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  • : Algérie Pyrénées - de Toulouse à Tamanrasset
  • : L'Algérie où je suis né, le jour du débarquement des Américains, le 8 novembre 1942, je ne l'oublierai jamais. J'ai quitté ce pays en 1962 pour n'y retourner que 42 ans plus tard. Midi-Pyrénées m'a accueilli; j'ai mis du temps pour m'en imprégner...mais j'adore
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De Toulouse à Tamanrasset

 

cirque-de-gavarnie.jpg

Le cirque de Gavarnie

L'Algérie, j'y suis né le jour du débarquement des Américains, le 8 novembre 1942. J'ai quitté ce pays merveilleux en 1962, pour n'y retourner qu'en août 2004, soit 42 ans plus tard...
Midi-Pyrénées m'a accueilli. J'ai mis du temps pour m'imprégner de Toulouse mais j'ai de suite été charmé par ce massif montagneux et ses rivières vagabondes que je parcours avec amour...Ah ces chères Pyrénées, que je m'y trouve bien ...! Vous y trouverez de nombreux articles dédiés à cette magnifique région et la capitale de Midi Pyrénées : Toulouse
L'Algérie, j'y suis revenu dix fois depuis; j'ai apprécié la chaleur de l'accueil, un accueil inégalé de par le monde.......L'espérance d'abord ...Une relative désillusion ensuite...Pourquoi alors que le pays a un potentiel énorme...Les gens sont perdus et ne savent pus que faire....Les jeunes n'en parlons pas, ils ne trouvent leur salut que dans la fuite....Est-il bon de dénoncer cela? Ce n'est pas en se taisant que les choses avanceront.
Il y a un décalage énorme entre la pensée du peuple et des amis que je rencontre régulièrement et les propos tenus dans les divers forums qui reprennent généralement les milieux lobbyistes relayant les consignes gouvernementales...
Les piliers de l'Algérie, à savoir, armée, religion et tenants du pouvoir sont un frein au développement de l'Algérie ....Le Pays est en veilleuse....Les gens reçoivent des ….sucettes...Juste le nécessaire... pour que ....rien nez bouge....
Pourtant des individus valeureux il y en a ....Mais pourquoi garder des élites qui pourraient remettre en cause une situation permettant aux tenants des institutions de profiter des immenses ressources de l'Algérie. Le peuple devenu passif n'a plus qu'un seul espoir : Dieu envers qui il se retourne de plus en plus...Dieu et la famille, cette famille qui revêt une importance capitale en Algérie.

Le vent de la réforme n'est pas passé en Algérie tant les citoyens sont sclérosés dans les habitudes et les traditions relevant des siècles passés....La réforme voire la révolution passera....à l'heure d'Internet, on ne peut bâillonner le peuple indéfiniment...Cela prendra du temps mais cela se ferra...
Pour le moment le tiens à saluer tous les amis que j'ai en Algérie et Dieu sait que j'en ai....C'est pour eux que j'écris ces blogs, quand bien même je choisis souvent mes articles dans la presse algérienne....pour ne pas froisser la susceptibilité à fleur de peau de l'Algérien...

Cordialement,
Le Pèlerin

 

 

 

 

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8 juillet 2013 1 08 /07 /juillet /2013 03:41

Pyrénées inspiratricesGeorge Sand
 George Sand
Alfred de Vigny
Alfred de Vigny
Baudelaire
Beaudelaire


Les Pyrénées ont toujours eu une vocation inspiratrice, mais ce n'est que lorsque la montagne bouleversera les âmes sensibles qu'elles devien­dront véritablement source d'inspiration littéraire et artistique.

 

Avec le XIXème siècle, la vague romantique déferle sur les Pyrénées. Vigny est le premier grand romantique à venir y séjourner de 1823 à 1825 :

Ô montagnes d'azur !

Ô pays adoré! Rocs de la Frazona, Cirque du Marboré,

Cascades qui tombez des neiges entraînées,

Sources, gaves, ruisseaux, torrents des Pyrénées...

En 1825, c'est le plus exaltant, le plus pathétique et le plus chaste roman d'amour qu'aient jamais connu les Pyrénées, que vont vivre George Sand et Aurélien de Sèze. Nous le découvrons dans Lavinia, dont l'action se situe à Saint-Sauveur, là même où Aurélien a dansé avec elle, Aurore, « un soir où éclate l'orage qui, dans ce pays frénétique, rapproche les cœurs émus de passion et jette de grandes plaintes aiguës et traînantes comme des sanglots ».

« Avez-vous remarqué, demande Lavinia, que dans le brusque passage des ténèbres à la lumière et de la lumière aux ténèbres, tout semblait se mouvoir, s'agiter, comme si les monts s'ébranlaient pour s'écrouler ? » Et Aurélien, subjugué, de répondre : « Je ne vois rien ici que vous, Lavinia... »

Baudelaire, jeune bachelier, se voit offrir en récompense de son succès un voyage aux Pyrénées en 1838. Inspiré sans doute par la vision du lac de Gaube un soir d'orage, il écrit l'un de ses premiers poèmes, « Incompatibilité » :

Tout là-haut, tout là-haut, loin de la route sûre,

Des fermes, des vallons, par-delà les coteaux,

Par-delà les forêts, les tapis de verdure,

Loin des derniers gazons foulés par les troupeaux,

On rencontre un lac sombre encaissé dans l'abîme

Que forment quelques pics désolés et neigeux;

L'eau nuit et jour y dort dans un repos sublime

Et n'interrompt jamais son silence orageux  

On retrouve dans Les Fleurs du Mal une image-souvenir de son voyage aux Pyrénées :

Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,

Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,

Par-delà le soleil, par-delà les éthers,

Par-delà les confins des sphères étoilées...

Il n'a pas oublié les Pyrénées lorsqu'il écrit encore : « Je regrette ces grands lacs qui repré­sentent l'immobilité dans le désespoir, les immenses montagnes, escaliers de la planète vers le ciel... »

Flaubert passe son baccalauréat en 1840 et part aussitôt pour les Pyrénées. « Où est mon rivage de Fontarabie où le sable est d'or, où la mer est bleue... », écrit-il plus tard avec un brin de nostalgie.

Chateaubriand, venu à Cauterets en 1829, traduira dans les Mémoires d'outre-tombe la déception que lui causa l'amour impossible avec la jeune Occitanienne de 25 ans : « Inspirer une sorte d'attachement à mon âge me semblait une véritable dérision. J'ai laissé s'effacer les impressions fugitives de ma Clémence Isaure et la brise de la montagne a bientôt emporté ce caprice d'une fleur... »

Le premier voyage de Victor Hugo aux Pyrénées date de 1811. Il est encore enfant et c'est un des souvenirs les plus heureux de sa jeunesse, son premier amour, « un de ces amours d'enfant qui sont de l'amour comme l'aube est du soleil ». Revenu en 1843 en « escapade amoureuse » avec Juliette Drouet, il écrit l'essentiel d'Alpes et Pyrénées qui ne paraîtra qu'en 1890, lofait une peinture colorée de Biarritz, « village blanc à toits roux et à contrevents verts posés sur des croupes de gazon et de bruyère dont il suit les ondulations. » II décrit l'aube naissante aux environs de Cauterets : « Le ciel était étoile ; mais quel ciel et quelles étoiles ! Vous savez, cette fraîcheur, cette grâce, cette transparence mélancolique et inexprimable du matin, les étoiles claires sur le ciel blanc, une voûte de cristal semée de diamants... » Dans Toute la Lyre, il évoque le brouillard du petit matin :

Le matin, les vapeurs, en blanches mousselines,

Montent en même temps, à travers les grands bois,

De tous les ravins noirs, de toutes les collines,

De tous les sommets à la fois.

Enfin, dans Jour des Rois, il assiste au lever du soleil dans le cadre majestueux des montagnes du Guypuzcoa : L'aube sur les grands monts se leva frémissante.... Les Pyrénées ont inspiré sans aucun doute à Victor Hugo quelques-unes de ses plus belles pages.

Les Pyrénées continuent à attirer les poètes, provoquant chez certains la révélation de leur génie, déclenchant chez d'autres de véritables vocations.

Tennyson vient d'outre-manche écouter la chanson mélancolique du gave de Cauterets lorsqu'il se glisse entre les rochers.

 

Moréas vient en 1882 à Luchon où il écrit ses premiers poèmes inspirés par la beauté des paysages qui l'entourent, en particulier la Garonne au val d'Aran :

Au milieu des roches que la vallée couronne,

Gigantesque reptile, serpente la Garonne...

Rostand chante sa « petite patrie d'adoption » :

Luchon, ville des eaux courantes

Où mon enfance avait son toit,

L'amour des choses transparentes

Me vient évidemment de toi.

