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  • : Algérie Pyrénées - de Toulouse à Tamanrasset
  • : L'Algérie où je suis né, le jour du débarquement des Américains, le 8 novembre 1942, je ne l'oublierai jamais. J'ai quitté ce pays en 1962 pour n'y retourner que 42 ans plus tard. Midi-Pyrénées m'a accueilli; j'ai mis du temps pour m'en imprégner...mais j'adore
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De Toulouse à Tamanrasset

 

cirque-de-gavarnie.jpg

Le cirque de Gavarnie

L'Algérie, j'y suis né le jour du débarquement des Américains, le 8 novembre 1942. J'ai quitté ce pays merveilleux en 1962, pour n'y retourner qu'en août 2004, soit 42 ans plus tard...
Midi-Pyrénées m'a accueilli. J'ai mis du temps pour m'imprégner de Toulouse mais j'ai de suite été charmé par ce massif montagneux et ses rivières vagabondes que je parcours avec amour...Ah ces chères Pyrénées, que je m'y trouve bien ...! Vous y trouverez de nombreux articles dédiés à cette magnifique région et la capitale de Midi Pyrénées : Toulouse
L'Algérie, j'y suis revenu dix fois depuis; j'ai apprécié la chaleur de l'accueil, un accueil inégalé de par le monde.......L'espérance d'abord ...Une relative désillusion ensuite...Pourquoi alors que le pays a un potentiel énorme...Les gens sont perdus et ne savent pus que faire....Les jeunes n'en parlons pas, ils ne trouvent leur salut que dans la fuite....Est-il bon de dénoncer cela? Ce n'est pas en se taisant que les choses avanceront.
Il y a un décalage énorme entre la pensée du peuple et des amis que je rencontre régulièrement et les propos tenus dans les divers forums qui reprennent généralement les milieux lobbyistes relayant les consignes gouvernementales...
Les piliers de l'Algérie, à savoir, armée, religion et tenants du pouvoir sont un frein au développement de l'Algérie ....Le Pays est en veilleuse....Les gens reçoivent des ….sucettes...Juste le nécessaire... pour que ....rien nez bouge....
Pourtant des individus valeureux il y en a ....Mais pourquoi garder des élites qui pourraient remettre en cause une situation permettant aux tenants des institutions de profiter des immenses ressources de l'Algérie. Le peuple devenu passif n'a plus qu'un seul espoir : Dieu envers qui il se retourne de plus en plus...Dieu et la famille, cette famille qui revêt une importance capitale en Algérie.

Le vent de la réforme n'est pas passé en Algérie tant les citoyens sont sclérosés dans les habitudes et les traditions relevant des siècles passés....La réforme voire la révolution passera....à l'heure d'Internet, on ne peut bâillonner le peuple indéfiniment...Cela prendra du temps mais cela se ferra...
Pour le moment le tiens à saluer tous les amis que j'ai en Algérie et Dieu sait que j'en ai....C'est pour eux que j'écris ces blogs, quand bien même je choisis souvent mes articles dans la presse algérienne....pour ne pas froisser la susceptibilité à fleur de peau de l'Algérien...

Cordialement,
Le Pèlerin

 

 

 

 

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10 janvier 2022 1 10 /01 /janvier /2022 16:17

Ah….Ce petit jardin du Bonheur

Chez moi à Vèbre en Ariège

Chez moi à Vèbre en Ariège

Le jardin, c’est de la philosophie rendue visible. 

Si vous possédez une bibliothèque et un jardin,

Vous avez tout ce qu’il vous faut. 

Les jardins sont une des formes du rêve,

Comme les poèmes, la musique et l’algèbre. 

Un jardin, même tout petit, c’est la porte du paradis. 

Le jardin est une méditation à ciel ouvert,

Un secret révélé à qui le mérite. 

Dieu Tout-Puissant planta tout d’abord un jardin.

Et, vraiment, c’est le plus pur des plaisirs humains. 

Il est d’étranges soirs où les fleurs ont une âme. 

Tout jardin est, d’abord l’apprentissage du temps,

Du temps qu’il fait, la pluie, le vent, le soleil,

Et le temps qui passe, le cycle des saisons. 

Le bonheur n’est pas une plante sauvage,

Qui vient spontanément, comme les mauvaises herbes des jardins

C’est un fruit délicieux, qu’on ne rend tel, qu’à force de culture. 

"Il y a plus de plaisir à faire un jardin qu’à contempler le paradis." 

