Les scientifiques débattent de son âge… à 1 000 ans près ! Toujours sur la sellette, elle continue d'attirer le public au musée.
La momie égyptienne du Musée Georges Labit a déjà fait couler beaucoup d'encre, notamment en 1997 en prenant 1 000 ans d'un coup, après une datation au carbone 14. Une nouvelle datation entreprise en décembre dernier pourrait au contraire se traduire pour elle par un sérieux rajeunissement… Les laboratoires, celui de Lyon il y a une décennie et celui de Bordeaux cette fois-ci, ne sont pas parvenus en effet au même résultat. La réponse est donc encore en suspens, mais ces péripéties prouvent s'il en était besoin combien la momie suscite d'intérêt et reste la vedette du musée de la rue du Japon. « Elle exerce une vraie fascination sur les visiteurs, note Françoise Colange, conservatrice du musée. Sans doute à cause d'un statut ambigu : ce n'est plus un cadavre, mais pas non plus un objet. »
C'est en 1949, quand la ville a redistribué ses collections, que le musée Georges Labit a reçu la momie, qui était jusqu'alors aux Augustins. Depuis quand ? Nul ne le sait. Peut-être depuis la campagne d'Égypte. Seule certitude, elle est arrivée avant 1849, avec un sarcophage qu'on supposait être le sien, portant pour nom « In-Imen ». Champollion de passage à Toulouse évoque une momie dans une lettre de 1831, mais rien ne prouve qu'il s'agit d'elle.
Le sarcophage date du 7e ou 8e siècle avant J-C. Dans un premier temps, on pensait que la momie avait le même âge. Mais la datation entreprise en 1997 situait l'existence de cette jeune femme de 35 ans entre 1800 et 1600 av. J-C. Soit 1 000 ans de mieux ! Depuis, bien des scientifiques se sont penchés sur son cas. Le professeur Pomar (médecin et égyptologue) a réalisé une première en 1995 en scannant la momie à Rangueil, et a pu reconstituer son corps en 3 D pour un film présenté en boucle au musée. Mais le conservateur du Britsh Muséum, John Taylor, est venu lui aussi la découvrir en janvier dernier. Intrigué, car si elle a bien l'âge qu'on lui prête, elle serait l'une des plus anciennes connues en Europe !
Du coup, une nouvelle datation a été lancée, et un premier résultat vient de la rajeunir : elle serait contemporaine du sarcophage et serait donc, probablement, la dame « In-Imen »… «Les techniques de dépollution des échantillons posent parfois problème, reconnaît Françoise Colange. Les laboratoires doivent revérifier les procédures. » La réponse est attendue pour dans quelques semaines. Mais malgré ce suspense et quel que soit son âge, la momie a gardé les faveurs d'un public qui vient au musée d'abord pour elle.
HORAIRES ET TARIFS
Le musée Georges-Labit est situé au 17, rue du Japon. 31400 Toulouse.
Il est ouvert tous les jours sauf les mardis et jours fériés. Du 1er octobre au 31 mai de 10 heures à 17 heures. Du 1er juin au 30 septembre de 10 heures à 18 heures.
Tarif: 3 €. Réduit: 1.5 €.
Source La Dépêche du Midi
Le Pèlerin