Et son amour des Pyrénées :

Pourquoi suis-je, ô mes Pyrénées,

Attiré sans cesse vers vous,

Et, riantes ou ravinées,

Qu avez-vous pour moi de si doux?

Paul-Jean Toulet n'oubliera jamais sa terre natale paloise. « Aérien berceau de mes premiers rêves, azur, et vous dimanches du Béarn, qui, des gaves à la montagne sonnez vêpres dans un ciel d'or... D'ici, lorsque le regard s'incline vers les eaux on a lé soleil sur la tête, et Gélos riante à ses pieds, où fleurissent les chemins de la Vallée Heureuse... Que je vous ai aimée, heure trouble où les Pyrénées semblent d'hyacinthes sous le ciel enflammé et se rapprochent étrangement entre les arbres, beaux crépuscules de la Basse Plante où, de loin, apparaît, clair comme une fleur, dans le soir qui tombe, le corsage de la petite amie. »

Francis Jammes, né à Tournay, n'a jamais voulu quitter « l'ombre bleue de ses montagnes ». Il observe avec une attention délicate » le gravissement blanc du troupeau vers l'aurore « et salue chaleureusement le berger d'estive.

Indépendamment des écrivains et des poètes, de nombreux artistes, dessinateurs, peintres ou musiciens sont venus chercher leur inspiration dans les Pyrénées tant il est vrai que la nature est « source intarissable d'inspiration ».

Ne serait-ce que par le choix de son pseudonyme, le dessinateur Gavarni est vite amoureux de la chaîne « vaporeuse et bleuâtre » qu'il parcourt de 1825 à 1828. « Aucun pays ne m'a causé autant d'effet », écrit-il dans son Journal. Le souvenir des Pyrénées persistera d'ailleurs dans toutes ses œuvres.

Dans les illustrations de Gustave Doré, qui n'a que vingt et un an lorsque paraît en 1855 le Voyage aux eaux des Pyrénées de Taine, « le gigantesque le dispute au tumultueux » et l'influence pyrénéenne se traduit par des évocations vertigineuses où l'imagination est reine.

Le compositeur Rossini passé six mois à Barèges en 1832 et reste littéralement fasciné par le pic du Midi qu'ilne; pourra gravir pour des raisons de paresse et de fort abdomen.

Gabriel Fauré passe l’été 1877 dans les Pyrénées et s'éprend de Marianne Viardot, fille de la célèbre cantatrice, qu'il ne pourra épouser, Gabriel aimant Marianne plus qu'il n'en est aimé. Dix ans plus tard, il composera son Requiem « à la mémoire inoubliée de la fiancée de cet été pyrénéen rempli de lumière et d'harmonie ».

Le peintre Théodore Rousseau arrive aux Pyrénées en 1844 et réalise quelques tableaux avec d'imposantes montagnes en toile de fond. Corot se rend au Pays basque en 1871 tandis que Manet vient cette même année à Oloron dessiner et peindre des maisons au bord du gave.

En 1905, Matisse et Derain passent l'été à Collioure. Ils accentuent les effets de la lumière, et même l'ombre, qu'ils voient bleue ou verte, devient pour eux « tout un monde de clarté et de luminosité ». Les Pyrénées, tour à tour rosés, jaunes ou bleues, sont souvent présentes dans leurs toiles.

Picasso, à 25 ans, passe l'été 1906 à Gosol, petit village des Pyrénées espagnoles, situé entre Seo de Urgel et Ripoll. Il y dessine des montagnards et peint des femmes nues en train de se coiffer, dont il s'inspirera par la suite. Vers 1911, Céret devient « le Barbizon du cubisme » avec Braque et Picasso d'abord, puis Juan Gris en 1913 et enfin Auguste Herbin un peu plus tard.

C’est bien aux Pyrénées, écrit Henry Russell, qu'iront toujours les sourires des artistes et les cœurs des poètes. » II faut croire, en effet, qu'elles ont quelque chose d'exceptionnel et de magique, ces Pyrénées, pour qu'à travers les siècles, elles aient inspiré tant d'écrivains, de poètes, de peintres, de musiciens et d'artistes qui les ont aimées d'amour comme on aime une femme.

Source autrefois Les Pyrénées

Fin

Le Pèlerin

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7 juillet 2013 7 07 /07 /juillet /2013 03:40

Spectacles et lieux de divertissements - Auberges, cabarets et cafés
affiche carnaval Pau
Affiche Carnaval Pau
Casino val Aran
Casino du Val d'Aran

Le dimanche, après la messe, c'est la traditionnelle visite à l'auberge ou au cabaret, une vieille coutume pyrénéenne. « C'est l'usage de ces contrées que le dimanche presque tous les hommes se réunissent au cabaret pour boire et jouer, et dépenser ainsi une partie de l'argent qu'ils ont gagné dans la semaine », mentionne en 1845 un magistrat de Foix. Les débits .de boissons sont nombreux dans les Pyrénées au siècle dernier. L'Ariège en compte 1331 en 1855, soit de 5 à 6 débits pour 1000 habitants. Cette proportion est même dépassée dans les cantons ariégeois de Pamiers, Ax, Les Cabannes et Foix ainsi que dans les cantons hauts pyrénéens d'Argelès-Gazost, Lannemezan, Bagnères-de-Bigorre, Arreau et Lourdes. La moitié des débits sont des cabarets, 30% des auberges et 20% des cafés. Auberges et cabarets présentent d'ailleurs des points communs et offrent à peu près les mêmes services ; on sert du vin, on donne à manger et on loue des chambres.

Considéré par certains comme un lieu de perdition, par d'autres comme un lieu de liberté, le cabaret est l'endroit privilégié que fréquentent les hommes appartenant aux classes populaires et moyennes! Ainsi donc, commerçants, artisans, maquignons, et paysans viennent y boire, jouer aux cartes, effectuer des transactions, discuter des événements et parler politique.

Le café, généralement situé dans une ville, attire une clientèle moins populaire qui n'y vient pas que pour boire, mais également pour retrouver des amis, jouer au billard ou lire les journaux. On y rencontre une certaine « élite sociale », des intellectuels, des bourgeois et des personnes exerçant une profession libérale.

Du Pays basque au Roussillon, on joue beaucoup aux cartes, notamment à la bourre et à l'écarté, et pour rendre la partie plus attrayante, on l' « intéresse » avec comme enjeu du vin ou de l'argent. Le vin est d'ailleurs la boisson la plus consommée suivie de près par « l'eau sucrée », doux euphémisme pour désigner l'absinthe ; puis viennent l'eau-de-vie et la bière. On boit beaucoup, et l'ivrognerie fait des ravages dans les classes défavorisées.

Le théâtre

Le théâtre offrira aux Pyrénéens des distractions plus culturelles. En dehors des stations thermales ou des grandes villes, il existe un théâtre rural assez actif qui monte un certain nombre de pièces écrites par des auteurs du cru et interprétées par des amateurs locaux, l'instituteur s'improvisant souvent metteur en scène.

Les « pastorales », farces ou tragi-comédies jouées pendant le carnaval par les jeunes du village attirent un public nombreux. La troupe locale puise même parfois dans le répertoire classique et joue Zaïre, Cinna, Horace ou Athalie. Foix possède un théâtre-casino et Ax-les-Thermes, Bagnères, Cauterets et Pamiers des théâtres de la Nature. La saison 1905 est bien remplie à Cauterets où on joue successivement : l’Arlésienne, Phèdre, Electre et la Femme de Tabarin.

Un casino dans les Pyrénées

Les amateurs du canton de Saint-Béat et de Bagnères-de-Luchon, tentés par le démon de la roulette ou du « trente et quarante », n'ont qu'à franchir le pont du Roi en direction du petit village de Lès. Ils y trouveront un restaurant, un tir et un élégant casino.

« C'est en réalité un établissement de jeu comme Monte-Carlo, mais infiniment moins luxueux, écrit Ardouin-Dumazet. Il a d'ailleurs une existence intermittente : tantôt toléré, tantôt interdit par les autorités espagnoles. Une enseigne masque sous un euphémisme cette peu louable exploitation : encadrée de drapeaux français et espagnols, elle annonce la Société du Vélo-Club du Pont du Roi. »

Spectacles de rue

Hercules forains, lutteurs, acrobates et funambules sont souvent présents dans les grandes foires. Revêtu d'un costume d'Indien, le célèbre D'Jelmako subjugue littéralement les foules du Sud-ouest par son audace et l'originalité de ses exploits. Doué d'une adresse exceptionnelle aussi bien à l'arc qu'au fusil, il abat successivement cinquante ballons sans jamais manquer sa cible. Bien plus, il franchit sur un fil tendu à plusieurs mètres de haut un cercle de feu avant de prendre place dans une « torpille automobile aérienne » roulant en équilibre sur un câble.

