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  • : Algérie Pyrénées - de Toulouse à Tamanrasset
  • : L'Algérie où je suis né, le jour du débarquement des Américains, le 8 novembre 1942, je ne l'oublierai jamais. J'ai quitté ce pays en 1962 pour n'y retourner que 42 ans plus tard. Midi-Pyrénées m'a accueilli; j'ai mis du temps pour m'en imprégner...mais j'adore
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De Toulouse à Tamanrasset

 

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Le cirque de Gavarnie

L'Algérie, j'y suis né le jour du débarquement des Américains, le 8 novembre 1942. J'ai quitté ce pays merveilleux en 1962, pour n'y retourner qu'en août 2004, soit 42 ans plus tard...
Midi-Pyrénées m'a accueilli. J'ai mis du temps pour m'imprégner de Toulouse mais j'ai de suite été charmé par ce massif montagneux et ses rivières vagabondes que je parcours avec amour...Ah ces chères Pyrénées, que je m'y trouve bien ...! Vous y trouverez de nombreux articles dédiés à cette magnifique région et la capitale de Midi Pyrénées : Toulouse
L'Algérie, j'y suis revenu dix fois depuis; j'ai apprécié la chaleur de l'accueil, un accueil inégalé de par le monde.......L'espérance d'abord ...Une relative désillusion ensuite...Pourquoi alors que le pays a un potentiel énorme...Les gens sont perdus et ne savent pus que faire....Les jeunes n'en parlons pas, ils ne trouvent leur salut que dans la fuite....Est-il bon de dénoncer cela? Ce n'est pas en se taisant que les choses avanceront.
Il y a un décalage énorme entre la pensée du peuple et des amis que je rencontre régulièrement et les propos tenus dans les divers forums qui reprennent généralement les milieux lobbyistes relayant les consignes gouvernementales...
Les piliers de l'Algérie, à savoir, armée, religion et tenants du pouvoir sont un frein au développement de l'Algérie ....Le Pays est en veilleuse....Les gens reçoivent des ….sucettes...Juste le nécessaire... pour que ....rien nez bouge....
Pourtant des individus valeureux il y en a ....Mais pourquoi garder des élites qui pourraient remettre en cause une situation permettant aux tenants des institutions de profiter des immenses ressources de l'Algérie. Le peuple devenu passif n'a plus qu'un seul espoir : Dieu envers qui il se retourne de plus en plus...Dieu et la famille, cette famille qui revêt une importance capitale en Algérie.

Le vent de la réforme n'est pas passé en Algérie tant les citoyens sont sclérosés dans les habitudes et les traditions relevant des siècles passés....La réforme voire la révolution passera....à l'heure d'Internet, on ne peut bâillonner le peuple indéfiniment...Cela prendra du temps mais cela se ferra...
Pour le moment le tiens à saluer tous les amis que j'ai en Algérie et Dieu sait que j'en ai....C'est pour eux que j'écris ces blogs, quand bien même je choisis souvent mes articles dans la presse algérienne....pour ne pas froisser la susceptibilité à fleur de peau de l'Algérien...

Cordialement,
Le Pèlerin

 

 

 

 

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12 avril 2008 6 12 /04 /avril /2008 07:58

Berriane (Ghardaïa)

Les dessous d’un conflit

Le calme est revenu dans la ville de Berriane, après deux vagues de violences (du 19 au 21 mars et du 2 au 4 avril) intercommunautaires qui se sont soldées par un mort, une dizaine de blessés et une trentaine de magasins et de maisons pillés, saccagés et brûlés. Les renforts de services de sécurité sont cependant toujours en place.

la Wilaya de Ghardaia

Ces affrontements ont été provoqués par un échange incommode entre un groupe d’adolescents et une famille. Mais ils ont pris une dimension telle qu’ils suscitent moult interrogations. A l’origine : des pétards jetés par un groupe d’adolescents sur une famille de passage à pied sur la RN1 qui « coupe » en deux cette coquette ville de Berriane. Des scènes comme celles-ci sont, ailleurs, anodines, des plus habituelles à l’approche de la fête annuelle du Mouloud (l’anniversaire de la naissance du Prophète Mohamed - QSSSL). A Berriane aussi, comme en témoignent de nombreux habitants. Elles soulèvent, certes, engueulades et bagarres qui font parfois des blessés. Mais jamais une « agression » de ce genre ne s’est transformée en un conflit ethnique, encore moins en un conflit entre rites. Comment toute la ville de Berriane s’est vite enflammée ? Que s’est-il réellement passé ? Quelles sont les causes réelles de ces événements tragiques qui ont défrayé la chronique de ces deux dernières semaines ?
Retour sur les faits

