérêts économiques et sociaux de la population en général, à quelques exceptions près. Ce jugement peut apparaître comme sévère.
Un jugement sévère conforté par la réalité économique et sociale actuelle
Mais comment peut-on juger une politique économique d'ouverture internationale, tous azimuts, qui a rendu le pays encore plus dépendant de l'extérieur, a contribué à la liquidation quasi-totale du peu d'industries de transformations que le pays avait créées, a accentué, à un degré que n'envieraient pas les pays les plus réactionnaires, les disparités sociales, permettant à une personne de se faire prêter l'équivalent de 10% de la production nationale d'une année, alors que d'autres sont payés, au vu et au su des autorités publiques, au tiers du SMIG officiel, a livré pieds et points liés, l'économie aux spéculateurs de tous bords, et a fait de la corruption un mode de vie ?
Comment peut-on qualifier une politique économique qui a inscrit dans la réalité quotidienne de tout un chacun une inflation galopante, et dont les responsables directs refusent de reconnaître qu'ils ne peuvent en faire porter le blâme que sur eux-mêmes ?
Le problème qui se pose est de briser les tendances inflationnistes ancrées dans la politique économique, budgétaire et monétaire des autorités publiques, en fait pour les autorités publiques de changer de philosophie de gestion des affaires de la collectivité et donc, d'objectifs économiques et sociaux implicites ou déclarés.
En conclusion :
1) Le problème structurel de la situation d'hyperinflation que connaît le pays, et que ne peuvent plus cacher les statistiques officielles d'indices des prix, qui sont loin de refléter la réalité des prix telle qu'elle est vécue quotidiennement par le consommateur algérien, ne répondra pas au traitement habituel donné aux émeutes, traitement qui ressortait exclusivement des actions en chaîne et en boucle des institutions de répression classiques : police, gendarmerie, procureur de la République, juge d'instruction, tribunal et enfin prison;
2) Tenter de transformer ce problème de politique économique, en le traitant en simple cas généralisé de maintien de l'ordre, risque d'ouvrir la voie à de graves dérives politiques, à des dérapages périlleux qui ramèneraient le pays à revivre les pages sombres et ensanglantées d'un passé récent.
3) La matraque casse les bras, mais n'aide pas à écraser les prix, ou à réprimer les tendances inflationnistes déchaînées par une addition de mauvaises orientations économiques et sociales;
4) De plus, elle risque de ne pas briser les volontés de ceux qui sont sortis dans les rues pour simplement rappeler que ces politiques économiques, tournant autour d'objectifs diplomatiques et d'ambitions politiques personnelles, doivent enfin, céder la place à une véritable politique de développement national, au profit de tous les citoyens.

Source Le Quotidien Mourad Benachenhou

Le Pèlerin

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8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 09:08

Algérie - Constantine, Mila, Bordj Bou-Arreridj, Sétif… : Scènes d'émeutes à l'est du pays

pouvoir-face-la-rue.jpg

 