Aux limites de la place, au milieu d'une multitude de badauds qui « font le rond » autour de lui, un montreur d'ours coiffé d'un chapeau à larges bords s'il est gitan ou d'un grand béret s'il est ariégeois, rythme au son du tambourin la danse de l'ours qu’il présente ainsi « Allons, Martin, présentez-vous poliment et saluez l'aimable société. Montrez comment vos parents vous ont appris à voler le bétail et les petits agneaux sur la montagne... »

L'ours des Pyrénées est capturé très jeune, élevé à l'étable, dressé et promené de village en village, muselé et le cou entouré d'une chaîne qui le relie à son maître car il reste un animal particulièrement redoutable. C'est à un an qu'il subit l'opération de l'anneau. Après l'avoir ligoté, le dompteur lui perce le nez et la lèvre supérieure où il passe une forte boucle de fer de façon à former un anneau que l'ours conserve toute sa vie. C'est en tirant sur une corde attachée à l'anneau que le dresseur fait obéir l'animal.

Les habitants d'Ercé et d'Ustou se sont spécialisés dans cette profession originale et typiquement ariégeoise. Et si Ardouin-Dumazet se lamente parce que « dans toute la commune d'Ustou, il n'y a plus qu'un ourson au dressage » , c'est sans doute parce que les autres sont en représentation avec les « Oussaillès » bien connus que sont Pey Amilhat, Pierre Aragon, les frères Bardou qui iront à Montevideo, Joseph Barrau, Jean-Baptiste Besse qui ira à Rio de Janeiro, les frères Fort, Joseph Périsse et Pierre Saurat, tous citoyens d'Ustou.

Ercé possède une École d'ours qui compte, en 1890, une cinquantaine de montreurs. Parmi eux, les frères Ajas, Jean Barat, Alexis Cau, Jean Faur, les frères Géraud, Pierre Huguet, Pierre Ponsolle, Jacques Souquet et, Sans doute le plus connu de tous, Baptiste Faur-Croustet, dit Tataï, qui rassemble le public au clairon, triomphe dans toute la France ainsi qu'en Espagne, en Suisse, en Allemagne,et en Angleterre avant de partir pour le Canada et les États-Unis où son ours meurt et finit naturalisé au muséum de New York.

Mais l'histoire de l'ours des Pyrénées va peut-être toucher à sa fin. Déjà, au début du siècle, on les aperçoit de plus en plus rarement sur les pentes pyrénéennes et à chaque recensement on constate que leur nombre diminue régulièrement. À moins d'un miracle, ils ne se compteront bientôt plus que sur les doigts de quelques mains. Alors, croisons les doigts et attendons le miracle...

Source autrefois Les Pyrénées

A suivre

Le Pèlerin

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6 juillet 2013 6 06 /07 /juillet /2013 03:39

Les Moments de Fête – La fête patronale
Batailles des fleurs Luchon
Fête des fleurs à Luchon
Chanteurs montagnards
Chanteurs montagnards
Fandango St Jean de Luz
Fandango de Saint Jean de Luz
Fetes vallee Andorre
Fêtes des vallées d'Andorre
Partie de quilles
Partie de Quilles

 

Invoquant le nombre excessif des jours de fêtes, entraînant un nombre trop important de jours sans travail pour les classes laborieuses les plus défavorisées, le clergé, en accord avec les pouvoirs publics, aurait bien voulu en supprimer, dans le but, non avoué, d'éviter les abus, désordres et dérèglements de toutes sortes survenant pendant ces jours de liesse. Mais cette initiative fut très mal perçue en pays pyrénéen où l'on aurait préféré célébrer la fête patronale plutôt deux fois qu'une. La fête locale est en effet considérée comme un événement par tous les habitants du village qui invitent longtemps à l'avance parents et amis.

Là journée débute par des aubades données en l'honneur des notables ou des personnages de haut rang-figurant parmi les invités. Après la grand-messe, au cours de laquelle le curé fait l'éloge du patron de la paroisse, a lieu la procession où le buste et la châsse contenant ses reliques sont promenés dans les rues du bourg. Ensuite la population va se recueillir au cimetière avant de se rassembler sur la Grand-Place au centre de laquelle a été édifiée une estrade où trône un groupe de musiciens diffusant une musique dont le rythme varie selon les régions.

À l'occasion des fêtes villageoises, les femmes de diverses vallées participent à des concours de costumes et il en est même, au Pays basque, qui font concourir...leurs mollets, jeu assez audacieux si l'on considère qu'à cette époque le port des robes longues ne laisse apparaître qu'une toute petite parcelle de la cheville.

Des danses et des chants

Au pays basque, on danse la txirula, la zorzika, la pamperruque mais surtout le fandango, danse populaire extrêmement gracieuse qui, comme le boléro, dérive des seguidillas mais possède en plus un côté voluptueux et lascif qui ajoute à son charme. Le fandango, exécuté au son des castagnettes, est caractérisé par sa mimique tendre et abandonnée au début, passionnée à la fin. Avec cette danse lente et infiniment légère, « on n'entend, signale Pierre Loti, que le froufrou des robes et toujours le petit claquement sec des doigts imitant un bruit de castagnettes ». De l'autre côté de la chaîne, sur le versant espagnol, aux bains de Panticosa, dans la province de Huesca, on danse la jota, danse populaire à trois temps dont le rythme « s'élève parfois jusqu'au paroxysme le plus brutal ».

Enfin, dans les Pyrénées-Orientales et jusqu'en Andorre il n'est de danse que la sardane, sorte de ronde dansée. Voici comment se déroule une fête à Perpignan au siècle dernier:

« Le bal commence par une sorte de promenade autour de l'enceinte, chaque cavalier tenant la cavalière sous le bras ; puis il la quitte et part à reculons devant elle ; elle recule à son tour et le danseur lui court après. Puis les couples exécutent des chasses-croisés. Enfin, ils se réunissent en cercle : les danseuses appuient leurs mains sur les épaules des danseurs et ceux-ci les soulèvent sous les bras, les élèvent en l'air toutes à la fois….Le costume des femmes se remarque par la capuche, eh laine ou en basin, qui tombe jusqu'à la taille et les enveloppe comme un voile de madone. Les danseuses sont coiffées d'un petit bonnet garni à la catalane d'une dentelle cousue à pl&t et descendant sur le front ou d'un tulle ruché selon la mode d'alors. >> (Amable Tastu).

La musique n'est pas en reste et, en vallée d'Ossau, au centre de la place du village, le vio­loneux voisine avec le joueur de flûte et de tambourin. On prétend que la flûte ossaloise est l’héritière d'un des plus vieux instruments du monde, la flûte à trois trous qu'utilisaient les premiers pasteurs des Pyrénées. Aussi lointaines, sans doute, sont les origines du tambourin ossalois, longue caisse en bois d'érable tendue de six cordes que l'instrumentiste frappe avec un petit bâton « suivant une mesure invariable d'un temps fort et d'un temps faible correspondant aux rythmes fondamentaux des danses ossaloises ». Le tambourin s'apparente à la cithare grecque et sert d'accompagnement aux musiciens.

En Cerdagne, c'est vers 1870 qu'un musicien de Figueras, Pep Ventura, libère la sardane de ses anciennes contraintes et compose définitivement la cobla, l'orchestre d'accompagnement : le flaviol et le tambour, deux tiples, deux ténores, deux trompeta, deux tiscorns, un tronbon, une contrebasse. « Pour un catalan, il ne peut exister de formation musicale plus riche et plus complète. Elle peut extérioriser tous les sentiments : les fiscorns et le tronbon apportent la douceur des flonflons, la trompeta son éclat, le tiple son tragique ou sa trivialité. Mais la tenora est le roi de la mélodie; son volume sonore, qui va du pianissimo au fortissimo, inspire le respect par la majesté du timbre. » (Bernard Duhourcau).

Dans la seconde moitié du XIXème siècle, les orphéons, fanfares et autres harmonies fleurissent sur toute la chaîne à l'image de cette nouvelle musique populaire qui envahit la France. En Ariège, on ne compte pas moins, en 1900, de 150 sociétés musicales ! À Bagnères-de-Bigorre, Alfred Roland, compositeur de grand talent, fonde en 1832 une chorale de 40 chanteurs montagnards qui fera le tour du monde avec dans son répertoire le fameux hymne pyrénéen Halte-là ! Les montagnards sont là ! Ax-les-Thermes possède plus modestement en François Astrié, dit François de Paris depuis son séjour à la capitale, un homme-orchestre qui joue « d'oreille » les airs à la mode tels que La Madelon, Phi-Phi ou Le Pélican.