"Il n’est pas pour moi d’occupation plus délicieuse

Que la culture de la terre ...

Et pas de culture comparable à celle du jardin ...

Mais, bien que je sois un vieil homme,

Je ne suis qu’un jeune jardinier." 

Une ville ne vaut pas plus qu’un jardin de roses. 

Pour faire un jardin,

Il faut un morceau de terre et l’éternité. 

Nous vivons trop dans les livres

Et pas assez dans la nature. 

Le personnage que nous sommes,

C’est un jardin, et notre volonté le cultive. 

Le bout du monde et le fond du jardin

Contiennent la même quantité de merveilles. 

La grammaire est, après le cheval,

Et à côté de l’art des jardins, l’un des sports les plus agréables. 

Pourquoi Dieu a-t-il fait l’homme jardinier ?

C’est parce qu’il savait qu’au jardin la moitié du travail se fait à genoux. 

Le jardin est la prolongation naturelle d’une conception de la vie. 

Une seule rose peut être mon jardin... un seul ami, mon univers.

Le Pèlerin

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7 janvier 2022 5 07 /01 /janvier /2022 16:14

Connaissez-vous ces expressions ?

Les Patos & Pieds Noirs

Ces deux expressions sont aujourd'hui employées, « gaillardement » entre copains, sans aucune connotation péjorative, pour désigner les Français nés en métropole ou en Algérie, avant l'indépendance.
 

Le terme « Pied-noirs » comme celui de « Patos » n'ont commencé à être employé, couramment, qu'après le début de la guerre d'Algérie. Ils furent tous deux, au début, utilisé de manière péjorative.

Mais ceux que l'on qualifiait de « Pied-noirs », au lieu de rejeter ce terme le reprirent à leur compte en rajoutant souvent à la suite « et fier de l'être », puis par riposte, utilisèrent le terme « Patos », pour désigner les Français métropolitains arrivant en Algérie.
Donc des nouveaux débarqués, des bleus, des pieds tendres comme dirait Lucky Luke. Patos en Espagnol désigne un canard et sa démarche « lourdaude. »  Par la suite ce terme a été appliqué à tous les Français métropolitains….

 

Maintenon, y a des choses que tu peux pas les dire,
Des mots que comme insultes, oualou, y'a pas plus pire !
Appelle un, n'importe où, négro, youpin, bicot,
La police, le procès y z'arrivent aussitôt !
Y'a les ligues qu'elle défilent et tout l'monde y s'déchaîne !
La honte elle est sur toi, t'y es bon comme la romaine !
A côté d'ça, t'y a le droit, même c'est recommandé
D'appeler « pied-noir » un qui t'a rien d'mandé !
S'plique moi la différence, aousqu'elle est l'astuce ?
Sauf qu'pour noyer son chien, on dit qu'il a des puces…
Suppose qu'les marseillais on s'les nomme « blague à mort »,
Les bretons « tête de mule », « Bazouk » les gens du nord,
Les parisiens « gros bec », les auvergnats « rapia »,
Les toulousains « saucisse », les corses « vendetta »,
Quel beau sac d'embrouilles pour parler des Français !
Combien de tchaklalas pour combien de procès…
Au sujet des Pieds-noirs, rapport à l'étiquette,
Y'en a qui z'ont sarché, y z'ont fait des enquêtes
Qu'on dirait le concours du tchalef le plus gros !!!
Personne y peut prouver ça qu'y disent, ces falsos…
Un, il accuse les zouaves, les « pieds-noirs » pleins d'la boue…

Un aut', y s'leur répond « c'est à dormir debout » !!!
« Moi, j'dis que les raisins que les pieds y z'écrasent
S'les sont peints en noir… Pas la peine d'faire des phrases !!!
Embrouillounes que vous êtes, un troisième il ajoute :
C'est rapport au charbon des marins dans la soute,
Que, bessif, les pieds noirs y z'avaient quand y sortent…
Personne y peut m'enl'ver cette preuve que j'apporte !
On était tous babaos à s'poser des questions
Quand d'un coup y'en a un qui lance sa solution : 
On descend d'Amérique, des tribus, des indiens,
De ceuss qu'on a chassé, nous aut'es comme des chiens…
On s'les appelait « blackfeet », peignaient leurs pieds en noir,
Tribus comme « œil de lynx », « sioux » ou « faucons noirs »…
Je ne trancherai pas parmi ces hypothèses,
Il n'y a pas matière à présenter une thèse.
Ce pseudo sobriquet, vulgaire, péjoratif,