Deux versions existent. La première est celle développée et défendue par la communauté des Mozabites et selon laquelle le jet de pétards sur la famille appartenant à la communauté arabe n’a pas été commis délibérément et que l’agression a été « perpétrée » par la suite non pas par des Mozabites mais par des jeunes de la communauté arabe. « Nous étions menacés. Nous nous sommes défendus », clame Abou Rabia Souleymane, Mozabite. D’ailleurs, explique-t-il, la victime Ali Lassakeur (père de famille) « se trouvait chez sa tante (famille Tabouz) lorsque des cris et des bruits assourdissants envahissaient le quartier ». Selon notre interlocuteur, qui dit être témoin de la scène, un groupe de jeunes Arabes venus des autres quartiers en courant et en criant en pleine nuit au quartier « mixte » Kaf Hammouda, où vivent côte-à-côte Mozabites et Arabes. « Ils ont attaqué des maisons et des magasins de Mozabites. Face à cette agression, nous sommes sortis nous défendre. Ali Lassakeur aussi. Et voilà que le bruit d’un coup de feu provenant d’une maison habitée par une famille arabe retentit. Le tir tue Ali et blesse plusieurs autres Mozabites », soutient-il, affirmant que « le coup de feu a été tiré par un fusil de chasse ». Le frère de la victime, Houari Lassakeur, yeux rouges et larmoyants, confirme cette thèse : « Mon défunt frère était chez ma tante, à l’occasion de la fête du Mouloud. C’est en sortant de sa maison pour essayer de calmer les esprits qu’il a reçu ce coup de feu mortel. » Ces faits ont été corroborés par Taleb Ahmed, un autre Mozabite, un cadre supérieur, qui habite le même quartier et dont la maison a été doublement saccagée et brûlée. Le coup de feu est venu, précise le frère de la victime, du côté où habite Lakhdar Grine, directeur de l’OPGI de Berriane, accusé d’être l’auteur du meurtre et arrêté le lendemain matin et mis en prison en attendant qu’il soit jugé. La communauté arabe, la famille Grine en premier lieu, réfute cette thèse et affirme que les « provocateurs » étaient plutôt des Mozabites. « Des jeunes Mozabites ont jeté des pétards sur une dame accompagnée de sa belle-fille enceinte et d’un jeune de 17 ans. Le jeune et la dame ont protesté. Et le groupe de Mozabites s’en est pris à eux, allant jusqu’à déchirer les vêtements de la femme enceinte. Devant cette scène déshonorante, des jeunes Arabes sont intervenus pour apporter leur aide à cette famille. Et c’est là où tout a commencé », explique Ahmed Grine, cadre à Sonatrach et cousin de l’accusé, précisant que les jeunes Mozabites se sont ainsi fait tabasser. « Tard le soir, un groupe de Mozabites s’est rendu à Kaf Hammouda et a attaqué les maisons et autres biens immobiliers des Arabes. Le défunt Ali Lassakeur figurait parmi ce groupe. Sous l’effet de la panique, quelqu’un a dû se servir de son arme. Rien ne prouve que c’était mon frère Lakhdar qui ne possède pas d’arme », indique Abdelkader, frère du mis en cause, exprimant cependant sa compassion pour la famille du défunt. « Le fusil qu’aurait utilisé Lakhdar, souligne-t-il, appartient à mon père qui habite à 200 mètres de sa maison. Comment aurait-il pu sortir et aller prendre le fusil de la maison de son père sans qu’il ne soit vu par les gens qui étaient à l’extérieur ? » La communauté arabe jure ainsi qu’elle n’a fait que se défendre. Les membres de la famille Grine et d’autres familles dont Nadja et Bekkaïr citent une série d’agressions commises avant et après ces douloureux événements. « Mon fils, marié depuis des années à une Mozabite, a été tabassé le 7 avril jusqu’à la mort. Son visage a été complètement défiguré au point où il a été transféré en urgence à Alger. Les services de sécurité ont voulu me faire croire qu’il s’agissait d’un accident de la route. Je les comprends. Ils ont peur que les affrontements reprennent. Mais les traces de coups sont visibles sur son corps. En plus de cela, mon petit-fils a vu de loin la scène. Ils étaient une vingtaine, tous cagoulés. J’ai déposé une plainte contre X. Mais je suis convaincu que cela n’est nullement étranger aux derniers événements », dit le vieux Tayeb Nadja qui espère que les agresseurs soient rapidement retrouvés et jugés. Les deux communautés se rejettent ainsi la responsabilité dans ces événements. Qui dit vrai ? Difficile de répondre ! Même l’enquête menée par la Gendarmerie nationale n’a pas déterminé avec exactitude les responsabilités des uns et des autres. C’est la parole du Mozabite contre celle de l’Arabe ! Se référant aux premiers résultats de l’enquête, le commandant de la gendarmerie de Ghardaïa, Mokhtar Benguedira, confirme que les affrontements ont été provoqués par cette « histoire » de pétards, sans pouvoir confirmer ou infirmer l’une de ces deux versions. Une chose semble être cependant confirmée, à ses yeux, c’est que le tir ayant tué Ali Lassakeur est bien sorti du fusil de chasse saisi et remis pour analyse balistique au laboratoire scientifique de la Sûreté nationale d’Alger. Le commandant Benguedira explique, par ailleurs, que l’intervention des services de sécurité s’est faite dès l’arrivée des renforts venus de Ghardaïa. Les éléments disponibles au niveau de la brigade de Berriane n’étaient pas suffisants pour opérer une quelconque intervention dans les quartiers théâtre d’affrontements, précise-t-il.
Ressentiment et animosité
Mais au-delà des faits, tout le monde à Berriane, que ce soit du côté des Arabes ou des Mozabites, s’accorde à dire que les derniers événements ne sont que la conséquence logique d’un cumul de ressentiments et d’animosités. Les Beni M’zab rappellent les événements de 1990 provoqués par les résultats des élections locales où la liste du parti dissous FIS (Arabes) se retrouvait en ballottage avec celle des indépendants (Mozabites) avant que cette dernière ne prenne le dessus. Les affrontements ont fait deux morts. « Les deux morts étaient des Mozabites. Le meurtrier a été arrêté, jugé et condamné à 5 ans de prison ferme, mais au bout de sa deuxième année d’incarcération, il a été gracié. Je trouve cela injuste. Il fallait qu’il purge sa peine », dénonce un Mozabite qui a requis l’anonymat. La plaie ne s’est donc pas encore refermée et il a suffi de peu pour qu’éclate l’abcès. Aussi, ils n’apprécient pas qu’ils soient considérés comme des kharidjites, comme cela est mentionné dans le manuel scolaire de l’éducation islamique destiné aux classes de la 5e année primaire. « Les élèves de la 5e année étudient depuis deux ans que les ibadites (Mozabites) sont des kharidjites. Cela est une contrevérité historique », fulmine un groupe de Mozabites rencontré au centre-ville. Du côté de la communauté arabe, on parle de la goutte qui a fait déborder le vase. Plusieurs agressions qui se sont produites au cours de ces trois dernières années et de nombreuses voitures brûlées depuis le début de l’année 2007, indique-t-on. « Toutes les personnes agressées appartiennent à la communauté arabe ainsi que les voitures brûlées », fait remarquer un membre de la famille Nadja qui évoque également un « faux barrage dressé par un groupe de délinquants mozabites connus de tous ». Ahmed Grine atteste, quant à lui, que les Mozabites rejettent les autres. « C’est la nature de la communauté mozabite ibadite qui est recroquevillée sur elle-même qui a conduit à cette situation conflictuelle. Les ibadites ont leurs propres cimetières, leurs mosquées, leurs écoles et refusent de mélanger leur sang avec les autres », indique-t-il, convaincu qu’il ne s’agissait pas d’une « affaire de voyous ». Les Mozabites se montrent placides face à ce qu’ils qualifient d’« attaques infondées ». « Il est primordial de respecter les différences des uns et des autres et de les accepter. Nous sommes une communauté qui a sa culture, son mode de vie, sa langue, qui tient toujours à son ancienne forme organisationnelle et perpétue sa civilisation », réplique un Mozabite qui met en exergue la nature conservatrice de sa communauté. « Cela ne nous empêche pas d’être en contact avec d’autres communautés, d’établir de bons rapports avec elles dans le respect mutuel… », souligne-t-il. Selon Bekkaïr Abdelkader, chercheur en histoire, vivant à Berriane, les derniers événements de Berriane sont dus à plusieurs facteurs dont l’explosion démographique qu’a connue la ville au cours de ces trente dernières années. Cette expansion démographique a provoqué, explique-t-il, des problèmes multiples : chômage, crise de logement… La ville a aussi connu une extension anarchique. Ces « gourbis » de misère sont devenus, avec le temps, un foyer pour les délinquants qui s’adonnent au trafic de drogue, soutient-il. M. Bekkaïr met en avant également le changement de mentalité qui fait que la jeunesse, notamment mozabite, intègre des formations politiques et écoute de moins en moins les notables. Pour preuve, souligne-t-il, malgré de multiples appels lancés par les « sages » de la ville, le calme n’est revenu qu’après l’arrivée des renforts des services de sécurité. Il estime que le « conseil des aâzaba », structure spirituelle mozabite régie par les imams et les chouyoukh, est en train de perdre de son influence auprès des jeunes. Certains partis politiques, quant à eux, voient « des forces occultes » derrière ces événements qui cherchent à déstabiliser la région. C’est l’avis du RCD et du FFS. La raison : le changement de la carte politique dans la région. « Il y a ceux qui n’ont pas apprécié le fait que le RCD remporte l’APC de Berriane », souligne Tebakh Balehadj, élu du FFS à l’APW de Ghardaïa. Les avis sont ainsi parfois contradictoires et les explications des uns et des autres se contredisent. Mais il est clair que les stigmates des événements qui se sont produits par le passé sont toujours là et continuent à réveiller le vieux démon. A cela s’ajoute la différence sur le plan culturel, traditionnel et rituel qui attise les tensions entre les deux communautés. L’absence de dialogue permanent aggrave la situation.
Source El Watan
Le Pèlerin
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26 mars 2008 3 26 /03 /mars /2008 00:42

Adrar
L’environnement en péril !