A l'est du pays, plusieurs villes n'ont pas été épargnées par les émeutes qu'ont connues certains grands centres urbains du centre et de l'ouest du pays.
Dans la wilaya de Constantine, des manifestations, limitées à quelques quartiers périphériques de la ville, ont été enregistrées jeudi soir lorsque des groupes de jeunes ont barré les routes à l'aide de pneus brûlés, et scandant des slogans faisant référence à la cherté de la vie et aux conditions de vie difficiles. En effet, à partir de 18h, les quartiers du Chalet des Pins, de Sidi Mabrouk, Daksi, Oued El-Had, de la cité Emir Abdelkader, de la cité Boudraâ Salah, de Benchergui, du «4ème Kilomètre» et la cité de la Bum, sur les hauteurs de la ville, ont été le théâtre de ces mouvements de protestations, conduits essentiellement par des jeunes. Au «4ème Kilomètre» les jeunes manifestants, armés de pierres, s'en sont pris à un abribus qu'ils ont saccagé. D'autre part, selon plusieurs informations concordantes, des manifestants à la cité la Bum, ont tenté de marcher sur le tribunal de Ziadia, tout proche, dans l'intention de le saccager. Mais l'intervention rapide des brigades anti-émeutes sur chaque point où se sont produites les manifestations ont dissuadé les émeutiers qui furent, tout de suite, dispersés. Toutefois, on signale la destruction d'abribus et de poteaux électriques à la cité Boudraâ Salah et à la Bum. Les informations recueillies aux différentes sources ne citent pas d'arrestations parmi les manifestants ou de blessés de part et d'autre, et ce, en dépit du fait que, dans certains quartiers, les agents de l'ordre ont été accueillis par des jets de pierres. Toutefois, la tension persistait, durant toute la matinée d'hier où l'on a entendu les citoyens affirmer qu'une grande manifestation se préparait pour après la prière du vendredi. Mais ce scénario ne s'est produit qu'au niveau de Djenane Ezzitoune, de la cité Filali et du «7ème Kilomètre». Dans ces différentes sites, des manifestants ont bloqué momentanément la route, caillassant tout véhicule qui passait.
 Dans la localité de Zighoud Youcef, à une trentaine de kilomètres au nord du chef-lieu de wilaya, des dizaines de jeunes ont bloqué la RN3, qui passe en contrebas de la ville, en mettant, en travers de la chaussée, des pneus et des blocs de pierre, et ce jusqu'à 23h. D'autres jeunes manifestants ont lancé des pierres contre le Technicum de la ville brisant plusieurs vitres. Les services de l'APC sont intervenus par la suite, avec des engins, pour dégager la RN 3. Selon nos informations, il n'y a eu aucune arrestation ou de blessés.
Avant-hier aux environs de 19 h, dans la wilaya de Mila, et plus exactement à Sannaoua, seconde agglomération de la commune de Mila, des dizaines de manifestants ont bloqué la RN79, entre Constantine et Mila, en utilisant des troncs d'arbres et des pneus usagés. Les émeutiers se sont attaqués à la polyclinique de leur quartier en brisant les vitres. Alertés, les services de police se sont rendus sur les lieux pour rétablir l'ordre. On signale trois blessés dans les rangs de la police. Vers 21h, la route a été rendue à la circulation et des agents de la protection civile et de la mairie, sous la garde d'un important dispositif de sécurité, ont enlevé les obstacles dressés par les manifestants. A Ras El Oued, deuxième ville de la wilaya de Bordj Bou-Arreridj, où les premiers signes de protestation avaient été constatés dès jeudi, l'agitation s'est poursuivie, vendredi matin, par l'occupation des artères principales et des édifices publics qui ont été gravement