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  • : Algérie Pyrénées - de Toulouse à Tamanrasset
  • : L'Algérie où je suis né, le jour du débarquement des Américains, le 8 novembre 1942, je ne l'oublierai jamais. J'ai quitté ce pays en 1962 pour n'y retourner que 42 ans plus tard. Midi-Pyrénées m'a accueilli; j'ai mis du temps pour m'en imprégner...mais j'adore
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De Toulouse à Tamanrasset

 

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Le cirque de Gavarnie

L'Algérie, j'y suis né le jour du débarquement des Américains, le 8 novembre 1942. J'ai quitté ce pays merveilleux en 1962, pour n'y retourner qu'en août 2004, soit 42 ans plus tard...
Midi-Pyrénées m'a accueilli. J'ai mis du temps pour m'imprégner de Toulouse mais j'ai de suite été charmé par ce massif montagneux et ses rivières vagabondes que je parcours avec amour...Ah ces chères Pyrénées, que je m'y trouve bien ...! Vous y trouverez de nombreux articles dédiés à cette magnifique région et la capitale de Midi Pyrénées : Toulouse
L'Algérie, j'y suis revenu dix fois depuis; j'ai apprécié la chaleur de l'accueil, un accueil inégalé de par le monde.......L'espérance d'abord ...Une relative désillusion ensuite...Pourquoi alors que le pays a un potentiel énorme...Les gens sont perdus et ne savent pus que faire....Les jeunes n'en parlons pas, ils ne trouvent leur salut que dans la fuite....Est-il bon de dénoncer cela? Ce n'est pas en se taisant que les choses avanceront.
Il y a un décalage énorme entre la pensée du peuple et des amis que je rencontre régulièrement et les propos tenus dans les divers forums qui reprennent généralement les milieux lobbyistes relayant les consignes gouvernementales...
Les piliers de l'Algérie, à savoir, armée, religion et tenants du pouvoir sont un frein au développement de l'Algérie ....Le Pays est en veilleuse....Les gens reçoivent des ….sucettes...Juste le nécessaire... pour que ....rien nez bouge....
Pourtant des individus valeureux il y en a ....Mais pourquoi garder des élites qui pourraient remettre en cause une situation permettant aux tenants des institutions de profiter des immenses ressources de l'Algérie. Le peuple devenu passif n'a plus qu'un seul espoir : Dieu envers qui il se retourne de plus en plus...Dieu et la famille, cette famille qui revêt une importance capitale en Algérie.

Le vent de la réforme n'est pas passé en Algérie tant les citoyens sont sclérosés dans les habitudes et les traditions relevant des siècles passés....La réforme voire la révolution passera....à l'heure d'Internet, on ne peut bâillonner le peuple indéfiniment...Cela prendra du temps mais cela se ferra...
Pour le moment le tiens à saluer tous les amis que j'ai en Algérie et Dieu sait que j'en ai....C'est pour eux que j'écris ces blogs, quand bien même je choisis souvent mes articles dans la presse algérienne....pour ne pas froisser la susceptibilité à fleur de peau de l'Algérien...

Cordialement,
Le Pèlerin

 

 

 

 

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26 décembre 2010 7 26 /12 /décembre /2010 12:00

Des touristes français contredisent le quai d’Orsay

Tourisme Djanet delaissee

 

Le Tassili n’Ajjer et le Hoggar, régions hautement touristiques en Algérie, ne présentent aucun danger pour les touristes étrangers contrairement aux mises en garde du Quai d’Orsay émises en octobre dernier. Ce sont les Français eux-mêmes qui l’attestent.

Même si aucun incident n’a été signalé sur son sol, l’Algérie paye pour les actions terroristes commises dans les pays du Sahel. Seulement 941 touristes étrangers sont enregistrés à Djanet depuis l’ouverture de la saison touristique saharienne en octobre dernier. Un manque à gagner très important pour les agences du tourisme mais aussi pour la population locale qui vit essentiellement de cette activité. Le Quai d’Orsay ne serait pas étranger à cet échec de la saison touristique dans le Grand-Sud algérien.

Dans un bulletin, publié le 7 octobre sur le site du Quai d'Orsay, Paris recommande à ses ressortissants d'éviter la destination Algérie. “En raison des menaces actuelles dans la zone sahélienne, il est recommandé aux Français résidents ou de passage de limiter leurs déplacements au strict nécessaire, plus particulièrement dans le Grand-Sud, et de faire preuve de la plus extrême vigilance.” Il est mentionné, en effet, avec insistance : “Les régions les plus touristiques (Tamanrasset, Djanet, notamment), qui sont à nouveau fréquentées avec la fin de l'été, présentent un risque croissant, notamment d'enlèvement de touristes par les groupes armés de la zone sahélienne. L'enlèvement de sept étrangers dont cinq Français au Niger, au sud de l'Algérie, démontre la volonté des groupes terroristes de perpétrer ce type de crimes. Cette volonté reste plus forte que jamais et est susceptible de concerner l'ensemble du Grand-Sud algérien.” Un travel warning des plus alarmants qui n’a pas manqué de faire son effet en dissuadant de nombreux amoureux du désert à changer de destination.

Les tour-operators français, habituellement des partenaires privilégiés des professionnels de la région, n’ont pas réfléchi à deux fois, prenant très au sérieux les recommandations du Quai d’Orsay et se sont empressés d’annuler toutes leurs opérations sur l’Algérie en mettant fin à des partenariats avec les professionnels de Djanet et Tamanrasset. Deux régions, classées patrimoines universels et sur lesquelles l’Algérie fonde ses espoirs pour construire son argument de vente de la destination Algérie qui peine à se placer sur le marché du tourisme. Fort heureusement envers et contre tous, ce désert exceptionnel ne laisse pas indifférents de nombreux Français et autres Européens qui continuent à venir faisant fi de tous les avertissements. Ils sont surtout nombreux à vouloir témoigner officiellement que l’Algérie est une destination qui ne présente aucun risque et dans laquelle la sécurité est tout à fait assurée. “Je ne comprends pas pourquoi les Français s’acharnent contre l’Algérie et saisissent chaque incident qui se passe dans les pays limitrophes à notre région pour conseiller à leurs ressortissants d’éviter la destination Algérie et notamment Djanet et Tam”, déplore un responsable d’agence à Djanet, accompagné de touristes espagnols et japonais qui séjournaient dans son camp de vacances. Et d’affirmer à l’attention de Smaïl Mimoune, ministre du Tourisme et de l’Artisanat, en visite dans la région : “J’ai reçu de nombreux Français avec lesquels je suis toujours en contact et ils m’ont assuré qu’ils ont écrit au Quai d’Orsay pour témoigner que le Grand Sud algérien ne présente aucun risque et que ce travel warning n’a pas lieu d’être.” Les Américains, pour leur part, semblent bien le comprendre et explorent des pistes de coopération dans le domaine culturel, économique et touristique. Pas plus tard que la semaine dernière, l’ambassadeur américain à Alger a effectué une virée dans la capitale du Hoggar pour une visite d’exploration. Reste à savoir si la France va réviser cette position qui se répète pour la seconde fois depuis août dernier.