Le temps du Carnaval

En dehors de la fête patronale où chanter, danser et jouer sont de rigueur, le temps du carnaval occupe une place exceptionnelle dans les distractions du Pyrénéen. S'amuser restant un droit, les autorités préfectorales et municipales font preuve de tolérance et de compréhension vis-à-vis des coutumes carnavalesques et se contentent d'en freiner les excès. « Depuis la classe la plus aisée jusqu'à la plus misérable, observe Pierre La Boulinière, tous fêtent Carnaval. »

Durant cette période de libération morale et sociale, la danse est reine. Le groupe des Jeunes règne en maître sur chaque village, affirmant ainsi son rôle moteur. Au soir du Mardi gras, Carnaval est jugé et condamné et finira brûlé le mercredi des Cendres. Les jeunes retireront leur masque et chanteront en guise d'oraison funèbre :

Adieu pauvre, adieu-pauvre,

Adieu pauvre Carnaval.

Tu t'en vas et moi je reste

Pour manger la soupe à l'ail.

Des jeux de force et d'adresse

Les jeux tiennent une grande place dans la vie des Pyrénéens : jeux de force ou d'adresse, ils leur permettent d'affirmer leurs qualités physiques et le jour de la fête est tout indiqué pour les pratiquer. Au Pays basque, on se mesure au lancement de la barre. Celle-ci, longue de 1,10 m pèse

7,300 kg et doit retomber la pointe en avant. A Espéraza, on participe à la « course au bœuf ». Le malheureux animal retenu prisonnier au bout d'une corde est ainsi promené dans les rues de la ville avant d'être conduit au sacrifice. Sur son passage, les spectateurs essaient de lui tirer la queue et les plus intrépides tentent de se hisser sur son dos ou d'arracher la cocarde placée entre ses cornes.

Le jeu de quilles est très ancien. Apparu dans les Pyrénées dès 1380, ce n'étaient alors, dit-on, que les princes qui s'y adonnaient. En 1900, il est surtout pratiqué par les paysans, les gens du peuple et la petite bourgeoisie.

Il est un jeu d'adresse et de force où il s'agit de couper en deux, à la hache, des billots de bois de hêtre : celui qui y met le moins de temps est déclaré vainqueur. Et il est enfin un jeu cruel qui consiste à décapiter les yeux bandés, un canard. Ce « jeu du canard » provoque l'attention passionnée des curistes ossalois, comme nous le rappelle Taine : « J'ai vu des gens qui bâillent à l'Opéra, faire cercle une grande heure au soleil pour assister à la décollation du pauvre pendu. »

Source autrefois Les Pyrénées

A suivre

Le Pèlerin

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5 juillet 2013 5 05 /07 /juillet /2013 03:38

Le charme des villes pyrénéennes
Casino val Aran
Casino du Pont du RoyJardin Massey Tarbes
Jardin Massey à Tarbes
Thermes de Luchon
Casino de Luchon

Si, en cette année 1900, le grand voyage auquel rêvent les Pyrénéens c'est Paris et son Exposition universelle, la plupart se contentent d'aller à Bordeaux ou Toulouse et de visiter les grandes villes pyrénéennes qui sont d'ouest en est : Bayonne, Biarritz, Pau, Tarbes et Perpignan, côté français, et Saint-Sébastien, Pampelune, Gérone et Barcelone, côté espagnol.

Ils découvriront à Bayonne la place d'Armes, bordée d'un côté par le port, de l'autre par la rue Bernède et ses nombreux cafés. Ils passeront dans la rue du Port-Neuf, la plus animée de la ville, qui abrite de riches magasins, les pâtisseries Guillot-Durand et Jaquotte et les chocolateries Cazenave et Falgade si fréquentées à l'heure, du goûter. Ils visiteront la cathédrale Sainte-Marie aux deux flèches hautes de trente mètres et le musée Bonnat. Ils iront faire un tour sur les Allées Marines et se rendront peut-être aux arènes où ont lieu tous les dimanches de septembre des courses, de taureaux avec mise à mort.

Biarritz, dont la vogue date du second Empire lorsque l'impératrice Eugénie fit construire en 1855 la villa qui porte son nom, est le rendez-vous fashionable des têtes souveraines. La reine Victoria, Edouard VII, Alphonse JŒH et le roi Léopold y séjournent tour à tour ainsi qu'une foule de « notabilités, célébrités autres déités ».

Biarritz doit son succès à la beauté de ses cinq plages, toutes de sable : la Chambre d'Amour qui s'étend sur cinq kilomètres, la petite ]àage du Château, devant l'hôtel du Palais ; la Grande Plage, mondaine ; la plage du Port-Vieux, à l'abri de tous les vents ; et la plage des Basques où les vagues sont très fortes. Les distractions y sont nombreuses : casinos, orchestres, concerts, représentations théâtrales, bals d'enfants, lâchers de ballons, courses de chevaux, concours hippiques, gymkhana automobile, pelote basque, tennis, golf et chasses au renard. Le visiteur n'a que l'embarras du choix.

Pau est d'après Lamartine « la plus belle vue de terre, comme Naples est la plus belle vue de mer ». De la place Royale et du boulevard des Pyrénées, on a une vue admirable sur la chaîne : à l'aube, les cimes sont teintées de rosé pâle et estompées de buée ; au coucher du soleil, elles apparaissent violacées et se détachent nettement à l'horizon. On visite le château, bâti par Gaston Phébus, où Henri IV est né dans la nuit du 12 au 13 décembre 1553, tandis que Jeanne d'Albret, sa mère, fredonnait :

Notre-Dame-du-Bout-du-Pont

Aidez-moi en cette heure

D'un garçon faites-moi le don

Que mon fruit sorte dehors.

Pau, ville de plein air et de sport, a su attirer les Anglais ainsi que beaucoup de Pyrénéens amateurs de batailles de fleurs, de cavalcades et de corsos fleuris au temps du carnaval.

Tarbes possède deux parties bien distinctes. À l'ouest, la ville militaire héberge cinq régiments d'artilleurs, de fantassins et de hussards. Les haras abritent 750 étalons, « superbes bêtes, le poil luisant, la croupe ferme, l'œil doux, le front calme ». À l'est, la ville commerçante avec la célèbre place Marcadieu et ses marchés réputés où les maquignons viennent de fort loin choisir les bestiaux parqués sur le foirail. Au nord, le jardin Massey à l'entrée duquel on lit cette interdiction : « II est défendu d'entrer dans le jardin avec des fleurs à la main ».

Une curieuse inscription en latin figure depuis 1699 sur le portail du lycée impérial : « Que cette maison reste jusqu'à ce que la fourmi ait bu les flots de la mer, et que la tortue ait fait le tour du globe ».

Source autrefois Les Pyrénées

A suivre

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4 juillet 2013 4 04 /07 /juillet /2013 03:37

Évasion : Petits et Grands Voyages
Champ de foire Foix
Place du marché à Foix
Foire pentecote Tardets (PA)
Foire Pentecote Tardets ( Pyrénées Atlantiques)
Marché Mirepoix
Marché de Mirepoix
Montreur ours
Montreurs d'Ours

Foires et marchés

Les foires et marchés exercent un attrait exceptionnel sur les populations pyrénéennes. Tarbes attire tous les quinze jours « jusqu'à quinze mille personnes venues de toutes les vallées de Bigorre, de Béarn et d'Aragon », signale Thiers. Et les Espagnols sont nombreux à venir de Catalogne, de Navarre et d'Aragon s'approvisionner en mules, en bestiaux et en blé aux foires de Nay, Oloron, Lourdes, Maubourget, Bagnères, Montréjeau, Saint-Béat, Saint-Girons, Foix, Tarascon, Ax et Arles-sur-Tech. Sur le versant espagnol, les foires de Vich, 0lot, Puigcerda, Jaca et Pampelune connaissent le même succès.