endommagés pour certains, comme la Sonelgaz, les sièges de l'APC et de la daïra, la direction des Impôts, les locaux de la CNEP et des Postes et Télécommunications (ACTEL), et plusieurs établissements solaires. Au chef-lieu de la wilaya, des jeunes du quartier populaire d'El Djebbes ont tenté vers 20h de s'attaquer par des jets de pierres, au siège de la sûreté de wilaya avant d'être repoussés par les services d'ordre. Ces jeunes, après avoir brûlé quelques pneus dans la rue menant à la cite des «1.008 logements» ont pris pour cible les sièges de la banque Société Générale, de la CNEP, d'un opérateur privé de téléphonie mobile, implantés à la lisière du quartier El Djebbes. Dans la ville de Sétif, alors que le siège de l'APC, a été épargné grâce à l'intervention des forces de l'ordre, c'est l'antenne administrative du quartier de Bel-Air qui a été ciblée, dans la soirée de jeudi par les manifestants causant des dégâts importants à cet édifice. Les troubles se sont propagés dans les quartiers périphériques de «El Hidhab», «Tandja», les «500 logements» et la cité Hachemi, donnant lieu à des blocages de chaussées par des pneus brûlés, au saccage du siège d'un opérateur privé de téléphonie mobile et à des échauffourées avec les forces de l'ordre. Ain Fakroun, dans la wilaya d'Oum El Bouaghi, de violentes manifestations ont également, eu lieu dans la même nuit, et d'importants dommages ont été enregistrés, notamment dans le mobilier urbain et au siège d'un opérateur téléphonique.
Des groupuscules de jeunes ont tenté dans la nuit de jeudi à vendredi d'organiser des marches sporadiques dans certains quartiers populaires de la ville de Ghardaia, a constaté sur place, un journaliste de l'APS. Ces groupuscules ont improvisé des marches dans les quartiers de Theniet El Makhzan et Benghanem de Ghardaia qui n'ont pas eu d'impacts sur la rue, à l'exception de la destruction d'un abribus à Benghanem au lieu-dit carrefour El Korti. Les motivations de ces jeunes, diverses et sans base commune, semblent plutôt être une volonté de suivre le mouvement de protestation vécu ces derniers jours au nord du pays. Des informations non encore confirmées, font état d'un mouvement de protestation limité qui aurait éclaté dans la matinée de vendredi, dans la localité d'El Meghaier, à quelque 150 km du chef-lieu de wilaya d'El Oued. La bourgade d'El Foulia, commune de Reguiba, à une quarantaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya d'El Oued, a vécu, durant la journée de jeudi, des troubles vite maîtrisés par les forces de maintien de l'ordre, ont rapporté des témoins oculaires. De nombreux jeunes ont tenté de bloquer la route et ont brûlé des pneus, pour se faire entendre sur des revendications portant notamment sur la cherté de la vie, a-t-on précisé sans faire état de dégâts. La veille, la localité d'El-Hadeb, à la sortie de la commune de Rouissat, dans la périphérie de Ouargla, avait connu aussi un mouvement de protestation. Des jeunes ont bloqué la route et mis le feu à de vieux pneus pour protester, cette fois-ci, contre les «mauvaises conditions d'alimentation de leur localité en énergie électrique». Des scènes analogues ont été observées, en fin d'après- midi, à Jijel (quartier dit des «40 ha»), à Souk Ahras où des affrontements avec les forces de l'ordre ont été constatés dans les quartiers Ibn Khaldoun, Mouloud Feraoun, «108 logements» et Laâlaouia, et dans certains quartiers périphériques de la ville de Constantine (Sidi Mabrouk inférieur, Oued El Had et Ziadia, en plus de la localité de Zighoud Youcef.

