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  • : Algérie Pyrénées - de Toulouse à Tamanrasset
  • : L'Algérie où je suis né, le jour du débarquement des Américains, le 8 novembre 1942, je ne l'oublierai jamais. J'ai quitté ce pays en 1962 pour n'y retourner que 42 ans plus tard. Midi-Pyrénées m'a accueilli; j'ai mis du temps pour m'en imprégner...mais j'adore
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De Toulouse à Tamanrasset

 

cirque-de-gavarnie.jpg

Le cirque de Gavarnie

L'Algérie, j'y suis né le jour du débarquement des Américains, le 8 novembre 1942. J'ai quitté ce pays merveilleux en 1962, pour n'y retourner qu'en août 2004, soit 42 ans plus tard...
Midi-Pyrénées m'a accueilli. J'ai mis du temps pour m'imprégner de Toulouse mais j'ai de suite été charmé par ce massif montagneux et ses rivières vagabondes que je parcours avec amour...Ah ces chères Pyrénées, que je m'y trouve bien ...! Vous y trouverez de nombreux articles dédiés à cette magnifique région et la capitale de Midi Pyrénées : Toulouse
L'Algérie, j'y suis revenu dix fois depuis; j'ai apprécié la chaleur de l'accueil, un accueil inégalé de par le monde.......L'espérance d'abord ...Une relative désillusion ensuite...Pourquoi alors que le pays a un potentiel énorme...Les gens sont perdus et ne savent pus que faire....Les jeunes n'en parlons pas, ils ne trouvent leur salut que dans la fuite....Est-il bon de dénoncer cela? Ce n'est pas en se taisant que les choses avanceront.
Il y a un décalage énorme entre la pensée du peuple et des amis que je rencontre régulièrement et les propos tenus dans les divers forums qui reprennent généralement les milieux lobbyistes relayant les consignes gouvernementales...
Les piliers de l'Algérie, à savoir, armée, religion et tenants du pouvoir sont un frein au développement de l'Algérie ....Le Pays est en veilleuse....Les gens reçoivent des ….sucettes...Juste le nécessaire... pour que ....rien nez bouge....
Pourtant des individus valeureux il y en a ....Mais pourquoi garder des élites qui pourraient remettre en cause une situation permettant aux tenants des institutions de profiter des immenses ressources de l'Algérie. Le peuple devenu passif n'a plus qu'un seul espoir : Dieu envers qui il se retourne de plus en plus...Dieu et la famille, cette famille qui revêt une importance capitale en Algérie.

Le vent de la réforme n'est pas passé en Algérie tant les citoyens sont sclérosés dans les habitudes et les traditions relevant des siècles passés....La réforme voire la révolution passera....à l'heure d'Internet, on ne peut bâillonner le peuple indéfiniment...Cela prendra du temps mais cela se ferra...
Pour le moment le tiens à saluer tous les amis que j'ai en Algérie et Dieu sait que j'en ai....C'est pour eux que j'écris ces blogs, quand bien même je choisis souvent mes articles dans la presse algérienne....pour ne pas froisser la susceptibilité à fleur de peau de l'Algérien...

Cordialement,
Le Pèlerin

 

 

 

 

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5 novembre 2012 1 05 /11 /novembre /2012 04:06

Culture - Adaptation à l’écran du dernier homme d’Albert Camus - Tournage sous haute tension
camus-Tipasa.jpg

