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  • : Algérie Pyrénées - de Toulouse à Tamanrasset
  • : L'Algérie où je suis né, le jour du débarquement des Américains, le 8 novembre 1942, je ne l'oublierai jamais. J'ai quitté ce pays en 1962 pour n'y retourner que 42 ans plus tard. Midi-Pyrénées m'a accueilli; j'ai mis du temps pour m'en imprégner...mais j'adore
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De Toulouse à Tamanrasset

 

cirque-de-gavarnie.jpg

Le cirque de Gavarnie

L'Algérie, j'y suis né le jour du débarquement des Américains, le 8 novembre 1942. J'ai quitté ce pays merveilleux en 1962, pour n'y retourner qu'en août 2004, soit 42 ans plus tard...
Midi-Pyrénées m'a accueilli. J'ai mis du temps pour m'imprégner de Toulouse mais j'ai de suite été charmé par ce massif montagneux et ses rivières vagabondes que je parcours avec amour...Ah ces chères Pyrénées, que je m'y trouve bien ...! Vous y trouverez de nombreux articles dédiés à cette magnifique région et la capitale de Midi Pyrénées : Toulouse
L'Algérie, j'y suis revenu dix fois depuis; j'ai apprécié la chaleur de l'accueil, un accueil inégalé de par le monde.......L'espérance d'abord ...Une relative désillusion ensuite...Pourquoi alors que le pays a un potentiel énorme...Les gens sont perdus et ne savent pus que faire....Les jeunes n'en parlons pas, ils ne trouvent leur salut que dans la fuite....Est-il bon de dénoncer cela? Ce n'est pas en se taisant que les choses avanceront.
Il y a un décalage énorme entre la pensée du peuple et des amis que je rencontre régulièrement et les propos tenus dans les divers forums qui reprennent généralement les milieux lobbyistes relayant les consignes gouvernementales...
Les piliers de l'Algérie, à savoir, armée, religion et tenants du pouvoir sont un frein au développement de l'Algérie ....Le Pays est en veilleuse....Les gens reçoivent des ….sucettes...Juste le nécessaire... pour que ....rien nez bouge....
Pourtant des individus valeureux il y en a ....Mais pourquoi garder des élites qui pourraient remettre en cause une situation permettant aux tenants des institutions de profiter des immenses ressources de l'Algérie. Le peuple devenu passif n'a plus qu'un seul espoir : Dieu envers qui il se retourne de plus en plus...Dieu et la famille, cette famille qui revêt une importance capitale en Algérie.

Le vent de la réforme n'est pas passé en Algérie tant les citoyens sont sclérosés dans les habitudes et les traditions relevant des siècles passés....La réforme voire la révolution passera....à l'heure d'Internet, on ne peut bâillonner le peuple indéfiniment...Cela prendra du temps mais cela se ferra...
Pour le moment le tiens à saluer tous les amis que j'ai en Algérie et Dieu sait que j'en ai....C'est pour eux que j'écris ces blogs, quand bien même je choisis souvent mes articles dans la presse algérienne....pour ne pas froisser la susceptibilité à fleur de peau de l'Algérien...

Cordialement,
Le Pèlerin

 

 

 

 

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24 juin 2012 7 24 /06 /juin /2012 02:48

Une ville, une histoire - Timimoun, la flamboyante (3e partie)

Timimoun l enchanteresse

 

Résumé de la 2e partie - Brahim découvre que le billet de Sabha est destiné à son frère Monder.
«C'est peut-être la dernière fois que j'assiste à la fête de Sidi Cherif, celles du Mouloud, du Sbah et de Sidi Omar… Quand je serai à Ouargla, je chercherai du travail, j'ai mon ami Saddeg là-bas, il m'aidera à m'installer… Mes parents viendront me voir… Sabha vaut bien ça, elle est si belle !»
Et il suit du regard la course d'un scorpion qui traverse le carré avant de s'enfoncer dans le sable, effrayé par le bruit des voix…
Maintenant, c'est la fin de la fête de Sidi Cherif, qui a duré trois jours… C'est l'occasion des fiançailles officielles que l'on célèbre en public. La demande en mariage et le choix de la fiancée sont effectués devant toute la communauté, qui considère cette union sacrée comme un devoir absolu, un des fouroud de la religion.
Les tapis d'alfa sont étendus sur la place des ksour, devant la maison de «l'abechniou», l'homme à la voix aiguë, qui dirige les chants et les danses.
Depuis le matin, les sons du «bengri», la petite guitare rythmée par une pierre frappée sur une meule, résonnent. Sortant de la maison de l'abechniou, les gens vont et viennent, se consultant. Les jeunes gens forment leurs groupes, chacun faisant son choix à l'avance. De temps en temps, des rires sonores accueillent une remarque polissonne, murmurée par l'un d'eux.
Brahim, le visage masqué, prend place dans un coin, muré dans sa détermination, le cœur battant à l'approche de la cérémonie…
«Dès que la danse prendra fin, je me dirigerai rapidement vers Sabha et je poserai ma main sur sa tête, avant que Monder n'ait eu le temps de bouger !»
Puis, c'est le silence, l'instant est solennel… Les jeunes filles à marier, une vingtaine environ, s'avancent sur les tapis en alfa, sortant de la maison de l'abechniou, où elles ont passé l'après-midi à se parer… Brahim ne regarde que Sabha qui s'agenouille près des autres filles. Elle baisse ses yeux en amande, mais de temps à autre, elle jette un regard furtif vers les groupes de jeunes gens, comme si elle cherchait quelqu'un.
Elle porte une robe rouge, serrée à la taille, qui fait ressortir sa beauté. Un grand trait de khôl souligne ses paupières, étirant davantage ses yeux . (A suivre...)

Source Infosoir Houria Bekiri

A suivre…

Le Pèlerin

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23 juin 2012 6 23 /06 /juin /2012 02:47

Timimoun, la flamboyante (4e partie et fin)

Timimoun

Résumé de la 3e partie - Il la regarde et la voit secouer ses longs cheveux, lever la tête, semblant chercher quelqu’un des yeux.

Brahim ne la quitta pas des yeux, quand elle défait ses longs cheveux noirs qui tombent en cascade sur ses épaules, descendant jusqu’à sa taille.
Puis la tamja entame un son strident et le gallal, le tambour en terre cuite, résonne soudain, donnant le départ de la danse mystique, que les jeunes filles effectuent agenouillées sur le sol, balançant la tête de toutes leurs forces à droite puis à gauche, au rythme de la musique, balayant l’air de leur chevelure. Brahim s’avança le plus près possible. Il a vu Mondher parmi un groupe de jeunes, rigolant, lançant vers son aîné des regards en biais…
La danse dure longtemps, et comme un signal, la musique devient plus rapide, plus rythmée.
«C’est le moment», se dit Brahim, le cœur battant à tout rompre.
Il sort de son coin à pas rapides et s’avance vers Sabha. Il l’arrête d’un geste ferme, en posant sa main sur la tête de sa bien-aimée, attendant sa réaction.
Sabha s’arrête et, lentement, lève la tête. Ses cheveux noirs s’écartent des deux côtés de son visage, et elle regarde Brahim. Un grand sourire éclaire son beau visage.
— C’est donc toi qui as pris le message de Sabha, lui lance Mondher, à l’issue de la fête, heureux de la joie de son aîné.
— Quoi ?… Comment ? … Quel message ?
— Celui que Sabha t’avait écrit avant la fête de Sidi Cherif, je devais te le remettre, mais je vois que tu l’as trouvé avant moi !
Mondher éclate d’un grand rire et quitte la place, suivi de ses amis. Alors Brahim, submergé de bonheur, se rend presque en courant vers le palmier où il a attaché son chameau et, d’un bond, saute sur sa monture qui se relève paresseusement.
Il sort de la ville et pique à travers les dunes, au grand galop, le chèche au vent, riant et criant de bonheur.
Derrière lui, Timimoun la flamboyante, brille dans le soleil couchant, comme un rubis dans un écrin doré…