 Quelque soit l'employeur, la raison, l'objectif,
Nous fut attribué pendant l'Indépendance
Par un large consensus du mépris de la France…
Afin d'édulcorer ce terme peu flatteur,
Certains se plaisent à dire qu'il n'est pas réducteur…

Pourtant traiter quelqu'un de « pied » ou « d'imbécile »
Est d'une équivalence ni fortuite, ni subtile…

Le « noir » incarne le deuil, l'obscurité, la crasse
Et conforte l'anathème, l'injure, la disgrâce...
Mais ces vains subterfuges nous laissent convaincus
Que « Pieds-noirs », à dessein, synonyme de « vaincus »,
Est ce terme foncier que la France affectionne
Distillant le venin que l'hypocrisie donne…

Ces manœuvres mesquines, misérables et sans gloire
Ne parviendront jamais à falsifier « L'Histoire »…
Les français d'Algérie quelle qu'en soit l'origine
Ont des critères palpables, des vertus synonymes
De vaillance, de courage. Du fond de leurs entrailles,
Issus des bâtisseurs et des champs de bataille,
Contre vents et marées, ils ont pourvu la France
D'une œuvre colossale jusqu'à… l'Indépendance

Le Pèlerin

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3 mai 2019 5 03 /05 /mai /2019 15:18

Le petit jardin du Bonheur

 

Chez moi, à Vèbre

Chez moi, à Vèbre

Le jardin, c’est de la philosophie rendue visible. 

Si vous possédez une bibliothèque et un jardin,

 

Vous avez tout ce qu’il vous faut. 

Les jardins sont une des formes du rêve,

 

Comme les poèmes, la musique et l’algèbre. 

Un jardin, même tout petit, c’est la porte du paradis. 

Le jardin est une méditation à ciel ouvert,

 

Un secret révélé à qui le mérite. 

Dieu Tout-Puissant planta tout d’abord un jardin.

 

Et, vraiment, c’est le plus pur des plaisirs humains. 

Il est d’étranges soirs où les fleurs ont une âme. 

Tout jardin est, d’abord l’apprentissage du temps,

 

Du temps qu’il fait, la pluie, le vent, le soleil,

 

Et le temps qui passe, le cycle des saisons. 

Le bonheur n’est pas une plante sauvage,

 

Qui vient spontanément, comme les mauvaises herbes des jardins

 

C’est un fruit délicieux, qu’on ne rend tel, qu’à force de culture. 

"Il y a plus de plaisir à faire un jardin qu’à contempler le paradis." 

"Il n’est pas pour moi d’occupation plus délicieuse

 

Que la culture de la terre …

 

Et pas de culture comparable à celle du jardin …

 

Mais, bien que je sois un vieil homme,

 

Je ne suis qu’un jeune jardinier." 

 

Une ville ne vaut pas plus qu’un jardin de roses. 

 

Pour faire un jardin,

Il faut un morceau de terre et l’éternité. 

 

Nous vivons trop dans les livres

Et pas assez dans la nature. 

 

Le personnage que nous sommes,

C’est un jardin, et notre volonté le cultive. 

 

Le bout du monde et le fond du jardin

Contiennent la même quantité de merveilles. 

La grammaire est, après le cheval,

Et à côté de l’art des jardins, l’un des sports les plus agréables. 

Pourquoi Dieu a-t-il fait l’homme jardinier ?

 

C’est parce qu’il savait qu’au jardin la moitié du travail se fait à genoux. 

 

Le jardin est la prolongation naturelle d’une conception de la vie. 

Une seule rose peut être mon jardin... un seul ami, mon univers.

 

Source inconnue

Le Pèlerin

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27 mars 2019 3 27 /03 /mars /2019 18:42

L'amour est comme un arbre...

Drôle d'arbre

Drôle d'arbre

 L'amour est comme un arbre...

Il a besoin de racines fortes pour croître et prospérer.

Pas une simple passion qui s'essouffle très vite,

Mais un désir profond de vouloir partager

Et les joies, et les peines car l'Amour se mérite.

 

L'amour est comme un arbre...

Il faut un tronc solide pour traverser le temps,

Résister aux orages, aux tempêtes de la vie,

Sans devoir se briser aux moindres soucis présents

Où dès que viennent les rides quand jeunesse s'enfuit...

 

L'amour est comme un arbre...

Quand il est bien nourri, il donne de beaux fruits.

Ces doux fruits de l'amour que sont tous les enfants

Qui font battre le cœur des parents jour et nuit,

Et qui font d'un foyer un univers vivant.