Un jour de marché

Les Pyrénéens n'hésitent pas à se lever de très bonne heure et à parcourir de longues distances, jusqu'à vingt lieues, pour se rendre aux foires. Ils cheminent d'ordinaire par petits groupes qui grossissent au fur et à mesure qu'ils approchent de la ville où déjà carrioles et charrettes dételées encombrent les rues, tandis que la place de l'église est envahie par une multitude de fermières surveillant les volailles qu'elles sont venues vendre. On aperçoit, disséminés ça et là, les habitués des marchés de plein vent : des vendeuses de balais, faits de branches de genêts, encore assemblés en faisceaux pour en faciliter le transport ; des marchandes de gui, porte-bonheur ; des marchandes de légumes avec à leurs pieds de grandes corbeilles de choux, de navets, de poireaux, de fèves et de pois qui, avec un peu de lard, entreront dans la préparation des garbures, ces épaisses soupes béarnaises qui rassasient les plus affamés ; un marchand d'ail venu d'Espagne : l'ail violet espagnol jouit d'une bonne réputation car il se conserve plus longtemps que celui du pays ; vendu en longs colliers, il sert à préparer les viandes à rôtir ainsi que le « pain chinché » si apprécié dans les campagnes roussillonnaises ; des marchands de fruits ; une marchande de saucissons prête à peser sa marchandise ; des marchands de « rousquilles », ces petits gâteaux anisés saupoudrés de sucre qu'affectionnent les Catalans ; des laitières derrière leurs grands bidons ; des marchands de chiens des Pyrénées ; l'inévitable camelot - peut-être « Sir pas cher » de Barbazan - avec son grand parapluie rempli d'objets divers : cure-dents, passe-lacets, chaînes de montres, porte-plume et cravates ; enfin, près de l'auberge, un cireur dont les outils se limitent à un repose-pied, une brossé dure pour enlever la boue, une brosse douce pour faire luire, un chiffon pour le cirage - suie délayée dans de l'huile - sans oublier, bien sûr, l'indispensable « huile de coude ».

Maquignon et maquignonnage

Une rumeur faite de mille bruits s'élève de partout. Sur la place du bourg, les bœufs, les vaches et les veaux d'un côté, les mulets, les ânes et les chevaux de l'autre, se tiennent immobiles et attendent avec leur propriétaire que l'acheteur se présente. Ce sera soit un marchand de bestiaux du pays, lent et finassier comme eux, avec lequel ils ont déjà traité, ou bien quelque maquignon venu de loin, toujours pressé, voulant les étourdir par des phrases tranchantes et des décisions rapides.

Vêtu de la traditionnelle blouse bleue, le maquignon arrive enfin, observe longuement, examine en détail et propose un prix que le paysan refusera avec indignation. La discussion s'éternise, les deux parties ne pouvant se mettre d'accord, quand survient l' « accordeur » qui, après avoir parlé à l'oreille des deux parties, propose de « couper la poire en deux ». L'affaire sera scellée à l'auberge car il n'y a rien de conclu sans le traditionnel « Tope là » ou sans avoir trinqué en signe d'accord.

Dans les villes où se tiennent les foires et les marchés, la clientèle de l'auberge se compose de paysans qui viennent régulièrement chaque semaine car ils savent qu'ils pourront laisser leur bête à l'écurie et leur charrette dans la cour. Ce jour-là, la grande salle est très animée : on n'entend que cris, jurons, bruit de verres entrechoqués et de bouteilles que l'on débouche, roulements de voitures qui arrivent ou qui repartent et, au milieu de ce va-et-vient, quelques poules qui se promènent et qui vont picorer dans l'écurie jusque sous les jambes des chevaux. Le marché terminé, l'auberge redevient silencieuse jusqu'à la semaine suivante.

Les retours de foires

Les foires débutent très tôt et se poursuivent jusqu'à la tombée de la nuit, les dernières affaires ne se traitant parfois qu'à la lueur des bougies. Il faut alors songer à regagner la ferme et les retours de foires sont réputés dangereux. Il n'est pas rare de rencontrer au coin d'un bois ou à quelque carrefour isolé des brigands au visage masqué. Les almanachs recommandent de se méfier des pickpockets pendant la foire et de rentrer directement chez soi sans faire de détour et sans montrer l'argent amassé dans la journée. Pour plus de sûreté, on allume la grosse lanterne qui se balance au brancard du chariot et, pour passer le temps, on évoque les foires du temps passé.

Source autrefois Les Pyrénées

A suivre

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3 juillet 2013 3 03 /07 /juillet /2013 10:41

Réintroduction du bouquetin dans les Pyrénées

bouquetin-dans-les-Pyrenees.jpg

 

Le bouquetin devrait faire son grand retour dans les Pyrénées d’un jour à l’autre. Le parc naturel régional des Pyrénées est prêt. Il attend seulement la signature d’un accord intergouvernemental.

Cela fait plus de cent ans qu’aucun bouquetin n’a foulé le sol des Pyrénées françaises. Un siècle que leurs représentations ornent comme des fantômes les parois des grottes de la région. Pourtant, l’animal emblématique s’apprête à faire son grand retour en Ariège, très prochainement. «Cela peut arriver à tout moment, confie André Rouch, président du parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises. Cela peut être dans quinze jours, comme dans deux mois.» La raison de cette incertitude ? La signature de l’accord intergouvernemental entre la France, l’Espagne et l’Andorre qui se fait attendre, les bouquetins étant importés de Gredos et Tortosa. «Le PNR n’a pas la main sur cet aspect administratif, précise le directeur du parc, Matthieu Cruege. Nous, on a fait le boulot technique, scientifique et sanitaire. On est prêt, on attend que l’accord soit signé.»

L'UE soutient le projet

Au total, le programme de la réintroduction des bouquetins s’étalera sur sept ans. Les trois premières années, 60 bêtes seront relâchées en montagne par vague de 20 par année. «Après, on ajustera en fonction de leur reproduction. L’objectif est d’en introduire entre 60 et 80», indique Matthieu Cruege. Pour ce qui est de l’aspect financier, l’opération coûtera, sur la première année, 280 000 euros. «Il nous faut acheter les animaux, le matériel, aller les chercher, les stocker en quarantaine pendant quelques jours, faire venir des vétérinaires français, vacciner les bêtes, les pucer et enfin effectuer un suivi, explique le directeur du PNR. Mais ce sont des coûts qui seront dégressifs au fur et à mesure des ans, car dès l’or qu’on a le matériel, on n’a plus besoin de l’acheter.» Pour aider à financer le programme, le PNR a reçu des crédits de l’État, du département, de la région et d’un mécène. Récemment, l’Union européenne a également officialisé sa participation à hauteur de 100 000 euros sur les premières années. «Ce n’est officiel que depuis le 6 juin mais c’était organisé depuis quelque temps déjà», confie André Rouch.

Un élément de patrimoine

Et pourquoi vouloir réintroduire le bouquetin un siècle après sa disparition des Pyrénées françaises ? «Parce que c’est un élément de patrimoine !», lance fièrement le président du PNR. «Jusqu’à il y a cent ans, il faisait partie de la vie des Ariégeois, ajoute Matthieu Cruege. C’est aussi une question de biodiversité et un plus en termes d’activités sur le plan pédagogique, culturel et touristique. La réintroduction des bouquetins était un projet inscrit dans le programme d’actions du parc lors de sa création en 2009, on y est presque.» Patience donc, ce n’est plus qu’une question de temps.

Source La Dépêche du Midi Caroline Muller

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3 juillet 2013 3 03 /07 /juillet /2013 03:34

Les Sports spectacles
Course de taureaux bayonne
Course de taureaux Bayonne
Estocade
Estocade du taureau
aviron bayonnais champion de france 1913
Rugby - Aviron bayonnais - Champion de France en 1913
Tour de France Aubisque
Etape du Tour de France dans l'Aubisque

 Engouement traditionnel pour les courses de taureaux

A dix kilomètres de Biarritz, il y a Bayonne et ses arènes où les plus célèbres matadors espagnols combattent les taureaux braves des « ganaderias » les plus réputées de la péninsule. C'est en 1701 qu'a eu lieu aux arènes de Bayonne, en l'honneur du passage du roi Philippe V, la première course « à la manière d'Espagne » avec mise à mort.

Il y a beaucoup d' « aficionados », au début du siècle en Pays basque français et espagnol. Aussi sont-ils nombreux à aller le 10 octobre 1903 à Bayonne voir Louis Mazzantini faire ses adieux à la tauromachie après une très longue carrière.

Né en 1856 à Elgoïbar, dans le Pays basque espagnol, il est soudain dévoré du désir de devenir célèbre et d'accéder à la fortune, et il abandonne son poste de chef de gare pour devenir torero. Il reçoit l'alternative en 1885 à Séville du célèbre Frascuelo, que lui confirmera un peu plus tard à Madrid le grand Lagartijo. Il laisse le souvenir d'un matador élégant, plein de sang-froid et réputé pour ses « volapies » et ses « quites » impressionnants. Mais son ultime prestation à Bayonne fut extrêmement décevante car il tua ses taureaux « comme un novillero ne l'aurait certainement pas fait ».