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Une fois sur place, à l’aide de tamis, elles passent et repassent cet amas de sable qui, dans un tas de poussière se libère pour obtenir des gravillons que des entrepreneurs achètent et il faut reconnaîre que la demande est importante.
Ces femmes sans ressource et sans travail défient la poussière qui s’introduit irrémédiablement dans leurs poumons. Tôt ou tard, la maladie finira par les emporter et les autorités ferment les yeux.
Toutes les femmes des Ksour, arborant des tenues aux couleurs barriolées déambulent et telle une caravane avec une nonchalance habituelle et flégmatique emboîtant le pas à leurs semblables arpentant sans cesse, le même chemin sineux, caillouteux, où le danger les guette à chaque instant. Les scorpion sont présents et sont aux aguets. Généralement le scorpion attaque pour se défendre et sa piqure n’est pas des moindre.
Des petits monts de gravier sont ainsi formés et on passera en fin d’après-midi récolter cet «or marron».
Ces mains rugueuses et flétries par un ramassage systématique ne connaîtront le répit qu’au crépuscule.  Durant la période estivale, le travail elles commencent plus tôt de 5h du matin à 11 h ou midi. Le mercure n’est guère clément et l’insolation due à une trop forte exposition au soleil entraîne et provoque des complications.
Des camions viennent chercher ce matériau utilisé pour la construction. Il faut au maximum 2 à 3 jours de travail éreintant et épuisant pour remplir un camion. Elles perçoivent pour le chargement qu’une modique somme qui varie entre  1000 à 1200 DA.
En somme, 100 DA chacune pour ces trois ou quatre femmes. Dame-nature plie et finit par rompre, la flore ainsi déflorée finira par rendre un dernier souffle et le sable continuera son avancée, inexorablement. Ce tas de gravillons disparu, les grains de sable s’envoleront au moindre souffle. Il est temps de tirer la sonnette d’alarme et de mettre fin à de pareilles pratiques et penser à protéger l’environnement et à «intégrer» ces femmes inconscientes du danger que cela représente sont vouées à un risque certain. En attendant la vie s’écoule paisiblement au rythme du temps qui passe.

 

Souce La Nouvelle Rrépublique

Le Pèlerin

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22 mars 2008 6 22 /03 /mars /2008 00:37

Tassili N’ajjer: aux sources des premières formes d’expressions artistiques et scripturaires signifiantes

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De plus en plus sont nombreux, aujourd’hui, les ethnologues, sociologues, linguistes et chercheurs de diverses disciplines qui se penchent sur l’étude des cultures traditionnelles populaires, allant jusqu’à vivre des années parmi les peuplades africaines, comme l’Anglais Jack H. Driberg (14 ans parmi les peuples du Soudan et de l’Ouganda) afin de recueillir les éléments oraux, entre autres, les plus divers de ce riche patrimoine ancestral, y compris ce qui a trait à l’archéologie, l’art pariétal, les peintures rupestres... etc.

Faut-il rappeler que «l’apparition du livre est liée aux supports de l’écriture», comme le note Albert Labarre dans son «Histoire du Livre» ? Parmi ces supports, «le plus ancien semble être la pierre, depuis les pictographies rupestres jusqu’aux stèles et inscriptions de l’ancien Orient et de l’Antiquité classique (...)». L’étude de ces «textes», revêtant une valeur documentaire évidente, a suscité la discipline de l’épigraphie, mentionne notre auteur dans son intéressante «Histoire du livre» (Collection Que sais-je ?, PUF, Paris 1970, Dahlab, Alger 1994). Discipline, entre autres, qui a permis d’explorer des univers artistico-culturels antiques inconnus jusqu’ici...

 Dans le cas de notre pays l’Algérie, un témoin à ce jour de ce monde antique ancestral enfoui n’est autre que l’immense plateau du Tassili N’Ajjer. Autrement dit cette forme ancienne, préhistorique, de discours émotionnel, «artistico-littéraire», à sa manière, des temps anciens, ou formes traditionnelles de communication artistique et spirituelle qu’est l’art protohistorique de l’écriture idéographique et pictographique des parois rocheuses antiques de l’immense plateau du Tassili des Ajjer. Car, ce majestueux musée préhistorique, à ciel ouvert, comme le qualifia son découvreur Henri Lhote, avec ses innombrables gravures rupestres, motifs constellés et fresques diverses, exprime à sa manière, en un riche langage iconographique, hautement coloré et élaboré, toute la panoplie des croyances, préoccupations, modes de vie et de pensée de notre ancêtre l’»Homo sapiens», nous dévoilant notamment son univers magico-religieux, émotionnel, artistico-artisanal, voire idéologique, éducatif, et mythologique surtout, inhérent à ce paradigme culturel et civilisationnel évanoui de l’ère protohistorique.

 Comme le souligne Julia Kristeva à propos du graphisme primitif en général, cet art pariétal est incontestablement porteur de sens langagier: «(...) pour nous, sujets appartenant à une zone culturelle dans laquelle l’écriture est phonétique et reproduit à la lettre le langage phonétique, il est difficile d’imaginer qu’un type de langage - une écriture - ait pu exister et existe aujourd’hui pour de nombreux peuples, qui fonctionne indépendamment de la chaîne parlée, qui soit par conséquent non pas linéaire (comme l’est l’émission de la voix), mais spatiale et qui enregistre ainsi un dispositif de différences où chaque marque obtient une valeur d’après sa place dans l’ensemble tracé. Ainsi, dans les grottes de Lascaux, on peut remarquer les rapports topographiques constants entre les figures des animaux représentés (...) D’après Leroi-Gourhan: «une part importante de l’art figuré relève de la «picto-idéographie», manière synthétique de marquage qui, tout en représentant des images (latin: pictus, peint, représenté), transmet une «conceptualisation», ou plutôt une différenciation et une systématisation irreprésentables («idée»). Ce type d’écriture n’est pas une simple transposition du phonétisme et peut-être même se construit de façon tout à fait indépendante de lui, mais elle ne constitue pas moins un langage» [...]. De tels dispositifs spatiaux semblent constituer le support graphique matériel, et par conséquent durable et transmissible, de tout un système mythique ou cosmique propre à une société donnée, on pourrait dire que ces graphismes mi-écriture mi-représentation «artistique», magique ou religieuse, sont des mythogrammes. D’autre part, «la multi-dimensionnalité» de ces graphismes s’observe dans nombre d’écritures non alphabétiques, comme en Egypte, en Chine, chez les Aztèques ou les Mayas. Les éléments de ces écritures [...] peuvent être considérés comme des pictogrammes ou des idéogrammes simplifiés, dont certains obtiennent une valeur phonétique constante [...]. Telle est l’écriture hiéroglyphique égyptienne, dans laquelle chaque pictogramme a une portée phonétique [...] (Julia Kristeva in «Le langage cet inconnu», Ed.. Seuil, Paris 1974).

 On peut citer également en guise d’exemple de ces «écritures ancestrales», celle des Australiens Churingas qui traçaient de façon abstraite les corps de leurs ancêtres et leurs divers environnements. D’autres trouvailles paléontologiques confirment la thèse selon laquelle les premières écritures marquaient le rythme et non la forme d’un processus où s’engendre la symbolisation, sans devenir pour autant une représentation. Autrement dit, ces «représentations humaines» qui perdent leur caractère «réaliste» et deviennent «abstraites», construites à l’aide de triangles, de carrés, de lignes, de points, comme sur les parois du Tassili ou des grottes de Lascaux, constituent l’ébauche d’un langage iconographique préstructuré.

 Abondant dans ce sens, le chercheur suédois en arts dramaturges, George Cristea, écrira à propos des gravures rupestres du Tassili:» Chaque rocher gravé et chaque paroi de grès peinte représente une page d’un ouvrage où des maîtres de la préhistoire inconnus ont inscrit, en l’absence de l’alphabet, par des images, la chronique souvent bouleversante de leur vie quotidienne» (in: Eléments de manifestation dramatiques dans le Sahara mésolithique et néolithique, éditions ILVE université d’Oran, Algérie 1990). Ce qui semble évident c’est l’utilisation de ces images, motifs - signes et figures symboliques, entre autres, comme éléments langagiers, ou supports pédagogiques, servant à des cérémonies de chasse (pratique de la simulation tel qu’on simule l’action virtuellement de nos jours sur nos ordinateurs ?) ou qui sont utilisés pour des rituels religieux, et initiations éducatives, sexuelles notamment, comme le suggère la présence de points de scarifications sur des figures féminines (site de Aourent). D’autres corpus de motifs suggèrent des cérémonies magiques ou des festivités organisées de mains de maître, à la manière des grands spectacles chorégraphiques modernes !...