En attendant, la ville des Touaregs vient de baisser le rideau sur une fête locale d’envergure, à savoir la Sebeïba et se prépare désormais à organiser la fête de fin d’année pour laquelle de nombreuses réservations émanant de l’étranger sont confirmées…

Source Liberté Nabila Saïdoun

Le Pèlerin

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21 décembre 2010 2 21 /12 /décembre /2010 17:27

Une saison de déprime

tourisme-tam-2010-la-deprime.jpg

 

En pareille saison, la ruée des touristes étrangers était visible dans les rues et les hôtels de Tamanrasset. En cette fin décembre, ils sont rares ceux qui déambulent dans ses rues ou négocient dans les nombreuses échoppes d’artisans.

Les touristes sur des motos pétaradant sur les routes qui foncent vers l’Afrique noire sont des scènes appartenant à une autre époque. Décembre est pourtant un mois où le nombre de visiteurs est souvent élevé.  C’est la pleine saison, dit-on. Par ailleurs, une escapade pour célébrer le Nouvel an a toujours été une raison de se rendre au pied du Hoggar.  Pour le nouvel an 2011, les agences de voyage, au nombre de 75, sont pour la plupart fermées.

Les propriétaires arborent une mine triste et prient déjà pour que la prochaine saison  soit meilleure. Ils sont devenus comme ce héros de Buzzati qui dans «le désert des Tartares» est réduit à attendre l’ennemi qui tarde à apparaître.

L’hôtel Tahat qui demeure la seule infrastructure dont on ne peut rougir, est une illustration vivante de cette situation peu enviable. On a beau tendre l’oreille, on n’entendra ni allemand, ni anglais dans son hall et ses couloirs».

«A  une dizaine  de jours de l’année nouvelle, nous n’avons enregistré que trois réservations d’Italiens et une quinzaine de nationaux pour des circuits autour de la ville», nous dit le responsable de l’agence Tahat. L’hôtel de même nom qui l’année dernière avait enregistré selon un de ses responsables «le séjour jusqu’au 30 novembre de 2218 étrangers», ne dépassera pas pour les fêtes de fin d’année une dizaine.

Certes, un peu plus de la moitié des 148 chambres ont été déjà louées mais la quasi majorité sont des Algériens. Un séjour de trois jours à raison de 35054 DA par personne pour des groupes de 4 personnes et un supplément soirée réveillon de 3000 DA est proposé aux clients. Ceux qui ont connu la ville grouillante de touristes en parlent avec un grand regret. Avec ses six véhicules, l’agence Tahat assure des randonnées dans un rayon de 100 km dont un détour par le célèbre sommet de l’Assekrem.

Au début des années 2000, les touristes revenaient progressivement mais tout est tombé à l’eau après l’enlèvement des touristes allemands en mars 2003. Quelques années plus tard, à bord de vols charters, les agences ont recommencé à revivre et espérer. Le récent enlèvement d’Arlit au nord du Niger a cassé cette dynamique. Une jeune touriste française rencontrée à bord du vol Alger Tam, grande amoureuse du désert nous disait que peu d’agences en Europe proposent la destination Algérie.

Elles attendent de voir évoluer la situation. «J’ai connu un Algérien qui possède une agence en Allemagne et qui ne voulait travailler qu’avec l’Algérie et la Libye mais les récents événements l’ont obligé à revoir ses plans», nous dit le responsable de l’agence Taharist. Certes, pour la Sebiba de Djanet, une trentaine de touristes étrangers sont venus mais depuis novembre où un vol charter en provenance de Francfort a été enregistré, aucun appareil n’a débarqué sur l’aéroport de la ville.  Les horaires impossibles du  transport aérien dont nous reparlerons sont aussi à l’origine de cette défection. Toutefois, depuis une note de la direction du tourisme en date du 14 septembre 2010, les craintes des autorités apparaissent. On cherche à prévenir tout acte de nature à nuire davantage à l’image du pays.

Dans une conjoncture aussi déprimante, pourra-t-on compter sur la clientèle nationale ?

Rien n’est moins évident. Il faut entre le billet  d’avion, les frais et la location 8000 DA jour pour le circuit et la restauration, on peut estimer un réveillon  à Tam  en moyenne à 150 000 DA. Certes, la situation est morose mais l’Algérie qui fut désertée pendant plus de dix ans par les touristes; peut redevenir une destination. La beauté de la région et l’originalité de la culture de ses habitants demeurent inaltérables. Les autorités ont raison de ne pas prendre de risques inutiles, au coût politique élevé dans une région où les touristes sont devenus une monnaie d’échange.

Source Horizons R. Hammoudi

Le Pèlerin

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21 décembre 2010 2 21 /12 /décembre /2010 16:47

Au troisième jour de son déroulement, le festival se partage entre soirées, compétition et débats.

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Le rocker kabyle Ali Amran qui se produira pour la première fois dans la capitale de l’Ahaggar  et Massinissa  des Aurès étaient très attendus hier soir. Ils sont des valeurs sûres et des noms connus. Ceux qui les ont précédés n’ont point démérité. Ainsi, la seconde soirée où se sont succédé Hadjoudja (mozabite), Boualem Chaker et Souad Tachawit a été d’un niveau satisfaisant.

Le public s’est déchaîné sur les airs entraînants des trois artistes. Ils n’ont pas seulement cherché à faire danser puisque Chaker a repris dans un silence religieux «Avava» et Tachawit dont les variations de voix ont séduit a repris quelques chansons à textes comme «Soussem Ammi» de Dihya. Les trois artistes n’étaient nullement figés sur scène mais vivaient en fusion avec le public en cette soirée clémente.

Dans un festival, on ne s’amuse pas seulement. Rachid Bellil, chercheur au CNRPAH qui arpente la région du Gourrara depuis près de quarante ans, est revenu dans une conférence très instructive sur ce genre qu’est l’Ahellil. Depuis 2005, il est inscrit au patrimoine universel par l’UNESCO. Mêlant histoire et sociologie, il taillera en pièce la thèse journalistique qui veut changer de nom à une pratique qui n’a rien à voir avec Ahl Ellille ou gens de la nuit en arabe. «Ahellil provient, expliquera-t-il, du verbe amazigh Ahellal qui consiste à déclamer ou annoncer des événements d’ordre religieux». Un tantinet provocateur, il décochera une flèche à l’endroit de ceux qui ont tenté d’utiliser, dans le même esprit  à la place d’Amenoka, Amin El Oqal. Cela n’a strictement rien à voir». Rendant hommage à Mouloud Mammeri qui a recueilli et sauvé de l’oubli ces poèmes de la région du Gourara, il parlera des mutations subies par cette musique sous le poids des changements démographiques et des influences extérieures. «Le luth puis le violon, dira-t-il, n’ont été introduits qu’à la fin des années 70 pour servir de support à une musique très orientalisée». Même la flûte tamja avait disparu.