Source Infosoir Houria Bekiri

Fin

Le Pèlerin

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19 juin 2012 2 19 /06 /juin /2012 03:59

Sud algérien - Pour sauver l’Ahaggar et le Tassili 6,2 millions de dollars pour le désert
transaharienne.jpg

L’apport financier de l’Algérie suscite des réactions opposées des représentants nationaux et ceux du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

La première phase du projet a coûté plus de 6,2 millions de dollars. La contribution de l’Organisation des nations unies dans sa réalisation a été de plus de 3,8 millions USD. Le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) a participé à 95% dans ce financement. Les 5% restants ont été convertis par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). C’est ce qui a été annoncé, hier, par Mme Ayshani Médagangola-Labe, représentante résidente adjointe du Pnud en Algérie, lors de sa communication sur «Les modalités d’exécution de la première phase du projet». Laquelle communication a été donnée à la Maison de la culture de la ville de Tamanrasset, à l’occasion des Journées d’information sur la préservation de la biodiversité d’intérêt mondial dans les parcs de l’Ahaggar et du Tassili.
La représentante du Pnud a indiqué que la première phase de financement a mobilisé plus de 3,7 millions USD. L’année précédente, le projet a bénéficié d’un additif de 150.000 USD. Cela dit, la représentante du Pnud a jeté un véritable pavé dans la mare. Elle a estimé l’apport attendu du gouvernement algérien à 2,3 millions USD. Sur cette question, la réponse de Sid Ali Ramdane, coordinateur national du projet, ne s’est pas fait attendre. «L’apport financier en nature du gouvernement algérien a été à hauteur de 2,3 millions USD», a déclaré M.Ramdane durant sa communication sur le programme d’action et d’activité de la première phase dudit projet. Autrement dit, l’Algérie a répondu aux attentes du Pnud, a relevé les difficultés administratives inhérentes à l’exécution des différentes phases du projet Tassili-Ahaggar. Sur ce plan, M.Ramdane a mis en exergue les différents mécanismes mis en place. Il s’agit de deux directions. La première est l’Office du Parc national du Tassili (Onpt), situé dans la ville de Djanet. La seconde est l’Office du Parc national de l’Ahaggar (Onpa) sis à Tamanrasset. Depuis sa création en 1989, l’Opna a bénéficié d’un budget étatique de l’ordre de 65 millions USD. «38 millions ont été consacrés au fonctionnement et 25 millions à l’équipement», a déclaré, à ce titre, Farid Ighilahriz, chef de projet local et directeur de l’Opna. Pour l’Opnt, «12 millions d’euros lui ont été alloués sous forme de budget de la part de l’Etat depuis 1989», a révélé, Salah Amokrane, directeur de cet office. Par ailleurs, le projet Tassili-Ahaggar, bénéficie d’une structuration consolidée. Ainsi, un comité intersectoriel est mis en place. Ce comité regroupe les représentants de plusieurs ministères et des représentants du Pnud. Ils représentent les départements de la culture, des affaires étrangères, de l’environnement et de l’agriculture. Cette structure est pilotée par le ministère de la Culture. Par ailleurs, la tripartite constituée des départements de la culture, des affaires étrangères et du Pnud a tenu une séance de travail en 2008. C’est lors de cette séance que les modalités d’exécution du projet ont été définies. A ce propos, les sites prioritaires ont été dégagés. A ce registre figurent les massifs de Taessa, de Tafedest et de Serkout. «Cette structuration a permis le recrutement de 50 agents qui ont été intégrés dans la Fonction publique», a insisté M.Ramdane. Pour le lancement du deuxième projet, le coordinateur national a annoncé l’élaboration d’un rapport sur la conservation de la biodiversité dans les parcs précisés. Ce rapport sera appuyé d’un plan d’action réparti sur les cinq prochaines années. Le Tassili et l’Ahaggar constituent un enjeu de taille. Pour l’Algérie, il s’agit d’inscrire le projet dans le cadre du développement durable des wilayas d’Illizi et de Tamanrasset. Cela signifie la primauté de la politique nationale dans toute initiative de préservation du patrimoine.
Pour le PNUD, la conservation de la biodiversité est l’une des orientations majeures de l’ONU. Depuis son installation en 1972, en Algérie, le Pnud a lancé 8 projets. Cela a mobilisé 13 millions USD.
Source L’Expression Mohamed Sadek Loucif
Le Pèlerin

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19 juin 2012 2 19 /06 /juin /2012 02:41

Lutte contre la désertification : Le Barrage vert sera élargi.

adrar lutte contre la desertification

« La désertification et les changements climatiques » a été le thème consacré par les Nations Unies à la Journée Mondiale de Lutte Contre la Désertification pour ce 2007. Cette Journée qui coïncide avec le 17 juin de chaque année, a été marquée, ce dimanche à Adrar, au niveau du CIAJ, par une enrichissante exposition organisée par la conservation des forêts et son principal partenaire, la direction de l’Environnement.

Ces deux institutions ont exposé à l’intention du public, venu assez nombreux, les différentes activités de leur secteur respectif et les moyens déployés pour lutter contre ce phénomène. Cette rencontre, où étaient présents quelques universitaires, des agronomes et des spécialistes de l’environnement, a été une occasion pour eux de se concerter sur les causes de la désertification, sa problématique, ses conséquences et, enfin, la prévention et la lutte contre ce fléau naturel. La désertification est retenue par les spécialistes comme étant la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et sub-humides sèches, suite à divers facteurs parmi lesquels, les variations climatiques et les activités humaines. Il a été recensé que le 1/5ème de la population est touché ou menacé par la désertification, 5,2 milliards d’hectares de terres arides destinées à l’agriculture sont dégradés. Parmi les pays les plus menacés par ce phénomène, on retrouve l’Algérie en tête. En effet, selon les indicateurs, sur 238 millions d’hectares de superficie totale, 200 M/ha sont occupés par le Sahara, 20 M/ha touchés par la désertification (zones steppiques arides et semi-arides) et 12 M/ha touchés par l’érosion hydrique. La désertification engendre l’appauvrissement généralisé des sols et leur stérilité ainsi que la baisse de leur fertilité… Elle crée une dynamique dunaire très importante par l’envahissement des infrastructures socio-économiques, qui ont pour conséquence immédiate l’exode rural des populations. Chez nous, 3 millions d’habitants sont touchés par cette désertification.

Comment endiguer le fléau ?

La wilaya d’Adrar, dont la superficie représente les 18% de celle du territoire national, classée comme zone désertifiée dans la carte nationale de sensibilité, ses Oasis et ses palmeraies constituent l’unique et maigre tissu vert. La formation forestière ne représente aussi que le 0.002% de sa surface globale, avec 115 ha de reboisement, quant au désert, lui, il prend les 90%. L’ensablement est cependant le principal facteur de la désertification dans la wilaya d’Adrar. La lutte contre cette désertification, selon M. Yahi, responsable de la conservation forestière d’Adrar, commence d’abord par la lutte contre cet ensablement. Les actions à mener sont l’atténuation de la progression des dunes de sable ou freiner leurs déplacements dans la mesure du possible. Pour cela, ses services préconisent une stratégie basée sur la fixation biologique de ces dunes, système qui consiste à implanter des arbres tout autour, et à la fixation mécanique qui se résume à ériger des palissades le long des cimes des dunes, à l’aide de palmes (appelées localement AFREG). Dans ce sens, le programme quinquennal (2005-2009) a intégré le reboisement de 420 ha par des arbres résistants à la sécheresse, mobilisant alors une enveloppe de 6,4 milliards de centimes, dont 170 ha ont été réalisés jusqu’à présent, ainsi que 1 190 km de palissades, pour une valeur de 10,3 milliards de cts, dont 162 km ont été exécutés. L’on nous indique que 640 postes d’emploi temporaires ont été créés par ce programme. Un autre programme a été initié par le président de la République, qui consiste à implanter 1 500 000 oliviers à travers toutes les régions touchées par ce phénomène. Adrar vient de bénéficier de 5 000 arbres, pour une valeur de 500 millions de cts, qui seront distribués à 25 fellahs à raison de 2 ha chacun et ce, lors de la prochaine campagne de plantation, en septembre.