 Nous avons un exemple similaire probablement de ces peintures rupestres antiques dans le Wezda du Zimbabwe, et à propos desquelles la chercheuse Jacqueline Roumeguere-Eberhardt note: «(...) les animaux si abondants sur cette paroi représentent les groupes totémiques et la morphologie, connotant tous les grands événements historiques tels que batailles, alliances (véritable apprentissage de récits d’événements à lire (...) à travers cette sténographie symbolique, support d’un savoir détenu par les gardiens des traditions et que possède également l’instructeur spécialisé dans l’enseignement de cette histoire» (in Le signe du début de Zimbabwe, Ed. Publisud, Paris 1980).

 Ce qui semble montrer clairement que le graphisme imagé, ou les motifs, signes, figures ou tout autres formes d’expression symbolique - ou idéographique, étaient utilisés dès l’aube de l’humanité à des fins pédagogiques, rituelles, sociales, magico-religieuses... etc., lors des cérémonies d’initiations dans les sanctuaires consacrés. On pourrait citer à côté de cette forme d’écriture antique tassilienne, l’écriture africaine ancestrale «N’sibidi» ou celle aztèque des Mayas, et autres formes hiéroglyphiques surgies après, qui narraient le vécu complexe de nos ancêtres «primordiaux» (convient-il de dire et non pas primitifs, car ayant été les grands initiateurs de la civilisation souvent ignorés) tout comme on pourrait évoquer le legs culturel de ce langage ancestral du tatouage corporel qu’on retrouve un peu partout à travers le globe et dont les signes ou motifs singuliers «identificatoires» ( ?) picotés sur les corps témoignaient vraisemblablement du symbole totémique d’appartenance tribale, clanique, patrilinéaire ou matrilinéaire... le motif-signe servant de la sorte de moyen de repère et d’identification, de balisage du tissu social, c’est-à-dire de moyen langagier qui servait tout autant pour d’autres formes d’expression et de communication.

 «Bien avant l’apparition de l’écriture, l’art visuel véhiculait la mémoire de l’homme; et il en est toujours le dépositaire», écrit Emmanuel Annati (un des meilleurs spécialistes mondiaux dans ce domaine), dans son récent ouvrage «Aux origines de l’art» (Ed. Fayard, Paris 2004), observant par ailleurs, que l’art qui préexistait à l’apparition de l’écriture a engendré celle-ci, puis a accompagné les développements du langage et de la technique jusqu’à nos jours... «L’art révèle l’essence des processus cognitifs de l’esprit humain. Le comprendre, c’est comprendre la société qui l’a produit, et plus encore l’homme», conclut E. Annati. C’est à partir de trois catégories de signes repérées dans les arts, abstraits et figuratifs, de l’homme préhistorique et tribal (les pictogrammes, les idéogrammes et les psycho-grammes) que les explorateurs décryptent, généralement, ces «processus cognitifs». Les thèmes les plus souvent privilégiés par ces modes d’expression, et qu’on retrouve un peu partout à travers les sites de gravures rupestres du globe, concernent les préoccupations liées à la nourriture, le territoire et la sexualité. Ces représentations véhiculent incontestablement des «messages», nous dit Emmanuel Annati, et en plus des préoccupations matérielles, des «révélations spirituelles», comme le témoigneraient vraisemblablement, ce que d’aucuns ont qualifié de «Sixtine de la préhistoire» de Lascaux, ou les détails témoignant de l’existence d’une riche mythologie du plateau du Tassili N’Ajjer d’Algérie.

 Notons également ce qu’écrit Albert Labarre à propos des origines du livre, en rappelant notamment que c’est seulement «entre le IXème et le IVème millénaire avant notre ère que l’écriture s’est constituée. On peut considérer comme une démarche préliminaire l’art rupestre des hommes de l’époque glaciaire, dans lequel l’image devient peu à peu signe par la schématisation. Puis cette image-signe évolue; de la pictographie naissent tous les vieux systèmes d’écriture: cunéiformes sumériens, puis mésopotamiens, hiéroglyphes égyptiens, créto-minoens, hittites, caractères chinois; c’est le stade des idéogrammes où les représentations ne suggèrent plus seulement des objets, mais aussi des idées abstraites. Dans une étape postérieure, l’écriture s’accorde peu à peu au langage pour aboutir aux signes phonétiques qui sont des symboles de sons: il y a d’abord les systèmes où chaque son correspond à un signe (aux Indes par exemple), puis des systèmes syllabiques, enfin des écritures consonantiques qui se développent à travers le Moyen-Orient pour aboutir à l’alphabet, en Phénicie, peut-être dès le XVIème ou le XVème siècle avant J.-C. Au IXème siècle avant J.-C., les Grecs adoptent l’alphabet phénicien, y ajoutent les voyelles et ordonnent l’écriture de la gauche vers la droite: c’est de cet alphabet que sont issus l’alphabet latin et les alphabets modernes» (in Histoire du livre, chapitre 1, p.7, collection «Que sais-je ?», PUF, Paris 1970, Dahlab, Alger 1994).

 Cette «écriture pictographique» antique reflétait ainsi, à sa façon, selon son mode d’expression spécifique recourant au signe iconographique, pictographique ou idéographique, divers aspects du vécu de nos ancêtres que des recherches suivies permettront, un jour peut-être, d’en dévoiler l’extraordinaire richesse enfouie en ce vaste patrimoine culturel et artistique préhistorique, notamment le symbolisme ayant trait au totémisme qui y prévalait comme le laissent suggérer nombre de figures pariétales. Ce qui permettra également de mieux identifier les peuplades et tribus autochtones, ou les premiers ancêtres d’aspect négroïde selon les anthropologues, ou la préhistorienne algérienne Malika Hachid qui, dans ses recherches méritoires, évoque ces héros civilisateurs du Maghreb d’origine subsaharienne, c’est-à-dire noire africaine, issus d’une brillante civilisation négro-africaine au Sahara, cinq mille ans avant les pyramides ! Autochtones négroïdes primordiaux attestés par des scientifiques et auxquels ont succédé les Berbères, et c’est surtout avec ces derniers que le Maghreb est entré dans l’Histoire: chaotique à ses débuts, mais qui se devait se fondre dans la grande épopée du monde antique, médiéval et au-delà par la suite, et qui vit s’interpénétrer et se féconder l’Africanité, l’Amazighité, l’Arabité-Islamité et la Méditerranéité, paramètres culturels-identitaires diversifiés et convergents, ou à la fois distincts et complémentaires constitutifs de l’Algérianité en son devenir synthétique évolutif historique, accoucheur de cette synthèse historique de l’unité dans la diversité consacrée de la culture plurielle mosaïcale homogénéisée de l’Algérie, soit la RADP ou la République Algérienne Démocratique et Populaire: dénomination géniale des historiques prévenants, qui renvoie justement à toute une orientation moderne, ouverte et pluraliste, aux antipodes des partis pris déviants des cultures sectaires, chauvines, extrémistes ou impopulaires des uns et des autres égarés de l’histoire, cultivant sournoisement ou inconsciemment les germes de la discorde, de l’exclusion et de l’exil forcé, intérieur ou extérieur, des compétences nationales ou forces juvéniles d’un pays plein de promesses, de confraternité et de prospérité citoyenne générale pourtant !