 

L'amour est comme un arbre...

Alors ne laissez pas les bûcherons l'attaquer,

Qu'ils se nomment jalousie ou encore faux amis.

Eux qui feront tout pour vous faire chuter

Car l'Amour véritable déchaîne les envies...

Anonyme

Le Pèlerin

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27 mars 2019 3 27 /03 /mars /2019 18:29

Rebecca

Foret ariégeoise

Foret ariégeoise

Prosper coupe du bois dans les forêts d’Ariège

Où la jolie Rebecca cherche des champignons.

Brusquement le brouillard l’attrape dans son piège

Et la belle apeurée perd le Septentrion.

 

Elle tourne, affolée et quitte le sentier

Elle se heurte aux arbres, s’accroche dans les ronces,

S’étale lourdement, en oublie son panier,

Ses appels au secours demeurent sans réponse.

 

Soudain elle se sent accrochée par le bras,

Paralysée d’effroi, bien près de défaillir,

Elle voit, tout contre elle, Prosper, l’homme des bois.

 

Éclatant en sanglot elle va se blottir

Sur le poitrail velu de son rude sauveur

Puis, très reconnaissante, lui offre ses faveurs…

 

- Pour ton coupeur de bois embaumant la résine

Rebecca eût plus d’attraits que la fée Mélusine !

Pour le remercier de sa protection

Elle lui a donné bien des satisfactions !

 

Mais pour Rebecca aussi, perdue et paniquée

La force rassurante d’un homme baraqué

Était un beau cadeau, un don de la nature

Au parfum de sous bois et au goût d’aventure.

 

La belle a découvert au fond de la forêt

Que le brouillard sournois a parfois des attraits.

- Plus tard, dans la cabane de rondins équarris

Prosper et sa Rebecca se sont aimés, ont ri,

 

Puis ils ont eu besoin de quelques nourritures,

Alors le bûcheron prépara la Garbure.

Ce plat emblématique des rudes Pyrénées,

Des rochers ariégeois aux terroirs béarnais,

 

Fabrique des géants, bouscatiers, rugbymen,

Joyeux et forts en gueules, tous solides amants.

Pour faire la garbure, petit, d’abord tu dois

Avoir du vrai confit de canard ou bien d’oie.

 

Retires-en la graisse ou tu feras blondir

Deux oignons émincés sans les faire roussir.

Au fond d’une casserole met confit et oignons,

Puis deux litres d’eau froide, monte à ébullition,

 

Quand ça bout tu rajoutes un choux coupé en quatre

Dont tu retires les feuilles dures, jaunâtres.

Tu couvres et fais cuire pour une heure et demi.

Pendant ce temps tu coupes du pain complet rassis,

 

Tu râpes deux hectos de tome de Bethmale,

Sec, ancien, parfumé, aux saveurs animales.

Dans un tian à hauts bords, tu disposes le pain,

Puis les feuilles de choux hachées pas trop rupin,

 

Le confit désossé coupé en filets minces,

Le fromage râpé de nos belles provinces,

Et puis tu recommences jusques à demi pot,

Et enfin tu arroses avec le bouillon chaud,

 

Tu saupoudres au dessus le reste du fromage

Et tu fais gratiner, à four chaud, sans brûlage.

A nous, belles conquêtes ! Le vin vous embellit.

Continuons la fête, ouvrez-nous votre lit.

 

Chantons, rions, mangeons, et trinquons nuit et jour

A la beauté des femmes, au vin et à l’amour !

Source Anonyme

Le Pèlerin

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17 mars 2019 7 17 /03 /mars /2019 07:02

Poème du Jour: Claude Nougaro

O mon païs, ô Toulouse

Visite de Toulouse, ville rose et ensoleillée,

par un texte qui respire l'amour de sa ville...

Toulouse

Qu'il est loin mon pays, qu'il est loin
Parfois au fond de moi se raniment
L'eau verte du canal du Midi
Et la brique rouge des Minimes

O mon païs, ô Toulouse, ô Toulouse

Je reprends l'avenue vers l'école
Mon cartable est bourré de coups de poing
Ici, si tu cognes, tu gagnes
Ici, même les mémés aiment la castagne

O mon païs, ô Toulouse

O mon païs, ô Toulouse

Un torrent de cailloux roule dans ton accent
Ta violence bouillone jusque dans tes violettes
On se traite de con à peine qu'on se traite
Il y a de l'orage dans l'air et pourtant

L'église St-Sernin illumine le soir
D'une fleur de corail que le soleil arrose
Une fleur de corail que le soleil arrose
C'est peut-être pour ça malgré ton rouge et noir
C'est peut-être pour ça qu'on te dit Ville Rose

Je revois ton pavé, ô ma cité gasconne
Ton trottoir éventré sur les tuyaux du gaz
Est-ce l'Espagne en toi qui pousse un peu sa corne
Ou serait-ce dans tes tripes une bulle de jazz ?