Lutte contre la désertification : Le Barrage vert sera élargi

Le Barrage vert, l’un des legs du défunt président Houari Boumediène, sera élargi de 100 000 ha entre 2010 et 2014, a annoncé hier le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, lors d’une conférence de presse tenue au siège de son département.

Un programme de la direction générale des forêts (DGF) prévoit de renforcer le Barrage vert dont la superficie actuelle est de 300 000 ha. « Le Barrage vert a joué son rôle. Notre but est de l’élargir de 100 000 ha les 5 prochaines années tout en tenant compte des leçons du passé », a indiqué M. Benaïssa. Ce mur végétal avait été lancé durant les années 1970 pour prévenir le débordement du désert qui menaçait des dizaines de millions d’hectares. Il prévoyait la plantation d’arbres sur 3 millions d’hectares. L’enjeu est de faire en sorte que le Sahara, qui occupe 87% du territoire algérien, n’avance pas davantage vers le Nord. Rien que pour la dernière décennie, quelque 70 000 ha ont été touchés par la désertification. Une note d’information du ministère souligne que « sur les 238 millions d’hectares de l’Algérie, 200 millions sont occupés par la zone saharienne où les infrastructures socioéconomiques sont soumises à un ensablement résultant d’une exploitation anarchique des ressources naturelles de ces milieux sensibles ». il y est également mentionné que 32 millions d’hectares formant la steppe et le présaharien sont des zones arides et semi-arides très sensibles aux processus de désertification qui est caractérisée par un surpâturage excessif. Même les zones en montagne dont la superficie est de 12 millions d’hectares ne sont pas épargnées et sont menacées par l’érosion hydrique.

Une étude sur la sensibilité à la désertification réalisée par l’Agence spatiale algérienne (ASAL) a démontré que plus de 45% des 27 millions d’hectares, représentant la superficie de la zone tampon entre le désert et le Nord et qui est composée de 12 wilayas steppiques, sont sérieusement menacés par ce phénomène naturel. La stratégie de lutte contre la désertification est sur plusieurs fronts, a signifié le ministre. Ainsi, outre les opérations de reboisement, son département encourage les agriculteurs à produire de l’orge qui est incorporé dans l’alimentation animale afin de réduire l’utilisation excessive des terrains et pâturages par les éleveurs. Ces derniers, a-t-il ajouté, acceptent désormais plus facilement les opérations de mise en défens afin de permettre la régénération des sols dégradés. Le ministre a relevé que des poches ont été signalées même dans les wilayas du Nord. « Il y a des wilayas dans le Nord où le processus de désertification est engagé parfois par la faute de l’homme et parfois à cause du climat et de l’homme en même temps », a ainsi expliqué M. Benaïssa. La désertification est certes le résultat d’un climat aride et semi-aride, mais les actions irrationnelles de l’homme accélèrent son avancée, a-t-il noté. L’arsenal juridique sera donc renforcé pour rendre la lutte plus efficace. « Il y a deux projets pour l’actualisation du code pastoral et de certains articles de la loi sur les forêts de 1984 afin de les adapter à la situation actuelle », a-t-il affirmé à ce propos. Il a indiqué qu’associations, habitants et collectivités locales allaient être sensibilisés pour contribuer dans les actions à mener contre la désertification. Près de 10 milliards de dinars/an seront consacrés à la lutte contre ce phénomène.

Source : El Watan.com  Nora Boudedja

Le Pèlerin

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12 juin 2012 2 12 /06 /juin /2012 02:29

Les Touaregs, traditions nomades et réalités du désert touareg.jpeg

 

 

Les Touaregs ont suscité chez les premiers explorateurs des jugements positifs ou négatifs, mais jamais neutres. Ce sont des hommes de confiance qui ne renient jamais leur parole, dit Henri Duveyrier dans son ouvrage publié en 1864, Les Touaregs du Nord. Pour Félix Dubois, dans Tombouctou la mystérieuse, édité en 1897, ils ne sont au contraire que de lâches pillards qui n'attaquent que quand ils sont sûrs de leur supériorité. On ne peut aujourd'hui évoquer les Touaregs sans que s'interposent les stéréotypes d'« Hommes bleus », de « Chevaliers du désert » qui font apparaître des chameliers voilés sur fond de pics volcaniques ou de dunes ondulant à l'infini. Pour aller au-delà de cette image d'Épinal, nous avons demandé à Edmond Bernus de nous présenter cette société plurielle dont le modèle donné, le noble-guerrier, ne représente en réalité qu'une petite minorité de la population et qu'une partie du paysage, celui de l'Ahaggar ou du Ténéré.   

Qui sont les Touaregs?

Le nom de Touareg est d'origine arabe et inconnu de ceux qu'il désigne : de ce fait, c'est un terme devenu français. Les Touaregs se désignent eux-mêmes comme Kel tamasheq, « ceux qui parlent la langue touarègue », montrant ainsi que leur dénominateur commun est une même culture et avant tout un même langage.

Les Touaregs occupent un territoire immense qui joint le Maghreb à l'Afrique noire et qui traverse le Sahara en s'appuyant sur des massifs montagneux où l'altitude corrige les effets de la latitude et permet la vie, grâce à des ressources hydrauliques et végétales absentes des déserts environnants : ce sont le Tassili des Ajjer, l'Ahaggar, l'Aïr et l'Adrar des Ifoghas. Ainsi, les Touaregs sont-ils dispersés dans de nombreux États – Libye, Algérie, Mali, Niger, Burkina Faso – avec quelques petites communautés au Tchad et en Nigeria. Leur poids démographique est surtout important au Niger et au Mali, c'est-à-dire au sud du Sahara.  

Société et traditions

Dans les traditions des Touaregs, on trouve presque toujours une référence à une ancêtre femme, à l'origine de la chefferie et fondatrice de la tribu – tawshit. Les plus connues sont Tin-Hinan et sa servante Takana, arrivées dans l'Ahaggar : la première donna naissance aux Kel Ghela, tribu suzeraine, détentrice du pouvoir ; la seconde fut à l'origine de la tribu vassale des Dag Ghali. Ce schéma se retrouve un peu partout et presque toujours les nouveaux arrivants s'allient aux populations déjà en place. 

La société touarègue est hiérarchisée ; elle comporte une aristocratie guerrière, des vassaux, des religieux à titre collectif, des artisans et un groupe servile qui comprend plusieurs niveaux selon son statut – esclaves, affranchis… Le chameau, en réalité le dromadaire, est l'animal associé à l'aristocratie, alors que la vache, et plus encore le petit bétail – brebis et chèvres – sont liés aux classes plébéiennes ou serves. Chaque « confédération » est composée de ces différentes strates, avec à sa tête un chef supérieur – amenokal – toujours issu d'une même tribu et dont le pouvoir est matérialisé par un tambour de guerre – ttobol ou ettebel. Les Touaregs sont des berbérophones qui font partie de ce grand ensemble berbère qui va du Maroc à l'Égypte. La langue constitue la pierre angulaire de cette société hiérarchisée, diverse dans ses composantes. Les Touaregs possèdent aussi une écriture dont les caractères tifinagh, gravés sur de nombreux rochers, sont souvent difficiles à déchiffrer, mais cette écriture, toujours vivante, est aujourd'hui utilisée dans des messages écrits sur papier. Elle est enseignée dans les familles avec des procédés mnémotechniques comme une phrase qui contient tous les signes de l'alphabet. 

