Ce n’est pas la première fois qu’ils regardent au delà de l’Atlantique… Airbus volera sans les Anglais... |
Cette recomposition du secteur des satellites intervient à un moment où EADS connaît les plus grandes manœuvres depuis sa création en 2000. Les groupes Lagardère et Daimler-Chrysler viennent en effet d'annoncer la vente de 7,5 % de leurs actions franchissant à la baisse respectivement les seuils de 7,5 et 22,5 %. Ce désengagement annoncé des actionnaires historiques a semble-t-il donner des idées aux Anglais de BAE qui ont annoncé à la surprise générale la vente de leurs 20 % dans Airbus, filiale commune avec EADS. « Si nous nous attendions à cette décision, le timing a été une surprise pour nous tous» a commenté, hier à Colomiers, Gustav Humbert, le président d'Airbus. L'avionneur européen le sera donc un peu moins dans quelques mois en s'affranchissant des Britanniques qui décident de vendre leurs parts au plus haut du cycle de l'aéronautique. Question d'opportunité de marché... Ce n'est pas une mauvaise nouvelle pour EADS qui pourra désormais consolider 100 % des bénéfices de la plus rentable de ses filiales. «Ça résoudra aussi l'éternel problème de rivalité entre BAE et EADS qui étaient tous deux candidats aux mêmes appels d'offre dans la défense» glisse un proche du dossier. Il faudra tout de même que le groupe de Noël Forgeard débourse au moins 3,5 milliards d'euros. EADS bénéficie en effet d'un droit de préemption en vertu d'un accord avec BAE. Sur le plan industriel, la Grande Bretagne est un centre de compétence voilure pour l'ensemble de la famille Airbus. «Rien ne changera puisque depuis l'intégration d'Airbus, tous les sites industriels appartiennent à EADS» précise un porte-parole de l'avionneur. La Caisse des dépôts, bras armé du patriotisme économique du Premier ministre, a annoncé, hier, qu'elle prendrait 2,25 % des 7,5 % d'EADS cédés par Lagardère afin de faire jeu égal avec les Allemands. Mais ces passes d'armes se déroulent alors qu'Airbus est sous le feu des critiques de plusieurs clients notamment le loueur ILFC qui demandent une profonde amélioration du futur A350 au niveau du fuselage. Le patron de Singapore Airlines s'est rallié à cette vision poussant Gustav Humbert à promettre «un dialogue intensifié avec les compagnies aériennes» sur le sujet des longs-courriers. L'A340 doit en effet faire face à la concurrence féroce que lui livre le Boeing 777 alors que le futur 787, lancé il est vrai un an et demi plus tôt que FA350, totalise 345 commandes contre 182 commandes et intentions pour le futur Airbus. |
Information relayée par
Le Pèlerin