Présentant le rituel de déroulement de l’Ahellil, il dira aussi que «dès les années 50, la veine poétique qui accompagnait la soixantaine de mélodies du genre qui avait une fonction de chronique historique s’est tarie». A l’origine mixte, les femmes se sont, par ailleurs, progressivement retirées.

L’intrusion des idées salafistes dont les adeptes condamnaient ces pratiques immémoriales a été selon lui un autre handicap dans les années 90. Mais depuis la décision de l’UNESCO, il constatera un regain d’intérêt pour l’Ahellil valorisé aux yeux des autochtones. La naissance de plusieurs associations dans les Ksours signe cette fierté. «Les jeunes générations sont appelées à redynamiser l’usage du zénète pour exprimer leur attentes etleurs frustrations», dira M. Bellil quidécèle une synthèse en cours entrel’Ahellil et la musique Tachelhit duMaroc.

Il s’étonnera en conclusion de l’ostracisme qui frappe cette population paisible  sur le plan culturel. Il s’interrogera enfin surtout sur l’absence dans cette manifestation dédiée à la culture amazighe de cette communauté et d’autres comme celle de Boussemgho, un des Ksours du sud-ouest oranais ou des Beni Snouss.

Devant une assistance de jeunes qui n’ont nullement cet irrespect coutumier dans les grandes villes, les lauréats des concours régionaux ont continué à se produire. Après les groupes des Aurès, ceux de Kabylie dont Icosium d’Alger, Youcef Ahfir de Bejaia ont pris le relais. La nouvelle vague dans le genre ménage une grande place aux consonances rock.

Source Horizons R. Hammoudi

Le Pèlerin

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19 décembre 2010 7 19 /12 /décembre /2010 04:46

Un patrimoine à facettes multiples

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La capitale de l’Ahaggar abrite depuis hier la troisième édition du Festival de la chanson amazighe qui va se clôturer le 23 décembre. En prélude, les troupes ont défilé en ville sur une centaine de mètres et une cérémonie officielle a eu lieu en début de soirée.

Il s’agit depuis l’institution de cette manifestation  par le ministère de la Culture de confronter les meilleurs artistes et troupes qui ont émergé de concours de présélection organisés dans quatre régions  berbérophones du pays à l’exception du Chenoua.  Désormais, la valorisation de cette dimension de la culture nationale veut se traduire  par des actes concrets.

Le choix de Tamanghest où le parler berbère et les  coutumes amazighes sont vivaces n’est pas fortuit. C’est aussi malgré le peu d’intérêt des médias de la  capitale qui préfèrent évoquer d’autres phénomènes caractéristiques de la vie sociale un creuset de nouvelles expériences innovantes en matière musicale. Le groupe Tinariwine (déserts) ou Bali ne sont que des arbres qui cachent une forêt plus touffue de talents.

En dehors de la compétition  qui verra le remise de trois prix de 300 000 DA pour la meilleure prestation et la meilleure composition musicale, le festival sera l’occasion  d‘honorer certaines personnalités artistiques comme le compositeur Kamel Hamadi, Mendaoui El Barka de Tamanrasset, Marouf Mohamed du Mzab et l’épouse de l’artiste défunt Athmane Bali. Le jury présidé par le maestro de l’orchestre national Rachid Saouli décernera un troisième prix pour l’œuvre la plus complète.

Son  montant est de 350 000 DA.  Nul doute que beaucoup de personnes sevrées d’animation culturelle profiteront pour sortir en soirée. Une immense scène est installée en plein-air devant la maison de la culture située au centre ville.  Se dressent sur cette vaste esplanade des tentes où l’on peut découvrir la vie traditionnelle des hommes bleus et leur artisanat.

On annonce le passage de  beaucoup de chanteurs connus à l’image de Chaba Yamina qui chante plutôt du sétifien différent du chaoui, Boualem Chaker, El Ghazi ou Massinissa une voix de la protest song chaouie. Hier, c’est Celina, la chanteuse connue pour ses chansons de fête  mais quelque peu oubliée, Hacène Dadi qui devait  se produire en compagnie de Djamel Ichoudhine du Mzab.

On  annonce par ailleurs la venue de Ali Amrane pour le 22. Toutefois, le choix des programmateurs parait contestable dans la mesure où certains chanteurs n’ont rien apporté à la chanson amazighe depuis des années. Où sont passés les Zeddek,  Jimmy, Toto de Ngaous ou Adel Chaoui ? On peut aussi observer que l’événement passe quelque peu inaperçu notamment dans la ville où peu, sinon aucune,  d’affiches ou de banderoles ne l’annoncent. Le public tout au long de ces quatre jours aura à découvrir les multiples facettes de la chanson amazighe qui se décline sous des  formes  traditionnelles ou s’ouvrant  de plus en plus à des sonorités modernes. Cette dernière est très perceptible dans  la chanson targuie représentée par des artistes connus dans la région à l’image d’Idabir  Baba. La guitare a relégué les instruments traditionnels comme Tizenghart ou l’imzad. L’usage de l’oud ne  reste répandu  que dans le Tassili N’Ajjers.

Par ailleurs, des conférences se tiendront  à la maison de la Culture. Des intellectuels de renom ont été invités.  Rachid Bellil évoquera les tentatives de modernisation de la musique traditionnelle  au Gourara. Dida Badi interviendra sur les  techniques de collecte du patrimoine culturel immatériel. En plus des réjouissances, une réflexion aura lieu sur  des problématiques liées à la culture amazighe dans ses multiples expressions ou au patrimoine au sens  large.

Source Horizons R. Hammoudi

Le Pèlerin

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13 décembre 2010 1 13 /12 /décembre /2010 05:05

Sud Agral veut capter les investisseurs du désert

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Pas moins de 50 exposants sont attendus au Salon de l’agriculture saharienne et steppique, Sud Agral 2010, qui se déroulera à Biskra du 19 au 22 décembre.

