L’Etat va contrôler les prix
des produits de large consommation
Le gouvernement algérien a décidé de réagir à la flambée des prix que connaissent les produits de première nécessité, à l’exemple du lait et du blé. Dans une réunion interministérielle, tenue hier sous la présidence du chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, un comité de veille ad hoc a été mis en place pour le suivi au quotidien des tendances du marché. Ce comité a pour mission de proposer des «correctifs éventuels qui doivent être pris par le gouvernement». Ainsi, après plusieurs réunions consacrées à la situation du marché, caractérisée par un renchérissement remarqué de certains produits de large consommation, des mesures ont été prises par le gouvernement «pour garantir un approvisionnement régulier et suffisant du marché en tenant compte de la raréfaction de certains produits sur le marché international, notamment en ce qui concerne la poudre de lait et le blé». Le gouvernement qui explique que «la hausse des prix est due à des raisons exogènes échappant à tout contrôle, mais aussi à des raisons endogènes qui ont été identifiées et sont progressivement prises en charge», a décidé de prendre «les mesures nécessaires concernant la stabilité des prix des produits déjà subventionnés, comme le lait et le pain.» La réflexion du gouvernement autour de l’envolée des prix de la poudre de lait sur le marché international, dont l’Algérie est largement dépendante, a commencé au printemps dernier, affirme le communiqué des services du gouvernement. Il faut dire que cette décision vient à point surtout que le consommateur s’apprête à affronter les dépenses de la rentrée scolaire et celle du mois de ramadhan, attendu pour la mi-septembre.
Il est à préciser que cette décision vient juste après les propositions faites par le principal syndicat patronal (FCE) qui a recommandé la réévaluation de la monnaie nationale pour contenir la hausse des prix à l’importation et soutenir le pouvoir d’achat. Ce dernier a écrit au gouvernement pour lui faire part des ses «vives préoccupations» à la suite de la forte hausse des prix à l’importation des matières premières et des produits de consommation courante et lui proposer d’y faire face par la réévaluation du dinar, notamment. Outre la réévaluation du dinar, le FCE demande une réduction des droits de douane et de la TVA sur ces importations, une réduction de la marge bénéficiaire des entreprises, et, «en ultime recours», l’augmentation du salaire minimum. La flambée des prix qui accentue la dégradation du pouvoir d’achat du consommateur est, depuis quelque temps, le centre des préoccupations. Le ministre du commerce, El Hachemi Djaaboub, lors de son intervention en début de cette semaine, avait d’ailleurs tenté de rassurer les Algériens en annonçant officiellement la décision de l’Etat de continuer à soutenir les prix du lait et du pain. Il a annoncé également une réflexion pour réduire la taxe douanière et la TVA sur la pomme de terre et la semence de pomme de terre importée, pour faire baisser son prix, qui atteint aujourd’hui les 60 DA le kilo. Même les représentants des commerçants ont affirmé leur intention d’assurer un contrôle des prix des produits alimentaires durant le mois sacré. L’Union générale des commerçants et artisans algériens a affirmé essayer «de convaincre les commerçants de céder 10% de leurs marges au profit du consommateur». Avec toutes ces mesures et ces promesses, les prix vont-ils baisser ?
Source La Tribune
Le Pèlerin