Le voile de tête – tagelmust – est la pièce maîtresse du vêtement masculin. Selon Charles de Foucauld, « Le voile de front et de bouche et le pantalon sont les vêtements distinctifs de l'homme […] ; ôter son voile de tête et de bouche, jeter son voile […], ôter son pantalon sont des expressions qui signifient être déshonoré. » Il est honteux de se dévoiler en public ; un homme jeune, devant une personne âgée, ne découvre son visage que par une fente où brillent deux yeux et introduit le verre à thé sous le voile sans découvrir sa bouche. Ce voile protège les muqueuses du vent, mais plus encore, soustrait les orifices faciaux aux assauts de génies dangereux.  

Les Touaregs sont monogames, ce qui est un trait original dans une société islamisée. Se marier, c'est « fabriquer une tente » que la jeune femme apporte avec tout le mobilier et les ustensiles de la vie domestique. Le marié doit fournir des animaux à sa belle famille dont le nombre et la qualité varient : cette taggalt est constituée de chameaux chez les nobles, de chameaux ou de vaches chez les tributaires, de petit bétail chez les gens de moindre importance, mais ces animaux sont le gage indispensable de l'alliance entre les deux familles qui appartiennent en général à la même catégorie sociale : en théorie, la jeune mariée doit recevoir les mêmes animaux que sa mère. En cas de divorce, la femme part avec sa tente.  

Cultures orale et matérielle

Bien que possédant une écriture, qui sert surtout à de courts messages et à des graffitis, les Touaregs possèdent une littérature orale d'une grande richesse. Il faut citer les paroles brèves qui concernent les devinettes et les proverbes, et aussi les contes qui s'inscrivent dans des thèmes universels, en s'incarnant cependant dans le contexte de la vie pastorale. La poésie constitue le point fort de cette littérature avec des pièces lyriques qui évoquent l'amour, la mort, et la nostalgie de l'absence avec l'évocation du campement lointain et de la femme aimée. Il n'existe pas de caste de griots, comme en Afrique soudanienne : les poètes sont des hommes de toute condition, parfois des femmes ; il y a de bons poètes dont les vers sont retenus dans toute la société. Les événements actuels, migrations et révoltes sont les nouveaux thèmes des jeunes générations et les cassettes permettent de les diffuser rapidement. 

La culture matérielle est présente dans des objets de la vie domestique et pastorale, dans des armes, ou encore dans des bijoux dont les modèles sont reproduits par des artisans, fidèles conservateurs du patrimoine. Les coupes, les louches et les cuillères en bois, les lits et les poteaux sculptés ou les porte-bagages des tentes, constituent des objets superbes, souvent pyrogravés, que les artisans doivent entretenir et réparer. La selle de chameau, qui est une selle de garrot posée devant la bosse, est surtout connue par le modèle à pommeau en croix : c'est un objet sophistiqué où s'allient le bois, le cuir et le métal. Les armes, couteau de bras, lance-javelot, bouclier – aujourd'hui disparu – et surtout l'épée – takuba – qui bat toujours le flanc des hommes, constituent la panoplie de ces guerriers. Les lames de certaines épées, venues d'Europe au XVIe siècle ou d'Égypte, portent des marques qui permettent d'identifier leur origine. Quelques épées, propriétés de grands chefs, possèdent comme Durandal, un nom qui leur est propre ; les lames les plus nombreuses ont cependant été fabriquées par les forgerons locaux avec de l'acier de récupération ; toutes les épées possèdent pourtant une même garde, une même poignée, un même fourreau, et s'identifient dans un même modèle. Les cadenas, les bijoux en argent, dont la croix d'Agadez est aujourd'hui partout connue, ont conquis le marché des touristes et de l'Europe. 

Vivre avec ses troupeaux dans un milieu aride, aux repères rares, demande une connaissance intime du milieu, un sens de l'observation qui permet de se situer dans l'espace grâce à des indices imperceptibles. Le nomadisme est une utilisation rationnelle du milieu par un déplacement au fil des saisons. Les Touaregs sahéliens conduisent leurs troupeaux dans les riches prairies au sud du Sahara, sur des terres et des eaux salées, au cours de la brève saison des pluies estivales ; ils regagnent des parcours méridionaux pourvus d'arbres fourragers et de ressources hydrauliques permanentes, au cours de la longue saison sèche. 

Des variations qui confirment la règle

Dans une société si diverse, qui rassemble des hommes au teint clair et d'autres à la peau noire, il n'existe pas de modèle touareg. Aussi, être Touareg c'est se comporter comme la société le demande, c'est-à-dire en fonction de son âge, de son sexe, de sa catégorie sociale : l'artisan possède la liberté de la parole, l'aristocrate un comportement désinvolte, le religieux une manière retenue. Ne pas se conformer à ces règles, c'est s'exposer à la critique, la dérision et peut-être l'exclusion. 

Les dénominateurs communs permettent de reconnaître un Touareg, de Djanet en Algérie, à Madaoua au sud du Niger. Il existe cependant, bien entendu, des différences sur divers plans. Différences linguistiques entre les dialectes du nord et ceux du sud. Différences d'organisation politique entre les chefferies centralisées les plus connues, et souvent analysées à partir des Kel Ahaggar, et celles plus souples de l'Aïr avec, en plus, une chefferie urbaine sédentaire au rôle religieux particulier, représentée par le Sultan d'Agadez. Différences de composition des « confédérations » avec certaines riches en vassaux – imghad – d'autres en religieux – ineslemen. Différences enfin, de la composition de la population touarègue avec une majorité croissante de groupes noirs d'origine servile selon un gradient nord-sud. Différences de types d'habitat avec les tentes à velum en peaux de la partie ouest du pays touareg et les tentes en nattes végétales dans l'Aïr jusqu'aux frontières de Nigeria. 

Vivant dans un si vaste espace, les Touaregs ne peuvent vivre de la même manière au Sahara central ou au Sahel, dans les vastes plaines de l'Azawagh ou dans les massifs montagneux, dans les zones pastorales ou les zones agricoles méridionales. Les Touaregs du nord possèdent un élevage composé essentiellement de chameaux et de chèvres, ceux des régions pastorales méridionales, Azawagh, Aïr, Adrar des Ifoghas ont des troupeaux plus diversifiés avec chameaux, vaches, brebis et chèvres ; vers le sud, le nombre des chameaux diminue et celui des vaches augmente. Les Touaregs de l'Aïr cultivent des jardins irrigués dans les vallées méridionales et pratiquent le commerce caravanier entre les marchés du sud et les salines de Fachi et de Bilma qu'ils ravitaillent en produits variés et dont ils rapportent le sel et les dattes. Plus au sud encore, les Touaregs sont des agro-pasteurs pratiquant agriculture pluviale et élevage, ce qui exige un contrôle des troupeaux pour protéger leurs propres récoltes et surtout celles des paysans. La cohabitation avec d'autres éleveurs, Peuls surtout, et avec des agriculteurs, pose souvent de graves problèmes.  