Sous le thème Sahara terre d’avenir, cette sixième édition mettra en évidence les potentialités du Sahara pour le développement des produits agricoles du terroir dont les différentes variétés de dattes mais également les produits maraîchers, a annoncé hier le président du Comité d’organisation de Sud Agral, Mohamed Sellas, lors d’une conférence de presse tenue au siège du quotidien El Moudjahid.
Parmi les participants, il a précisé qu’il y aura 50 nationaux, deux espagnols et un français opérant dans différents domaines du secteur agricole (producteurs, fabricants, importateurs, distributeurs et prestataires de services), en plus de douze organismes de recherche et de formation qui auront à expliciter les dispositifs d’encouragement mis en place par l’Etat dans le secteur.
Un autre organisateur, Mustapha Chaouche, a affirmé que cet événement économique et technique sera aussi l’occasion pour les spécialistes du secteur de débattre l’état des lieux et des perspectives de l’agriculture et de l’élevage en zones arides et semi-arides. Parmi les objectifs de Sud Agral, il a également cité le lancement d’une réflexion multisectorielle pour assurer la réussite des vastes projets de valorisation agricole allant de l’industrie mécanique, la pétrochimie à l’hydraulique et les énergies renouvelables. Il s’agit aussi pour les opérateurs qui vont participer à ce salon, d’examiner les moyens susceptibles de contribuer à «stopper la désertification et à fertiliser des millions d’hectares de terres arides» pour contribuer à assurer la sécurité alimentaire du pays. Dédié aux professionnels, ce Salon, dont la tenue est prévue au niveau du complexe sportif «El-Alia» (Biskra), verra la présentation des produits agricoles du terroir, notamment ceux des dairas de Biskra, dont les dattes de Tolga, ainsi que les produits maraîchers cultivés localement. «Ces produits se sont rapidement imposés sur le marché national par leur qualité et leur disponibilité précoce grâce à la plasticulture, qui a connu un essor important dans la région», a assuré M. Chaouche.
Pour revenir à l’importance de tels évènements, le président du comité d’organisation de Sud Agral, Mohamed Sellas, a évoqué l’évolution «rapide» de l’agriculture saharienne du fait de la fertilité et de la richesse des terres qui sont sous-exploitées. Pour étayer ses propos, il a affirmé que la production de céréales est de 70 quintaux par hectare au Sahara, contre 12 hectares dans le nord du pays.
Il en est de même pour la production de la pomme de terre dont l’abondance a été prouvée. Il a affirmé, par ailleurs, que l’Algérie et les pays du Sahel ont en commun des régions arides, désertiques ou semi-désertiques, pour lesquelles il est impératif de développer des techniques agricoles et pastorales spécifiques. «Ces techniques méritent d’être connues du plus grand nombre possible de décideurs, d’investisseurs et d’agriculteurs», a-t-il conclu

Source Le Jeune indépendant Z.M.

Le Pèlerin

 

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7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 06:20

Sud algérien - Tamanrasset / Salon de l’artisanat - Le bijou en fête

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Le Salon national du bijou traditionnel s'est poursuivi, hier, dimanche, à Tamanrasset, pour la 4e journée, avec une affluence nombreuse de visiteurs.

Mis sur pied à la Maison de l'artisanat, ce Salon national, auquel participent, durant toute une semaine, une soixantaine d'artisans de 14 wilayas, constitue «une opportunité pour le public local de découvrir le riche patrimoine traditionnel national», selon les impressions de visiteurs et de touristes.

A cette occasion, le président de la Chambre de l'artisanat et des métiers de Tamanrasset, Ahmed Bidari, a mis en relief, concernant la promotion du produit artisanal local, la stratégie du ministère de tutelle visant à relancer le travail du bijou traditionnel, sur la base de procédés efficients permettant aux artisans d'améliorer la qualité et la quantité de leurs articles.

Dans le cadre de la dynamisation de la production locale, ce salon abrite deux ateliers, le premier sous le thème : «La qualité et la compétitivité» et le second «Le marketing», encadrés par les directeurs des Chambres de l'artisanat et des métiers participant à la manifestation, ainsi que par des artisans et des représentants d'établissements publics d'insertion et de formation professionnelles. Ces ateliers présentent, pour les artisans, une opportunité afin de prendre connaissance des différentes aptitudes et techniques susceptibles de promouvoir la production locale, a précisé le représentant des artisans de la wilaya.

Durant ces ateliers, les artisans devront aborder toutes les questions afférentes aux méthodes de la protection du produit local et la promotion de sa qualité, sa concurrence avec le produit étranger et l'importance du contrôle en la matière. Les artisans ont aussi exprimé leur vœu de bénéficier d’opportunités de formation ayant trait à la maîtrise des mécanismes de commercialisation du produit artisanal local.

S'agissant de la confection du bijou traditionnel, le centre de formation Ibn Rochd de Tamanrasset assure une formation à toutes les personnes désirant acquérir un Certificat d'aptitude professionnelle dans le domaine. Le formateur, Farid Ben Miloudi, a indiqué, à ce titre, que la possibilité de formation des artisans dans ce centre, constitue une opportunité pour cette catégorie d’améliorer leurs capacités et leur savoir-faire.

La formation de la deuxième promotion pour l'obtention du Certificat d'aptitude professionnel en matière de fabrication du bijou traditionnel est actuellement en cours au Centre de la formation professionnelle Ibn Rochd.

Source Infosoir R.N./APS

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7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 06:12

Arlit, une poudrière aux portes de Tamanrasset

Arlit--une-poudriere-pres-de-Tamanrasset.jpg

A Arlit, la petite bourgade poussiéreuse qui propulse le Niger au rang de deuxième producteur mondial d’uranium règne un climat de psychose et d’insécurité. Vivant entre les montagnes de déchets d’uranium, ses 70 000 habitants sont depuis des années confrontés aux affres du sous-développement, de la ségrégation raciale, de l’injustice, de la misère, et plus récemment, du banditisme et du terrorisme. Une poudrière aux portes de Tamanrasset…

Située à plus de 1200 km au nord de Niamey, la capitale nigérienne, Arlit, se trouve à 260 km au nord d’Agadez, le département dont elle dépend. Et c’est de cette ville que nous la rejoignons par route. Une route fermée à la circulation et qui reste tout aussi dangereuse que durant la rébellion (entre 2007-2009). Des bandes armées s’attaquent aux passagers pour les détrousser de tout ce qui est vendable avant de leur prendre les véhicules. Pour la traverser, il est obligatoire de se faire escorter par les convois militaires puissamment armés qui font les allers-retours quotidiennement, sauf le mardi qui est jour de repos.