 

 

Source Le quotidien d’Oran

 

Le Pèlerin

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20 mars 2008 4 20 /03 /mars /2008 00:37

Tassili N’ajjer: aux sources des premières formes d’expressions artistiques et scripturaires signifiantes

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De plus en plus sont nombreux, aujourd’hui, les ethnologues, sociologues, linguistes et chercheurs de diverses disciplines qui se penchent sur l’étude des cultures traditionnelles populaires, allant jusqu’à vivre des années parmi les peuplades africaines, comme l’Anglais Jack H. Driberg (14 ans parmi les peuples du Soudan et de l’Ouganda) afin de recueillir les éléments oraux, entre autres, les plus divers de ce riche patrimoine ancestral, y compris ce qui a trait à l’archéologie, l’art pariétal, les peintures rupestres... etc.

Faut-il rappeler que «l’apparition du livre est liée aux supports de l’écriture», comme le note Albert Labarre dans son «Histoire du Livre» ? Parmi ces supports, «le plus ancien semble être la pierre, depuis les pictographies rupestres jusqu’aux stèles et inscriptions de l’ancien Orient et de l’Antiquité classique (...)». L’étude de ces «textes», revêtant une valeur documentaire évidente, a suscité la discipline de l’épigraphie, mentionne notre auteur dans son intéressante «Histoire du livre» (Collection Que sais-je ?, PUF, Paris 1970, Dahlab, Alger 1994). Discipline, entre autres, qui a permis d’explorer des univers artistico-culturels antiques inconnus jusqu’ici...

 Dans le cas de notre pays l’Algérie, un témoin à ce jour de ce monde antique ancestral enfoui n’est autre que l’immense plateau du Tassili N’Ajjer. Autrement dit cette forme ancienne, préhistorique, de discours émotionnel, «artistico-littéraire», à sa manière, des temps anciens, ou formes traditionnelles de communication artistique et spirituelle qu’est l’art protohistorique de l’écriture idéographique et pictographique des parois rocheuses antiques de l’immense plateau du Tassili des Ajjer. Car, ce majestueux musée préhistorique, à ciel ouvert, comme le qualifia son découvreur Henri Lhote, avec ses innombrables gravures rupestres, motifs constellés et fresques diverses, exprime à sa manière, en un riche langage iconographique, hautement coloré et élaboré, toute la panoplie des croyances, préoccupations, modes de vie et de pensée de notre ancêtre l’»Homo sapiens», nous dévoilant notamment son univers magico-religieux, émotionnel, artistico-artisanal, voire idéologique, éducatif, et mythologique surtout, inhérent à ce paradigme culturel et civilisationnel évanoui de l’ère protohistorique.

 Comme le souligne Julia Kristeva à propos du graphisme primitif en général, cet art pariétal est incontestablement porteur de sens langagier: «(...) pour nous, sujets appartenant à une zone culturelle dans laquelle l’écriture est phonétique et reproduit à la lettre le langage phonétique, il est difficile d’imaginer qu’un type de langage - une écriture - ait pu exister et existe aujourd’hui pour de nombreux peuples, qui fonctionne indépendamment de la chaîne parlée, qui soit par conséquent non pas linéaire (comme l’est l’émission de la voix), mais spatiale et qui enregistre ainsi un dispositif de différences où chaque marque obtient une valeur d’après sa place dans l’ensemble tracé. Ainsi, dans les grottes de Lascaux, on peut remarquer les rapports topographiques constants entre les figures des animaux représentés (...) D’après Leroi-Gourhan: «une part importante de l’art figuré relève de la «picto-idéographie», manière synthétique de marquage qui, tout en représentant des images (latin: pictus, peint, représenté), transmet une «conceptualisation», ou plutôt une différenciation et une systématisation irreprésentables («idée»). Ce type d’écriture n’est pas une simple transposition du phonétisme et peut-être même se construit de façon tout à fait indépendante de lui, mais elle ne constitue pas moins un langage» [...]. De tels dispositifs spatiaux semblent constituer le support graphique matériel, et par conséquent durable et transmissible, de tout un système mythique ou cosmique propre à une société donnée, on pourrait dire que ces graphismes mi-écriture mi-représentation «artistique», magique ou religieuse, sont des mythogrammes. D’autre part, «la multi-dimensionnalité» de ces graphismes s’observe dans nombre d’écritures non alphabétiques, comme en Egypte, en Chine, chez les Aztèques ou les Mayas. Les éléments de ces écritures [...] peuvent être considérés comme des pictogrammes ou des idéogrammes simplifiés, dont certains obtiennent une valeur phonétique constante [...]. Telle est l’écriture hiéroglyphique égyptienne, dans laquelle chaque pictogramme a une portée phonétique [...] (Julia Kristeva in «Le langage cet inconnu», Ed.. Seuil, Paris 1974).

 On peut citer également en guise d’exemple de ces «écritures ancestrales», celle des Australiens Churingas qui traçaient de façon abstraite les corps de leurs ancêtres et leurs divers environnements. D’autres trouvailles paléontologiques confirment la thèse selon laquelle les premières écritures marquaient le rythme et non la forme d’un processus où s’engendre la symbolisation, sans devenir pour autant une représentation. Autrement dit, ces «représentations humaines» qui perdent leur caractère «réaliste» et deviennent «abstraites», construites à l’aide de triangles, de carrés, de lignes, de points, comme sur les parois du Tassili ou des grottes de Lascaux, constituent l’ébauche d’un langage iconographique préstructuré.

 Abondant dans ce sens, le chercheur suédois en arts dramaturges, George Cristea, écrira à propos des gravures rupestres du Tassili:» Chaque rocher gravé et chaque paroi de grès peinte représente une page d’un ouvrage où des maîtres de la préhistoire inconnus ont inscrit, en l’absence de l’alphabet, par des images, la chronique souvent bouleversante de leur vie quotidienne» (in: Eléments de manifestation dramatiques dans le Sahara mésolithique et néolithique, éditions ILVE université d’Oran, Algérie 1990). Ce qui semble évident c’est l’utilisation de ces images, motifs - signes et figures symboliques, entre autres, comme éléments langagiers, ou supports pédagogiques, servant à des cérémonies de chasse (pratique de la simulation tel qu’on simule l’action virtuellement de nos jours sur nos ordinateurs ?) ou qui sont utilisés pour des rituels religieux, et initiations éducatives, sexuelles notamment, comme le suggère la présence de points de scarifications sur des figures féminines (site de Aourent). D’autres corpus de motifs suggèrent des cérémonies magiques ou des festivités organisées de mains de maître, à la manière des grands spectacles chorégraphiques modernes !...

 Nous avons un exemple similaire probablement de ces peintures rupestres antiques dans le Wezda du Zimbabwe, et à propos desquelles la chercheuse Jacqueline Roumeguere-Eberhardt note: «(...) les animaux si abondants sur cette paroi représentent les groupes totémiques et la morphologie, connotant tous les grands événements historiques tels que batailles, alliances (véritable apprentissage de récits d’événements à lire (...) à travers cette sténographie symbolique, support d’un savoir détenu par les gardiens des traditions et que possède également l’instructeur spécialisé dans l’enseignement de cette histoire» (in Le signe du début de Zimbabwe, Ed. Publisud, Paris 1980).

 Ce qui semble montrer clairement que le graphisme imagé, ou les motifs, signes, figures ou tout autres formes d’expression symbolique - ou idéographique, étaient utilisés dès l’aube de l’humanité à des fins pédagogiques, rituelles, sociales, magico-religieuses... etc., lors des cérémonies d’initiations dans les sanctuaires consacrés. On pourrait citer à côté de cette forme d’écriture antique tassilienne, l’écriture africaine ancestrale «N’sibidi» ou celle aztèque des Mayas, et autres formes hiéroglyphiques surgies après, qui narraient le vécu complexe de nos ancêtres «primordiaux» (convient-il de dire et non pas primitifs, car ayant été les grands initiateurs de la civilisation souvent ignorés) tout comme on pourrait évoquer le legs culturel de ce langage ancestral du tatouage corporel qu’on retrouve un peu partout à travers le globe et dont les signes ou motifs singuliers «identificatoires» ( ?) picotés sur les corps témoignaient vraisemblablement du symbole totémique d’appartenance tribale, clanique, patrilinéaire ou matrilinéaire... le motif-signe servant de la sorte de moyen de repère et d’identification, de balisage du tissu social, c’est-à-dire de moyen langagier qui servait tout autant pour d’autres formes d’expression et de communication.