Coproduction franco-italienne, le tour de manivelle de ce long métrage qui sera réalisé par l’Italien Gianni Amelio est annoncé pour la fin du mois de mars.
Controversé, le prix Nobel le plus célèbre de la littérature française - il l’a obtenu alors qu’il n’avait que 44 ans - fait l’actualité en France et en Algérie. A l’occasion du cinquantième anniversaire de sa disparition, l’auteur de L’Etranger intéresse les cinéastes de part et d’autre de la Méditerranée. En France, un téléfilm lui sera consacré bientôt. Le réalisateur, Laurent Jaoui, semble s’être inspiré du Premier homme, œuvre posthume de Camus, dédiée à sa mère. De ses origines modestes en Algérie de la colonisation, le téléfilm retrace le destin de l’écrivain. Le téléfilm se penchera sur des moments-clés qui ont marqué son histoire, notamment ses conversations avec Sartre, la remise de son prix Nobel... qui ne sont que «des prétextes pour relier des scènes plus mélodramatiques avec les femmes de sa vie», affirme-t-on. Malgré le manque de ressemblance physique, Stéphane Freiss incarne un Camus saisissant de vérité, nous indique-t-on. Cinquante ans après sa mort, le projet de Nicolas Sarkozy de le faire entrer au Panthéon auprès de Victor Hugo, Jean-Jacques Rousseau ou Emile Zola, notamment, ne semble pas faire l’unanimité. Cette annonce a provoqué l’ire de la gauche et de nombreux intellectuels qui ont crié à la «récupération». Chez nous, une pétition circule contre la célébration de Camus en Algérie. Or, une caravane, initiée notamment par le Centre culturel algérien de Paris que dirige l’auteur de L’Attentat, Yasmina Khadra, arrivera probablement dans un mois ou deux à Alger avec à bord, des écrivains et autres intellectuels français afin de fêter l’immense talent de cet écrivain qui, un jour, a déclaré: «Entre la justice et ma mère, je choisirai ma mère» Une phrase somme toute banale et légitime, mais qui du temps de la colonisation, sonnait comme une insulte envers la lutte de Libération nationale. Aussi, des écrivains et intellectuels algériens, imbus de nationalisme, s’acharnent-ils à boycotter cette manifestation et interdire l’arrivée de cette caravane. C’est donc dans cette atmosphère houleuse qu’aura lieu prochainement le tournage cinématographique à l’écran du livre posthume d’Albert Camus, Le Dernier homme, dont le manuscrit a été retrouvé dans la voiture de son ami et éditeur Michel Gallimard suite à l’accident de voiture qui lui coûta la vie un 4 janvier 1960, tandis que son ami succombera à ses blessures quelques jours après. C’est de ce manuscrit inachevé publié finalement en 1994 qu’il est question de porter à l’écran par le réalisateur et scénariste italien, Gianni Amelio. Le livre n’est autre que l’autobiographie de l’auteur de La Peste.
L’histoire s’intéressera au parcours du personnage de Jacques Cormery, une sorte d’autobiographie de l’alter ego de Camus, un homme de 40 ans, de retour de France dans son pays natal vers les années 50 avant la guerre d’Algérie et s’y remémore son enfance. Ce sera la première fois que l’Italien Amelio réalisera un film dans la langue française.
«Le film traite de la vie d’Albert Camus à deux périodes: quand il était petit en 1924 et où il vivait au quartier de Belcourt, à Alger, ensuite à son retour en 1957 pour participer à une conférence à l’université d’Alger, au moment des événements de la Bataille d’Alger», nous a confié le producteur Benoît Pilot en mai dernier. Et d’ajouter: «La difficulté de ce film était de trouver un lieu qui puisse ressembler au quartier de Belcourt en 1924. Ce lieu, on l’a trouvé dans la périphérie de Mostaganem, dans un quartier qui s’appelle Le Plateau.»
Le budget s’élèverait à 11,6 millions de dollars et sera produit par Cattelya et Bruno Persery. Le casting a été minutieux. L’acteur français Jacques Gambin endossera le rôle de Jacques Cormery, le héros de l’histoire. Claudia Cardinale, d’origine tunisienne, jouera le rôle de la mère bien-aimée mais sourde et distante de Jacques Cormery. Denis Podalydès figurera également dans la distribution. Le tournage se passera entre Alger, Oran et Mostaganem. Ce long métrage est une coproduction franco-italo-algérienne. Le film est français puisque initié par un producteur français, Bruno Pezri, coproduit avec la société Cattelya d’Italie et de Laith Media pour la partie algérienne.
Maintes fois reporté et annoncé pour avril dernier, puis le tournage semble se préciser pour une date proche.
On susurre la date du 24 mars prochain, du moins la dernière semaine du mois de mars. Décalé pour des raisons financières, notamment, la machine semble s’être remise en branle. Un tournage qui débutera dans un contexte assez lourd. L’empêchera-t-on de voir le jour?
L’écrivain Yasmina Khadra à l’expression -  «J’ai horreur de la manipulation»
«Alerter les consciences anticolonialistes pour interdire une ouverture littéraire, n’est-ce pas le comble de la démesure?» s’interroge, indigné, l’auteur de Ce que le jour doit à la nuit.
Le directeur du Centre culturel algérien à Paris, Yasmina Khadra, donne ici son avis sur la tentative de faire échouer l’arrivée de la caravane de la célébration du 50e anniversaire de la disparition d’Albert Camus en Algérie.
Caravane approuvée par notre écrivain de mérite et que certains esprits obtus tentent, par une pétition qui n’a d’écho que le bout de leur nez, d’empêcher de se produire en Algérie. Un geste qui va à l’encontre de l’action intellectuelle qui veut qu’un débat même contradictoire se doit d’être, sans lequel une véritable démocratie n’a plus raison d’exister. Des intellectuels, dites-vous? Notre homme, fidèle à ses idéaux justes, répond à ses détracteurs.
L’Expression: Il va y avoir l’organisation de la Caravane Albert Camus... sachant que le Centre culturel que vous dirigez est, entre autres, l’initiateur de cet événement. Quelles sont vos motivations?
Yasmina Khadra: Le CCA n’est pas l’initiateur de l’événement. M.Guillaume Lucchini, l’organisateur de la Caravane Albert Camus, était venu me voir pour m’en parler. Son idée m’a séduit. Pourquoi pas, m’étais-je dit? Et nous avons aussitôt lancé l’opération. Je suis sidéré par la réaction du comité qui s’est constitué pour condamner notre initiative. Néocolonialisme?... Je n’en reviens pas. Il ne s’agit pas d’une armada en rade des côtes algériennes. Il n’y a ni chars, ni avions, ni drones. Et aucun état-major n’est en train de fourbir ses armes. Il est question d’une opération purement culturelle. Contrairement à ce qui a été déclaré, seul le Centre culturel algérien à Paris est partie prenante dans cette histoire. Incriminer les autres institutions, faire croire qu’il s’agit d’une implication massive de l’Etat, est totalement ridicule. Les motivations qui m’ont amené à m’investir dans cette démarche sont simples: proposer aux Algériens, notamment à nos étudiants, un débat intelligent sur un grand écrivain, né en Algérie, adulé par les uns et vilipendé par les autres, prix Nobel de littérature. Notre pays tente timidement de renouer avec la chose intellectuelle. J’essaie de contribuer à ce sursaut sans lequel la médiocrité et l’ignorance squatteraient notre esprit.
En Algérie, cette caravane qui atterrirait, en avril je crois, est controversée par un groupe d’écrivains ou intellectuels algériens. Un texte baptisé «Alerte aux consciences anticolonialistes» circulerait un peu partout contre cette célébration de l’année camusienne qui, selon ses auteurs, réhabiliterait l’Algérie française. Quel sentiment cela vous inspire-t-il?
J’ai lu ce fameux texte et j’en hallucine encore. Où sont-ils allés chercher de telles élucubrations? Que signifie cette désinformation éhontée et qu’essaie-t-on de prouver? Que ces individus sont les gardiens du temple? Qu’ils sont plus vigilants et plus patriotes? L’Algérie est souveraine, et elle a les moyens de sauvegarder son intégrité. Camus est mort, et son fantôme ne saurait remettre en cause le combat des Algériens pour leur indépendance. La guerre est finie; il est question de regarder plus loin que le bout de notre nez. Il est impératif de lire Camus pour comprendre ce que nous avons été sous le joug colonial, et ce que nous sommes devenus aujourd’hui, c’est-à-dire des êtres sans relief et sans réelles convictions, toujours prêts à chahuter les initiatives des autres et jamais en mesure d’en prendre, constamment prompts à chercher des poux aux chauves, à traquer l’anguille sous roche même lorsqu’il n’y a pas d’eau dans la rivière. Des êtres forgés dans la suspicion chimérique, de grandes gueules aux bras écourtés, fainéants impénitents, terrés au fond des nullités et des absences insalubres, sordides jusque dans leurs «nobles» pensées. Les a-t-on jamais vus se rassembler autour d’un idéal probant? Les a-t-on jamais vus honorer un héros, un chantre ou bien un martyr? Ils sont là, les doigts dans le nez, à ne rien fiche de la journée, et dès qu’il y a l’ébauche d’une initiative, ils s’extirpent de leur sommeil post-digestif pour ruer dans les brancards! Qui les empêche de fêter Jeanson, de commémorer dignement Fanon, de provoquer des Caravanes Kateb Yacine, Mouloud Feraoun, Rachid Mimouni ou Tahar Djaout, Moufdi Zakaria ou Benhaddouga, Al Khalifa ou Rédha Houhou, et de réunir les Algériens, grands et petits, autour d’un débat enthousiasmant? Ils ne font rien, et tentent d’empêcher les autres de se bouger un peu. Moi, qui suis écrivain, ancien officier, fils d’ancien officier de l’ALN, descendant des Moulessehoul, seigneurs tranquilles de la Saoura depuis six siècles, je ne vois pas du tout en quoi le fait de se pencher sur Albert Camus, aussi controversé soit-il, puisse me désarçonner en tant qu’Algérien. C’est en lisant L’Etranger que j’ai le mieux compris la condition des miens durant la colonisation. C’est parce que nous étions réduits à des figurants, ramenés à un qualificatif générique (l’Arabe), et présentés comme du cheptel inconsistant que j’ai décidé de devenir romancier pour dire la vaillance de nos héros et la longanimité de nos victimes expiatoires. Plus tard, le traumatisme de la lecture de L’Etranger m’amènera à écrire Ce que le jour doit à la nuit, pour montrer ce que Camus répugnait à regarder en face. C’est en lisant Noces d’été, la Peste, l’Exil et le Royaume, que j’ai mesuré combien Camus était atteint de strabisme, parfois carrément frappé de cécité, comme Guy de Maupassant, André Gide et ces consciences supposées éclairées et dont la portée de leur phare ne dépassait pas les frontières de leur propre conception du monde et de l’humanité, c’est-à-dire leur propre bulle. La littérature est une quête perpétuelle de soi. On apprend plus sur soi, dans un livre, que sur les personnages et les événements qu’il décrit. Les Algériens ont besoin de renouer avec le livre, d’apprendre à faire la part des choses, de reconnaître le talent exceptionnel de Camus et de déplorer, intelligemment, son autisme d’homme, ses maladresses, ses tergiversations, ses indécisions, de mesurer combien parfois le génie est éloigné de la lucidité, que l’on peut être magnifique et gauche à la fois, sublime et à côté de la plaque. Ce sont justement ce genre de rencontres qui nous permettra d’avancer dans la vie. Le comité qui appelle au boycott de la Caravane Albert Camus devrait jeter un œil sur le délabrement mental qui sévit chez nous, sur la démission intellectuelle, par endroits le désistement même de la pensée, le renoncement à l’émulation, à la transcendance, voire à la culture. Il devrait se demander pourquoi nos écrivains ne sont pas enseignés dans nos lycées, pourquoi l’exclusion muselle le chant salvateur de nos poètes, pourquoi nos bibliothèques sont désertées, nos cinémas sous scellés comme les lieux du crime, nos comédiens se décomposent-ils à l’ombre du temps qui passe. Il devrait comprendre que ce sont des réactions comme la sienne qui empêchent la renaissance de notre nation. Absolument. Ce sont des attitudes comme celles qu’ils affichent, avec un zèle claironnant, qui isole notre pays dans le marasme et la démagogie. Alerter les consciences anticolonialistes pour interdire une ouverture littéraire, n’est-ce pas le comble de la démesure? Et puis, quelles consciences? Celles qui se dérobent devant les malheurs qui frappent notre patrie? Celles qui s’empiffrent à tous les râteliers? Celles des prédateurs de tout poil, qui privilégient le slogan creux au détriment des engagements concrets, qui n’ont de cesse de se réinventer une âme là où elles n’ont aucun scrupule? Quel culot, tout de même! Mais il est vrai que beaucoup n’ont plus de caleçons tellement ils pètent le feu.
Quelle est votre position là-dessus et que répondez-vous à vos détracteurs?
Je n’ai pas de réponse pour l’incongruité. J’essaie de faire de mon mieux pour aider notre culture à s’éveiller aux gens qui l’aiment. Depuis que je suis au CCA, j’oeuvre exclusivement dans ce sens. Jamais sous influence politique ou autre. J’écoute ce que mon coeur confie à ma conscience. Il n’est pas de mes habitudes de penser à mal. J’ai horreur du mensonge et de la manipulation. Ce que j’entreprends, je le fais après avoir bien réfléchi, et je le fais pour le bien de tous. S’il m’arrive de me tromper, ce n’est pas faute d’avoir bâclé mon travail ou pris à la légère un engagement. L’erreur est humaine, et c’est tant mieux. On apprend mieux à se relever en tombant. Je ne suis pas de ceux qui manoeuvrent sournoisement ou qui pratiquent la surenchère et l’abjection.
S’il m’arrive d’agacer certains, ce n’est point voulu. Je ne songe ni à provoquer ni à invectiver. Si je donne l’impression de faire cavalier seul, ce n’est pas du tout vrai. Je m’escrime à trouver des interlocuteurs et je suis attentif à toute proposition susceptible d’apporter du crédit à nos efforts. Mais de grâce! Arrêtons de prendre les Algériens pour des inconscients. Arrêtons de les infantiliser. Et laissons les gens travailler en paix.
Entretien avec l’écrivain Hamid Grine - «Camus, un humaniste et un moraliste courageux»
Dans cet entretien passionnant, l’auteur de Cueille le jour avant la nuit donne sa position sur cette polémique «Camus» qui fait les choux gras de la presse française. Ni pour ni contre. Il s’explique...
L’Expression: Etes-vous pour la caravane célébrant Albert Camus en Algérie?
Hamid Grine: La caravane Camus en Algérie. Au secours? philosophiquement, je suis contre cette attitude qui consiste à se figer dans la réaction. Et à tirer sur tout ce qui bouge. Nom de Dieu, bougeons: lançons une caravane Mammeri, une caravane Dib, une autre Kateb, Feraoun, Haddad... personne ne nous en empêche, hormis notre inertie. Et elle est plus dangereuse que la caravane qui ne fait que passer alors que notre inertie demeure.
Qu’en est-il de la célébration de son cinquantième anniversaire en France et en Algérie. Etes-vous pour ou contre?
Parlons d’abord de l’écrivain. Camus est un grand écrivain français né en Algérie. C’est un humaniste et un moraliste qui a pris des positions courageuses quand certains de ses contemporains, écrivains algériens, préféraient écrire sous des noms d’emprunt pour ne pas être inquiétés. Notre problème, nous Algériens, c’est qu’on passionne tout ce qu’on touche. On passe d’un extrême à un autre, on juge, on condamne émotionnellement.
Si on considère Camus comme un écrivain algérien, on peut, c’est vrai, lui reprocher durant la guerre de Libération son silence et, pour tout dire, sa tiédeur. Les écrivains algériens, à l’exception d’un seul, n’ont pas fait mieux que lui. Je peux même dire que certains, et c’est important de le souligner, ont fait moins.
Changeons de perspective: regardons Camus comme un écrivain français, et croyez-moi, on appréciera mieux ses prises de position courageuses dans ses reportages de Alger Républicain sur la Kabylie, en 1939 ainsi que les articles dans Combats, en 1945 pour fustiger, il était bien le seul, la répression aveugle et sanglante des populations du Constantinois. Je n’ai pas vu d’autres voix françaises à l’époque.
Camus est venu de France pour témoigner et condamner.
Alors célébration ou non en Algérie? Si on veut célébrer l’humaniste, le moraliste, le prix Nobel né en Algérie, le journaliste courageux, pourquoi pas?
Mais si on veut célébrer l’homme qui a mis dos à dos les forces d’occupation et le FLN ainsi que l’ALN, moi je dis non. Camus n’était pas un héros de la cause algérienne comme l’étaient Jean Daniel, Jules Roy, tous deux Algériens de souche ou André Mandouze et Sartre. Camus n’était pas pour l’indépendance de l’Algérie, mais pour l’autodétermination reliée à la France. Il était français, non un colon, mais un petit Blanc de Belcourt. Il se définissait comme tel, d’ailleurs.
Un mot sur cette pétition qui circule à Alger afin d’interdire justement cette caravane qui se rendra bientôt à Alger pour le célébrer. Qu’en pensez-vous?
Pétition: ni pour ni contre. Il est heureux que chacun exprime démocratiquement et librement sa position. Par le dialogue et les débats. Qu’il y ait réaction à la venue de la caravane, moi j’y vois comme une sorte de vitalité et de réactivité démocratique.
Il ne faut pas qu’elle se transforme en querelle d’hommes et en anathèmes du genre hizb frança et autres «joyeusetés». Nul n’est dépositaire du nationalisme et du patriotisme.
Source L’Expression O. Hind
Le Pèlerin

