Aurons nous un jour le TGV à Toulouse ? |
Oui, il faut poursuivre le projet de ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse… Le conseil d'administration de Réseau Ferré de France l'a décidé hier soir sur la base de l'étude réalisée par ses soins et du débat public mené en 2005. Le TGV Paris Toulouse via Bordeaux en trois heures a donc franchi une nouvelle étape. Importante ? Incontestablement. Décisive ? L'avenir le dira. Car ce train est loin d'être sur les rails. Sur le papier, un calendrier pour espérer existe depuis hier : -2008: fin des études préliminaires pour aboutir à un plan de financement, au choix du tracé dans un fuseau large d'un kilomètre, des emplacements des gares et à un avant-projet sommaire. -2008-2011 : acquisition des terrains, études des ouvrages, déclaration d'utilité publique, appels d'offres.-2011-2016 : travaux. Tout cela reste virtuel.
Deux lignes parallèles
Politiquement, rien n'est acquis. Les élus aquitains, hors Lot-et-Garonne, maintiennent la priorité pour une ligne Bordeaux Dax Hendaye (Le débat public s'ouvrira cet été). En posant, hier à Bordeaux, la première pierre du pont ferroviaire, le ministre des Transports, Dominique Perben, a déclaré : « Les lignes à grande vitesse Bordeaux Toulouse et Bordeaux Espagne peuvent avancer en parallèle sur un calendrier rapproché ». Ces propos inquiètent les élus midi-pyrénéens : « Le ministre semble indiquer que les deux projets pourraient débuter après la ligne Tours Bordeaux (2016). S'il devait en être ainsi, le gouvernement reviendrait sur ses engagements, pris à Toulouse pour Paris Toulouse en 2016 » observe Martin Malvy, président de région. La LGV Bordeaux Toulouse conservera-t-elle une année d'avance sur Bordeaux Hendaye ? Duel ou duo ? Avec cette position, le ministre n'éteint pas la bisbille Aquitaine/Midi-Pyrénées. En validant le fuseau Toulouse-Agen et en demandant d'étudier la suite du tracé en même temps que Bordeaux Hendaye, il accrédite en revanche la préférence pour 54 kilomètres de tracé commun aux deux lignes entre Bordeaux et le Lot-et-Garonne via le sud de la Gironde. Ce serait un moyen de se réconcilier, de diminuer la facture. Sauf que l'opposition à la LGV à cet endroit est très forte. Plus ennuyeux encore que les bisbilles politiques sera la quête des financements. « Ce sera difficile, mais nous pouvons recourir à un partenariat public-privé » explique Dominique Perben. | |
L'État, que l'on sait désargenté, doit financer d'autres LGV à commencer par Tours Bordeaux. Pour la réalisation de cette ligne, indispensable aux desseins des Midi-Pyrénéens comme des Basques, dirait Monsieur de La Palice, les collectivités locales sont appelées à participer à hauteur de 25 % du coût. Soit 1,7 milliard au bas mot. Sur cette base, les élus de Midi-Pyrénées et Lot-et-Garonne devraient donc trouver 750 M€ pour Bordeaux Toulouse et Aquitains et Espagnols autant pour Bordeaux Hendaye. « La ligne Sud Europe Atlantique est un projet global » conclut Dominique Perben. Une façon de ramener tout le monde autour de la même table pour parler gros sous. Car là est bien l'essentiel. Et l'introuvable ? Affaire à suivre
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Information « La Dépêche »
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