Le service est payant pour les bus (l’équivalent de 3000 DA) et les camions (1500 DA). Avec notre guide, un ancien combattant de la rébellion qui connaît parfaitement le secteur, nous attendons l’escorte à la sortie de la ville pour éviter les postes de contrôle contraignants. Il est déjà 8h30. Le premier convoi de camions et de bus est déjà parti. Nous attendons celui des véhicules légers. En contrebas de la chaussée, des femmes et des enfants proposent plein de produits alimentaires aux couleurs repoussantes. Cela va de l’eau dans des sachets, jusqu’au thé, en passant par de la viande cuite sur la braise ou le pain. «Ces gens font plus de 13 km à pied pour gagner un peu d’argent. Il n’ y a rien ici…», lance notre guide. L’attente sous un soleil de plomb est très longue. La tenue targuie m’est imposée «pour passer inaperçue et éviter  d’être livrée à Al Qaîda», explique notre accompagnateur. Des camions chargés de cheptels et de passagers devancent la file d’attente de plus d’une vingtaine de voitures, parmi lesquelles certaines sont marquées du logo du corps diplomatique et d’autres de l’insigne d’Areva et d’ONG. Une demi-heure plus tard, le premier véhicule vert, surmonté d’une arme lourde à trépied, transportant cinq militaires avec des bérets rouges, arrive. Il se met au bout de la file. Les camions continuent à arriver et forment une longue procession. L’officier en treillis panaché donne le signal pour partir. Le convoi d’un kilomètre est encadré par trois véhicules de l’armée. Nous traversons la première localité d’Achou Nicha, où se trouve la centrale à charbon de Areva, visible à travers les poteaux électriques et les nuages de fumée qui s’élèvent au ciel. «Il n’y a ni eau ni énergie.

Les quelques nomades qui y vivent sont dans le dénuement le plus total, alors que l’électricité passe à côté», raconte notre guide. La même désolation est visible au village Inkaf que nous dépassons. La route est un véritable circuit de ski où il faut slalomer pour éviter les grandes crevasses sur des dizaines de kilomètres. Imourane, l’une des plus grandes régions minières, est reconnaissable à travers les poteaux électriques et téléphoniques qui longent ses accès et ses sorties, sans pour autant alimenter les maisons se trouvant à proximité. Le convoi s’arrête à Amou Makra. Nous atteignons Arlit à 13h25. De nombreuses montagnes aux couleurs noire et chocolat apparaissent à l’horizon. Il ne s’agit pas de montagnes naturelles, mais de déchets d’uranium qui se sont accumulés depuis plus de 40 ans au point de donner à cette bourgade du désert l’aspect d’une ville montagneuse. La poussière irrite les yeux et les narines. Elle rend l’atmosphère très lourde. Les larges rues de sable sont traversées d’une manière anarchique par des hommes, des femmes souvent voilées et des voitures. De nombreux enfants et des chèvres courent sur les talus de déchets qui envahissent les allées. Une longue chaîne de jeunes en tenue traditionnelle attend devant un étal où l’on vend ces morceaux de foie et de viande épicés à la poussière des voitures et au sable, cuits sur une pierre à béton, au bord du trottoir, avant d’être enveloppés dans du papier journal. Des camions surchargés et des dromadaires pénètrent également dans la ville à la veille de la fête du sacrifice. Les produits vendus ici proviennent en majorité de Tamanrasset, la ville la plus proche. A quelques centaines de mètres du centre, des quartiers encore plus pauvres, les boukokis, abritent des milliers d’anciens nomades,  rescapés de la grande sécheresse de 1984, qui a disséminé leur cheptel. Leur vie est un enfer perpétuel. Les plus chanceux survivent grâce aux revenus de la contrebande de pâte et de carburant venus de Tamanrasset ou du trafic des sans-papiers à destination de l’Algérie.

Terroristes et bandits de route contrôlent les accès et les sorties de la ville

L’accès au centre est contrôlé par un poste de police où sont contrôlées les pièces d’identité. Les notres sont confisquées. Il faut attendre la fin de la prière du vendredi pour pouvoir les récupérer. Au commissariat, l’officier nous pose une série de questions pour s’assurer de l’objet de notre visite. «Vous connaissez la situation. Vous exposez votre vie en vous aventurant ici», nous dit-il. Une fois les papiers récupérés, nous partons à la recherche d’un hôtel. Nous faisons le tour de la ville, mais rien. Tous n’ont pas d’hôtel et même le bétail ne peut pas y passer la nuit sans attraper de maladies. Notre guide nous propose de dormir à la belle étoile à la terrasse de la maison d’un de ses amis. Durant la première nuit, la ville vit une vraie psychose. Une rumeur sur une expédition nocturne d’Al Qaîda s’est répandue comme une traînée de poudre, suscitant une vive inquiétude chez la population. «Ne sortez pas la nuit et enfermez-vous bien. Des gens nous ont dit avoir vu des véhicules Stéchen  (Station), venir en direction de la ville. Ils vont certainement prendre des otages», lance, terrorisé, un jeune Targui. Sa crainte est légitime. Un membre de sa famille a été parmi les personnes prises en otages lors de l’enlèvement des cadres d’Areva, le 15 septembre dernier à la sortie de la ville. Il avait été relâché à une trentaine de kilomètres de la ville en plein désert, après avoir subi le pire. «Tout le monde savait qu’il y avait des étrangers, des Arabes, qui rodaient en ville. Ils sont rentrés dans la base de vie sans aucun problème, alors qu’elle était gardée par des militaires.

Ils ont mis des sacs sur la tête des captifs, les ont embarqués à bord des 4x4 dans lesquels ils sont venus, puis ils sont partis sans aucune résistance de la part des vigiles sans armes, ou des militaires. Ils avaient des listes de noms et des adresses. Ils ont même pris d’autres gens qui résidaient plus loin que la base. Il est certain qu’ils ont été aidés pour mener à bien leur action. Ils se sont regroupés pour prendre les otages dans au moins une dizaine de 4x4, puis ils se sont dispersés pour prendre la fuite et aller en direction de la zone frontalière entre le Niger, l’Algérie et le Mali, où d’autres les attendaient», raconte notre interlocuteur d’une voix basse, de peur que son témoignage ne soit entendu par des personnes malintentionnées. D’autres témoignages font état de l’incursion sporadique de ceux qu’ils appellent les salafistes. Abou Zeid est plus célèbre dans cette contrée que le président nigérien. Sa bande est composée de plusieurs nationalités. Des Nigériens, Maliens, Algériens, Libyens, Burkinabés, et même des Nigérians appartenant au groupe extrémiste, dit «beaucoup haram». Tous sont reconnaissables à leur accoutrement d’Afghans, mais aussi à la richesse qu’ils exhibent volontairement à travers les 4x4 puissants, mais également à leur grande «générosité», une générosité qui leur permet d’acheter le silence, et surtout de faire leur propagande. Les bandits de route trouvent leur compte avec eux. Ils se transforment souvent en «agents de renseignements» pour ne pas dire en mercenaires.

