À l'assemblée générale de Transhumances en Couserans, on a appris que le point de départ serait Biert au lieu de Massat. Explications.
Les Transhumances cette année partiront de Biert et non pas Massat.
Les transhumances en Couserans ne démarreront pas cette année de Massat mais de Biert. « Quand vous avez d'un côté une mairie et des associations qui vous accueillent à bras ouverts, sont derrière vous à 200 % et que de l'autre on nous envoie un courrier à travers lequel on peu t lire un manque de volonté et d'investissement, on fait vite le choix. » Et Jean-Luc Mirouze, président de Transhumances en Couserans, a fait son choix, ce sera Biert. De son côté, Léon-Pierre Galy-Gasparrou, maire de Massat, évoque des raisons quelque peu différentes : « Le conseil municipal de Massat met des moyens techniques et matériels importants à la disposition de cette manifestation tous les ans, il est donc normal qu'on puisse demander des comptes à cette association qui doit se conformer à une certaine transparence. »
Derrière le discours poli de chacun, on retrouve la question toujours épidermique de l'ours : « Mon équipe a été la première en 2001 à relancer les transhumances en Couserans, affirme M. Galy-Gasparrou. Et cet outil était au service des éleveurs et à la valorisation du patrimoine montagnard. Aujourd'hui, il s'agit d'une opération commerciale et d'un vecteur de communication politicienne. » A Transhumances en Couserans, on se défend d'être une tribune politique contre la réintroduction de l'ours slovène dans les Pyrénées ariégeoises : « Nous n'avons jamais pris de carte à l'ASPAP (Association de sauvegarde du patrimoine d'Ariège-Pyrénées) (ndlr : association connue comme anti-ours) et nous ne sommes pas une association politique ; il y a des gens chez nous de tous bords, ce n'est pas parce qu'on a des subventions du conseil général ou régional qu'on est forcément politisé. Nous ne cherchons pas la polémique », maintient Jean-Luc Mirouze. Cet ancien président de Transhumances en pays massatois nuance ses propos : « Si l'association n'a jamais voulu se positionner au sujet de l'ours et reste toujours neutre, cela n'empêche pas que certains éleveurs, de façon individuelle, aient leur carte à l'ASPAP. Toujours est-il qu'il faut poser la question franchement : comment les éleveurs peuvent-ils aujourd'hui cautionner l'implantation des plantigrades dans la région ? »
Le gros mot est lâché. Il faut dire cependant que malgré l'absence d'amalgame, l'ASPAP est présente lors des animations de Transhumances en Couserans et que réciproquement, à Guzet, lors des Pastoralies 2009, Transhumances aura aussi son stand.
Quant au caractère commercial de l'opération, Jean-Luc Mirouze avoue : « Clairement, on a envie de faire travailler les commerces locaux, c'est sûr. »
Pour le chef de file de la municipalité massatoise, il n'y a aucun tabou non plus : « J'ai porté mon adhésion au programme ours. Pour autant, à Massat, nous sommes en démocratie et la liberté de parole existe. Transhumances en Couserans sera la bienvenue le jour où elle respectera les règles normales qu'une association peut avoir avec son financeur, qu'elle présentera des comptes réguliers et que ses objectifs moraux seront compatibles avec la loi 1901. Le jour où elle ne sera plus empreinte d'une volonté militante et la tribune politique sur le thème populiste et corporatiste de l'anti-ours. »
Léon-Pierre Galy-Gasparrou reproche à l'organisation de l'association d'avoir eu « un comportement grossier en 2008 avec la population » et d'avoir dégradé des biens prêtés par la municipalité. Une chose étant sûre, géographie oblige, la transhumance passera quoi qu'il arrive par Massat. Avec ou sans les animations inhérentes.
Une vitrine du pastoralisme couserannais
Les Transhumances en Couserans qui regroupent les quatre fédérations du Massatois, de Bethmale, du Biros et du haut Salat sont la vitrine incontestée du pastoralisme du Couserans. Ce sont 54 éleveurs et 9182 bêtes (bovins, ovins, équins). Lors de l'assemblée générale de l'association, qui vient de fêter ses dix bougies, Jean-Luc Mirouze a tenu à remercier l'implication de Claude Baquié, « initiateur de ces manifestations, à qui nous adressons nos meilleurs souhaits de rétablissement » ; de Christian Delon et Michel Talieu.
En 2009, Transhumances repart sur les mêmes bases que l'année dernière à ceci près qu'une dégustation de produits régionaux aura lieu pour la première fois lors de la transhumance en haut Salat. Et que l'un des points d'arrivée, le 6 juin, sera la place Jean-Ibanès, à 11 h 30, avec des animations diverses avec un repas campagnard le soir à Engomer. Cette année, l'association mise surtout sur une communication Internet. « On est en train de dynamiser notre site car nous montons en puissance dans ce secteur. L'année prochaine, on compte mettre en place des séjours labellisés, des week-ends tout préparés pour les touristes. »
L'association tient aussi à informer qu'elle a voté à l'unanimité une motion pour sauvegarder l'abattoir de Saint-Girons et qu'elle est toujours en partenariat avec l'office de tourisme de Saint-Girons et le conseil de développement du pays Couserans qui abrite désormais la secrétaire de Transhumances en Couserans.
Programme des transhumances : le samedi 30 mai, départ de Biert (600 bêtes) ; Sentein, Lescure, Saint-Girons, Engomer, le 6 juin (3000 bêtes) ; du 4 au 7, Lasserre, Saint-Girons, Seix, étang de Lers ; le 7, Bethmale et le cirque de Campuls ; le 12, Saint-Lizier ; le 13, Oust-Seix ; le 14, Salau, Aula.
Source La dépêche du Midi
Le Pèlerin