Voici le Capitole, j'y arrête mes pas
Les tenors enrhumés tremblaient sous leurs ventouses
J'entends encore l'écho de la voix de papa
C'était en ce temps-là mon seul chanteur de blues

Aujourd'hui, tes buildings grimpent haut
A Blagnac, tes avions sont plus beaux
Si l'un me ramène sur cette ville
Pourrai-je encore y revoir ma pincée de tuiles

O mon païs, ô Toulouse, ô Toulouse

Claude Nougaro

Le Pèlerin

 

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16 mars 2019 6 16 /03 /mars /2019 07:30

Quand le professeur Paquito fait de la philologie... ou l'étude du verbe "mettre" dans le vocabulaire Pied-Noir

Le Verbe Mettre

Le verbe "mettre" a connu dans la lexicologie pied-noire, une évolution sémantique particulière et son emploi a rapidement pris dans la langue de là-bas, une importance considérable.
Abondamment utilisé dans le truculent langage de chaque jour, ce verbe avait une signification suffisamment explicite pour que l'on ne soit pas tenté d'avoir le mauvais goût de vouloir éclairer le lecteur innocent sur une certaine valeur érotico-péjorative. Chacun, en Piednoirie, connaissait cette valeur. Et c'est tellement vrai qu'il n'arrivait que très rarement - et encore fallait-il être vraiment distrait - que l'on demandât, au milieu d'un groupe, lorsqu'un objet quelconque devenait embarrassant : "Où je le mets ? ..." Il ne manquait jamais quelque malin pour vous répondre- le plus gentiment du monde, d'ailleurs - avec la sollicitude de celui qui apporte une solution à votre problème : "Tu te le mets là où je pense..!". Il n'y avait dans cette réponse, ni méchanceté, ni agressivité vis-à-vis de l'autre. C'était tout simplement un réflexe conditionné, à l'état pur, provoqué par l'audition du fameux verbe "mettre".
Lorsque celui qui avait posé la question était un personnage à manipuler avec précaution, un supérieur hiérarchique, par exemple - d'ailleurs, il ne disait pas : "Où je le mets ?...", mais : "Où dois-je donc le mettre ?..." - personne ne répondait ; il s'instaurait un silence épais, métaphysique, où chacun, prenant un air dégagé dans l'attente qu'un audacieux se décide, évitait de croiser le regard du voisin, car il aurait pu y lire très clairement la réponse à la question posée.

Jeune officier instructeur au 2ème Zouaves, au Quartier Magenta d'Eckmühl-Oran, alors que je venais de démonter un fusil mitrailleur, modèle 24-29, et que je procédais à son remontage au milieu d'un cercle attentif de jeunes recrues, tenant à la main un long boudin métallique, je déclarais sans faire attention : "Ceci est un ressort récupérateur ; où dois-je le mettre ?..."
Un silence embarrassé suivit la question. Les jeunes Bretons, Lorrains et gars du Nord qui m'entouraient, supputaient les différentes possibilités d'emplacement de la pièce en question. Mais comme la réponse tardait à venir, je levai les yeux et... je vis alors, sur le visage épanoui d'Armand V..., le boulanger de Bab-el-Oued, le seul Pied-Noir de ma section, un sourire béat qui en disait long...

Je compris aussitôt qu'il "savait" ou je devais "me" mettre le ressort récupérateur.
Autour de nous, dans leur candeur infinie, les "petits Français" n'avaient rien vu, rien entendu, rien compris...

Parti donc du registre érotique le plus trivial, le verbe "mettre" a conquis en quelque sorte des lettres de noblesse en prouvant son utilité en des domaines aussi relevés que peuvent l'être la Sociologie, la Politique, la Morale ou l'Histoire, domaines nécessitant la détermination d'une hiérarchie de valeurs.

En Sociologie, par exemple... les spécialistes de toutes écoles, examinant les structures d'une société, procèdent à des classements variés de peuples, de races, d'ethnies, de religions, de communautés, de conditions sociales, de groupes, de sous-groupes, et j'en passe...