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4 novembre 2012 7 04 /11 /novembre /2012 05:10
Recette d'une merveilleuse histoire d'amour
Rose pour Madame
Sans retenue aucune. Vous pouvez en abuser à volonté !
Temps de préparation: le temps qu'il faudra
Temps de cuisson: le temps qu'il faudra également
Conservation: durée indéterminée
Ingrédients:
Humour - Complicité - Romance - Respect - Sincérité
1 joli brin de folie pour les variantes.
Prenez une bonne dose d'humour (ingrédient majeur)
Ajoutez une dose de séduction, de romance, de sincérité et de respect.
Travaillez bien le tout afin d'obtenir un mélange homogène et complice.
Mettez au chaud.
C'est prêt... dégustez... hummm... c'est excellent ! Miam miam !
Conseil : Afin d'éviter à cette merveilleuse histoire les désagréments de la routine,
ajoutez lui de temps en temps un joli brin de folie (très important).
Cocktail pour accompagner cette belle histoire:
Une dose de séduction, une pincée de spontanéité, un zest de piquant et mélangez.
Au préalable, vous avez pris soin de décorer le verre avec du sirop et du sucre.
Versez maintenant et servir très très frais.
Ce savant cocktail est à consommer sans modération et laissez le charme opérer.
Conseil: Pour deux à servir dans un seul verre mais avec 2 pailles !
Le secret: A savourer les yeux dans les yeux !
Il manque le dessert !! Ou avais-je la tête ?
Ingrédients:
Douceur - Tendresse - Passion - Plaisir
Tout d'abord, une grande dose de douceur (soyez très généreux)
Ajoutez-y de forts moments de tendresse et beaucoup de passion.
Mélangez très délicatement, très très délicatement.
Le plaisir: Laissez fondre, et savourez à deux ces doux instants.
Si après lecture de mes recettes, vous vous découvrez quelques talents culinaires,
n'hésitez pas à me laisser conseils et message! Je vous écouterai ...
Amicalement
Le Pèlerin
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4 novembre 2012 7 04 /11 /novembre /2012 05:06