Source Le Quotidien d’Oran A. Mallem.

Le Pèlerin

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8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 09:05

Algérie - Alger : scènes de pillage et une capitale paralysée

emeute embrasement algerie

 

Depuis mercredi soir, Alger vit au rythme des émeutes et des affrontements entre jeunes et policiers. Le coup d'envoi a été donné vers 18h30 à partir de Bab El Oued. L'effet boule de neige a fait le reste. Des émeutes ont éclaté dès jeudi matin dans plusieurs autres quartiers de la capitale.
Des pneus brûlés, des édifices et des biens privés ont été saccagés à Bab El Oued, Bachdjarah, l'Appreval, Belcourt, El Biar, Chéraga et autres localités. Des poteaux électriques et des caméras de surveillance ont été arrachés, le showroom de Renault a été mis à sac à Bab El Oued.
Dans la matinée de jeudi, des jeunes ont brûlé des pneus à quelques dizaines de mètres de la station d'essence de Hussein Dey donnant sur l'avenue de l'ALN. Devant le danger que cela représentait, les éléments de la Protection civile, dont le siège est situé à proximité des lieux, sont intervenus pour éteindre le feu et convaincre les jeunes des graves risques d'explosion que cela comportait.
Belouizdad prend le relais jeudi en début de soirée. Des affrontements entre jeunes et forces antiémeutes ont éclaté vers 19 h. Lacrymogènes et jets d'eau au menu. Le centre de la capitale reste calme. Pour parer à toute éventualité, les services de sécurité ont renforcé leur présence, dès jeudi, autour de certaines institutions de l'Etat, comme l'APN et le Sénat, ainsi que le siège de la wilaya d'Alger, mais également le ministère de la Défense, et des mosquées les plus sensibles à Alger. Un dispositif particulier a été observé dès mercredi soir autour de la DGSN. L'hélicoptère de la police n'a pas cessé de sillonner le ciel algérois durant les deux derniers jours pour tenter de superviser l'évolution des événements.
L'Est d'Alger n'a pas été à l'écart de ces événements. Des émeutes ont éclaté jeudi dans plusieurs localités de cette région, notamment à Bordj El Kiffane, El Hamiz, Bordj El Bahri, Dergana et Bab Ezzouar. A partir de la mi journée, des informations faisant état de nouvelles émeutes dans d'autres localités de l'Est de la capitale fusaient de partout. On parle aussi de Bachdjarrah, El Harrach, mais surtout El Hamiz où la circulation était bloquée à partir de la SNTP. Rideaux baissés, les commerçants n'ont pas abandonné les lieux, préférant défendre leurs biens, allant jusqu'à en venir aux mains avec des émeutiers armés d'armes blanches qui tentaient de s'attaquer aux magasins de ce plus grand quartier commerçant d'Alger.
Le quartier de Bab Ezzouar a vécu une nuit de jeudi à vendredi très mouvementée. Des centaines de personnes se sont rendues devant le nouveau centre commercial et des loisirs dans le but de le saccager. Ayant eu vent, semble-t-il de cette information, des policiers antiémeutes avaient déjà pris position devant le centre commercial qui a ouvert ses portes à la mi-2010, mais aussi à proximité des deux hôtels, le Mercure et Ibis. Quelques vitres ont tout de même volé en éclats mais les policiers ont réussi à repousser la foule. Cette dernière, dans une marche compacte, s'est dirigée par la suite vers la cité universitaire derrière la cité EPLF, plus précisément du côté du chantier du tramway. Des jeunes ont érigé des barricades sur la route et brûlé des pneus. Des escarmouches ont éclaté entre les forces de l'ordre mais la situation a vite été maîtrisée. Le calme est revenu vers 23 heures. Un hélicoptère de la police continuait cependant de sillonner le ciel.
Jeudi, à 14h30 à Rouiba, plus aucun autobus en direction d'Alger. Et pour cause, «la route est barrée à El Hamiz, il y a une circulation monstre, on ne pourra pas atteindre Alger avant ce soir», explique le receveur aux usagers qui tentent de monter dans le bus. Dans le sens inverse, la situation n'était pas moins complexe. Les bus en partance d'Alger en direction de Rouiba, Reghaïa et Boumerdès qui prenaient la route nationale passant par El Hamiz étaient bloqués à partir de Bab Ezzouar puis au niveau de «Cinq Maisons» où la circulation était très dense au début de l'après-midi. Au niveau de Bab Ezzouar, les tentatives de bloquer l'autoroute ont été dispersées par la police antiémeute.
Les rares rescapés dans cet axe sont les usagers qui ont pris le train électrique de la banlieue Est qui continuait à circuler durant la journée de jeudi. A la gare SNTF de Rouiba, un père, ne voyant pas arriver ses deux filles étudiantes à l'Université d'Alger (Ben Aknoun), les appelle pour leur conseiller d'aller chez leur tante à Chéraga. A noter aussi que tous les trains à destination de Blida et l'Ouest du pays ont été annulés dès 14 heures.
A Rouiba toujours, les résidents de Dergana, Bordj El Bahri et Aïn Taya sont obligés de parcourir un trajet de plus de 8 km à pied. Un «barrage» d'émeutiers placé au niveau du chantier de la nouvelle trémie de Bordj El Bahri a carrément bloqué la circulation. Arrivés au niveau de ce barrage, les premiers automobilistes sont obligés d'emprunter un chemin à travers les champs et vergers de mandarine, menant vers Dergana, puis Bordj El Bahri.
Il y avait foule également devant les établissements scolaires. Des parents, des mamans surtout, sont venus chercher leurs enfants. «Je viens chercher ma fille», dit, affolée, une mère qui tente d'expliquer au gardien d'une école qu'une foule de manifestants est en train de brûler une fabrique de détergents située à moins de 300 mètres de l'ancien CEM de Dergana. Quelques minutes plus tard, le directeur ordonne de laisser sortir tous les élèves. L'usine de détergents a flambé pendant toute la nuit de jeudi à vendredi. Dans cette même localité, les émeutiers se sont également attaqués, vers 17 h, au dispensaire, le dépouillant de tous ses équipements comme les réfrigérateurs, les outils informatiques et autres mobiliers. Les jeunes ne prêtaient aucune attention aux appels de l'imam de la mosquée située à quelques mètres du centre. Aucune réaction des gendarmes et des éléments de la BMPJ n'a été enregistrée. Une bagarre à couteaux tirés a éclaté entre émeutiers dans la soirée de jeudi à vendredi, en raison d'une mésentente sur le partage du butin de la journée, notamment les objets subtilisés dans le dispensaire qui fait face à la mosquée.
Vendredi matin, il était très difficile de se déplacer à Alger en raison de la rareté des autobus et des taxis. Très peu de transporteurs osaient s'aventurer après les événements de la veille qui ont vu la destruction de véhicules particuliers et de transports publics. Après la prière du vendredi, d'importants heurts ont éclaté à Belouizdad, à proximité du ministère du Travail et de la Sécurité Sociale.
Un impressionnant dispositif de sécurité a été déplacé sur les lieux où les échanges de jets de pierres et de gaz lacrymogènes étaient en cours vers 15h30. Un autobus a été saccagé à la gare routière urbaine de la place 1er Mai (à proximité du Central téléphonique et de la Maison de la Presse).