Le Pied-Noir ne s'est jamais éparpillé en de telles considérations. Il a toujours classé les gens, en deux grandes catégories : "Ceux à qui on la met" et "Ceux à qui on la met pas".

Les sociologues ne trouveront sans doute pas dans ces raccourcis, l'explication rationnelle de la lutte des classes, des conflits de génération, des différences entre partis de droite et partis de gauche, ou de l'évolution des mouvements d'opinion, à l'intérieur d'un pays. Mais le colossal effort de simplification, apportée par la pensée pied-noire de la première moitié du XXème siècle, dans une discipline aussi complexe, ne saurait échapper à personne. En politique, le verbe "mettre" a toujours présidé aux multiples débats, empoignades et face à face, quand ce n'était pas corps à corps, qu'engendrait la moindre campagne électorale. Le programme d'un parti, la personnalité des hommes qui pouvaient l'animer, la plate-forme des revendications qu'il fallait soutenir, ont toujours été là-bas des éléments de second plan. Fallait-il, en effet, pour se déterminer dans un choix politique, savoir si l'on allait changer dans la stabilité ou se stabiliser dans le changement, s'aventurer dans la stagnation ou stagner dans l'aventure, continuer dans le progrès ou progresser dans la continuité ?... Les critères du Pied-Noir étaient plus simples et se ramenaient à ces constatations de bon sens
1 ° "Tous ceux qui sont dans la politique, ils te la mettent." 
2° "Il faut choisir çuila qui te la met le moins."
3° "Encore content, s'il laisse pas que les autres, ils te la mettent aussi."
A partir de là s'est manifestée, au sein de la société Pied-Noire, l'élaboration de toute une hiérarchie de valeurs professionnelles, religieuses, sociales, énoncées en quelques principes clairs, ne souffrant la moindre contestation et que seuls, "les événements d'Algérie" sont venus bouleverser, après plus d'un siècle de tranquillité qui, sans atteindre la "pax romana", n'en était pas moins l'expression sereine de la bonne conscience d'un peuple "L'ouvrier qui travaille pas, pas besoin de syndicat pour ça, il la met au patron, tous les jours ; mais le patron c'est toujours le plus fort parce qu'il lui met à l'ouvrier à la fin du mois." "
"De toutes les façons - concluait-on avec une philosophie à l'opposé de toutes ces manifestations qui fleurissent de nos jours, aussi bruyantes que stériles - d'accord ou pas d'accord, le gouvernement, il la met à tout le monde." 
Selon certains chercheurs, cette philosophie prendrait ses sources dans l'Antiquité greco-latine. Ainsi, Roland Bacri, dont le sérieux des travaux n'est pas à mettre en doute, attribue à l'historien Suétone, dans son dictionnaire pataouète de langue pied-noir, le Roro, la phrase suivante : "A César, personne y lui met !".

Enfin, ce verbe "mettre" appartient à l'Histoire. Il fut "mis" (sans redondance inutile) à l'honneur dans l'un des faits d'armes du corps franc des Français libres juifs de la division Leclerc. Ces soldats, qui avaient quitté clandestinement l'Algérie et avaient débarqué parmi les premiers en Normandie, toujours volontaires pour les coups durs, servaient d'éclaireurs à la fameuse division blindée. Le fait m'a été rapporté par mon ami Roger Gabbay - que l'Eternel lui donne une place de choix au paradis.
Un soir, leur commando de cinq hommes, sous les ordres d'un sergent bônois, arriva aux abords d'un petit village d'Alsace. Leur mission : savoir si l'ennemi l'avait évacué ou si, au contraire, il en avait fait un point d'appui. Tandis qu'ils progressaient, un volet s'entrouvrit avec précaution presque au-dessus d'eux et, alors qu'ils s'apprêtaient déjà à tirer, une vieille femme apparut qui leur fit signe de se glisser dans sa maison. Là, elle leur dit que les Allemands s'étaient retranchés dans la partie haute du bourg. Comme ils avaient reçu l'ordre de rester sur place en observation, ils acceptèrent l'offre de la vieille Alsacienne de s'installer dans le grenier de sa maison d'où l'on découvrait tout mouvement dans le village.

" Ah ! Mes enfants ! Que je suis heureuse de voir des petits Français ! Tenez ! ... Tenez ! ..." disait leur hôtesse, et ouvrant un placard, elle en sortit toutes les provisions qu'elle avait jalousement cachée aux Allemands...