Ronsard ….Vivez si m'en croyez...

ronsard.jpg

 

Qui ne se souvient pas des «Fameux sonnets pour Hélène….de Ronsard», qu’il nous fallait savoir par cœur à l’école tant c’était devenu un classique de la littérature française…un peu d’histoire à ce sujet:

Hélène ! Le dernier amour de Pierre de Ronsard, cinquante-six ans en 1578, s'appelle Hélène. Hélène de Surgères est une grave beauté doucement enfermée dans un deuil sans fin: celui qu'elle aime a été emporté par la guerre civile: le fringant capitaine Jacques de la Rivière ne reviendra plus ! Elle a vingt-cinq ans. La reine Catherine de Médicis demande alors à Ronsard de consoler l'inconsolable. Ronsard se prend au jeu. Hélène aime les tête-à-tête où le poète la berce de ses alexandrins, mais dès qu'ils se font pressants, suggestifs, insistants, elle se ferme, se réfugie dans le souvenir de son doux capitaine.

Ronsard s'irrite alors : Adieu, cruelle, adieu, je te suis ennuyeux

C'est trop chanté d'Amour sans nulle récompense.

Je serve qui voudra, je m'en vais, et je pense

Qu'un autre serviteur Le servira mieux.

Puis il essaie de marchander un peu de douceur, tentant un menu chantage :

Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,

Assise auprès du feu, devisant et filant,

Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant,

Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle,

Lors vous n'aurez servante oyant telle nouvelle,

Delà sous le labeur à demi sommeillant,

Qui au bruit de mon nom ne s'aille réveillant,

Bénissant votre nom de louange immortelle.

Je serai sous la terre, et, fantôme sans os,

Par les ombres myrteux je prendrai mon repos

Vous serez au foyer une vieille accroupie,

Regrettant mon amour et votre fier dédain :

Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain:

Cueillez dès aujourd'hui les rosés de la vie.

Ronsard, Sonnet pour Hélène, XLIll, 1580)

Mais Hélène reste de glace !

Et la glace finit par éteindre une à une les braises ronsardiennes, jusqu'à la dernière, jusqu'à ses derniers vers:

Adieu, chers compagnons, adieu, mes chers amis,

Je m'en vais le premier vous préparer la place.

Le Pèlerin

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3 novembre 2012 6 03 /11 /novembre /2012 05:27

Alfred de Musset à George Sand

Alfred de musset

 

Te voilà revenu, dans mes nuits étoilées,
Bel ange aux yeux d'azur, aux paupières voilées,
Amour, mon bien suprême, et que j'avais perdu !
J'ai cru, pendant trois ans, te vaincre et te maudire,
Et toi, les yeux en pleurs, avec ton doux sourire,
Au chevet de mon lit, te voilà revenu.

Eh bien, deux mots de toi m'ont fait le roi du monde,
Mets la main sur mon coeur, sa blessure est profonde ;
Élargis-la, bel ange, et qu'il en soit brisé !
Jamais amant aimé, mourant sur sa maîtresse,
N'a sur des yeux plus noirs bu la céleste ivresse,
Nul sur un plus beau front ne t'a jamais baisé !
II
Telle de l'Angelus, la cloche matinale
Fait dans les carrefours hurler les chiens errants,
Tel ton luth chaste et pur, trempé dans l'eau lustrale,
Ô George, a fait pousser de hideux aboiements,

Mais quand les vents sifflaient sur ta muse au front pâle,
Tu n'as pu renouer tes longs cheveux flottants ;
Tu savais que Phébé, l'Étoile virginale
Qui soulève les mers, fait baver les serpents.

Tu n'as pas répondu, même par un sourire,
A ceux qui s'épuisaient en tourments inconnus,
Pour mettre un peu de fange autour de tes pieds nus.

Comme Desdémona, t'inclinant sur ta lyre,
Quand l'orage a passé tu n'as pas écouté,
Et tes grands yeux rêveurs ne s'en sont pas douté.

III

Puisque votre moulin tourne avec tous les vents,
Allez, braves humains, où le vent vous entraîne ;
Jouez, en bons bouffons, la comédie humaine ;
Je vous ai trop connus pour être de vos gens.

Ne croyez pourtant pas qu'en quittant votre scène,
Je garde contre vous ni colère ni haine,
Vous qui m'avez fait vieux peut-être avant le temps ;
Peu d'entre vous sont bons, moins encor sont méchants.

Et nous, vivons à l'ombre, ô ma belle maîtresse !
Faisons-nous des amours qui n'aient pas de vieillesse ;
Que l'on dise de nous, quand nous mourrons tous deux :

Ils n'ont jamais connu la crainte ni l'envie ;
Voilà le sentier vert où, durant cette vie,
En se parlant tout bas, ils souriaient entre eux.
IV
Il faudra bien t'y faire à cette solitude,
Pauvre coeur insensé, tout prêt à se rouvrir,
Qui sait si mal aimer et sait si bien souffrir.
Il faudra bien t'y faire ; et sois sûr que l'étude,

La veille et le travail ne pourront te guérir.
Tu vas, pendant longtemps, faire un métier bien rude,
Toi, pauvre enfant gâté, qui n'as pas l'habitude
D'attendre vainement et sans rien voir venir.

Et pourtant, ô mon coeur, quand tu l'auras perdue,
Si tu vas quelque part attendre sa venue,
Sur la plage déserte en vain tu l'attendras.

Car c'est toi qu'elle fuit de contrée en contrée,
Cherchant sur cette terre une tombe ignorée,
Dans quelque triste lieu qu'on ne te dira pas.
V
Toi qui me l'as appris, tu ne t'en souviens plus
De tout ce que mon coeur renfermait de tendresse,
Quand, dans nuit profonde, ô ma belle maîtresse,
Je venais en pleurant tomber dans tes bras nus !