 «Bien avant l’apparition de l’écriture, l’art visuel véhiculait la mémoire de l’homme; et il en est toujours le dépositaire», écrit Emmanuel Annati (un des meilleurs spécialistes mondiaux dans ce domaine), dans son récent ouvrage «Aux origines de l’art» (Ed. Fayard, Paris 2004), observant par ailleurs, que l’art qui préexistait à l’apparition de l’écriture a engendré celle-ci, puis a accompagné les développements du langage et de la technique jusqu’à nos jours... «L’art révèle l’essence des processus cognitifs de l’esprit humain. Le comprendre, c’est comprendre la société qui l’a produit, et plus encore l’homme», conclut E. Annati. C’est à partir de trois catégories de signes repérées dans les arts, abstraits et figuratifs, de l’homme préhistorique et tribal (les pictogrammes, les idéogrammes et les psycho-grammes) que les explorateurs décryptent, généralement, ces «processus cognitifs». Les thèmes les plus souvent privilégiés par ces modes d’expression, et qu’on retrouve un peu partout à travers les sites de gravures rupestres du globe, concernent les préoccupations liées à la nourriture, le territoire et la sexualité. Ces représentations véhiculent incontestablement des «messages», nous dit Emmanuel Annati, et en plus des préoccupations matérielles, des «révélations spirituelles», comme le témoigneraient vraisemblablement, ce que d’aucuns ont qualifié de «Sixtine de la préhistoire» de Lascaux, ou les détails témoignant de l’existence d’une riche mythologie du plateau du Tassili N’Ajjer d’Algérie.

 Notons également ce qu’écrit Albert Labarre à propos des origines du livre, en rappelant notamment que c’est seulement «entre le IXème et le IVème millénaire avant notre ère que l’écriture s’est constituée. On peut considérer comme une démarche préliminaire l’art rupestre des hommes de l’époque glaciaire, dans lequel l’image devient peu à peu signe par la schématisation. Puis cette image-signe évolue; de la pictographie naissent tous les vieux systèmes d’écriture: cunéiformes sumériens, puis mésopotamiens, hiéroglyphes égyptiens, créto-minoens, hittites, caractères chinois; c’est le stade des idéogrammes où les représentations ne suggèrent plus seulement des objets, mais aussi des idées abstraites. Dans une étape postérieure, l’écriture s’accorde peu à peu au langage pour aboutir aux signes phonétiques qui sont des symboles de sons: il y a d’abord les systèmes où chaque son correspond à un signe (aux Indes par exemple), puis des systèmes syllabiques, enfin des écritures consonantiques qui se développent à travers le Moyen-Orient pour aboutir à l’alphabet, en Phénicie, peut-être dès le XVIème ou le XVème siècle avant J.-C. Au IXème siècle avant J.-C., les Grecs adoptent l’alphabet phénicien, y ajoutent les voyelles et ordonnent l’écriture de la gauche vers la droite: c’est de cet alphabet que sont issus l’alphabet latin et les alphabets modernes» (in Histoire du livre, chapitre 1, p.7, collection «Que sais-je ?», PUF, Paris 1970, Dahlab, Alger 1994).

 Cette «écriture pictographique» antique reflétait ainsi, à sa façon, selon son mode d’expression spécifique recourant au signe iconographique, pictographique ou idéographique, divers aspects du vécu de nos ancêtres que des recherches suivies permettront, un jour peut-être, d’en dévoiler l’extraordinaire richesse enfouie en ce vaste patrimoine culturel et artistique préhistorique, notamment le symbolisme ayant trait au totémisme qui y prévalait comme le laissent suggérer nombre de figures pariétales. Ce qui permettra également de mieux identifier les peuplades et tribus autochtones, ou les premiers ancêtres d’aspect négroïde selon les anthropologues, ou la préhistorienne algérienne Malika Hachid qui, dans ses recherches méritoires, évoque ces héros civilisateurs du Maghreb d’origine subsaharienne, c’est-à-dire noire africaine, issus d’une brillante civilisation négro-africaine au Sahara, cinq mille ans avant les pyramides ! Autochtones négroïdes primordiaux attestés par des scientifiques et auxquels ont succédé les Berbères, et c’est surtout avec ces derniers que le Maghreb est entré dans l’Histoire: chaotique à ses débuts, mais qui se devait se fondre dans la grande épopée du monde antique, médiéval et au-delà par la suite, et qui vit s’interpénétrer et se féconder l’Africanité, l’Amazighité, l’Arabité-Islamité et la Méditerranéité, paramètres culturels-identitaires diversifiés et convergents, ou à la fois distincts et complémentaires constitutifs de l’Algérianité en son devenir synthétique évolutif historique, accoucheur de cette synthèse historique de l’unité dans la diversité consacrée de la culture plurielle mosaïcale homogénéisée de l’Algérie, soit la RADP ou la République Algérienne Démocratique et Populaire: dénomination géniale des historiques prévenants, qui renvoie justement à toute une orientation moderne, ouverte et pluraliste, aux antipodes des partis pris déviants des cultures sectaires, chauvines, extrémistes ou impopulaires des uns et des autres égarés de l’histoire, cultivant sournoisement ou inconsciemment les germes de la discorde, de l’exclusion et de l’exil forcé, intérieur ou extérieur, des compétences nationales ou forces juvéniles d’un pays plein de promesses, de confraternité et de prospérité citoyenne générale pourtant !

 

 

Source Le quotidien d’Oran

 

Le Pèlerin

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19 mars 2008 3 19 /03 /mars /2008 00:19

Voyage au cœur des Zibans :

Le jour où Biskra a failli devenir un port sur mer
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Un projet totalement fou ! Une mer au nord du Sahara allant de Gabès jusqu'au cœur des Zibans. 

Une utopie dont on trouve le récit dans le dernier livre de Jules Verne publié, de son vivant, en 1905. Une œuvre gigantesque qui avait passionné, durant la deuxième moitié du XIXe siècle, la société savante, la classe politique, le gouvernement, le monde des affaires, mais qui finit par se noyer elle-même dans les sables du Sahara.

C'était un projet totalement fou ! Créer une mer au nord du Sahara en creusant un canal allant de Gabès, dans le Sud tunisien, jusqu’à Biskra. Cette idée, qui avait défrayé la chronique en 1990 lorsqu’elle fut médiatisée par le président d’un parti, aujourd’hui noyé par l’oubli, était en fait un très vieux projet colonial.

Elle fut émise pour la première fois par Georges Lavigne dans un article paru en 1869 à Paris dans la Revue moderne sous le titre «Le percement de l’isthme de Gabès». L’auteur avait alors proposé, ni plus ni moins, d’inonder le désert par le biais d’un canal dix fois plus court que celui de Suez.

«Le Sahara, dit-il, c’est le cancer qui ronge l’Afrique ; puisqu’on ne peut pas le guérir, il faut le noyer». Ce coup de gueule avait été publié quelques jours après l’inauguration par l’impératrice Eugénie, le 17 novembre 1869, du Canal de Suez, qui avait nécessité dix ans de travaux pharaoniques.

C’était l’ère de la démesure. Une mer intérieure en Afrique du Nord ne pouvait donc que susciter la fièvre dans les milieux savants de l’époque. Pendant une décennie, les débats firent rage parmi les techniciens et les érudits. Et l’on s’était mis aussitôt à éplucher les ouvrages anciens et à fouiller les sols.