A Arlit, tout est confus. On ne sait plus qui est qui. L’insécurité est totale. D’un côté, des bandes armées composées de coupeurs de route qui pillent, volent, agressent et violent les femmes qui osent faire la route, et d’un autre, les terroristes qui font la chasse aux étrangers, dans l’objectif de les échanger contre des rançons. Les deux sèment la terreur et mettent la population dans une situation de vulnérabilité extrême en profitant de l’inertie de l’armée.

D’ailleurs, bon nombre de nos interlocuteurs affirment que celle-ci ne fait rien pour faire basculer la peur. «L’escorte militaire quotidienne des convois de camions et de bus rapporte des sommes colossales. Maintenir un climat d’insécurité permet de garantir cette manne mais aussi celle qui provient de la corruption, puisque les personnes, et elles sont nombreuses,  qui tentent de faire la route sans escorte sont contraintes de payer chèrement,  dans le cas où elles sont interceptées par les patrouilles», explique Ahmed, qui a été dans les rangs de la dernière rébellion.

Il estime que les militaires peuvent facilement mettre un terme aux bandes armées mais ils laissent faire. Les bandes armées ont déjà tué un hydrogéologue, alors qu’il était escorté d’un militaire, blessé lors de l’attaque. Les assaillants ont délesté les victimes de leurs véhicules et argent à quelques kilomètres des bases d’Areva. Les vols, les rançonnement de passagers, souvent à l’intérieur même des cités minières se sont multipliés alors que les vols de véhicules ont lieu, y compris sur les chantiers. L’armée a de tout temps refusé le recours aux sociétés de gardiennage privées et estime que les 350 hommes en armes mis en place sont à même de faire instaurer la sécurité pour peu qu’Areva l’aide financièrement et matériellement.

Ce qui pousse certains à voir derrière la dégradation de la situation sécuritaire la volonté de l’armée nigérienne de profiter de la manne financière. Mais d’autres accusent plutôt la France de jouer la carte du pourrissement pour faire venir ses soldats sur place et de «maintenir le Niger dans une éternelle position de faiblesse pour mieux contrôler ses richesses». Entre les explications des uns et des autres, la situation ne fait que s’aggraver, isolant chaque jour davantage la ville. Le commerce a sensiblement diminué. Une grande partie des produits importés légalement ou dans le cadre de la contrebande de Tamanrasset n’alimente plus les étals. A la veille de la fête de l’Aïd, le marché des moutons n’a pas été fructueux. Les maquignons ont eu du mal à acheminer leur cheptel vers le Nord. Les attaques des bandes armées qui épient les sorties et les entées d’Arlit avec des jumelles à la recherche de cibles faciles se sont multipliées. Ahmed, nous l’appellerons ainsi pour lui éviter des représailles, nous parle longuement de la misère dont souffre sa communauté, mais également de la ségrégation imposée par les dirigeants du géant minier français Areva, qui détient la principale et unique activité industrielle. Une ségrégation dans le recrutement qui, désormais, passe par des agences sous-traitantes qualifiées de «négrières» au regard des rémunérations humiliantes qu’elles offrent aux rares recrues et sans prise en charge sociale. La haine de la France est exprimée à chaque coin de rue. D’abord, pour avoir reconduit le système de collège qu’elle a utilisé sous l’ère de la colonisation.

La ségrégation et la misère ont  attisé la haine de la France

«Il y a une grande différence entre les cadres expatriés et ceux du Niger. Ni leurs maisons ni leurs salaires ne sont les mêmes. Il y a trois catégories de bases de vie. Celles des expatriés, qui sont les plus chics avec des jardins et des piscines. Celles des cadres nigériens, des espaces très réduits sans verdure, et à peine dotées d’électricité, d’eau et de gaz. Les autres résidences sont repoussantes et ne disposent ni d’énergie ni d’eau, et encore moins de réseaux d’assainissement. Ce sont comme des ghettos, de vraies plaies pour Arlit. Cette discrimination n’a fait que susciter le sentiment de haine envers les expatriés. Et il n’est pas étonnant que des jeunes puissent en contrepartie d’argent  aider les terroristes à faire la chasse aux étrangers», déclare un enseignant, dont le père, un ancien mineur, est décédé il y a quelques années à la suite d’un cancer. L’héritage légué par Areva est tellement lourd qu’il a fini par accentuer le sentiment de rejet à son égard, mais également à l’égard du pouvoir central, accusé de laxisme. Les fausses couches, les cas de céphalées, de conjonctivites, d’allergies respiratoires, de maladies dermatologiques, de malformations congénitales constituent le lot quotidien des prises en charge sanitaires au niveau des deux hôpitaux de la ville.

Le temps paraît très lent à Arlit tant la peur est perceptible sur tous les visages. Notre présence est mal vue aussi bien par ceux qui ont accepté de nous parler, par crainte pour notre vie, que pour les autorités sécuritaires qui voient d’un mauvais œil nos allées et venues. Poursuivre la collecte de témoignages devient de plus en plus dangereux. Toute la ville est au courant de notre passage. Nous décidons de quitter les lieux à destination de Tamanrasset. Les militaires nous refusent l’accès. «C’est très dangereux. Vous attendrez le convoi de l’armée après l’Aïd», nous lance l’officier. La route, ou plutôt la piste, reliant Arlit à Assamaka, la ville frontalière avec Aïn Guezzam, est souvent prise d’assaut par des bandes armées ou des terroristes. Pour nous, il est plus dangereux de rester à Arlit que de se risquer sur les 230 km qui séparent celle-ci de Assamaka. Notre salut est le chauffeur du consul du Niger à Tamanrasset. Il doit rentrer, lui aussi, avant l’Aïd, à bord du véhicule officiel du consulat. «L’armée est en embuscade dans cette région. Il y a des opérations de ratissage. Ce qui veut dire que le risque d’attaque est très réduit», nous dit-il. Sans aucune hésitation, nous décidons de le suivre. Des militaires nous arrêtent à un poste de contrôle. «Vous êtes fou de partir sans escorte maintenant et avec une étrangère à bord ?», dit-il à mon accompagnateur. «Elle est algérienne et nous suivons le véhicule du consulat du Niger à Tamanrasset», répond le guide. L’officier lance une phrase lourde de sens : «Si vous êtes algérienne, vous allez vous entendre avec votre famille alors...».

