Le Sahara algérien, immensité désertique représentant près 80% de la superficie globale du pays (soit 2 millions de kilomètres carrés), regorge de richesses minières et énergétiques. Un vaste territoire exotique, avec un sous-sol généreux, qui a toujours fait figure de «coffre-fort» pour le reste du pays. Les gisements miniers et pétroliers du Grand Sud garantissent à l’Algérie des revenus conséquents qui en font d’elle la seconde puissance économique du continent avec un PIB qui frôle les 120 milliards de dollars. Le pétrole (9ème exportateur mondial), le gaz naturel (4ème fournisseur), le zinc, le fer, le phosphate sont autant de matières premières qui y sont extraites et exportées aux quatre coins du monde.
Le Sahara, c’est aussi l’agriculture avec ses oasis et ses palmeraies qui proposent un grand échantillon de dattes d’une exceptionnelle qualité. La céréaliculture, le maraîchage, l’arboriculture et l’élevage réalisent, en outre, des résultats probants. Et puis, il y a le tourisme et les cultures locales. Constitué essentiellement de regs, d’ergs et d’oasis luxuriantes, le désert algérien et ses savoirs ancestraux ont depuis toujours captivé l’intérêt et l’engouement des voyageurs et des aventuriers du monde entier, même s’il reste beaucoup à faire en matière d’infrastructures d’accueil de haut standing. Rien qu’au cours des fêtes de fin d’année qui viennent de s’achever, le Sahara a accueilli quelque 12 000 touristes étrangers, selon les chiffres de l’Office national du tourisme. Djanet, Tamanrasset, Timimoun, Taghit, Ouargla, Ghardaïa, le parc national du Tassili figurent parmi les destinations les plus prisées par les vacanciers, essentiellement européens. Malgré toutes ses potentialités, cette vaste région du pays apparaît depuis toujours comme le parent pauvre en matière de développement local et régional. Le taux de chômage y est très élevé. La couverture en matière de services publics (écoles, hôpitaux, universités, transport et télécommunications) reste bien en dessous de la moyenne nationale.
Les populations locales montent épisodiquement au créneau pour revendiquer leur «part» d’émancipation. Prenant conscience de l’importance stratégique de cette partie du territoire national, l’Etat algérien a consacré ces dernières années de volumineuses enveloppes budgétaires pour rattraper les retards cumulés en la matière et mettre en valeur les wilayas du Grand Sud. Une politique de promotion de l’ensemble de la région a été, en effet, mise en œuvre par le président Abdelaziz Bouteflika tant pour assurer une meilleure exploitation de ses potentialités économiques en garantissant l’indispensable équilibre régional que pour se concilier les Sahariens qui s’estimaient abandonnés par les pouvoirs centraux. Des investissements publics colossaux qui commencent déjà à porter leurs premiers fruits. «Ce qui frappe le plus au premier abord, c’est l’accroissement démographique de la population et celle de la surface de l’agglomération urbaine : 100 000 habitants, des cités à perte de vue, des routes bitumées périphériques, l’électricité dans de nombreux quartiers, des travaux de tout-à-l’égout, d’adduction d’eau, des écoles et collèges par dizaines, d’immenses marchés regorgeant de toutes sortes de produits. Les services de l’Etat (wilaya, daïra, justice, casernes, école de police, hôpitaux, dispensaires, etc.) avec les banques, pharmacies, sont omniprésents. La circulation automobile est strictement réglée, la vitesse en ville ne dépasse pas 50 km/heure, les accidents sont rares; le prix des déplacements en taxi (qui se sont multipliés) est fixé à 50 DA quelle que soit la course dans l’agglomération», constate l’universitaire français Marceau Gast au sujet de la ville de Tamanrasset, en soulignant que la vie sociale paraît spectaculairement agréable et détendue.
«Cafés et restaurants peuvent rester ouverts jusqu’au milieu de la nuit ainsi que les cybercafés et les cabines téléphoniques privées. Des couples de jeunes gens, des femmes, peuvent vaquer à leurs occupations dans les marchés, les boutiques ou se promener dans les boulevards en toute liberté, visiblement détendus et heureux», ajoute le même auteur. Pour examiner de très près l’état d’avancement des chantiers lancés et s’enquérir des nouveaux besoins de la région, le chef de l’Etat entame dès demain une visite d’inspection et de travail dans la région.
La poursuite de l’œuvre de modernisation des métropoles sahariennes, l’encouragement de l’investissement productif et la création d’emplois, ainsi que la valorisation des potentialités économiques et humaines du Sahara figurent parmi les grandes priorités de cette tournée présidentielle qui se veut un gage supplémentaire pour booster ces gigantesques ateliers du Grand Sud.
Source La Tribune
Le Pèlerin