La mise à mort

La mise à mort du taureau est une phase extrêmement délicate. Lorsque les pattes du taureau sont bien d'équerre et la tête bien baissée, le torero porte l'estocade en s'engageant dans le berceau des cornes. L'estocade se double d'une passe de « muleta » d'une exactitude rigoureuse.

La main gauche attire le taureau et dirige sa tête tandis que la droite, par un croisement de bras, enfonce l'épée. Ainsi le matador passera la corne par une flexion de la ceinture et s'échappera sur le flanc du taureau. La séquence est rapide, chaque temps est mesuré, la moindre erreur peut être fatale.

Si l'épée ne pénètre pas, il doit recommencer mais le danger s'accroît.

Si le taureau, mortellement blessé, tarde à tomber, le matador administre le « descabello » ou bien un aide l'achève d'un coup de « puntilla » dans le bulbe.

Les grandes finales pyrénéennes de rugby

Juste avant la guerre de 1914, le rugby français va être dominé par deux clubs pyrénéens aux styles très différents, les Basques de l'Aviron Bayonnais en 1913 et les Catalans de Perpignan en 1914, même si les Tarbais leur ont vaillamment résisté en finale. L'Aviron Bayonnais a été fondé en 1904 par quelques dissidents de la Société nautique de Bayonne. Mais ce n'est qu'en 1908, sous l'impulsion des frères Forgues et sur les conseils du Gallois Owen Rœ, que le rugby prend son essor à l'Aviron. Et la fameuse méthode bayonnaise basée sur le jeu à la main, l'ouverture à outrance et la vitesse, va bientôt faire des ravages. On assiste à la naissance d'un nouveau style, d'un nouveau rugby, véritable feu d'artifice où le ballon passe de main en main avec une adresse et une rapidité diaboliques. Lors de la finale contre le S.C.U.F., l'Aviron l'emporte 31 à 8 : « C'était de la sorcel­lerie et de la prestidigitation, écrira Gaston Bénac, et cette jonglerie avait définitivement conquis Paris. » Et toute la capitale de se mettre « à la mode basque » après cette finale et d'adopter le béret, la pelote, les objets en cuivre ciselé et le linge à raies rouges. Quant à la méthode catalane de l'Union Sportive des Arlequins de Perpignan, mélange de méthode toulousaine et bayonnaise, elle laisse beaucoup de place à l'improvisation fort utile dans leur finale contre les Tarbais en 1914, qu'ils remporteront 8 à 7.

L'Aviron-Bayonnais, champion de France 1913

L’essai de la dernière minute

Menés 7à3 par Tarbes en finale, les Catalans de l'U.SA.R marquent un essai à la dernière minute. Le score est de 7 à 6, il leur manque deux points pour gagner et il ne reste que quelques secondes à jouer. Il faut donc réussir la difficile transformation de l'essai. Dans un silence religieux, le Catalan Guiral pose le ballon au sol, recule de quelques pas et lance son coup de pied : le ballon s'élève, décrit une belle courbe et passe entre les poteaux. Contre toute attente, Perpignan bat Tarbes et inscrit son nom au palmarès.

Les étapes pyrénéennes du Tour de France

Si le tour de France entre dans l'histoire le 1er juillet 1903, il faudra attendre le 21 juillet de l'année 1910 pour qu'il affronte les « juges de paix » que sont les grands cols de la chaîne : le Peyresourde, l'Aspin, le Tourmalet et l'Aubisque. Octave Lapize arrive premier à Bayonne malgré la résistance de Garrigou et le courage du régional François Lafourcade.

Les étapes pyrénéennes ont été souvent le théâtre d'exploits prodigieux mais aussi de drames inoubliables. L'un d'eux, entré dans la légende du tour, s'est produit en 1913 dans l'étape Bayonne-Luchon. Eugène Christophe, surnommé le « vieux Gaulois » en raison de l'énorme paire de moustaches qu'il arbore, passe deuxième derrière le Belge Thys au sommet du Tourmalet. Renversé dans la descente par un véhicule suiveur qui brise la fourche de son vélo, Christophe est forcé par le règlement d'effectuer lui-même la réparation. Quatre heures durant, chez un forgeron de Sainte-Marie-de-Campan, il brase sans aucune aide le cadre et la fourche de son vélo. Il est obligé de tirer le soufflet de forge et d'aller chercher le charron dans, la cour. Les commissaires ne le quittent pas des yeux. L'un d'entre eux cependant, pris de fringale, voulant aller se restaurer, se voit apostrophé par Christophe qui ne manque pas d'humour même dans une heure aussi noire : « Si vous avez faim, mangez du charbon, lui lance-t-il, je suis votre prisonnier, vous resterez mon geôlier jusqu'au bout ! » Au bas du Tourmalet, une plaque rappelle cet épisode mémorable.

Source Autrefois Les Pyrénées

A suivre

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2 juillet 2013 2 02 /07 /juillet /2013 03:34

Passions sportives populaires – Les autres sports
aviron bayonnais champion de france 1913
l'Aviron bayonnais champion de France en 1913
Partie de quilles
Partie de Quilles
Tour de France Aubisque
Tour de France - Etape de l'Aubisque
Glissade Superbagneres
Glissade à Super Bagnères

La pelote basque

En pays basque, les jeux de pelote sont très en vogue et les simples rencontres entre villages, les jours de fête, soulèvent de véritables passions. Les adversaires jouent à main nue ou bien, comme l'explique Ardouin-Dumazet, « le buteur lance contre le fronton la balle très dure, enveloppée de cuir, que les autres joueurs devront atteindre quand elle rebondira, pour la lancer à nouveau à l'aide du "chistera", sorte de canal recourbé que fixe un gant retenu au poignet par une lanière. »

Mais on ne peut parler de pelote sans évoquer Chiquito de Cambo, le plus prestigieux pelotari de tous les temps. Joseph Apesteguy, dit Chiquito, est né en 1881 à Cambo. À quinze ans, la souplesse de son bras et son coup d'œil en font un des meilleurs joueurs du bourg. A dix-huit ans, il domine tous ses rivaux et est sollicité de toutes parts. « Qui n'a vu Chiquito en colère sur un fronton, écrit Gaston Bénac, ignore ce qu'est un champion qui ne veut jamais être battu. » C'est désormais la gloire : il est l'hôte d'Alphonse XIII et d'Edouard VIL Ce dernier assiste un jour à Sare aux évolutions de Chiquito mais, bien calé dans son fauteuil, ne tarde pas à s'assoupir. Réveillé par le chant du compteur de points, il fait appeler Chiquito et lui demande de reprendre la partie au point où il s'est endormi. Celui-ci acquiesce mais, fou de rage, expédie de toutes ses forces la balle vers la salle du conseil municipal dont il brise une vitre.

Les sports d'hiver

C'est en 1903 que le ski fait son apparition dans les Pyrénées. On raconte en effet à Luchon que l'on vit cette année-là de jeunes garçons, montés sur des douves de barriques, glisser sur les pentes de Superbagnères. Mais il faudra attendre près de dix ans pour que Luchon soit relié à Superbagnères par un chemin de fer à Crémaillère qui montera les voyageurs à. 1297 mètres d'altitude en 45 minutes. Le train pavoisé et chargé de personnalités effectue le voyage inaugural le 17 août 1912. L'aller-retour coûte 8 francs en première classe et 6 francs en seconde.

Grâce aux nombreux concours de ski organisés dans les différentes villes pyrénéennes, ce sport acquiert les faveurs d'un public de plus en plus nombreux. Un concours de ski a lieu à Bagnères-de-Bigorre en 1908 et un concours international est organisé aux Eaux-Bonnes en 1909 en présence d'Alphonse XIII. Le sauteur norvégien Sigurd Orre enthousiasme le public par des sauts de plus de 20 mètres. Dès lors, le ski gagne l'ensemble de la chaîne pyrénéenne. La station de Cauterets débute en 1912 avec un concours international. Le Grand Hôtel de Font-Romeu ouvre en 1913 et celui de Superbagnères à la fin de la guerre.

On s'intéresse bien à la luge et, lorsqu'on est plus aguerri, au toboggan et au bobsleigh, mais l'engouement pour les « lames de bois » est tel que le ski l'emportera sur les autres sports de glisse.

La remarque de Russell

« Bien que la vraie fonction et le seul but du ski soient de faciliter la marche et les glissades sur la neige molle des montagnes secondaires en hiver, et non pas l'escalade des cimes, les skieurs ont plusieurs fois dépassé 3 000 mètres et, Ie4juin 1906, le Mont Perdu lui-même fut attaqué et finalement vaincu par quatre virtuoses du ski : M. l'abbé Gaurier, MM. Pâlisse, Robach et Porter, via Brèche de Roland et Tour du Marboré. Mais ils furent moins heureux au Vignemale, inaccessible aux skis comme toutes les cimes pyramidales, et durent laisser leurs skis aux pieds de la Pique Longue à cent mètres du sommet. »

Recommandations avant d'affronter la montagne

En 1900, avant de s'aventurer sur les pentes neigeuses, on ne manque pas de prendre connaissance des conseils éclairés du Guide Jeanne.