Les Touaregs dans les États

Les Touaregs ont résisté de toutes leurs forces à la pénétration des troupes françaises au début du siècle. À partir de 1916 et 1917, ils se révoltèrent contre l'occupation française et mirent en péril les troupes coloniales. L'organisation de l'Afrique française, scindée entre une Afrique coloniale et le Maghreb, mit un terme aux hostilités et les Touaregs durent s'insérer dans un nouveau maillage de l'espace : les « cercles », dirigés par des administrateurs coloniaux en AOF et les « territoires du sud », commandés par des militaires en Algérie. L'indépendance des États sahéliens surprend les Touaregs qui n'ont pas été préparés à cette évolution et qui possèdent un nombre limité d'élites scolarisées, prêtes à assumer des responsabilités administratives ou politiques. La dispersion des Touaregs dans de nombreux États, leur implantation dans chacun d'eux dans la zone la plus désertique, la moins peuplée et la plus éloignée de la capitale et du pouvoir, leur donne l'impression d'être oubliés et abandonnés dans une région moins développée que les autres. 

Une première révolte contre l'État malien est durement réprimée en 1963-1964 dans l'Adrar des Iforas, avec des Touaregs munis d'épées et montés sur des chameaux contre des chars. Mais c'est à partir de 1990 qu'une révolte au Mali, puis au Niger, soulève le pays touareg contre les États. Les jeunes Touaregs qui avaient migré en Libye, connaissent alors le maniement de la kalachnikov et la conduite des véhicules tout terrain. La guerre fut dure : arrestations, massacres, émigration en Algérie et en Mauritanie. Aujourd'hui la paix est revenue sans que les Touaregs aient obtenu totalement satisfaction. 

C'est au Niger et au Mali que les Touaregs sont les plus nombreux, constituant 10 % et 6 % de population totale. La langue touarègue fait partie des cinq langues nationales. 

Les Touaregs sont conscients de la richesse de leur culture et plusieurs d'entre eux travaillent à recueillir et à publier leurs traditions orales. Il faut cependant reconnaître que les révoltes se sont faites à l'intérieur de chaque État et, qu'à cette occasion, il n'y a pas eu de tentative de construire une nation touarègue. Il y a eu seulement la prise de conscience que les Touaregs font partie d'un vaste ensemble berbère, lui-même éclaté au Maghreb. 

Source Clio.fr

Le Pèlerin

 

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9 juin 2012 6 09 /06 /juin /2012 03:13

Sud algérien - Près de 13 000 touristes attendus à Tamanrasset

Près de 13 000 touristes étrangers sont attendus à Tamanrasset, capitale de l’Ahaggar, durant la saison 2009-2010, selon le responsable local du secteur. Toutes les dispositions ont été prises pour recevoir le flux des voyageurs. Des campagnes de sensibilisation en direction de la population ainsi que des opérations de préparation des sites ont été entamées pour que l’accueil des touristes soit le meilleur possible. Tous les partenaires du secteur sont mobilisés pour recevoir un afflux considérable de touristes. Depuis janvier 2009, il a été enregistré plus de 4000 entrées, la majorité en provenance de pays européens, mais aussi d’Amérique latine, du Canada, des USA et même du Japon.

Source El Watan

Le Pèlerin

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8 juin 2012 5 08 /06 /juin /2012 06:09

Forage du premier puits de gaz de schiste par Sonatrach

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Station de forage dans le bassin d’Ahnet à In Salah.

 

C’est de Kuala Lumpur que l’annonce a été faite concernant le forage du premier puits de gaz de schiste, lors de la signature d’un protocole d’accord par Kamel Eddine Chikhi, directeur central associations de Sonatrach et Afdal Bahaudin, directeur de la planification de l’investissement de Pertamina (Malaisie).

Sonatrach a foré son premier puits de gaz de schiste dans le bassin de l’Ahnet, situé au sud d’In Salah, a indiqué hier à Kuala Lumpur le directeur central des associations de Sonatrach, Kamel Eddine Chikhi, selon une information rapportée par l’APS.

«Nous venons d’entamer le forage du premier puits shale gas en Algérie, appelé Ahnet 1, qui va nous permettre d’approfondir davantage nos données sur nos réserves gazières non conventionnelles et d’établir les techniques de forage adéquates à ce type d’extraction de gaz», a indiqué M. Chikhi en marge de la Conférence mondiale du gaz. Selon M. Chikhi, Sonatrach a réalisé en effort propre et en partenariat avec des bureaux de consulting internationaux plusieurs études pour l’exploitation de ce gisement. «Ce sont des études croisées qui ont permis au groupe algérien d’avoir une meilleure estimation du potentiel du sous-sol qui sont très encourageantes», a-t-il ajouté.

L’Algérie a de grandes potentialités

Lors du même événement, le PDG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, avait annoncé lors de la session plénière qu’il avait animée à la Conférence mondiale du gaz que «des études récentes, réalisées le mois passé sur une superficie de 180000 km2, ont fait état d’un potentiel énorme de gaz de schiste dépassant plus de 600 millions de mètre cubes par kilomètre carré, ce qui signifie que plus de 2000 milliards de mètres cubes peuvent être récupérés».

Ces études ont été commandées par Sonatrach auprès de deux cabinets internationaux, selonM. Chikhi. Selon le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, l’Algérie a de grandes potentialités et lors d’un séminaire international, il avait indiqué : «Les résultats préliminaires de notre évaluation du potentiel de gaz non conventionnels, notamment de gaz de schiste, indiquent que le potentiel est au moins comparable aux plus importants gisements américains.»

Le PDG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, a aussi annoncé hier à Kuala Lumpur que son groupe a revu à la hausse ses investissements pour les cinq prochaines années de 68 milliards de dollars à 80 milliards de dollars.  «Nous envisageons de dépenser plus de 68 milliards de dollars pour les cinq prochaines années. Ce niveau d’investissement va probablement augmenter pour atteindre 80 milliards de dollars», a déclaré M. Zerguine lors d’une session plénière sur la géopolitique et le gaz qu’il a animée avec Mahatir Mohamed, ancien Premier ministre de la Malaisie, Marcel Kramer, PDG de Royal Dutch Gas, et Alexander Medvedev, vice-président de Gazprom. 

Par ailleurs, Sonatrach et le groupe pétrolier public indonésien Pertamina ont signé hier à Kuala Lumpur, en Malaisie, un mémorandum d’entente pour renforcer leur coopération énergétique. Ce protocole d’accord a été signé par Kamel Eddine Chikhi, directeur central associations de Sonatach et Afdal Bahaudin, directeur de la planification de l’investissement de Pertamina et en présence du ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, et du PDG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine.

Le mémorandum définit les axes de coopération arrêtés conjointement par les deux compagnies nationales et précise les mécanismes de leur mise en œuvre en Algérie et en Indonésie ainsi que dans d’autres pays tiers.

Source El Watan Liès Sahar

Le Pèlerin

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4 juin 2012 1 04 /06 /juin /2012 03:00

 Djanet, perle du Tassili

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Plonger dans les racines des populations oasiennes de Djanet n’est pas une mince affaire. L’expérience est, cependant, excitante. Le brassage de groupes humains, notamment subsahariens et négro-africains, a donné naissance à un métissage qu’unit une aire linguistique commune sur laquelle les frontières n’ont pas de prise. Une aventure humaine.

Du nord au sud, la population de Djanet est répartie sur trois ksour. Au nord, Azellouaz et les maisons alentour, se dressant sur un piton rocheux. Plus au sud, sur la rive gauche de l’oued, El Mihan, petite Casbah avec son dédale de ruelles et son vieux quartier en ruine accrochée désespérément à une éminence rocheuse comme pour porter à la face du monde des millénaires d’histoire.