 

Source La Nouvelle République

 

Le Pèlerin

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11 mars 2008 2 11 /03 /mars /2008 07:52

44e édition de la fête du tapis

La vallée de M’zab au rendez-vous

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Quelque 110 participants, représentant 18 wilayas, ont déjà confirmés leur participation à cette édition. En sus du tapis traditionnel, qui aura bien sûr la part du lion, il y aura aussi des exposants en tannerie, vannerie, dinanderie, maroquinerie, bijouterie traditionnelle (argent) et céramique artistique.

La 44e édition de la fête du tapis traditionnel de Ghardaïa aura lieu du 15 au 20 mars au Palais des expositions situé à Bouhraoua, sur la RN1, vers Laghouat.  Les préparatifs tendant à assurer une réussite maximale à cette importante manifestation économico-culturelle battent leur plein. En effet, les organisateurs s’efforcent de mettre à profit les richesses de l’art traditionnel des différentes localités de la région à l’effet de donner à cet évènement une attraction touristique et faire en sorte qu’en bénéficie l’économie de la vallée du M’zab. Ils constitueront, de ce fait, un tremplin idoine pour la relance des activités touristiques, économiques et culturelles dont l’impact pour la région ne sera que plus-value. Quelque 110 participants, représentant 18 wilayas, ont déjà confirmé leur présence. En sus du tapis traditionnel, qui aura bien sûr la part belle, il y aura aussi des exposants en tannerie, vannerie, dinanderie, maroquinerie, bijouterie traditionnelle (argent) et céramique artistique. Au plan logistique, et afin d’assurer une affluence constante du public, la direction des transports a prévu, comme l’année passée, une dizaine de minibus chargés uniquement d’acheminer les visiteurs de plusieurs arrêts facultatifs en ville et périphérie vers le lieu de l’exposition et vice-versa. Au plan de l’animation, des troupes folkloriques aux couleurs chatoyantes et bigarrées se chargeront d’assurer une ambiance festive et bon enfant. Par ailleurs, et afin de permettre aux visiteurs de se rafraîchir et même d’avaler un encas en ces belles mais néanmoins sèches journées de mars, un café-restaurant sera monté à proximité. Déguster un bon verre de thé ou siroter une fraîche consommation serait, à n’en pas douter, bien agréable après un petit marathon de tour des stands. Coïncidant avec les vacances scolaires de printemps, elle permettra à beaucoup de familles de toutes les contrées d’Algérie de prendre part à cette grande fête et de visiter cette belle et légendaire vallée du M’zab.

Source El Watan

Le Pèlerin

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18 février 2008 1 18 /02 /février /2008 10:17

Adrar. Émeutes à Timimoun

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Des jeunes, estimés à une centaine environ selon une source policière, ont envahi les rues de Timimoun avant-hier samedi juste après 19h et se sont lancés dans une manifestation spontanée mais musclée, au vu des dégâts causés à certaines institutions de l’Etat.

En effet, ce groupe s’en est pris à l’agence de l’Actel qu’il a saccagée, en jetant à l’extérieur tous les documents et le matériel informatique après avoir incendié son véhicule de marque Kangoo. Puis ces jeunes déchaînés ont emprunté, la grande artère de Mohamed El Attachane où ils ont pénétré à l’intérieur de la petite cité administrative, réservée aux services des finances, et ils ont incendié les locaux des Domaines, des impôts et ceux de la recette. Hier matin, on pouvait encore voir sur la chaussée au niveau des 60 Logements des cendres, apparemment celles de pneus brûlés la veille. Les dégâts auraient été plus importants sans l’intervention rapide des éléments de la police et de la gendarmerie. On nous signale qu’aucune arrestation n’a eu lieu et qu’une enquête a été ouverte pour déterminer l’origine de cette protestation dans une zone aussi paisible et touristique que Timimoun. On apprend aussi qu’un escadron de la gendarmerie et arrivé hier matin de Béchar pour soutenir les éléments déjà sur place.

Source : El Watan

Le Pèlerin

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14 février 2008 4 14 /02 /février /2008 09:58
Loin d’être emballés à Adrar

« Je crois que l’UGTA a été bernée par le gouvernement dans cette histoire, car on voit bien qu’il n’ y a pas d’augmentation conséquente », dira un fonctionnaire.


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Les fonctionnaires de la wilaya d’Adrar n’ont pas tous suivi, ce 11 février, le mouvement de grève décidé par les syndicats autonomes, pour la simple raison que ces agents sont majoritairement affiliés à l’UGTA. Pourtant, ils rejettent tous et en bloc la nouvelle grille des salaires, proposée par les pouvoirs publics. La wilaya d’Adrar, comme généralement toutes les wilayas du grand sud, est restée le fief de l’Union Général des Travailleurs Algériens, depuis la l’ère du parti unique. En questionnant certains agents de la fonction publique, l’on constate que ces derniers sont en déphasage avec leur syndicat (ndlr : UGTA) pour ne pas dire pas d’accord du tout. Interrogé, un fonctionnaire nous dira : « On n’a rien compris dans ce nouveau statut, on n’a jamais été informé par nos représentants syndicaux sur les avantages que présente ce nouveau statut... On n’a aucune information officielle.... Ce n’est que par les journaux qu’on a appris que beaucoup de fonctionnaires rejettent ce projet... » Un autre nous dira : « Je crois que l’UGTA a été bernée par le gouvernement dans cette histoire, car on voit bien qu’il n’ y a pas d’augmentation conséquente, sinon comment expliquer que des fonctionnaires ne soient pas d’accord avec les nouvelles mesures ? ». Cependant, beaucoup de fonctionnaires attendent d’abord l’application de ces mesures avant de réagir. A ce sujet, un comptable nous affirmera : « Nous avons reçu plusieurs instructions relatives à la mise en place des nouveaux salaires, mais on n’a pas reçu les textes relatifs à l’introduction des régimes indemnitaires, mise à part celle qui traite la prime de rendement. En ce qui concerne les autres primes, rien n’est encore clair... »

 

Source : El Watan

 

Le Pèlerin

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11 février 2008 1 11 /02 /février /2008 07:55

 

Pour des impératifs sécuritaires

L’axe Tamanrasset – Djanet interdit aux Touristes

Pour des raisons d’ordre sécuritaire, la Direction du tourisme de la wilaya de Tamanrasset a décidé d’interdire l’organisation de circuits entre le Hoggar et le Tassili des Ajjers. L’interdiction est dénoncée par les responsables d’agences de voyages et risque d’avoir des répercussions négatives sur le secteur touristique de ces deux régions.