Avant de partir, éviter de se mouiller le visage, bien se graisser les pieds avec de la crème Simon ou de la lanoline, en passer légèrement sur le visage et ajouter un peu de poudre de riz.

Avant d'effectuer une ascension, enduire le visage de noir de fumée à l'aide d'un bouchon brûlé, pour éviter les coups de soleil. En cas de coup de soleil, se frotter le visage et les mains avec du blanc d'œuf. Au retour, tremper les pieds dans un mélange d'eau tiède et de vin sucré ou d'eau de vie. En cas de fatigue, faire usage d'extrait de kola ou grignoter les biscuits du docteur Heckel.

Des Loisirs Aristocratiques

Dans les stations thermales et les grandes villes on pratique le tennis et la natation. À Saint-Jean-de-Luz et à Biarritz, de nombreux tournois de tennis sont organisés en présence de personnalités mondaines et politiques. A Pau, le golf fut introduit par des officiers anglais de l'armée de Wellington. Le club palois, fondé en 1856 par lord Hamilton, est le plus ancien d'Europe. Et le polo, sport aristocratique par excellence, fait également partie des loisirs proposés à Pau et Biarritz. Courses de chevaux et concours hippiques rythment la saison sportive à Tarbes, ville de haras, et à Pau. C'est d'ailleurs à Pau que la société des courses est créée le 11 novembre 1839, grâce à l'appui du duc et de la duchesse d'Orléans, sous la présidence du comte de Saint-Cricq. L'hippodrome est inauguré en 1842 et la première course de haies est remportée par M. Abadam. Au printemps, la plus cotée des épreuves de plat est la « Poule d'Essai ».

Les concours hippiques rassemblent des chevaux de toutes nationalités et de tout âge, montés par des gentlemen. Toutes ces épreuves, brillantes et souvent richement dotées, accusent ainsi le trait mondain de certaines villes pyrénéennes comme Pau ou Biarritz, rendez-vous à la mode des grands de ce monde.

Collection de chutes

Les photographes prennent des clichés de tous les obstacles qu'ont à franchir chevaux et cavaliers. L'un d'eux a eu l'idée de publier un album intitulé Collection de chutes dans lequel il a sélectionné les 24 plus belles culbutes dont il a été témoin. On y voit des cabrioles, des plongeons, des refus d'obstacles, des montures qui passent la haie sans le cavalier et même des cavaliers qui la franchissent sans leur monture.

Source autrefois Les Pyrénées

A suivre

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1 juillet 2013 1 01 /07 /juillet /2013 03:33

Passions sportives populaires - La Chasse et La Pêche
Chasseurs isards val Aran
Chasseurs d'isards dans le val d'Aran
peche truite vallee de Aude
Pêche à la truite dans la vallée de l'Aude
peche alose Adour
Pêche à l'Alose dans l'adour 

La Chasse

La chasse jouit d'un grand prestige et constitue pour beaucoup non seulement un sport ou un passe-temps mais Une véritable passion. Le gibier foisonne littéralement dans les Pyrénées où l'on chasse aussi bien le petit - caille, perdrix, bécasse, coq de bruyère, faisan, palombe, lapin, lièvre, que le gros - aigle, vautour, gypaète, bouquetin, isard, renard, sanglier et parfois même le loup, le lynx et l'ours.

Si la chasse à la perdrix offre l'occasion d'exécuter le plus beau des coups de fusil, le coup double, la chasse à la bécasse permet de mesurer son adresse car il faut faire feu dès qu'elle se présente. On chasse le faisan au chien d'arrêt et en battue. Il s'enlève lourdement mais file très vite, arrivé à une certaine hauteur ; aussi doit-on le tirer en avant du bec.

'C'est à la Saint-Luc qu'on pratique la chasse à la palombe. « Semé...re ! Semé...re ! » est le cri rituel lancé pour signaler le passage des palombes. « Semérer », c'est en effet faire fonctionner la « semérère », planchette qui sert de perchoir aux appeaux et que le « paloumayre » fait basculer à l'aide de ficelles. « Pour attirer les oiseaux sur les arbres d'abord, sous les filets ensuite, on se sert d'appeaux », signale Joseph de Pesquidoux. Et ces appeaux ne sont autres que des palombes, prises l'année précédente, dont on a masqué les paupières et auxquelles on a lié les pattes sur des raquettes fixées à une barre de bois. Les appeaux, le moment venu, vont attirer à la mort, par le battement de leurs ailes, leurs sœurs en liberté.

Pour chasser l'aigle royal, le vautour et le gypaète, on place le cadavre d'un mouton dans un lieu fréquenté par ces rapaces, dans la région haut-pyrénéenne du Monné, du Lis ou du Cabaliros par exemple. On expose l'appât, bien en vue, avant la chasse pour que l'odeur attire le gibier. Le jour dit, on se poste à proximité dans un abri et c'est à l'aube, moment où ces oiseaux cherchent leur proie, qu'on a des chances de pouvoir les tirer.

La chasse acharnée que les Pyrénéens font aux isards les a rendus extrêmement méfiants. Même au repos, leurs sens sont sans cesse en éveil. Chaque troupe est sous la conduite d'un guide qui, lorsqu'il flaire un danger, siffle, frappe le sol et prend la fuite. Tous le suivent alors en bondissant. D'une extrême agilité, même sur les rochers les plus escarpés, les isards effectuent des bonds de sept mètres de long et de quatre mètres de haut avec la même aisance et la même sécurité que les oiseaux.

On tue au début du siècle dans la vallée d'Ossau de 150 à 180 isards par an. Chaque village pyrénéen a ses héros : Bernard Trescases à Gavarnie, Henri Passet à Cauterets et Jean-Marie Catala à Saint-Sauveur, sont les rois incontestés de la chasse à l'isard.

Lorsque le sanglier est parti, rien ne l'arrête. Il fait sa trouée dans les haies les plus épaisses. C'est quand il commence à être essoufflé qu'il faut se hâter de l'abattre après avoir visé entre les deux yeux au moment précis où, furieux, il va se jeter sur le chasseur.

Une chasse aristocratique la chasse au renard

La chasse au renard est un sport classique, à la fois élégant par l'appareil dont il s'entoure et rude par les qualités qu'il exige », écrit Henri Spont dans l’illustration du 3 mars 1906 où il fait le récit détaillé d'une chasse au renard à Biarritz. « Jusqu'alors, l'équipage de Pau était le seul, dans le Sud-ouest, capable de regrouper les riches sportsmen. Il a désormais un émule : celui de Biarritz, sous les ordres de l'éminent maître d'équipage qu'est le comte de Gontaut-Biron, grâce à qui les chasses ne sont pas seulement des parades mondaines mais des parties de plaisir. »

Lorsqu'il est poursuivi, le renard exhale une telle odeur que tous les chiens, même les plus dépourvus de nez, peuvent le chasser et perdent rarement la voie. Les vieux renards peuvent tenir le bois très longtemps sans débucher, c'est-à-dire sans sortir du bois. Quand le renard est sur ses fins, les chiens l'entourent et l'étranglent. Alors le piqueur s'en empare et le suspend à une branche pour exciter les chiens qui se livreront, une fois le renard descendu, à une féroce curée.

Histoire belge

Bien qu'il donne encore en 1900 de fréquentes inquiétudes aux bergers, l'ours se fait rare. Ardouin-Dumazet signale que les montagnes de l'Ossau en abritent quelques-uns. Il observe que, près de Fos, des Espagnols en ont tué un, pesant 385 kg. Il raconte même qu'en 1903 un officier d'ordonnance du roi Léopold qui accompagnait le souverain, tua un ours. Mais la dépêche annonçant la nouvelle fut si mal rédigée que la Belgique faillit prendre le deuil, croyant que l'ours avait tué l'officier.

La pêche

Après les rudes émotions de la chasse, il n'y a rien de tel qu'une partie de pêche à 3 000 mètres où la truite joue dans une eau claire et glacée. Mais la truite des Pyrénées est aussi méfiante que vorace. Aussi faut-il faire vite car elle ne se laisse pas ramener facilement et se défend ferme.