Sur la rive droite, Adjahil, lui faisant face, étire au pied de la falaise ses maisons entourées de verdure. Les retenues d’eau et gueltas partent toutes de ce village. Les sources qui jaillissent au pied de la falaise à l’ouest de la palmeraie sont à l’origine de l’oasis. Elles étaient fort nombreuses. Le sud de la palmeraie se trouve dominé par un vaste plateau de grès reposant sur une couche argileuse. Cette importante masse gréseuse collecte les eaux de pluie et absorbe l’humidité atmosphérique qui glisse sur la couche imperméable, puis se répand en petites sources très pures. Cette eau est redistribuée par des canaux, puis recueillie dans des bassins d’arrosage. Aujourd’hui, les motopompes à eau ont pris le pas sur ces systèmes d’irrigation et de récolte traditionnels. Des puits de plus en plus nombreux sont creusés pour pallier des sécheresses qui peuvent durer plusieurs années. La palmeraie de Djanet s’étend sur environ cinq kilomètres dans le lit de l’oued Idjeriou, qui sinue de direction nord-sud, sur plus de 10km, vers In Debiren, pour se perdre dans l’immensité de l’erg Admer.

L’émeraude des Garamantes, mythe ou réalité?

D’Iffaq et D’Amedjni à Timziredj, d’amont en aval de l’oued Idjeriou, les trois villages de Djanet se partagent les milliers de palmiers et les jardins de l’oasis (23 120 palmiers en 1944) plus du double aujourd’hui. Cette immense émeraude semble être peinte sur fond de sable blond bordée de falaises de grès rose serti de noir. Un tableau qui sied si bien à un peuple aux origines fascinantes.

L’histoire des Touareg, décrits comme des cavaliers aux moeurs guerrières, a toujours été liée aux razzias. Cette vision réductrice d’un peuple peut travestir la genèse de toute une civilisation. Les récits de voyage ont été d’un grand apport dans l’historiographie antique. Ces témoignages renvoyant à un passé lointain peuvent ne pas paraître précis, néanmoins utiles, leur interprétation peut ne pas faire l’unanimité chez les historiens.

Vers 527, Hérodote rapporte qu’une révolte des Libyens, nom attribué par les Grecs à tous les peuples d’Afrique du Nord, sous le règne de Bebu (3e dynastie) aurait mis à mal l’intégrité de l’empire des Pharaons. Bien après, Ramsès II a dû repousser les insurgés vers le désert occidental et les réduisit en esclavage pour les offrir à Ammon et à la déesse Mout. Ces faits établissent, en fait des contacts entre l’Egypte pharaonique et les anciens Libyens. Ce qui peut nous faire croire qu’il pourrait s’agir de Touareg. Le pays des Ajjers, qui a de tout temps connu les invasions et les migrations, aurait été soumis à une tribu voisine occupant le Fezzan actuel.

Il semble probable que les légions de Septimus Flaccus et de Julius Meternus, alliées à Mersys, roi des Garamantes, soient parvenues à l’oasis de Djanet. Le Fezzan du sud libyen a été pendant longtemps le point de convergence de différentes migrations au point d’y rattacher celle des Garamantes qui, selon une historiographie récente, établirait un lien avec les Touareg actuels. Chassés des bords du Nil durant la 18e dynastie, ils se seraient fixés au Fezzan. D’après Hérodote, les Garamantes chassaient en char à quatre roues et leur émeraude était célèbre à Rome. Ils seraient aussi des creuseurs de foggaras, des constructeurs de bazinas, tombeaux de pierres que l’on rencontre au Tassili et qui recèlent un grand culte des morts. Selon Théodore Monod (naturaliste et savant français), l’histoire de l’émeraude des Garamantes mentionnée par les auteurs de l’Antiquité ne serait qu’une légende. Evoquer ce trésor caché au fond du Sahara, où continue d’errer la silhouette d’Antinéa, est si tentant, nous avait-il signalé. La réalité serait moins romanesque. Toujours selon Théodore Monod, cette pierre verte, même portée par un pharaon, n’est pas nécessairement de l’émeraude, espèce minérale décrite avec précision, elle n’aurait fait son entrée que tardivement en Egypte.

A partir des Plométées, trop dure pour être taillée, elle était portée sous forme de cristaux naturels. Les «émeraudes» citées par les archéologues dans des bijoux de l’Egypte pharaonique seraient une variété de microline de l’amazonite. Les auteurs anciens n’auraient pas fait référence à des émeraudes sahariennes, mais seulement à des pierres différentes: calcédoine, jaspe...Monod fait remonter l’origine du mythe à Duveyrier qui, en 1864, se mit à citer «l’ancienne émeraude garamantique des musées». Duveyrier, érudit et sérieux, aurait commis un lapsus! Le mythe prenant corps, la seconde mission Flatters vient conforter la légende, en annonçant en 1881, le 6 février, avoir découvert au Sahara central des «émeraudes» dont certaines seraient aussi grosses qu’un oeuf. En 1920, E.Hultreger, colon suisse, organisa deux missions, dont une confiée à Conrad Kitian, et part à la chasse au trésor. Théodore Monod, qui s’est rendu sur le site de la mission Flatters, affirme, que non seulement il n’a pas trouvé de trace d’émeraude, mais pas même de trace de minéral vert, qui peuvent expliquer une quelconque confusion. L’émeraude des Garamantes ayant acquis droit de cité, elle continuera d’alimenter les rêves exaltés.

De l’Islam à l’occupation française

Au IXe siècle, les Touareg islamisés se placent sous l’autorité des Imanans, sultans qui se donnent pour origine la branche de Saguiet El Hamra de Moulay Driss et Moulay Aloui descendants de Sidna Ali. La légende raconte que ces sultans, qu’une malédiction frappait, ne dépassaient jamais en nombre 7 hommes en âge de porter les armes. Sur le point de s’éteindre, ces «Imanians» (les «rois morts») virent leur dernier survivant donner naissance à une lignée mâle. Miracle! D’où le nom d’«Imanan» qui signifie «ressuscités». Leur règne fut ponctué de guerres inutiles. Leurs sujets mécontents provoquèrent des débuts de révolte. Vers la moitié du XVIe siècle, le sultan Goma, considéré comme le fondateur du village d’Azzelouag, procéda à un partage des terres entre femmes touarègues de descendance noble. Cela avait pour but d’éviter que les mâles par leurs alliances avec des tribus étrangères ne transmettent leurs biens. Ainsi, était instaurée cette forme de matrilocalité et d’héritage transmis par la mère qui peut se vérifier encore aujourd’hui. La tyrannie qu’exerçait Goma n’a cependant diminué en rien.

La réaction ne se fit pas attendre. Il fut assassiné par un noble Ajjer, Biska, de la tribu des Oraghen. Le rocher sur lequel il fut exécuté est encore visible aujourd’hui, à Azzelouaz.

Originaires du Fezzan et de Ghat, les Oraghen s’installèrent d’abord au Soudan puis au pays Ajjer vers le XVIe siècle. Mohamed Ag Tinaberkas, dont la mère était originaire du Niger, vint au secours de ses frères des Ajjers et mit fin au règne des Imanan. Une rivalité entre les deux groupes prit naissance. C’est de cette époque-là que daterait la distinction entre Touareg de l’Ahaggar et ceux des Ajjers. Dès 1899, la nécessité d’unifier l’empire nord-africain à certaines autres possessions de l’Afrique, dont le Niger, rendait indispensable l’occupation des Ajjers par la France. L’occupation de l’oasis de Djanet par les militaires français, le 29 novembre 1911, se fit sous le commandement du capitaine Charlet. Les militaires français durent farouchement batailler contre Cheikh Amoud (ancêtre du chanteur Bali) pour s’imposer. Vers 1920, le pays retrouva quelque peu son calme.