La mémoire en est morte, un jour te l'a ravie
Et cet amour si doux, qui faisait sur la vie
Glisser dans un baiser nos deux coeurs confondus,
Toi qui me l'as appris, tu ne t'en souviens plus.
VI
Porte ta vie ailleurs, ô toi qui fus ma vie ;
Verse ailleurs ce trésor que j'avais pour tout bien.
Va chercher d'autres lieux, toi qui fus ma patrie,
Va fleurir, ô soleil, ô ma belle chérie,
Fais riche un autre amour et souviens-toi du mien.

Laisse mon souvenir te suivre loin de France ;
Qu'il parte sur ton coeur, pauvre bouquet fané,
Lorsque tu l'as cueilli, j'ai connu l'Espérance,
Je croyais au bonheur, et toute ma souffrance
Est de l'avoir perdu sans te l'avoir donné.
Alfred de Musset (1810-1857)
Recueil: "Poésies posthumes"

Le Pèlerin

 

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2 novembre 2012 5 02 /11 /novembre /2012 10:38

Chanson et Poésie - L'Hymne à l’Amour Edith-Piaf.jpg

 

Le ciel bleu sur nous peut s'effondrer
Et la terre peut bien s'écrouler
Peu m'importe si tu m'aimes
Je me fous du monde entier
Tant qu'l'amour innond'ra mes matins
Tant que mon corps frémira sous tes mains
Peu m'importe les problèmes
Mon amour puisque tu m'aimes

J'irais jusqu'au bout du monde
Je me ferais teindre en blonde
Si tu me le demandais

J'irais décrocher la lune
J'irais voler la fortune
Si tu me le demandais

Je renierais ma patrie
Je renierais mes amis
Si tu me le demandais

On peut bien rire de moi
Je ferais n'importe quoi
Si tu me le demandais

Si un jour la vie t'arrache à moi
Si tu meurs que tu sois loin de moi
Peu m'importe si tu m'aimes
Car moi je mourrais aussi
Nous aurons pour nous l'éternité
Dans le bleu de toute l'immensité
Dans le ciel plus de problèmes
Mon amour crois-tu qu'on s'aime

Dieu réunit ceux qui s'aiment

"Edith Piaf"

Le Pèlerin

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27 octobre 2012 6 27 /10 /octobre /2012 08:21

Littérature - Il faut garder Camus vivant. Il permet de réfléchir

Avant le cinquantenaire de la mort d'Albert Camus, en janvier 2010, on publie un "Dictionnaire", dirigé par Jean-Yves Guérin, dans la collection "Bouquins" (992 p., 30 euros) et "Les Derniers Jours de la vie d'Albert Camus", de José Lenzini (Actes Sud, 144 p., 16,50 euros). L'écrivain est devenu une sorte d'icône. Vous qui avez été son biographe, comment l'expliquez-vous ?
Olivier Todd : On le mythifie dans un rôle de belle âme. Ce qu'il fut, à son honneur. Pour moi et pour ce Dictionnaire, fouillé, pas hagiographique, fondé sur une idée essentielle, Camus fut d'abord un écrivain, un artiste, un artisan, beaucoup plus qu'un philosophe dans la série Platon, Kant, Sartre, Wittgenstein. Un temps, il a tenté d'exprimer une philosophie à la française, très littéraire. Il en est revenu. Très tôt, il a dit "Je ne suis pas existentialiste" et admis très tard qu'il n'était pas philosophe. Tant mieux.
Il ne laissera pas une trace dans la philosophie conçue comme un savoir totalisant. Sa conception de l'absurde ne tient pas la route. Pour lui, c'est presque une substance entre l'homme angoissé et le monde irrationnel - le monde n'est ni absurde ni noir ou rose : il est. L'absurde, n'est-ce pas d'abord la contingence ? Il fut un penseur politique agissant à coups d'intuitions en se fondant sur son expérience.
Né en Algérie et Algérois, il venait d'une famille de pieds-noirs modestes. Il savait, lui, ce qu'étaient le prolétariat et la pauvreté. Camus n'est pas un visionnaire face aux événements mondiaux mais il se révèle bon analyste sur le moment.
Ce qui a cours désormais est que Camus a toujours eu raison et que Sartre s'est toujours trompé.
Camus est mort en 1960. On ne sait pas comment il aurait réagi aux événements, le Vietnam par exemple, sur lequel Sartre s'est prononcé plutôt vite. Camus, comme beaucoup d'intellectuels français, n'entendait rien à l'économie. Ce fut un homme honnête politiquement, même quand il avait tort à propos de l'Algérie et raison face au communisme. Il faut connaître toute sa vie politique pour le comprendre.
Jeune, excellent journaliste à Alger républicain, avant la guerre, il dénonça la misère en Kabylie. Prodigieux reporteur, plus attachant que l'éditorialiste qu'il sera à Combat ou à L'Express - point de vue très personnel, je le reconnais. Il a adhéré au Parti communiste algérien en 1934 et s'en est séparé parce qu'il ne défendait pas assez les nationalistes algériens. Son silence au sujet de son adhésion m'a laissé perplexe. Quand il nia, en 1945, avoir été communiste, il était en instance de départ pour les Etats-Unis. Alors, les Américains n'accordaient pas de visas aux membres du Parti communiste. Péché véniel pour un homme qui haïssait le mensonge.
Revenons à l'Algérie. Il fut le seul, dans la presse française, en 1945, à dénoncer dans Combat la répression colonialiste à Sétif et Guelma - pour L'Humanité, des "émeutes réactionnaires". Seul aussi à rédiger un papier fulgurant sur la bombe atomique. Pendant la guerre d'Algérie - il l'appela "guerre", pas "opération de police" -, Camus fut déchiré et solitaire. Il refusait l'idée d'indépendance algérienne. Le grand dérapage fut la fameuse et maladroite phrase, peu logique, à Stockholm, après sa nobélisation, en 1957 : "Je crois à la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice." Le Monde la publia hors contexte. Beuve-Méry avait prédit : "A Stockholm, Camus ne dira que des conneries..."
Sur Sartre et Camus, il faut aussi revenir au contexte quant à la querelle des Temps modernes à propos de L'Homme révolté. C'est un monument anthologique de l'histoire littéraire, pas de l'histoire politique. A part une cinquantaine de pages sur le communisme et un Marx messianique, je n'aime pas ce livre, mélange de littérature, de politique, de philosophie, de Rimbaud, de Breton... Une partie de L'Homme révolté avait été publiée dans Les Temps modernes. Naïf, Camus s'attendait à une bonne critique. Il rencontre Sartre qui le prévient : il y aura des réserves. Abasourdi, Camus découvre un éreintement de Francis Jeanson.
Dans ses Mémoires, Simone de Beauvoir affirme que Sartre avait pourtant appelé à une certaine modération. Camus, blessé et assez hidalgo, commence son article réponse par "M. le Directeur", ce qui exaspère Sartre. Camus se défend plutôt bien mais la rupture est consommée. Simone de Beauvoir, en 1954, dans Les Mandarins, fait de Camus un personnage répugnant, collabo même.
Toute sa vie, Camus a été un homme du doute, incertain de son talent. Sartre, lui, croyait en son génie. Politiquement - aujourd'hui, c'est facile -, je suis plus proche de Camus. J'aimerais aussi qu'on se souvienne que Sartre, crypto-communiste, ne s'est pas toujours trompé. Par exemple, sur Israël et les Palestiniens, sur le Biafra. Il faut cesser de dire qu'il nous a trompés. On s'est trompé avec lui. J'ai de l'admiration pour Camus et je garde de l'affection pour Sartre. J'ai toujours aimé leurs livres.
J'avais 19 ans lorsque j'ai connu Sartre, en 1948. Il a eu la gentillesse de me voir assez souvent. J'ai rencontré l'œuvre de Camus. Pas l'homme. J'ai été frappé par le côté direct et simple de Sartre. Je n'ai pas l'impression que Camus ait été simple. Trop déchiré. On insiste maintenant sur la nécro de Sartre, dans France-Observateur, à la mort de Camus, sur le "Nous étions brouillés... une autre façon de vivre ensemble." Beau sartrisme ! Les rapports Camus-Sartre ont été asymétriques. De copinage, de connivence, de fiestas. Pas d'amitié.
Ils eurent une attitude fort différente face à l'action. Camus appartint à la Résistance active. Sartre, non. Les rapports écrits, imprimés, de Sartre et de Camus finissent comme ils ont commencé. Ils s'ouvrent sur un article de Sartre en 1942 : "Explication de "L'Etranger"". L'agrégé accorde un 21/20 à Camus écrivain et un 7/20 à Camus philosophe - licencié.
C'est précisément ce que Sartre refait dans la querelle des Temps modernes. Avec Jeanson, il reproche à Camus d'être incapable de lire L'Etre et le Néant. Ses personnages sont "métaphysiques". Il y avait pourtant eu, dans Les Temps modernes, deux articles plus que laudatifs sur les héros de La Peste - livre que je n'aime guère.
Que préférez-vous dans l'œuvre de Camus ?
L'Etranger. Noces, pour son côté lyrique pur sans grandiloquence. Et, avant tout, La Chute. J'interrogeais souvent Sartre sur les livres de Camus. Il préférait La Chute, "parce qu'il s'y est mis et caché tout entier".
Et l'œuvre de Sartre ?
Lui aussi est, pour moi, d'abord un écrivain. Même s'il se prenait surtout pour un philosophe dévoilant le monde dans sa totalité. J'aime La Nausée et ses nouvelles. Surtout, L'Enfance d'un chef. Autrefois, je détestais Les Chemins de la liberté. A reconsidérer. Par-dessus tout, Les Mots, un diamant noir, contrepoint à La Chute. Dans Situations, il y a des choses extraordinaires sur l'engagement et un fatras politico-dialectique. Huis clos que j'ai vu sous l'Occupation.
Que pensez-vous des rapports de Camus et de Malraux ?
Très importants. Asymétriques aussi. Leur correspondance est fascinante. Camus est un petit jeune homme inconnu et ils s'écrivent d'égal à égal. C'est grâce à Pascal Pia et Malraux que L'Etranger fut publié. Malraux n'a jamais parlé de l'œuvre de Camus, je crois. Quand Camus reçoit le Nobel, il dit : "C'est Malraux qui aurait dû l'avoir..."
Dans les rapports d'homme à homme de Camus se profile sans cesse l'ombre du père qu'il n'a pas connu : Jean Grenier, Malraux, Sartre, René Char - encore qu'avec ce dernier il y avait une amitié un peu solennelle, à en juger par les lettres échangées. Puisque je parle de documents, il faut dire qu'il y a encore beaucoup de choses inédites. Les correspondances avec certaines femmes importantes de la vie de Camus, dont Maria Casarès ou Mi, le dernier amour de Camus. Ces lettres-là ont été données à la Bibliothèques nationale.
Camus-Clamence, dans La Chute, reconnaît qu'il ne pouvait voir une jolie femme sans se retourner. Le voir comme une icône désincarnée n'est pas lui rendre hommage. Il faut le garder vivant dans sa complexité et ses contradictions.
Ces mois-ci, on s'apprête à rebarbouiller l'icône. Les prétoriens intellectuels récupérateurs de l'Elysée lancent la grande manœuvre pour, figurez-vous, je vous le jure, le "panthéoniser" ! Camus n'est ni exemplaire ni édifiant. Il permet de réfléchir. Qu'on le lise au lieu de débiter des généralités sans comprendre son parcours. J'aime sa réponse dans une de ses toutes dernières interviews.
On lui demandait : "M. Camus, appartenez-vous encore à la gauche ?" "Oui, malgré elle et malgré moi." D'actualité, non ?
Source Le Monde.fr
Le  Pèlerin