En parlant de famille, le militaire faisait référence aux terroristes bien sûr. La réponse ne s’est pas fait attendre. «Ce sont certes des membres de nos familles, mais nous les avons chassés de la maison et vous vous leur avez offert le gîte.» Il nous fait signe de partir. Nous dépassons la base d’Areva, celle attaquée il y a deux mois par les terroristes. Un dispositif de sécurité impressionnant l’entoure. Personne ne s’y approche. Durant tout le trajet, nous n’avons cessé de transpirer. La vue de «Stéchen» nous paralyse, et oblige le chauffeur à faire des détours pour trouver refuge derrière les dunes, le temps que les véhicules suspects disparaissent dans la nature. Le scénario se répète à trois reprises. Le 4x4 du consulat est déjà loin. Durant les quatre heures de piste, nous restons aux aguets et très nerveux. Le danger nous guette à chaque nuage qui s’élève de loin. Nous croisons quelques nomades qui nous parlent des attaques de la veille, sans pour autant évoquer la situation du jour. 11h30, nous arrivons à Assamaka. Tamanrasset apparaît à l’horizon. Les formalités de passage des frontières sont faites après avoir glissé quelques billets, histoire d’activer la procédure. En face, des dizaines de véhicules venus de Tamanrasset attendent d’être revendus.

Des 4x4 transportant du carburant viennent d’arriver. La contrebande d’essence n’a jamais été aussi lucrative que ces dernières années. Ici, avec de l’argent, vous pouvez tout acheter, le silence, les papiers, les hommes et les responsables. Tout comme à Arlit. Une vraie poudrière juste aux portes de Tamanrasset.

Source El Watan  Salima Tlemçani envoyée spéciale

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5 décembre 2010 7 05 /12 /décembre /2010 10:01

Quand le désert chante!

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Suite au succès de la première édition, Tamanrasset sera de nouveau sous les feux des projecteurs du 11 au 17 janvier prochain.

Sur les hauteurs des dunes, depuis Tamanrasset, le son rock de l’Afrique va tonner du 11 au 17 janvier, pour faire la fête et convoquer les esprits des griots. Au programme, des pointures de la musique du monde. On commencera par le fils du grand guitariste malien, Ali Farka Touré, pionnier du blues saharien, alias le Vieux Farka.

Guitariste talentueux, il fait tourner les têtes avec une idée des plus originale: que ses racines ouest sahariennes peuvent être étendues dans chaque courant musical, depuis la scène «jam band» jusqu’aux rythmes jamaïcains. Son nouvel album Fondo met en avant le jeu de guitare du Vieux dans des registres musicaux différents. Il maîtrise ainsi les courtes et piquantes phrases de son père, mais il révèle également de longs morceaux de guitare.

Le célèbre couple de musiciens et chanteurs, Amadou et Mariam du Mali révélé par le fameux morceau Mon amour, ma chérie sera également au rendez-vous.. Tous deux nés à Bamako, la cécité ne sera pas un obstacle dans leur carrière. Aujourd’hui, leur talent est reconnu en dehors des frontières. Ils se sont fait connaître au début des années 2000 où ils ont acquis une notoriété et une sympathie auprès du public français, et sont couronnés en 2005 par une Victoire de la musique catégorie World, pour l’album Dimanche à Bamako, réalisé avec le concours de Manu Chao, qui se dit fan du duo.

Amadou et Mariam pratiquent un mélange dansant entre rock et musique malienne avec des paroles en français, écrites au préalable en bambara, abordant les problèmes de l’époque et de l’Afrique, mais avec aussi un côté plus festif. Le public de Tamanrasset se régalera assurément. Il en sera de même avec Omar Moctar Alias Bambino du Niger. Il est l’étoile montante d’Agadez, très populaire auprès de la jeunesse touarègue.

Il fait partie de la nouvelle génération ishumar, encore jeune au moment des rébellions des années 90. Pas en âge de combattre, il connaît de cette époque l’exil et grandit entre Tamanrasset et la Libye. Dès l’âge de 10 ans, il apprend la guitare et compose ses propres chansons, révélant un talent mélodique particulier. Sans groupe fixe, il anime à Agadez les fêtes de mariage et joue avec les guitaristes locaux, notamment au sein de Tidawt, avec Hasso Akotey. Sa musique prend sa source dans les chansons traditionnelles touarègues, même si Bambino est très à l’écoute des musiques du reste du monde, le rock, le reggae et Ali Farka Touré.

Ses textes évoquent l’ashaq, le code moral touareg, l’amour, l’honneur, l’amitié et commentent l’actualité de son peuple «confronté à la mondialisation et au modernisme, menaçant la survie de la culture et des valeurs traditionnelles tamashek. Pour un peuple minoritaire comme le nôtre, la révolution doit être la ligne directrice de notre vie, pour au moins sauvegarder notre identité», dit-il. Au-delà des notes, sa musique est, dit-on, une beauté instantanée et immatérielle qui a été capturée et parfaitement restituée dans le son, car enregistrée en plein Ténéré sur deux journées. Les points forts de Bambino sont l’art de la mélodie, accessible, structurée et structurante. Au menu également, des soirées de cette deuxième édition du Festival international des arts de l’Ahaggar, Diblo Dibala de la République démocratique du Congo, mais, aussi le groupe El Ferda de Bechar, Joe Batouri, Badi Lalla, Choughli, Abderrahmane Zoukani...et pleines d’autres formations locales.

Cette manifestation reprend également le concours national d’écriture de contes et légendes avec le thème: «Le patrimoine culturel et environnement naturel». Ouvert au jeune public âgé de moins de 16 ans et à un public adulte âgé de plus de 16 ans, ce concours s’adresse aux auteurs en herbe qui devront envoyer leurs textes avant le 20 décembre 2010.

Les candidats auront le choix entre créer ou revisiter en français, arabe ou tamazight, un conte ou une légende de la tradition populaire orale saharienne tout en lui apportant une touche moderne et originale. Le récit ne doit pas excéder les quatre pages format (A4) saisies sur ordinateur en caractère 12 pour les textes en français et tamazight, caractère 14 pour les textes en arabe avec un interlignage de 1,5 cm et des marges de 2 cm sur les quatre côtés. L’envoi des textes se fera uniquement par voie électronique à l’adresse: «concours@festival-tamanrasset-ahaggar.com».

Il sera soumis à l’appréciation d’un responsable du comité d’organisation. Le jury, composé de personnalités et de professionnels des arts et du patrimoine culturel, procédera, par la suite à la sélection des lauréats selon plusieurs critères, à savoir la connaissance du patrimoine culturel oral, l’authenticité, la capacité à restituer un patrimoine ancien et la qualité d’écriture. Le résultat sera rendu public la soirée de clôture de cet évènement qui fera sortir cette région, l’espace de quelques jours, de sa torpeur, en la faisant passer sous les lumières des projecteurs.

Source l’Expression O. Hind

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1 décembre 2010 3 01 /12 /décembre /2010 07:37
Les chômeurs du Sud manifestent dans les zones pétrolières

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Cette nouvelle manifestation de colère, qui s’est déroulée sans heurt, s’inscrit dans une logique de revendication tantôt agressive, tantôt pacifique, dont le cycle a été inauguré en 2004 par de violentes émeutes que la visite du chef de l’Etat n’a pu apaiser.