Le fameux combat de l’Assakao, à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Djanet, reste cependant gravé dans toutes les mémoires. Des mémoires façonnées au gré des migrations humaines. Descendants de captifs, tributaires (Imghadh), militaires, tous ont participé à l’émergence d’un groupe social si particulier. Ouvert et généreux, il se régénéra de façon remarquable. Des liens de parenté se sont tissés pour donner naissance à une entité sociologique attestée. Des histoires qui seront racontées un jour comme des légendes.

Source l'Expression

Le Pèlerin

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2 juin 2012 6 02 /06 /juin /2012 23:27

Algérie - Deglet Nour, une datte caméléon !
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Succulente et savoureuse à souhait, Deglet Nour est appréciée de tous. Dans les pays arabes, ses terres d’origine, sa large et traditionnelle consommation dépasse l’utilité purement nourricière. Elle est même sacrée. Ailleurs, que ce soit en Europe, en Amérique ou en Asie, elle est également le fruit exotique le plus prisé. Notamment pour son incomparable goût mielleux et ses mille et une vertus.
La datte est en effet très nutritive grâce à ses vitamines B 2, B 3, B 5, B 6, C (en faible quantité), sels minéraux, (potassium, calcium), et aussi très énergisante, (glucose, fructose et saccharose). Sa valeur énergétique est de 295 kcals par 100 g. Elle est, à elle seule, un véritable complexe vitaminique.
Les pieds dans l’eau,  la tête au soleil
Sur le plan commercial, elle se vend bien. Même très bien ! Au point où d’importants réseaux parallèles ont vu en ce fruit du Sahara, une nouvelle source d’or. L’or vert. Le longiligne palmier dattier, dont est issue la datte, doit son épanouissement au climat chaud et sec des oasis. Il demande néanmoins beaucoup d’eau. Selon le célèbre adage, il vit “les pieds dans l’eau et la tête au soleil”. Pourtant, bien loin de ce climat spécifique aux régions du sud de la Méditerranée et du Sahara, il se trouve des professionnels de l’import-export de la datte, à l’exemple de la France notamment, en ce qui concerne Deglet Nour.Sous le label de made in Tunisie, la France exporte ce fruit, acquis hors de ses bases, vers des pays voisins d’Europe. Mais, à l’origine, le produit contenu dans le packaging tunisien est souvent cueilli dans nos palmeraies, avec la complicité d’indélicats opérateurs nationaux.
Le marché de dupes !
La reine des dattes, produite en Algérie, vendue sous le label tunisien, ce n’est déontologiquement pas normal. Mais, sur le plan marketing, c’est de bonne guerre. Parce que, ce qui nous a toujours fait défaut, c’est ce petit plus qui représente toute la valeur ajoutée à un secteur donné.
Produire, c’est bien, mais vendre sa production, c’est mieux ! Du coup, la Tunisie devient une sorte de direction commerciale de la production de la datte algérienne. Toutefois, dans cette situation, il n’y a pas que de la fourberie. L’on est tenté de croire qu’il y a aussi une part de naïveté de la part de nos producteurs de la meilleure datte du monde. En tout cas, c’est dans cette voie instructive que la tutelle a jugé utile d’apporter sa contribution.
Sensibilisation, information et formation semblent être le credo du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, à même de tirer meilleur profit de notre Deglet Nour nationale et surtout la commercialiser sous le label made in Algeria !
Pour ce faire, une série de mesures a été entamée dans la filière datte. Des ateliers et des regroupements ont été organisés le printemps dernier à Ghardaïa. Au menu, entre autres thèmes débattus, les dispositions et mesures opérationnelles de renforcement de la filière datte, ainsi que la sauvegarde et la promotion des palmeraies urbaines et périurbaines dans le cadre du développement durable.
L’initiative du MADR fera date !
En plus des préoccupations d’ordre technique en vue de meilleurs rendements, l’administration centrale vise à travers son implication sur le terrain, une politique optimale de la croissance des exportations et l’introduction de la datte dans le système de régulation des produits agricoles de large consommation.
C’est-à-dire, concernant le dernier point, tenter de mettre la datte à la portée du pouvoir d’achat des Algériens. Aussi, agir pour le développement d’une marque commerciale algérienne qui passe nécessairement par la labellisation du produit.
Par ailleurs, pour la filière datte, les perspectives 2014, fixées par le MADR, visent une production de 9 millions de quintaux, dont un tiers en Deglet Nour, contre une production annuelle moyenne (2004-2008) de 5 millions de quintaux, toutes variétés confondues.   
Aujourd’hui, 17 millions de palmiers dattiers occupent l’ensemble des palmeraies algériennes sur une superficie totale de 160 000 hectares.
Et que chacun reconnaisse les siens !
Ainsi, la datte californienne ou tunisienne ne pourra plus se travestir en algérienne.
Mais avant cela, la notion marketing doit être mise en avant. Un emballage adéquat, un chatoyant packaging lui consacrera, à coup sûr, une place de choix sur le marché. Un bon contenu mérite bien un aussi bon contenant. C’est une affaire de professionnels de la vente.
Mettre en adéquation producteurs et marketeurs, Deglet Nour, appelée à juste titre “petit soleil” ou encore “la reine mielleuse” reconquerra ainsi toutes ses lettres de noblesse. Il y va de la notoriété de toute la région de nos oasis, notamment de la gracieuse Biskra, sa génitrice.
Salon de la dégustation
Il n’y a meilleur espace pour promouvoir un produit que celui que peut offrir un salon professionnel. Enfin, toute initiative allant dans le sens de la promotion de ce précieux produit serait louable.
Ainsi, elle daignera peut-être un jour se mettre à notre table, pour le dessert et bien entendu sous le label algérien !
Source Liberté  Rabah Larbi
Le Pèlerin

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31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 10:09