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26 octobre 2012 5 26 /10 /octobre /2012 12:47

Albert Camus - Le Premier Homme AlgéroisAlbert Camus 11 ans
 

Elle a 60 ans environ. Elle est vêtue d'une jupe noire et d'un tee-shirt blanc et porte son sac en bandoulière, tout serré contre elle. Mais, dans son regard, soudain, on sent passer l'effroi. L'effroi et la honte. On est en juillet 2006, à Roissy, au comptoir Air France d'un vol en partance pour Alger, et la personne qui accompagne cette Algérienne qui retourne au pays vient de lâcher à l'hôtesse l'indicible : «C'est compliqué pour elle de voyager seule. Elle ne sait ni lire, ni écrire.» On observe la femme ainsi réduite, en une phrase, une seule, à sa condition d'illettrée et on ne peut s'empêcher de penser à la mère et à la grand-mère d'Albert Camus, toutes deux analphabètes. Oui, Albert Camus, ce «monument» de la littérature française, a passé son enfance dans un appartement misérable d'Alger, dans lequel aucun livre n'avait jamais pénétré. Obligatoirement, cela laisse des traces. Des humiliations ravalées, des affronts essuyés. Des références à jamais absentes. Le sentiment, surtout, de ne pas être comme les autres. D'être à part. À part, avec cette mère taciturne, à demi sourde et ayant des difficultés de langage. Cette mère «qui ne connaissait pas l'histoire de France, un peu la sienne, et à peine celle de ceux qu'elle aimait». À part, aussi, différent, avec cette grand-mère autoritaire, qui dictait la loi à la maison. Empêchait le petit Albert de traîner dans la rue, l'obligeant parfois à faire des siestes à ses côtés dans la moiteur de l'été, à sentir près de lui «l'odeur de chair âgée». À part, enfin, dans ce petit trois pièces pouilleux où vivaient également son frère aîné, Lucien, et leur oncle, drôle de hère, sourd lui aussi, qui vivait avec son chien et emmenait Albert à la chasse «entre hommes», près d'Alger, ou à la plage des Sablettes. Une plage dont il ne subsiste aujourd'hui qu'un mince ruban de sable, longé de rochers, et qui a été recouverte aux trois quarts par une route à quatre voies avec en fond de paysage les trois colonnes bétonnées et imposantes du monument des Martyrs. Dans l'Alger d'aujourd'hui, rares sont ceux qui connaissent encore Albert Camus. Ce n'est pas comme Zinédine Zidane, autre Français aux racines algériennes, dont on voit la photo s'étaler sur des affiches de 4 mètres sur 3 pour vanter les mérites d'une marque de téléphone portable.