Le cortège de Bouteflika a d’ailleurs été lapidé à Touggourt. A Illizi, El Ménéa, In Salah, Hassi R’mel et Hassi Messaoud, le scénario est cyclique et identique dans ces zones pétrolières et gazières les plus riches du pays, où les jeunes, qui ont ces richesses sous les pieds, se plaignent du chômage discriminatoire motivé, entre autres, par des lacunes dans la maîtrise des langues étrangères.

Lorsque le couteau est mis sous la gorge, l’émeute devient le seul moyen d’exprimer la détresse d’une jeunesse désemparée, lourdement frappée par le chômage et l’exclusion. Si cette donne est le commun de toute la jeunesse du pays qui se soulève périodiquement dans les villes du pays, la situation est encore plus difficile au Sud où les conditions climatiques et sociales sont plus critiques. Pressions, promesses, commissions d’enquête les font taire un laps de temps pour rebondir après. L’année 2010 a enregistré le plus de manifestations à Ouargla où les jeunes n’ont pratiquement pas déserté le bureau de l’emploi ou le siège de la wilaya. Issus de couches sociales très modestes, d’un niveau scolaire élémentaire et généralement sans diplôme, ces jeunes, qu’on appelle communément «main-d’œuvre locale non qualifiée», viennent de milieux sociaux où les études ne sont pas la règle et les conditions matérielles sont telles qu’une formation professionnelle est presque impossible.

Ajouter à cela l’inexistence de formations qualifiantes adaptées au secteur des hydrocarbures dans les centres de formation de la région, alors qu’un gisement d’emplois est à proximité, le recours à une main-d’œuvre, certes algérienne, mais venue d’ailleurs, et l’impuissance, voire l’incompétence des instances locales devant ce dossier ne serait-ce que par une communication efficace, nourrissent un sentiment d’injustice qui devient insoutenable. En août dernier, un groupe de chômeurs poussés à bout a tenté un suicide collectif sur le toit de la direction régionale de l’emploi  (ANEM). Ils ont menacé de sauter dans le vide, si des postes ne leur sont pas proposés, et se sont tailladés les bustes avec des couteaux. Cependant, les interventions du directeur des moudjahidine et des policiers les ont dissuadés de se jeter du toit après leur avoir promis de régler le problème. Il n’y a eu aucune suite depuis, malgré une grève de la faim en face du siège de l’APW et un PV d’audition de la police à propos de leur tentative de suicide et de leur revendication.

Une grève de la faim similaire a été observée simultanément par des chômeurs de Hassi R’mel dans la wilaya de Laghouat, mais toujours sans résultat. La réaction des pouvoirs publics reste énigmatique. Des commissions d’enquête locales et interministérielles ont établi un diagnostic que la wilaya n’a jamais rendu public, le gouvernement a pris des mesures, dont la plus importante était le gel, du moins théorique, des sociétés de sous-traitance accusées d’esclavage de la main-d’œuvre, mais qui n’ont jamais cessé d’exercer à Hassi Messaoud. L’autre mesure à noter est la réorganisation du bureau de main-d’œuvre de wilaya qui a certes assaini les listes des demandeurs, mais n’a nullement apaisé la colère des chômeurs.

Pour différents observateurs, les pouvoirs publics de même que les représentants du peuple ont plusieurs crans de retard dans la compréhension et l’évaluation de la situation.

Après plusieurs commissions et changements à la tête des instances chargées de l’emploi, la phase du tout-sécuritaire a cédé le pas à l’indifférence. Entre temps, les jeunes s’organisent en ligue interwilayas et ne comptent pas s’arrêter là, ils veulent être entendus par des interlocuteurs responsables apportant des solutions durables au problème du chômage dans les wilayas pétrolières. Ils se disent déterminés à lutter pacifiquement par les voies de recours réglementaires.

Source El Watan Houria Alioua

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23 novembre 2010 2 23 /11 /novembre /2010 08:19

Sud algérien - Ghardaïa -  Cap sur l’oléiculture

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Une superficie de 50 000 hectares sera consacrée à la plantation de l’olivier dans la wilaya durant la période 2011-2014, dans le cadre du programme de développement de l’oléiculture, indique-t-on à la direction locale des services agricoles.

Les premières actions de plantation, prévues dans le cadre de ce programme qui concerne les treize communes de la wilaya, seront lancées au début de l’année 2011 avec une superficie de près de 12 500 ha, a-t-on précisé. L’extension programmée à l’horizon 2014 des plants d’olivier dans la wilaya est accompagnée d’un soutien financier par les pouvoirs publics, estimé à près de 3 milliards de dinars, selon la même source. Les plus grandes oliveraies seront concentrées dans les communes d’El-Menea et Guerrara, avec respectivement 21 410 et 9 202 ha, suivies de celles prévues à Hassi-Lafhel (3 270 ha) et à Metlili (2 090 ha), indiquent les services de la DSA. L’activité oléicole dans la wilaya de Ghardaïa couvre actuellement plus de 1 058 ha selon les statistiques de la DSA. Selon les services agricoles, l’olivier est un arbre qui «se comporte bien» et qui «prospère» dans la wilaya de Ghardaïa, comme en témoignent les nombreux spécimens plantés çà et là à travers la région de Ghardaïa, Guerrara et Hassi-Lafhel, où malgré l’absence de soins, leur fructification est relativement abondante.
Arbre millénaire, dont les fruits possèdent des vertus diététiques et thérapeutiques indéniables, l’olivier s’est tôt érigé, au niveau de la wilaya de Ghardaïa, notamment dans les daïras de Guerrara, El-Menea et Mansourah, en un patrimoine arboricole important, qui a suscité, au fil des années, un intérêt particulier, en vue de sa promotion. Faisant partie de la famille des oléacées, l’olivier qui s’adapte aussi bien au climat froid et humide du littoral qu’aux conditions climatiques extrêmes, prospère dans les régions du Sud, où il vit à l’état sauvage dans les massifs de l’Ahaggar, signale-t-on de même source. «La pratique de l’oléiculture peut être étendue à la quasi-totalité des localités de la wilaya, pour peu que l'irrigation existe, et les expériences menées avec succès dans certaines wilayas du Sud, notamment à El-Oued, justifient l'encouragement de cette culture», soulignent les techniciens de la DSA de Ghardaïa.
Le programme de développement de l’oléiculture et l’intensification de la culture de l’olivier peut contribuer à la création d'emplois stables dans la wilaya, notamment par la création d’unités modernes de trituration, poursuivent-ils.

Source Infosoir R.L. / APS

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