Source Le Quotidien d’Oran M. Aziza, Z. Mehdaoui & M. Mehdi

Le Pèlerin

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8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 08:59

Algérie - Quelle politique sociale ?

La tripartite 2011

 La Triparite, une réunion entre gens de bonne compagnie

 

A bien des égards, le gouvernement Ouyahia a péché par une politique sociale inexistante. Du moins invisible. Et, il est pour le moins surprenant que l'explosion sociale qui embrase plusieurs villes du pays n'ait pas été «anticipée» par le gouvernement. La hausse fulgurante des prix des produits de première nécessité, et pas seulement l'huile et le sucre, car il y a aussi tout le panier de la ménagère, n'est pas à elle seule le détonateur de ce ras-le-bol social, qui, du reste, était palpable depuis quelques mois. Certes, le nouveau schéma de fonctionnement du commerce de détail, avec beaucoup de conditions drastiques, que le ministère de M. Benbada a voulu imposer aux professionnels, a déstabilisé plus d'un, jusqu'à provoquer les émeutes qui essaiment aujourd'hui comme des champignons, même au plus profond douar du pays.
Fallait-il être grand clerc pour savoir qu'en Algérie le commerce de détail fonctionne dans un système informel enraciné au plus profond de mœurs sociales nées dans les années 90 ? Et que s'attaquer à ce système, sans des solutions idoines, est une mission à haut risque ? C'est en réalité la grande leçon reçue par le département de M. Benbada qui, aujourd'hui, est en train de recoller les morceaux de la grosse colère sociale provoquée. Pour autant, le conseil interministériel prévu ce samedi pour examiner une situation sociale chaotique, et tenter de trouver, et vite, les solutions d'un problème qui dépasse de loin le simple cadre d'émeutes sociales provoquées par une surchauffe des prix, devrait aller au-delà du constat, et de solutions conjoncturelles.
Car le constat, réel celui-là, est que la situation socio-économique en Algérie est alarmante. Non seulement les salaires, qui stagnent, même si le SMIG a été revu à la hausse, ne correspondent plus à la spirale des prix, mais c'est toute la sphère commerciale qui échappe à tout contrôle, le chômage, l'inflation qui grimpe sans cesse, et, c'est toute l'économie nationale qui roule au ralenti. La semaine dernière, un haut cadre du ministère des Finances a même prédit, dans une intervention à la radio nationale, des hausses importantes des prix en 2011, avec une exacerbation encore plus grave de l'inflation. Il a, en quelque sorte, dit ce que beaucoup cachent : les prix vont exploser en 2011.
Pour autant, il faudrait que le gouvernement se «persuade» lui-même, en envisageant les solutions pour éteindre le feu de cette explosion sociale, que le pouvoir d'achat des Algériens est extrêmement bas. La hausse des salaires, du moins la dernière, s'est accompagnée par une envolée des prix qui a immédiatement annulé l'effet de la hausse du SNMG. Du coup, le salaire réel est redescendu à des niveaux extrêmement bas, alors qu'en face les prix des produits de consommation suivaient une courbe contraire. Et, cette misère des salaires se concentre au niveau des employés du secteur privé, des artisans et des chômeurs, qui reçoivent de plein fouet ces hausses perpétuelles de prix. La situation pour ces Algériens devient ainsi vite ingérable. La machine économique en Algérie cale. Car si le programme quinquennal 2010-2014 est adossé à une enveloppe de 256 milliards de dollars, en réalité, seules des miettes tombent dans le couffin de la ménagère. Cela aussi avait été relevé par des experts. Fallait-il donc attendre la déflagration pour réagir ?

Source Le Quotidien d’Oran Yazid Alilat

Le Pèlerin

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8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 08:56

Algérie - Vide

Algerie-attentat.jpg

 