 

La terre d'Algérie fut pourtant pour Camus sa «vraie patrie», «la terre du bonheur, de l'énergie, et de la création», celle où il a découvert pêle-mêle sa vocation d'écrivain, sa vulnérabilité – notamment lorsqu'il est atteint de tuberculose –, connu ses premiers émois amoureux et sensuels et cette rage de se distinguer, d'«arracher cette famille pauvre au destin des pauvres qui est de disparaître de l'histoire sans laisser de traces». Mais cette «terre splendide et effrayante» fut aussi celle du questionnement, elle correspondit à l'éveil de sa conscience politique – il adhère au Parti communiste en 1935 avant de s'en éloigner – puis devint une terre de déchirement pour celui à qui on a reproché de ne pas soutenir assez les nationalistes algériens et à qui certains reprochent encore de n'avoir jamais, ou si peu, mentionné dans son oeuvre les Algériens, ceux qu'on appelait à l'époque les «indigènes». Signe que les temps changent ? En avril, dans cette Algérie indépendante qu'il n'aura pas connue, un colloque «international» sur «Albert Camus et les lettres algériennes : l'espace de l'inter discours» a été organisé à Tipasa. La fin d'un tabou ? Décrispation en tous les cas, à une époque où le président algérien Abdelaziz Bouteflika ne cesse de vouloir réactiver la polémique sur le rôle de la colonisation française. «Camus est dans l'imaginaire algérien, même si on ne le lit plus dans les établissements scolaires et dans les facultés», analyse aujourd'hui Afifa Bererhi, coordinatrice du colloque. «S'il a été tant contesté à une époque, c'est parce qu'il a provoqué une très grande déception, il a été considéré comme un traître. Mais la lecture idéologique de Camus est aujourd'hui secondaire, c'est le côté esthétique qui est privilégié», précise cette Algéroise qui dirige le département de français de l'université d'Alger. Sa manière de chanter les beautés de ce pays, «les enchantements solaires» et «les ivresses maritimes», de décrire les odeurs mêlées de la rue algérienne est donc reconnue. Ainsi, à Tipasa, à une heure d'Alger, au milieu de ces ruines romaines qui ont tant inspiré Camus, la responsable du site propose de faire venir le guide – aujourd'hui à la retraite – qui a assisté à l'installation de la stèle érigée en hommage à l'écrivain.

 

Mais à Alger, pas une plaque, pas une référence. Dans l'ancienne rue de Lyon, devenue rue Mohammed-Belouizdad, les commerçants interrogés aux environs de la supposée demeure d'enfance de l'auteur de La Peste vous regardent avec des yeux ronds. «Albert “Camusse”, connais pas, il faut demander aux anciens.» Deux hommes d'âge respectable, mémoire du quartier, hochent la tête. Assis à l'ombre sur des tabourets posés sur le trottoir encombré, ils sont affirmatifs : «Vous n'êtes pas à la bonne adresse, c'est en face, c'est là qu'il habitait avec sa mère.» En face, difficile d'avoir une confirmation. La vendeuse d'un magasin d'électroménager se marre : «Il y a deux mois, un Japonais est venu nous poser la même question. C'est tout le monde qui cherche Albert Camus !» «Tout le monde» n'est pas d'accord sur l'adresse exacte de l'écrivain. Habitait-il au 91, ou au 93, de la rue de Lyon, comme l'affirme dans sa biographie Olivier Todd ? Au 131, où le locataire du premier étage en a assez d'être dérangé tout le temps, ou au 124, «la vraie adresse», car, indique l'archevêque d'Alger, Henri Teissier, «c'est celle qui est indiquée sur son acte de baptême» ? Mystère. Une chose est sûre. Dans l'ancien quartier de Belcourt, l'ambiance n'a plus grand-chose à voir avec celle qui régnait lorsque, à la suite de la mort du père d'Albert Camus, sur le front, lors de la bataille de la Marne en 1914, sa veuve, Catherine, née Sintès, vient s'installer à Alger. À l'époque, voix françaises, arabes, espagnoles et italiennes se mêlaient. Aujourd'hui, c'est évidemment l'arabe qui domine, même si des enseignes en français demeurent de-ci de-là, comme au 131, signalé par un panneau «Chirurgien-dentiste-soins-prothèse-détartrage». Les tramways bondés d'ouvriers algériens et français que le petit Albert empruntait, tôt le matin, pour aller au lycée ou se rendre «à Alger», comme on disait pour parler du centre de la ville, ont disparu. Mais la circulation est toujours aussi dense. Les commerces non plus ne sont plus les mêmes. Les éventaires alimentaires tenus par des marchands arabes ont disparu. Cacahuètes, pois chiches séchés et salés, sucres d'orge peints en couleurs violentes, «acidulés poisseux, pâtisseries criardes», «pyramides torsadées de crème recouvertes de sucre rose», «beignets arabes dégoulinants d'huile et de miel», décrits par Camus, ont disparu. Aujourd'hui, à côté des magasins établis – bijoutiers, vendeurs de tissus au mètre –, des petits vendeurs ont envahi les trottoirs mais proposent avant tout des objets de la vie quotidienne : duvets aux couleurs criardes, casseroles, chaussures en plastique roses, portables et autres gadgets plastifiés sont vendus, parfois à même le sol, par des Algériens barbus qui observent avec circonspection une femme occidentale non voilée. À quelques mètres, le cinéma Le Musset est fermé. Quand il y accompagnait sa grand-mère, endimanchée, ses cheveux blancs lissés et sa robe noire fermée d'une broche d'argent, le petit Albert vivait un supplice. Le cinéma projetait des films muets, assortis de petits textes. Après que la grand-mère eut lancé assez fort pour être entendue «tu me liras, j'ai oublié mes lunettes», le petit Albert devait lire à haute voix les résumés du Signe de Zorro, avec Douglas Fairbanks père, ou des Deux Orphelines. Plus loin, l'école communale proche du domicile a été transformée en mosquée. Mais Albert se rendait à une autre école, à dix minutes de là, rue Aumerat. C'est là que son sort a basculé. L'instituteur, M. Germain, modèle républicain du genre, à qui Albert Camus a dédié son prix Nobel, a pris sous son aile ce pupille de la nation. Il lui offrira Les Croix de bois, de Roland Dorgelès, et ira convaincre la grand-mère de le laisser aller au lycée, comme boursier, plutôt que de le faire travailler.