Après un plantureux repas qui changeait bien nos héros de leurs rations militaires, la vieille dame voulut encore les installer pour la nuit. Elle leur distribua toutes les couvertures disponibles et, pour qu'ils puissent s'éclairer, elle ouvrit une boite de bougies qu'elle avait précieusement conservée pendant toute la durée de la guerre. Après avoir tendu à chacun des cinq sa bougie, il lui en restait une dans la main.
" Il m'en reste une, dit-elle, où voulez-vous que je la mette ?..." 
Alors, le sergent bônois, ne laissant à personne l'initiative de la réponse, s'écria précipitamment :
" Entontion vous autres ! Cette femme, elle a été formidable, avec nous !... Si y'en a un qui lui dit où il faut qu'elle la mette, je lui donne sa mère !. 

Et voilà comment le verbe mettre s'est introduit - pour ne pas écrire s'est mis - dans l'un des innombrables faits d'armes de ces courageux, dans l'épopée de ces hommes, venus des colonies pour défendre le pays et libérer la mère patrie... Le lendemain, le village était pris... Aux Allemands, on leur avait mis !... 

Professeur Paquito - Université de la Calère

Echo de l'Oranie 281 - juillet août 2002

Le Pèlerin

 

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15 mars 2019 5 15 /03 /mars /2019 07:00

La santé et le goût de l'amour.

La beauté, la jeunesse, la gaieté

Pourquoi désespérer?...
Il reste la tendresse,
il reste l'amour et la beauté du jour


Inexorablement les jours fuient, le temps passe.
Mais quand le soleil luit sur nos épaules lasses
Moins lourd semble à porter le poids de nos années,
Hélas, nous ne sommes pas tous de Méditerranée!


Bien sûr, l'hiver est triste et la pluie est maussade.
Le cœur se sent plus lourd quand souffle la tornade.
Mais un rire d'enfant chante par tous les temps.
Si le chant de l'oiseau ne revient qu'au printemps

Il y a les petits, les plus grands à aider à grandir
et la rose en bouton qui va bientôt s'ouvrir.
Il reste à savourer la jeunesse des autres,
Plutôt qu'à déplorer la perte de la nôtre.


Le bel âge est discret, il passe inaperçu,
On n'en conçoit le prix, que lorsqu'on l'a perdu.
Il ne faut jamais oublier que si nous avons le cœur jeune...
Les années n'ont pas d'emprise sur nous

Frédéric Mistral

Le Pèlerin

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3 mars 2019 7 03 /03 /mars /2019 09:54

La tirade du vît 

Allons.....Rions un peu … !

 

Ah ! Oui ! C'est un beau vit, jeune homme !

On peut en dire... oh ! Ciel ! ... bien des choses en somme...

En comparant avec, —par exemple, tenez :

Possessive : « Hé, monsieur, si vous me le donnez,

Je le mettrais au chaud, je ne suis pas de glace ! »

Amical : « ça tombe bien, parfait, chez moi j’ai de la place,

On a dû bien souvent vous surnommer Priape ! »

Effrayée : « Avoir un vit pareil, c’est presque un handicap !

Que dire quand je le vois ? ... je suis presque incrédule ! »

Curieuse : « Est-ce le balancier d’un gracieux funambule ?

Un bâton de police ? Le jouet d’un maso ? »

Gracieuse : « m’aimez-vous à ce point, mon oiseau

Que généreusement vous vous préoccupâtes

De bander à ce point pour ma petite chatte ? »

Truculente : « ça, monsieur, lorsque vous pénétrez,

Je crains bien qu’à force de vous opiniâtrer

Votre engin ne finisse par me sortir du nez ! »

Prévenante : « gardez-vous, votre corps entraîné

Par ce poids, de vous piquer comme une pioche ! »

Tendre : « quel est cet instrument que je sens dans vos poches ?

C’est un sexe ? Ho mon Dieu ! J’ai peur pour mon vagin ! »

Pédante : « il n’est pas d’animal, monsieur, qui ait un tel engin

Même l’âne, dont on dit qu’il est bien équipé

N’a pas votre longueur, ni aucun équidé ! »

Cavalière : « Vous ressemblez ainsi au tabouret tripode !

Pour s’asseoir dessus c'est vraiment très commode ! »

Emphatique : « aucun con ne peut l’absorber tout entier,

Mais si je le pouvais, ce serait le grand pied ! »

Dramatique : « jamais on a vu un pareil prototype ! »

Admirative : « pour un sex-shop, quelle logotype ! »

Botanique : « quelle belle fleur ! Quelle tige et quel pistil ! »

Naïve : « ce monument, quand me visite-t-il ? »

Respectueuse : « souffrez, monsieur, que l'on vous goû

C'est là ce qui s'appelle une sacrée biroute ! »

Rurale : « hé, sacrédiou ! C'est-y à vous ? hé ben !