La pêche à l'alose se pratique surtout au filet. Celui-ci est muni à la partie supérieure de bouchons assurant sa flottaison lorsque la partie inférieure est immergée dans la rivière. C'est alors que les pêcheurs, venus de l'amont sur des barques plates, frappent l'eau au moyen de longs bâtons afin d'effrayer les aloses qui, apeurées, vont fuir vers le barrage invisible tendu à leur intention.

Source autrefois Les Pyrénées

A suivre

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30 juin 2013 7 30 /06 /juin /2013 03:32

Les Thermes pyrénéens
Saint Sauveur les bains
Saint Sauveur les bains ( Hautes Pyrénées)
Argelès Gazost
Argelès Gazost
Curistes à Saint Sauveur 
Curistes à Saint Sauveur
Salies de Béarn
Salies du Béarn
Baigneurs à Luchon
Groupe de baigneurs à Luchon
 

Les Premiers Curistes

Les eaux des Pyrénées ont été utilisées dès la période préhistorique. On a découvert à Ax-les-Thermes, sous trois mètres de dépôts glaciaires et alluviaux, un captage de source suif utée chaude, monté sur pilotis, remontant aux époques les plus anciennes. /

L'invention du thermalisme

Ce furent les romains qui « inventèrent » le thermalisme, cette étonnante « industrie » qui, après tant de siècles, assure encore la fortune des habitants de la chaîne.

On sait que les bains jouaient un rôle prépondérant dans la vie quotidienne des Romains. Galien n'avait-il pas révélé que l'usage des eaux ne se bornait pas à procurer la propreté mais qu'il avait encore la vertu de rendre la santé. Or, la moindre vallée pyrénéenne possède des eaux minérales aux propriétés multiples susceptibles de redonner la santé.

Théodose Ier le Grand, empereur romain, avait fait établir à la fin du IVème siècle la carte des routes d'Europe. C'est la table de Peutinger qui signale, entre autres, les lieux de cure possédant une source thermale. On peut donc localiser la plupart des stations thermales que les Romains fréquentèrent sur toute la chaîne pyrénéenne.

Ainsi les onesiorum thermae, qualifiés par Strabon, en l'an 19, de « magnifiques thermes onésiens à l'eau excellente », sont ceux de Bagnères-de-Luchon, les aquae convenarum ne sont autres que les eaux de Capvern, et vicus aquensis correspond à Bagnères-de-Bigorre où une piscine antique en marbre rosé a été découverte lors de la construction de l'établissement thermal.

Par ailleurs, des vestiges antiques découverts par-ci, par-là - tels qu'autels, poteries, statuettes et ex-voto par lesquels les curistes manifestaient leur reconnaissance et leur gratitude à l'égard des nymphes ou des divinités topiques de la source qui les avaient guéris -rappellent le passé gallo-romain des stations thermales pyrénéennes et témoignent notamment que Cauterets, Cadéac, Encausse, Aulus et Ax ont été fréquentés à cette époque.

De même les noms mentionnés sur les inscriptions votives prouvent que les curistes venaient de très loin pour recouvrer la santé dans ces « fontaines de jouvence ».

Quand les guerriers s'en vont aux eaux

Les eaux thermales ont été utilisées de tout temps par les chefs de guerre pour soigner leurs soldats blessés. Dès la deuxième guerre punique, Hannibal envoie ses soldats se soigner dans les Pyrénées. Saint Louis fait construire à Ax le bassin connu sous le nom de « bain des Ladres » destiné aux lépreux de retour des croisades. Les sources des Eaux-Bonnes jouissent d'une réputation ancienne puisque les Béarnais blessés à la bataille de Pavie, en 1525, venaient y soigner leurs blessures, d'où le nom d' « eaux d'arquebusades » qu'elles conservèrent pendant plus de deux siècles.

Au XVIIIème siècle, Louis XV achète à Barèges terrains et maisons pour en faire une station militaire où les soldats pourront venir guérir leurs blessures. En 1800, l'ouverture d'une route carrossable et la création d'un hôpital militaire donnent un certain développement à la station des Eaux-Bonnes, qui franchit une nouvelle étape avec la construction de l'établissement thermal en 1839.

Se soigner au XIXème siècle

Après le long sommeil du Moyen Age et une fréquentation timide à la Renaissance et au XVIIème siècle, les thermes pyrénéens se voient plébiscités au XIXème siècle : les malades sont dirigés vers les Pyrénées sur les conseils de bon nombre de médecins qui, s'appuyant sur la qualité des eaux et les bienfaits du climat, recommandent à leurs patients une cure à Bagnères-de-Bigorre, Saint-Sauveur ou Cauterets. Beaucoup d'Anglais sont envoyés à Pau. En outre, la petite bourgeoisie, de plus en plus nombreuse, peut s'offrir un séjour aux eaux pyrénéennes où les prix sont raisonnables et où les « bien portants ont coutume d'accompagner les malades ».

Il faut dire aussi que dans un certain milieu, « tout homme qui connaît le code des obligations mondaines doit avoir fait son voyage aux Pyrénées ». Mais, même si la première calèche arrive à Gèdre en 1852 et si le premier train atteint Tarbes dès 1859, beaucoup préfèrent voyager en diligence.

Confidences sur l'impériale

C’est le seul endroit d'où l'on voit le paysage, constate Taine. On ne respire que là et on y apprend beaucoup.

Les paysans haut perchés qui sont vos compagnons, le postillon et le conducteur se font des confidences à cœur ouvert : ils parlent de leurs femmes, de leurs enfants, de leur bien, de leur commerce, de leurs voisins et surtout d'eux-mêmes. C'est un roman de mœurs que vous feuilletez sur la route. »

L'arrivée de la diligence dans une ville d'eau constitue un moment important de la journée. À Luchon notamment, le client est « attendu » par quantité de « solliciteurs » : logeuses, garçons d'hôtels, aubergistes et mendiants. Bref, par « ces espèces d'argousins apostés par les maîtres d'hôtel pour happer le voyageur au passage », selon la définition de Théophile Gauthier.

Mais les visiteurs ont la prudence de se munir d'un Guide du voyageur pour s'installer commodément. Le guide Richard de 1855 signale qu'une chambre coûte de 0,50 à 2 francs à Bagnères-de-Bigorre, de 0,50 à 6 francs à Luchon et de 1 à 4 francs à Barèges. La pension revient de 5 à 6 francs. Le guide Joanne de 1905 indique que la chambre avec pension vaut de 7 à 15 francs à Barèges; de 9 à 40 francs à Luchon et de 7 à 20 francs à Cauterets.

Après s'être installé à l'hôtel, le curiste se met en quête d'un médecin qui prendra soin de lui pendant tout son séjour. Certains d'entre eux, comme le docteur; Darralde aux Eaux-Bonnes, ont une telle réputation qu'il faut, pour pouvoir les consulter, se lever aux aurores et faire la queue ou se résoudre à payer un montagnard pour éviter cette corvée. L'usage veut que le buveur d'eau voie cinq fois son médecin pendant la cure. Les honoraires tiennent compte des ressources du patient ainsi que de la catégorie de l'hôtel où il est descendu.

Bon nombre de médecins donnent à leurs clients des conseils comparables à ceux que l'on peut puiser dans le Manuel ou vade-mecum du baigneur publié en 1836 par le docteur J.-B. Barrau :

« II faut d'abord se préparer à prendre les eaux, d'ordinaire par des purges, surtout si l'on, est jeune et pléthorique et par la saignée, absolument nécessaire aux tempéraments sanguins secs et bilieux. On tempère ainsi l'ardeur du sang... Un régime alimentaire/est nécessaire. On ne doit se nourrir que d'aliments de bon suc et faciles à digérer tels que bons potages au riz, au vermicelle ou à la semoule, soit au gras soit au lait.

Abreuvé de tous ces conseils, le baigneur peut se diriger vers la source que le docteur lui a prescrite.

A Bagnères-de-Bigorre et à Cauterets, les bains coûtent 1 franc en 1840. A Luchon, ils valent de 0,50 à 1 franc. En 1905 les prix varient dans les diverses stations de 1 à 2,50 francs suivant la source, l'heure et la saison.

La journée d'un curiste à Saint Sauveur 0 la fin du XVIIIème siècle

Elle peut être résumée aussi Plaisamment que le fait Antoine de Bertin écrivant à M. le comte de Parny :

Debout dès l'aube matinale.

C'est là qu'un thermomètre en main,

Tout malade, en guêtre, en sandale,

En mule étroite, en brodequin,

Curé, juif, actrice ou vestale,

Ou moine, ou gendarme, ou robin,

Court s'entonner d’eau minérale

Et cuire à la chaleur du bain. »

Source autrefois Le Pyrénées

A suivre

Le Pèlerin

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