La décision prise, hier, par la direction du tourisme de la wilaya de Tamanrasset est sur le point de compromettre la saison dans les régions du Hoggar et du Tassili des Ajjers, considérées comme les principaux pôles touristique en Algérie. Cette administration s’est contentée de quelques mots pour annoncer cette interdiction : «Vu les informations sécuritaires qui nous ont été transmises et qui confirment l’absence de sécurité entre les circuits touristiques reliant les villes de Tamanrasset et Djanet, nous vous demandons de ne pas emprunter ces parcours afin de garantir la sécurité des touristes et des ressortissants étrangers.» La correspondance portant la référence 131/08 est signée par le directeur du tourisme par intérim. «Nous avons été surpris par cette interdiction qui concerne près de 120 agences à Tamanrasset et Djanet. C’est une véritable catastrophe ! Ils ne sont pas conscients de la position dans laquelle ils nous mettent avec les centaines de touristes qui arrivent chaque semaine. La saison prendra fin le 5 mai prochain et ce sont près de 5000 visiteurs qui ont déjà payé leur séjour», précise Ahmed Hamdaoui, président de l’association des agences de tourisme de la wilaya de Tamanrasset. La situation est effectivement des plus critiques pour les professionnels de ce secteur. Et pour cause : les circuits sont organisés par des tour-opérateurs, généralement français ou allemands, qui affrètent des vols charters. Les touristes parviennent par l’aéroport de Tamanrasset, effectuent leur périple puis repartent par l’aéroport de Djanet. Dans le cas des vols charters, il est impossible de modifier les lieux, et les dates d’arrivée et de départ. Ahmed Hamdaoui cite l’exemple de la centaine de touristes arrivés hier à Tamanrasset. «Si je m’en tiens à cette interdiction, ce groupe ne pourra pas rallier Djanet. Donc au terme de leur séjour, je serais obligé de leur louer un autre avion pour qu’ils puissent repartir, ou alors je les garde avec moi ici…», dit-il en désespoir de cause. Ahmed Hamdaoui annonce toutefois que les responsables des agences ont décidé de braver l’interdiction. «Cette décision a été prise d’un commun accord. Il faut savoir que la distance qui sépare le Tassili des Ajjers du Tassili du Hoggar n’est que de 60 kilomètres. Si le problème se pose à cet endroit-là, il est possible de le sécuriser. Nul ne connaît cette région mieux que nous. Nous travaillons avec des guides aguerris et avons mis en place un système d’information à toute épreuve grâce à l’assistance des nomades.» Il tient également à rappeler que les membres de son association ont «toujours coopéré avec les services de sécurité.» «Nous entretenons d’excellentes relations avec l’ensembles des institutions chargées de la sécurité. Et il est important de rappeler le rôle que nous avons joué lors de l’affaire des otages allemands.» Ahmed Hamdaoui s’attend à ce que cette interdiction ait des répercussions négatives sur l’image de l’Algérie. «Les autorités encouragent le développement de l’activité touristique mais prennent des décisions qui sont totalement contradictoires. Il faut savoir ce que l’on veut et qu’on le décide une bonne fois pour toutes. Et qu’on arrête d’attribuer des visas à des étrangers si nous sommes incapables de les prendre en charge.» Notons que c’est aujourd’hui que s’ouvrent les assises nationales et internationales du tourisme. Cette rencontre qui réunira au Palais des nations près de 1200 participants, notamment des experts algériens et étrangers, vise à mettre en œuvre la stratégie de relance du tourisme en Algérie à l’échéance 2025.

Le directeur par intérim :"C'est une décision normale"

Signataire de cette interdiction, le directeur par intérim de la direction du tourisme de la wilaya de Tamanrasset — le premier responsable de cette institution administrative étant à Alger pour participer aux assises — estime que cette décision est normale. «C’est une décision qui a été prise par la tutelle (la wilaya, ndlr) pour des raisons liées à la sécurité des touristes étrangers. C’est une décision normale», a indiqué ce fonctionnaire. Il est important de préciser que cette note date du 4 février et qu’elle n’a été diffusée qu’hier, soit le 10 février. A ce propos, notre interlocuteur précise qu’il est inutile de prendre attache avec le directeur du tourisme pour obtenir plus d’information, ce dernier «n’étant pas au courant de cette situation». L’absence d’informations est également à signaler du côté du ministère de l’Environnement et du Tourisme. Contacté hier, le chargé de la communication du département de Chérif Rahmani a avoué ne rien savoir sur cette affaire.

Source le Soir d’Algérie

Le Pèlerin

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1 février 2008 5 01 /02 /février /2008 00:05

Le directeur général de l’Enor à la Chaîne III :
«2008, une année en or»

Amessmessa, lieu-dit perdu dans le Hoggar et qui n’était connu que des seuls chercheurs d’or, situé à 460 km à l’ouest de Tamanrasset, n’est pas sorti de l’anonymat les mains vides. C’est avec un beau lingot qu’il entre dans l’actualité et prend sa place dans la mémoire des Algériens. 

Bientôt, ce sera au tour de Tirek, Tiririne, In Abegui, dans la périphérie (au sens saharien des distances) de Tamanrasset de se faire connaître. Comme Amessmessa, ces noms sont sur la liste des objectifs de la ruée vers l’or déclenchée par la nouvelle loi sur l’exploitation minière, très attractive, et qui fait courir les Australiens, les Canadiens, les Chinois,…. L’appât a été brandi, il y a quelques jours, par l’Entreprise nationale de l’or (Enor) qui a procédé, dans la mine d’Amesmessa, à la coulée du premier lingot d’or, résultat d’un investissement de 47 millions de dollars. En perspective, une production d’or de 3 tonnes par an, dès cette année, comme l’a confirmé  Mustapha Benzerga, directeur général de l’Enor, qui a accordé, à cette occasion, un entretien à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l’invité de la rédaction. Il affirme que l’Algérie peut, à terme, devenir un pays producteur d’or, comme le Mali ou la Mauritanie qui en sont à une production de 10 tonnes par an. Les réserves calculées dans le périmètre de Tirak sont estimées à 60 tonnes. C’est l’aboutissement d’une longue marche commencée au lendemain de l’Indépendance par la Sonarem qui était l’entreprise d’Etat chargée de la recherche et de l’exploitation minières. C’est elle qui avait découvert, dans les années 70, les gisements d’Amessmessa, de Tirak et de Tiririne, se souvient M. Benzerga. Au début de sa carrière professionnelle, raconte M. Benzerga, il n’y avait pas les moyens techniques ni les procédés modernes d’exploitation et la législation minière algérienne ne permettait pas d’associer des capitaux étrangers à l’exploitation des mines. De plus, fait-il remarquer, le cours de l’or était insignifiant par rapport au niveau qu’il atteint maintenant. La disponibilité des capitaux étrangers et l’installation du nouveau procédé de lixiviation en tas ont changé les données et rendu les gisements exploitables et rentables. Le procédé de lixiviation en tas permet le traitement massif du minerai à faible teneur.
L’Algérie, estime le directeur général de l’Enor, peut rattraper le retard en matière de production et d’exportation d’or. Il fait observer que l’ANPM chargée de délivrer les titres miniers lance deux adjudications par an pour les permis d’exploitation des mines d’or. Une nouvelle adjudication sera lancée incessamment, annonce M. Benzerga.
A propos des investissements, M. Benzerga annonce qu’ils vont augmenter, pour les années 2008-2009, deux millions de dollars seront investis dans l’exploration et une société de forage sera créée à Tamanrasset. L’objectif, dit-il, est d’arriver à
150 000 onces par an. C’est une production qui sera exportée, souligne M. Benzerga, qui précise que l’or semi-raffiné sera raffiné en Suisse avant d’être vendu sur le marché international. Les quantités vendues sur le marché national, fait remarquer M. Benzerga, sont de 100 à 150 kg alors que les besoins de ce marché s’élèvent à 10 t. C’est l’informel qui comble le reste, ajoute-t-il, tout en mettant en garde sur la mauvaise qualité de l’or écoulé dans le marché informel, «c’est du simili or», dit-il. L’Enor vend de l’or à 24 carats alors que dans l’informel il est à 9 carats, la réglementation exige de l’or à 18 carats. M. Benzerga appelle les artisans et bijoutiers à se tourner vers l’Enor et à trouver des formules avec les banques pour pouvoir payer l’or ou l’argent que l’Enor leur vendra.
Pour rappel, créée le 22 avril 1992 afin d’exploiter les gisements d’or de Tirek et Amesmessa, l’Entreprise d’exploitation des mines d’or (Enor) est la première entreprise chargée du développement de l’industrie minière aurifère en Algérie. Ses activités sont principalement centrées sur l’exploration, la production et la commercialisation de l’or en Algérie et à l’étranger. Depuis 2002, son capital est détenu par Sonatrach (48 %) et GMA Ressources Plc (GMA, 52 %), une compagnie australienne inscrite à la Bourse AIM de Londres.

Source La Nouvelle république

 

Le Pèlerin

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