Exploration des hydrocarbures - Désintérêt manifeste des compagnies étrangères
Les compagnies pétrolières étrangères manifestent de moins en moins leur intérêt pour le domaine minier national, l’exploration des hydrocarbures. Un manque d’engouement qui reste à expliquer, au-delà de l’attentisme des investisseurs étrangers.
Pour la troisième fois, l’appel d’offres pour l’attribution des blocs de recherche et d’exploitation d’hydrocarbures, lancé dans le cadre de la loi 05-07, ne suscite pas l’engouement des compagnies étrangères. Jeudi dernier, sur une dizaine de blocs proposés par l’Alnaft (Agence nationale de valorisation des ressources en hydrocarbures), seulement deux blocs ont été attribués. Les groupes Cepsa (Espagne) et Sonatrach ont remporté respectivement les périmètres Rhourde Errouni II et Rhourde Farès (situés dans le bassin de Berkine). Les deux groupes avaient été retenus pour avoir obtenu les meilleures notes lors de l’évaluation des offres. Deux autres compagnies pétrolières, l’indonésienne Pertamina et le groupement algéro-émirati Petrogas Kougp avaient également soumissionné mais pour le même périmètre (Rhourde Errouni II). Les deux contrats remportés seront signés le 31 mars 2011. Un intérêt faible, d’autant que 85 compagnies, d’une trentaine de nationalités, avaient été pré-qualifiées par l’Alnaft, dans le cadre de l’appel d’offres lancé en septembre 2010, et quatre offres soumises lors de la séance d’adjudication de jeudi, tenue en présence du ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi. Un intérêt davantage remarquable, décevant même, dans la mesure où, hormis Sonatrach qui participe pour la première fois et était le seul soumissionnaire pour le bloc Rhourde Farès, une seule compagnie étrangère a été retenue. Voire, les autres entreprises dont des majors n’ont manifesté aucune offre pour les périmètres non attribués, en séance tenante, comme innové par l’Alnaft, et situés dans des bassins sédimentaires à fort potentiel. Rappelons que ces périmètres sont Guern Cheikh dans le bassin de Oued Mya, Isarène Ouest, Timissit Est et Bordj Omar Driss N (Illizi), Belharzi (Sbâa), Zemlet En Naga et Rhourde El Louh II (bassin de Berkine) et Hodna Ouest (Tell). Ainsi, les compagnies étrangères manifestent de plus en plus leur désintérêt pour le domaine minier national, avec 7 blocs attribués sur 26 périmètres proposés lors des deux appels d’offres précédents. Un manque d’engouement qui reste à expliquer, au-delà de l’attentisme des investisseurs étrangers, peut-être motivé, comme l’explique le ministre de l’Energie, par les conséquences de la crise économique mondiale. Et cela même si M. Yousfi a considéré que ce résultat est appréciable, «c’est déjà un pas», et qu’il reste à l’Algérie de promouvoir davantage le domaine national, et en continuant à encourager le partenariat étranger. Sans prendre en considération le fait que la versatilité, l’instabilité juridique expliquerait aussi le manque d’engouement des compagnies étrangères à prendre le risque, malgré l’attractivité du domaine national. Une désaffection qui risque de se reproduire lors du prochain appel d’offres qui devrait être lancé avant la fin 2011.
Yousfi mise sur les hydrocarbures non conventionnels
Néanmoins, Youcef Yousfi en appelle à accentuer l’effort d’exploration des hydrocarbures, la mobilisation des capacités et compétences nationales en matière de formation des experts. Mais aussi à inciter les opérateurs pétroliers, Sonatrach notamment, à prospecter davantage dans les bassins moins connus, situés notamment dans le sud-ouest et au nord du pays, ainsi pour l’offshore. Par ailleurs, le ministre de l’Energie a indiqué que des propositions sont à l’étude pour le développement de la prospection et production des hydrocarbures non conventionnels notamment les schistes. Selon M. Yousfi, ces propositions seront soumises au gouvernement en vue de valoriser le potentiel «extrêmement important » de ces ressources et en accentuer l’effort d’exploration.
Medgaz
Les quantités contractuelles acheminées dès le début avril
Le gazoduc transméditerranéen reliant Beni Saf (Algérie) à Almeria (Espagne) sera définitivement opérationnel dès avril prochain. Jeudi, le ministre de l’Energie et des Mines a indiqué que les quantités contractuelles (8 milliards de m3 par an) seront acheminées dès le début du mois prochain. Auparavant, le représentant du groupe espagnol Cepsa, qui avait remporté un bloc d’exploration d’hydrocarbures, avait évoqué la date du 1er avril pour la mise en service de ce gazoduc. Rappelons que Sonatrach détient la majorité dans le consortium qui gère Medgaz avec 36% des actions, tandis que les sociétés espagnoles Cepsa et Iberdrola détiennent 20% chacune, alors que Endesa (Espagne) et GDF – Suez (France) disposent de 12% chacune. Par ailleurs, le ministre de l’Energie a écarté la possibilité d’une réunion imminente de l’Opep, d’autant que le marché est suffisamment approvisionné en pétrole.
A cause des troubles en Libye
Les parapétroliers se retirent momentanément
Les sociétés de services pétroliers algériennes se retirent momentanément de Libye à cause de la grave situation dans ce pays. Selon le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, s’exprimant jeudi dernier, à l’issue d’une séance d’attribution de blocs d’hydrocarbures, plusieurs parapétroliers ont quitté la Libye, «mais ils reviendront, nous le souhaitons, dès l’apaisement de la situation». Pour autant, les investissements algériens en Libye se poursuivront, affirme M. Yousfi. Rappelons que 80 employés de la filiale de Sonatrach (Sipex), présente dans deux blocs d’exploration à Ghadamès, ont été rapatriés début mars.
Grève des travailleurs de Sonatrach à Hassi R’mel
«Beaucoup de revendications sont légitimes», selon Yousfi
Les revendications des travailleurs de Sonatrach, en grève à Hassi R’mel, sont pour «beaucoup légitimes», selon le ministre de l’Energie et des Mines. Jeudi dernier, Youcef Yousfi a affirmé que ces revendications sont légitimes et «en train d’être prises en charge». En ce sens, des discussions sont lancées entre les concernés et la direction de Sonatrach, un préaccord devant aboutir avant la fin mars 2011 à entériner par l’exécutif. Cela même si l’on minimise, au niveau du staff dirigeant de Sonatrach, l’ampleur du mouvement de grève, arguant que seulement 200 travailleurs sur un effectif de 3 000 ont participé à cette action.
Source Le Soir d’Algérie Chérif Bennaceur
Le Pèlerin