Face aux émeutes qui se sont propagées rapidement à plusieurs wilayas du nord du pays, le pouvoir algérien a paru complètement sans voix. Et ce n'est pas Mustapha Benbada, malchanceux ministre du Commerce, qui s'est retrouvé en première ligne qui pouvait suppléer à ce curieux silence des autorités. Les événements ne pouvant être minimisés, pas plus qu'ils ne doivent être perçus comme ceux annonçant le «grand soir», le silence officiel n'a donc pas d'explication rationnelle. Mais on peut d'emblée souligner que ces émeutes, dans un pays interdit de politique, ne sont pas réductibles à la hausse des prix de certaines catégories de produits. Non, ce n'est ni la faute de Benbada, ni celle de Rebrab. Les raccourcis sont indubitablement trompeurs.
Cette intrusion violente et destructrice d'une partie des jeunes des quartiers populaires s'effectue dans un espace politique en ruine où le mécontentement est dans l'attente d'un prétexte pour s'exprimer, d'une étincelle pour allumer des incendies. Les hausses de prix des produits de large consommation ont effectivement sidéré les ménages dans un pays où le salaire réel mène une course perdue d'avance contre l'inflation. Mais il ne fait guère de doute que ce n'est pas une justification suffisante pour sortir dans la rue et se livrer au vandalisme et au pillage. Cet excès de fièvre est bien celui d'un pays où même les jeunes qui ont le privilège d'un emploi ne sentent pas qu'ils ont un avenir.
Cette jeunesse qui n'a pas vraiment de mots pour exprimer sa colère et son désarroi n'est ni islamiste, ni nationaliste, ni laïque
… Elle est le produit achevé d'une démarche de dépolitisation générale où les partis politiques finissent par n'être que des appendices du pouvoir. En réalité, le système qui les a voulus ainsi aurait pu se passer de ces appareils inutiles et encombrants. Il aurait pu fermer définitivement des partis qui ont déposé leurs bilans depuis belle lurette. Car aujourd'hui, comme hier, ils ne sont d'aucun usage quand des jeunes emportés par leur fougue et leur ennui se mettent en danger et mettent en danger tout le monde. Auraient-ils d'ailleurs quelque chose à dire à ces jeunes ? Ils n'ont rien en commun, ni le langage, ni les intérêts. Comme Ali Benhadj qui, en essayant de dialoguer avec les jeunes de Bab El-Oued, démontre sans conteste que même les islamistes sont en déphasage avec la jeunesse de ce pays.
Il est frappant d'observer que le mouvement de contestation en Tunisie suscite des échos chez les élites du pays alors qu'en Algérie seul un silence sidéral répond aux clameurs de la rue. Des avocats tunisiens ont ostensiblement manifesté leur présence et leur «lien» avec le mouvement social. Ils contribuent à en donner une lecture et un sens. Dans l'Algérie «dépolitisée» et comme privée d'élites, seuls quelques journalistes tentent de le faire. C'est, bien entendu, un exercice vain. Les journalistes ne sont pas des hommes politiques, ni une force sociale. Ils peuvent accompagner, par leur travail, un mouvement, ils ne peuvent ni le créer, ni remplacer les politiques et les clercs. Les intellectuels qui servent de relais et qui régulent les contestations dans les sociétés équilibrées sont aux abonnés absents au point qu'on se demande s'ils existent. L'émeute est de ce point de vue le révélateur non seulement du vide politique mais aussi d'un vide intellectuel au moins aussi préoccupant
.

Source Le Quotidien d’Oran K. Selim

Le Pèlerin

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8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 08:53
Algérie - Ouest d’Alger : Poteaux électriques, abris-bus et commerces subissent la foudre des émeutiers

contestation en algerie

 

La situation était redevenue normale hier matin dans les communes de l’ouest d’Alger. Les citoyens vaquaient à leurs occupations quotidiennes et rien ne laissait apparaître que de violentes émeutes ont éclaté dans cette partie de la capitale. Les rues ont retrouvé leur aspect quotidien après avoir été nettoyées, les agents de Net Com et les remorques de ERMA ont tout balayé à leur passage. Toutefois, quelques stigmates des actes de violences commis par des jeunes en furie restent visibles. Dans le quartier populaire de Bab El-Oued où des affrontements ont opposé jeudi soir des groupes de jeunes à des policiers qui ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser et contenir les groupuscules des manifestants, les show-room des concessionnaires Renault, Geely et JAC situés à la place Triolet, ont tous été dégradés. Renault a subi le plus gros des préjudices avec des locaux et des voitures incendiés. La fumée a noirci la devanture du local situé au bas d’un immeuble de trois étages. Deux carcasses de voiture calcinées jonchent le trottoir. Un peu plus loin à proximité de l’hôpital Lamine Debaghine (ex-Maillot), une voiture de marque Golf totalement brûlée est soulevée par une remorque. Le siège de l’opérateur public de téléphonie mobile Mobilis situé aux Trois horloges n’a pas échappé à la furie : le rideau a été saccagé et l’intérieur dévasté. La devanture de la salle de cinéma Atlas a été incendiée et sur la chaussée des traces des pneus brûlés.            
Un peu partout dans les communes de l’ouest d’Alger, la nuit a été chaude et les résultats de ce déferlement de colère sont visibles. Au niveau de la commune de Rais Hamidou (ex-La Pointe), une remorque de l’Entreprise d’éclairage ERMA s’active à enlever les poteaux électriques et ceux destinés à l’installation des caméras de surveillance. Alors qu’à Hammamet, les jeunes se sont pris aux abris-bus, aux panneaux publicitaires et aux cabines téléphoniques dont les bris de verre jonchent le sol.Tout au long de cet itinéraire, les forces de l’ordre ont renforcé leur présence, notamment à l’entrée des quartiers émaillés la veille par les émeutes dans la crainte d’éventuelles reprises des manifestations