 

Une nouvelle vie commence. Tous les matins, voyageant souvent sur le marchepied du tramway, Camus se rend au grand lycée d'Alger, rebaptisé Bugeaud en 1930, au sud de Bab-el-Oued. Il découvre que tout le monde n'y est pas aussi pauvre qu'à Belcourt, lui qui hésite à écrire la profession de sa mère, femme de ménage, sur les fiches de renseignement. «Bébert» devient un mordu de football, s'entraînant durant la récréation avant d'entrer au Racing universitaire d'Alger, le RUA. Le lycée est toujours là, façade imposante et blanche, face à la rade d'Alger. Mais il n'y a aucune trace du passage de Camus. À côté, le jardin Marengo n'a pas bougé. Mais on n'y voit aujourd'hui que des hommes assis, seuls, sous les bananiers. La plage Padovani n'est plus fréquentée, en ce mois de juillet, que par des jeunes garçons qui se baignent tandis que quelques femmes voilées restent en retrait sur le sable. À dix minutes, l'église Notre Dame d’Afrique où le jeune Camus se rendait parfois avec des amis domine toujours la baie d'Alger. Mais les escapades canailles dans les bars frais de Bab-el-Oued, où les hommes commandaient une anisette et les femmes un sirop d'orgeat, ne pourraient plus avoir lieu aujourd'hui : le quartier est devenu islamiste. Les inscriptions sur les murs – Forza Ussma («Vive Oussama») –, de même que la tenue des femmes – pour certaines voilées de la tête aux pieds, en noir – ne laissent aucun doute. Aucune trace non plus du passage de Camus dans l'ancienne rue Charras, où Edmond Charlot, qui l'édita, tenait une librairie bibliothèque, au 15 bis. Seul clin d'oeil dans ce lieu qui fut si important pour l'écrivain : de jeunes Algériens vendent sur les marches des livres d'occasion. Dans le tas, entre un exemplaire d'un livre intitulé Du léninisme au stalinisme et un dictionnaire de français, Élise, ou la vraie vie, d'Etcherelli, mais pas un Camus…
Source le figaro.fr
Le Pèlerin

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23 octobre 2012 2 23 /10 /octobre /2012 05:06

Pyrénées

 

 

 

 

 

Taillées par le combat depuis la nuit des temps
de la chute des eaux et du feu de la terre,
elles règnent en maîtres, immortelles de pierres,
de Méditerranée aux pieds de l'océan.

Recouvrant leurs sommets d'un blanc immaculé,
La neige qui les pare souligne leur beauté.
Les hommes qui y vivent, amants respectueux,
Profitent des bienfaits nourrissants, fructueux.

Gibier, fruits truites, châtaignes et champignons,
sont autant de bienfaits que prodiguent aux humains
ces royales splendeurs depuis le haut des monts.
Mais on doit les gagner ces richesses et ces dons.

Dure comme la rocaille, aigu comme le froid
Telle est la vie ici au fond des Pyrénées.
Si tu veux te chauffer le bois ne manque pas
mais il te faut suer pour aller le chercher.

Les spectacles sont beaux, les vallées sont profondes
Pour protéger ton toit l'ardoise y abonde
Mais que la charge est lourde et le chemin pentu.
La peine au labeur fait les vieillards chenus.

Et au cour de l'hiver le skieur imprudent
Obligera plus d'un à braver la froideur,
A quitter la chaleur de l'âtre en sa demeure
Pour l'ôter du danger et le garder vivant.

Que l'on soit leurs enfants natifs ou adoptés,
Lorsque l'on vit ici du matin au coucher,
la nature suscite de nos yeux le respect
et de mille couleurs au fil du temps se vêt.

Comme une ouvre de maître bien longtemps peaufinée,
Au soleil, a la pluie, a la neige et au vent,
depuis hier et demain jusqu'au dernier printemps,
magnifique est un mot qui sied aux Pyrénées.

 

Source inconnue

Le Pèlerin

 

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17 octobre 2012 3 17 /10 /octobre /2012 05:43

Camus et la guerre d'Algérie

J'ai toujours condamné la terreur. Je dois condamner aussi un terrorisme qui s'exerce aveuglément dans les rues d'Alger par exemple, et qui peut un jour frapper ma mère ou ma famille. Je crois à la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice."

Albert Camus
La position d'Albert Camus sur le devenir de l'Algérie est attendue à double titre : d'abord en tant qu'intellectuel, ensuite en tant que Français d'Algérie. Mais dans un climat de passions exacerbées, il sera peu écouté et très souvent mal compris. Aussi arrêtera-t-il dès 1958 de s'exprimer publiquement, laissant son point de vue dans Algérie 1958 (Actuelles III).
Pour Albert Camus, la revendication arabe est équivoque. Autant sont légitimes la dénonciation du colonialisme, de l'attitude méprisante des Français, d'une répartition agraire injuste et d'une assimilation toujours proposée mais jamais réalisée, autant est illégitime le concept de nation algérienne : l'Algérie est issue d'immigrations successives (Juifs, Turcs, Grecs, Italiens, Berbères, Arabes puis Français), et les Arabes sont poussés par l'impérialisme mené par l'Egypte et soutenu par l'URSS, pas par le sentiment d'appartenance à une nation algérienne.
La troisième voie qu'il préconise consiste à intégrer davantage les Français Musulmans dans la République : 
Par la création d'un parlement à deux sections : la première, de 500 membres, composée de 485 élus métropolitains et de 15 élus d'outre-mer gérant seule ce qui n'intéresse que la métropole (le droit civil par exemple), la seconde, de 100 membres composée d'élus musulmans de statut coranique, gérant seule les questions intéressant les Musulmans; le parlement dans sa totalité gérant les questions communes (fiscalité, budget, défense...) 
Par l'extension de ce parlement aux autres pays du Maghreb et de l'Afrique Noire, en créant une structure fédérale française (un Sénat fédéral, des Assemblées régionales) compatible avec les institutions européennes à venir, ce qui renforce la pérennité de cette solution.
Cette voie doit surmonter deux obstacles majeurs : le cessez-le-feu préalable, difficile à obtenir d'un FLN intransigeant, et la volonté nécessaire à la métropole pour réformer la constitution.
Elle ne sera jamais retenue : le FLN, loin d'arrêter les combats, renforcera les attentats, et la métropole, avec De Gaulle au pouvoir, changera sa constitution mais pas dans le sens de l'intégration des Français Musulmans (au nom d'une certaine idée de la France ?). Aussi la France s'engagera-t-elle dans la voie redoutée par Camus dès Janvier 1958 :
Un grand nombre de Français, plutôt que de renoncer à leur niveau de vie, préfèreront abandonner les Algériens à leur destin [...] et se désolidariser de leurs compatriotes d'Algérie [...] La France se trouvera forcée de lâcher également les Arabes et les Français d'Algérie; nous sommes devant cet enjeu. Si ce dernier malheur arrivait, les conséquences seraient nécessairement graves et les Algériens ne seraient pas certainement seuls à entrer en sécession. C'est le dernier avertissement qu'il faille honnêtement formuler
Source : Le figaro littéraire
Le Pèlerin

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16 octobre 2012 2 16 /10 /octobre /2012 15:03

Mes Pyrénées

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Les Pyrénées, les pieds dans la vallée au soleil

Les sommets enneigés, coiffés de leurs bonnets de nuages,

Bercés par le bruissement des feuilles au souffle du vent,

Embaumés de milles parfums envoutants.

Comment ne pas tomber en extase, devant une telle beauté

Loin des villes, loin de la pollution, un air sans égal.

Elles nous permettent de visiter leurs flans à l’infini.

Comme il y fait bon vivre dans cette beauté indicible,

Telle une toile de maître, la nature suscite le respect.

Le soir elles étalent sur vos épaules un châle de fraicheur;

Le matin elles vous réveillent par une brise légère

qui vient chatouiller nos narines de milles arômes.

Les rivières qui serpentent entre leurs pieds

Sont plus fortes qu’un miroir; elles voient un visage triste

Elles vous renvoient votre image rayonnante de bonheur,

Comme par magie ce festival de fééries efface vos blessures,

Aucun voleur de beauté ne pourra nous ôter

Ce beau cliché que nous offrent les Pyrénées.

M.F.

Le Pèlerin

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