C'est un radis géant ou un concombre nain ! »

Gourmande : « C’est pour moi cette barre en chocolat ? »

Pratique : « j’ai gagné, en jouant à cette tombola !

Assurément, monsieur, j’aurais pu trouver pire ! »

Enfin parodiant Rostand en un soupir :

« Le voilà donc ce vit qui va enfin me mettre !

Je lui donne ma fente : il en sera le maître ! »

—Voilà ce qu'à peu près, mesdames, vous auriez dit

Si vous aviez croisé un jour ce bel ami :

Mais hélas, vous n’avez pas la joie de le connaître,

Vous n'en eûtes pas cette chance, et c’est bête,

Comme amants vous n'avez que de petits poètes !

Eussiez-vous eu, d'ailleurs, l'intention qu'il faut

Pour séduire et l’audace de dire ces galanteries,

Sans doute il les eut prises pour des plaisanteries.

Vous ne méritez pas, chères amies, le quart

Encore moins la moitié de ce bel étalon, car

Je garde pour moi cette sublime verge,

Et je ne permets pas que toute autre s’en serve.

Edmond de Rostand (1897)

Le Pèlerin

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1 janvier 2019 2 01 /01 /janvier /2019 11:37

La fameuse tirade de Cyrano

….Différemment...

telle que revue par Jean de La Fontaine

Nez à nez avec Cyrano

Nez à nez avec Cyrano

Ah ! Non ! C’est un peu fort Madame !
Vous pouviez dire...Oh ! Dieu ! Et sans que je réclame,
En changeant les couplets, par exemple voici :
Agressif : vous Monsieur, avec un tel zizi,
Vous pourriez satisfaire une vieille pétasse,
Amical : Mais il peut se coincer dans l’impasse,
Il vous faudrait plutôt un large boulevard !
Descriptif : c’est un pieu, c’est un pal, c’est un dard
Que dis-je, c’est un dard ?, Mais c’est un pédoncule.
Curieux : à quoi sert cette longue férule 
A tisonner le feu, comme porte-manteau ?
Gracieux : êtes-vous amateur de bateau
Pour avoir un tel mat prêt à mettre la voile
Et servir de pendoir pour assécher la voile.
Truculent : ça Monsieur lorsque vous urinez
Trop courte est votre main, comment vous le tenez 
Sans que votre voisin crève de jalousie.
Prévenant : gardez-vous, dans votre frénésie
Que déséquilibré vous tombiez sur le sol,
Tendre : sait-il chanter comme un gai rossignol,
Le soir quand le soleil à l’horizon se couche ?
Pédant : ce gros zizi ne tient pas dans la bouche,
Si ce n’est celle d’une Allemande sans dent,
Ou celle d’une Anglaise à l’âge de cent ans.
Cavalier : êtes-vous à l’aise sur la selle,
Il doit se rafraîchir le gland dans la gamelle.
Emphatique : Quoi mon cher, ce doit être encombrant,
Et comment éviter qu’il reste convenant ?
Dramatique : je crains pour lui une blessure,
Admiratif : c’est vrai qu’il a beaucoup d’allure,
Lyrique : Kukulcan* serait en pâmoison,
Naïf : est-il ainsi à la belle saison ?
Respectueux ; chapeau Monsieur, je vous salue,
Cet objet de valeur me donne la berlue
Campagnard : ben mon vieux t’as un sacré mandrin,
Tu pourrais remplacer l’étalon de Martin.
Militaire : au repos il est encore d’attaque,
Pratique ; pourrait-il vous servir de matraque,
Ou bien de casse-noix et de queue de billard ?
Enfin parodiant Corneille le gros lard,
- Ce zizi qui d’un coup transperce l’ouverture,
N’a choisi pour séjour que cette grotte obscure- 
Voilà ce que Madame il fallait déclamer,
Je serais aussitôt venu vous acclamer,
Mais vous n’avez d’esprit que sous votre nuisette,
Et savez exprimer vos talents sous la couette.
Je peux m’en contenter vous avez ce qu’il faut,
L’absence de jugeote est un moindre défaut.

*Kukulcan est la déesse de l’amour chez les Mayas.

 

Le Pèlerin

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