Source Horizons S.H.

Le Pèlerin

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8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 08:49

Algérie - Le diktat des grossistes

commerce-france-algerie.jpg

 

Il suffit de rentrer dans la première boutique ou supérette à Alger ou dans n’importe quelle ville pour entendre des récriminations sur les récentes hausses des prix. Souvent, loin de la capitale, elles sont encore plus acerbes car on fait payer aussi au consommateur le prix du transport. Peu de clients s’abstiennent de commenter les prix élevés de deux produits essentiels dans l’alimentation de l’Algérien, l’huile et le sucre, considérés déjà chers depuis qu’ils ne sont plus subventionnés par les pouvoirs publics.

Ils ont connu, de fait, un spectaculaire renchérissement. De 130 DA, le bidon d’un litre d’huile Elio est passé à 230 DA et le kilo de sucre s’écoule désormais à 150 DA, ce qui alimente l’inquiétude est que l’effet boule-de-neige est garanti. Immanquablement, le yaourt, le fromage, les pâtisseries ont déjà subi des réajustements. Les restaurateurs et autres limonadiers suivront. Chacun s’empressera aussi de vous expliquer que c’est l’effet de la flambée des produits sur le marché international. Etrangement, nos commerçants ne semblent réagir qu’à des hausses mais jamais à des baisses dont personne n’entend jamais d’ailleurs parler.
Facture élevée
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) avait déjà averti, à la fin décembre dernier, sur les risques de voir les prix des denrées alimentaires atteindre des pics inégalés. Une forte hausse de la demande émanant d’une classe moyenne émergente en Chine et en Inde, les incendies de l’été dernier en Russie précédée d’une sécheresse en  Argentine, le recours grandissant aux biocarburants et la hausse des prix du fioul ont ainsi  contribué à la flambée des céréales et des huiles végétales. Les inondations en Australie risquent de fragiliser la situation jusqu’aux prochaines récoltes de juillet prochain. L’Algérie, qui importe, en moyenne, un million de tonnes de sucre, a vite subi les contrecoups. Le montant des importations de produits alimentaires est pourtant passé à 528 millions de dollars, soit une hausse de 35,4%, selon les statistiques de la douane publiées en novembre dernier.Depuis mai dernier, le prix du sucre a grimpé de 99% et celui du blé a doublé. Les dérégulations du circuit marchand ont fait le reste. Le consommateur algérien paye une facture très élevée. « Nous sommes ainsi passés de 80 DA au début de l’année à 150 aujourd’hui », nous explique un détaillant de la ville des Issers près de Boumerdès. Cette cascade d’augmentations a assommé beaucoup de ménages.   
Pour un grossiste de Tizi Ouzou, « le principe, depuis l’instauration de l’économie de marché, est que pour la plupart des produits, le marché est libre et n’obéit qu’à la loi de l’offre et de la demande. Mais, en Algérie, notamment pour les deux produits qui connaissent actuellement une tension, il y a aussi les effets d’une situation de quasi monopole car plus de la moitié des parts de marché appartiennent à un cercle très fermé », nous dit-il.
La chaîne du commerce compte aussi un maillon, les grossistes, qui reste influent. C’est apparemment là que se situe le goulot d’étranglement. « Dans une économie régulée, on n’établit pas les prix qu’on veut sous peine de déclarer faillite, mis en concurrence avec les autres. Ce n’est pas le cas chez nous où
nous avons davantage affaire à des corporations soudées par des intérêts », nous explique le professeur Medjitene de l’université d’Alger. Il y a unseuil au-delà duquel on  ne peut aller, autrementdit, c’est le fameux plafonnement dont les pouvoirs publicssemblent avoir saisi l’importance et la nécessité. Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada a été catégorique, jeudi, après une réunion avec les transformateurs et importateurs d’huile et de sucre.  «Nous pensons que nous commençons à maîtriser cette crise. Ils ont accepté d’annuler les nouvelles conditions imposées en début d’année aux marchands de gros.» L’élaboration du dispositif réglementaire serait en train d’être finalisé.
Ce dispositif sera au menu  d’un conseil interministériel qui se tiendra aujourd’hui. On y examinera les modalités de définition des marges bénéficiaires concernant les produits de large consommation y compris le sucre et l’huile. La  volonté politique visant la préservation du pouvoir d’achat des catégories à revenus faibles demeure intacte. Avec une cagnotte de près de 40 milliards de dinars destinés au soutien des produits de large consommation, l’Etat providence en Algérie n’est pas une simple vue de l’esprit.