Sud algérien - Contrées présahariennes, jadis isolées
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Le 8 mars dernier, cela sentait déjà le printemps, le ciel bas sur Djelfa laissait sourdre une fine pluie de bon présage. Cette bruine printanière s'étendait de Mouileh, à une encablure sur la nationale 46 venant de Biskra, jusqu'au col des Caravanes (1200 mètres),sur la nationale 1 menant vers le grand Sud.
En dépit des terres fertiles qui s'étendent sur des dizaines de kilomètres et du patrimoine forestier du mont Senelba, la région à haute teneur pastorale, fait de l'élevage ovin son principal credo. Relativement tardive, cette manne pluvieuse n'en sera pas moins, la bien venue. Djelfa, cette nouvelle mégapole des Hauts Plateaux, est le chef lieu de la troisième wilaya démographique du pays. Centre universitaire, le bond en avant, est époustouflant. Le gros bourg de 1974, est devenu un centre nodal d'échanges économiques régional s'étendant de la dépression du Hodna, au plateau du Sersou. Sortant de ses anciennes limites territoriales, la ville s'étend dans tous les sens ; il est vrai aussi que la désharmonie urbanistiques est criarde. L'ensemble immobilier jouxte parfois, la masure. L'implantation de somptueux réverbères, plantés en rase campagne, dénote quelque peu de l'incohérence et du mimétisme contagieux qui s'est saisi, de la Collectivité locale.
A l'entrée est de la ville, on creuse une trémie, probablement une première dans cette région du pays ; sa mise en service est supposée éviter les « bouchons » du croisement des nationales 1 et 46. Le contournement du tissu urbain, fait découvrir le coté cour de la cité tentaculaire. D'innombrables immeubles aux couleurs candidement chatoyantes, grenellent les espaces jadis nus.
A gauche de la route, la pinède verdoyante, annonce déjà la forêt de Moudjebara, plantée dans les années quatre vingt et dont un ancien premier Ministre, mettait en doute la pertinence. Il aurait aimé que l'essence en soit le jujubier ; le double avantage disait-il alors, aurait été l'ombrage et le fruit. Ain Roumia à une trentaine de kilomètres sur la route de Laghouat, balayée par la bourrasque sableuse, offre une halte aux voyageurs dans le relais où l'on peut se restaurer et faire le plein de carburant.
La steppe, d'habitude florissante en cette période, est flétrie. Les touffes d'alfa, échinées par les rafles de vent, sont décolorées, signe annonciateur de sécheresse. Quelques kilomètres plus loin, entre les bifurcations de Ain El Bel et Tadmait, célèbre par sa station expérimentale d'élevage ovin et son casernement, un pasteur fait abreuver son cheptel à un point d'eau constitué, d'un bassin alimenté par pompage à l'énergie solaire. C'est déjà, un signe fort de sortie de l'archaïsme traditionnel.
Les travaux routiers, battent leur plein ; la bonification du réseau national est visible sur plusieurs tronçons. Un engin marqueur de bandes, trottine en bord de route, malheureusement les rafales de vent de sable risquent de compromettre son ouvrage.     Pourtant, les prévisions météorologiques peuvent à l'heure près, éviter à notre ingénierie de telles bourdes. Plus loin, un minuscule hameau, disposant d'une belle petite mosquée ressemblant à une maquette et une agence postale, semble faire des efforts gestatifs pour naître.
Les produits des célèbres tisseuses de Messâad, notamment le burnous et la kachabia en poils de chameau, sont vendus sur la route. Cette vitrine ambulante, évite aux potentiels acheteurs d'aller jusqu'au cru, situé à une quarantaine de kilomètres dans la profondeur steppique.
La route est animée par de gros tonnages qui renseignent sur la vivacité économique de la région exhalant déjà, le gaz naturel de Hassi R'Mel.
La vitesse imprimée au moteur, permet de venir à bout, un tant soi peu, de la monotonie de ces immensités. Sidi Makhlouf, dernière étape avant Laghouat, mue lentement mais sûrement. Le nouveau siège de la protection civile, le nouveau lycée et le siège de la Daïra font sortir le village de la dépression topographique qu'il occupait, le cachant jadis à la vue de loin. La route qui le relie au chef lieu de wilaya, est maintenant à double voie.
Le col des pigeons, piton de terre érodé par le vent, veille sur la cuvette qui va jusqu' aux portes nord de Laghouat. Des prééminences coniques, faites de pierre, sont visibles çà et là.
Elles seraient les vestiges de marquage de l'ancienne route cochère ; les attelages en faisaient leurs repères pour éviter la perdition. La ville du barde Benkiriou, est nichée au bord de Oued M'Zi qui dévale du Djebel Amour, pour aller mourir dans les Ziban après avoir, pris le nom de Oued Djeddi l'impétueux. Les travaux de route érigent un autopont qui fera éviter, les flux circulants venant d'Aflou avec ceux qui vont au Sud ou au Nord. Après quelque parcours en lacis, c'est le parc de loisirs réalisé en grande pompe et qui geint sous un silence pesant. Apparemment abandonné, il n'attire plus les visiteurs. Encaissée par deux arrêtes montagneuses, la route en goulot, aboutit à l'enjambement de l'immense cours d'eau, qui pour le moment n'est qu'un mince filet.
Le moment venu, il emportera tout sur son passage, gonflé par les eaux des imprévisibles orages d'été ou des crues automnales. Le nouveau dédoublement du pont porte cette ingénue inscription : Pont de Oued M'Zi. C'est à ce niveau, que l'évitement de la ville, prend le coté gauche sur la route d'El Assafia, célèbre par l'une des batailles menée par Bennacer Benchohra lors de la pénétration coloniale du XIX siècle.
Cet évitement de plus d'une dizaine de kilomètres, fait découvrir enfin, au visiteur l'oasis sud de Laghouat chantée par l'épître populaire : « Laghouat Eghouatine fi maariftana » (Il y a à notre connaissance, deux Laghouat..), faisant ainsi allusion aux deux oasis séparées par une petite chaîne montagneuse. La palmeraie, certes moribonde, conserve encore quelques attraits.
Elle est veillée par un fortin ceint d'une ancienne muraille en pierre, relique de la nuit colonile. En contrebas, ce qui semble être un cimetière, est centré par deux sanctuaires maraboutiques et dont les dômes fraîchement repeints en vert, accrochent le regard. La double voie, reprend ses droits sur une distance de plusieurs dizaines de kilomètres jusqu'à la bifurcation de l'aérodrome. Oeuvre du plan de relance économique, il n'est pas, croyons nous, desservi jusqu'à ce jour, par une desserte régulière.
La route est encore chahutée par des engins de terrassement aux fins de réhabilitation.
Le village de Bellil, pousse comme un champignon ; il offre à chaque passage, un nouveau visage. Son futur château d'eau en construction en forme de verre à pied, est un défi du génie civil. La myriade de pied droits et de tubes métalliques s'enchevêtrant pour soutenir le coffrage, donne le tournis. C'est probablement la future ville relais qui brisera, la solitude inhospitalière s'étendant sur deux cents kilomètres entre Laghouat et le M'Zab.
A quelques kilomètres de là, Hassi R'Mel, réservoir fossile du gaz naturel national, est joignable par une route qui part à droite. Seules ses torchères, sont visibles de loin. Tagdempt, un lieu dit et Z'Bair regroupement de quelques maisons, sont sans particularisme. Un gazoduc en réalisation et se dirigeant apparemment vers l'Est, fait son bonhomme de chemin.
La route annonçant Berriane, se déroulant sur près de 45 kilomètres tortueux, est ponctuée par des travaux de confortement ou de bonification. Les déviations caillouteuses, font vibrer les structures des véhicules. Désagréables certes, mais néanmoins nécessaires. La cité bouillonnante du M'zab est annoncée par le silo blanchâtre d'une plâtrière.
La présence d'un escadron mobile de gendarmerie à l'entrée de la ville, rappelle que les différends communautaires, ne se sont pas totalement dissipés. Les deux entités humaines semblent, toujours, se regarder en chiens de faïence au regard des forces de sécurité encore stationnées sur les lieux. Les forces anti émeutes de la police sont, quant à elles, cantonnées en plein coeur de la ville.         Les constructions en étages et haut situées, rappellent étrangement le bâti yéménite où il est fait usage de chaux et de moellons. La quarantaine de kilomètres qui reste à parcourir pour aboutir enfin à Ghardaïa, est maintenant distraite par la naissance d'une nouvelle ville. Oued Nechou, c'est son nom, est un vieux projet des années quatre vingt dix, mais qui n'a pas connu de véritable développement vient d'exploser par le fait des dernières inondations dans la vallée. Comme qui dirait, le malheur des uns...On découvre, non sans surprise, une studieuse fourmilière occupée à construire à perte de vue. Les jolies maisons individuelles, aux couleurs pastel, surprennent le regard non habitué à la diversité des tons. Ghardaïa, à une dizaine de kilomètres, est sortie de son écrin topographie, elle s'étend maintenant sur les hauteurs de Bouheraoua.
Le nouveau site, aéré et spacieux, est déjà doté de beaucoup de commodités qui accompagnent les milliers de logements réalisés ou en voie de l'être. A la sortie Sud, et au-delà du centre universitaire et de l'aéroport, Noumérat, la nouvelle excroissance de Metlili, pointe son nez.
Par la naissance de nouveaux pôles urbains, celle qui a été qualifiée de pentapole, gardera-t-elle ce particularisme ou va-elle le perdre ? Inéluctablement, la poussée démographique et le flux migratoire Nord Sud enclenché par la furie terroriste de sinistre mémoire, en auront ainsi décidé !Source de Quotidien d’Oran Farouk Zahi
Le Pèlerin

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