Vendredi 26 Septembre 2003 - Indués de Lerida - Montreal
Départ 7h00 Arrivée 19h00 38 km / 430 km Il me faut apprendre l’Espagnol…
J’ai déjeuné très tôt au bar/restaurant communal, mais je n’avais quasiment plus de réserves de nourriture et il me fallait trouver quelque chose d’ouvert pour y faire quelques provisions. Je n’avais en effet qu’un morceau de pain et un peu de confiture. Pour faire 3 étapes en 2 jours il me fallait partir tôt.
Je partais donc dès 7h00. La température était fraîche et le jour venait à peine de se lever.
Je distinguais bien les balises dans le centre d’Indués mais après cela devenait une loterie. Je me sentais assez en forme.
Après un peu moins de trois heures de marche, j’atteignais Sangüesa, nichée dans un creux du Rio Aragon que je croisais ici pour la dernière fois.
A l’entrée de Sangüesa, je trouvais une auberge prés du rio et y pris un petit déjeuner royal.
Je prenais trois œufs sur le plat, deux maillons de chorizo et une bière Heineken pour 3,75 euros et je repartais aux environs de 10h45. J’entrais dans Sangüesa. J’y accédais par la Plaza del Toros. Je passais devant l’église Santa Maria La Real dotée d’un porche magnifique. Cette église est le joyau du village. Sa tour du 12è siècle est coiffée d’une flèche du 13è siècle. Ses sculptures en relief sont magnifiques. Je reprenais mon chemin. Le paysage se faisait de plus en plus dépouillé et sauvage. Après une heure de marche environ, le chemin devenait de plus en plus boisé et vallonné, cela sentait le pays basque espagnol.
Je me suis mis à marcher sous une nuée d’éoliennes, et ce pendant plus de deux heures. Parfois je passais si prés que je pouvais entendre le battement et le sifflement de l’air déplacé.
Je traversais Rocaforte et son usine de papier, puis Puerto Olaz. Le paysage devenait de plus en plus civilisé avec de nombreux villages (Izco, Abinzano, Salinas) égrenés dans la vallée du rio Elorz. L’architecture basque commençait à se sentir.
J’arrivais enfin à Montreal vers 19h00. Montreal est un village charmant blotti dans le resserrement de la vallée à l’ombre de la montagne.
Je m’arrêtais dans une auberge prés de l’église. Il y avait de nombreux pèlerins espagnols, 3 jeunes Allemands, 2 belges flamands, un Français de St Malo qui m’offrit une bière ; il avait déjà fait 2 fois St Jacques. Il s’en retournait vers St Malo…(il est difficile parfois de cerner le balisage à contresens). Je fis quelques provisions au commerce du coin et dînais à l’auberge pour changer un peu. La majorité des gens parlait l’Espagnol et je m’en trouvais quelque peu frustré…Le Français était sorti.
Je me couchais vers 21h00 et je m’endormais vers 22h00.
Je me réveillais vers 4h00 et me levais à 5h00.
J’effectuais mes mouvements et me mis à écrire quelques notes car j’avais du retard. Les autres Pèlerins ronflaient.
Moi, j’étais prêt il ne me restait plus qu’à organiser mon sac et à décamper.
Le Pèlerin