Source Horizons H. Rachid

Le Pèlerin

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8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 08:45

Alger : Manifestations violentes à Bab El Oued et Belcourt

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Plusieurs quartiers de la capitale ont été, depuis mercredi soir, le théâtre de violentes manifestations dispersées, éclatées sur fond de grogne sociale, attisées par la récente augmentation de prix introduite dans de produits de large consommation.

Les plus grands quartiers populaires d’Alger, à l’image de Bab El Oued et de Belcourt ont connu des scènes chaotiques. Des émeutes ont éclaté en début de soirée de mercredi dernier (18h) à BEO, avant de se propager peu à peu dans d’autres quartiers. Un attroupement de jeunes, visiblement excités, au carrefour de Triolet, non loin de l’hôpital Maillot, s’est vite transformé en émeute donnant lieu à un imbroglio général sur les lieux.
Des jeunes, âgés pour la majorité entre 14 et 20 ans, ont commencé d’abord à jeter des pierres sur le barrage de police, fixé au carrefour, ce qui a provoqué une panique chez les passants qui couraient dans tous les sens. La nouvelle de l’affrontement de Triolet a gagné la célèbre place des Trois-Horloges. En l’espace de quelques minutes, la circulation était bloquée sur tous les axes desservant vers la place des Martyrs, Bologhine, Chevalley et les automobilistes ont été contraints de faire demi-tour.
« Il vaut mieux aller faire le tour et passer par Bab Edjdid pour descendre à l’hôpital. La route est fermée ici », réplique un agent de police à un automobiliste désirant, vraisemblablement, se rendre à l’hôpital Maillot. L’accès par véhicule à BEO est, en effet, fermé pendant de longues heures. Sur les artères, les débris de véhicules saccagés et autres magasins défoncés sont visibles, couplés des pneus en fumée. Les échoppes, notamment les magasins d’alimentation générale et les boulangeries, sont prises d’assaut. Le quartier de BEO offre, en cette heure-ci, un décor fantomatique où seuls des adolescents « agités » et les forces antiémeutes sont sur les lieux. Les éléments de la CNS, fortement déployés sur les lieux, ont utilisé des bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants qui ripostent par les jets de pierres. Les commerçants qui gardent habituellement leurs magasins ouverts jusqu’aux heures tardives de la nuit, ont baissé tôt rideau, de crainte d’êtres agressés par des manifestants dans la majorité d’entre eux ne font que profiter de pareilles occasions pour faire leur sale besogne : vol, casse, agression…
Nuits blanches à Belcourt
Dans la nuit de mercredi, des adolescents du quartier de Belouizdad sont, à leur tour, sortis dans la rue. La situation a dégénéré au niveau de ce quartier précis, à 22h00. Tout comme à BEO, des manifestants ont barricadé d’abord, à l’aide de pneus et troncs d’arbres, le principal boulevard Mohamed Belouizdad.
 En sus des rideaux métalliques de magasins arrachés et  caméras de télésurveillance endommagés, des pare-brise de véhicules n’ont pas échappé à la grogne des manifestants. Au petit matin, les traces des émeutes sont encore visibles et les agents de Netcom s’attellent à dégager les trottoirs et les voies carrossables des pierres et des restes de pneus brûlés.

Source Horizons M. Kechad

Le Pèlerin

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