Urbanisme. Les priorités de Pierre Cohen
Le maire de Toulouse a évoqué ses projets face aux urbanistes.
Le provisoire de la rue Alsace-Lorraine se dégradant à vitesse grand V, une réfection définitive aura lieu d'ici 2010. Dès ce 8 décembre, seuls les piétons et les cyclistes pourront l'emprunter.
On ne pourra pas reprocher à la nouvelle équipe municipale de ne pas écouter, consulter, réfléchir avant de décider. En matière urbaine, la méthode de Pierre Cohen est la même qu'ailleurs : « Faire respirer la ville » en ouvrant le dialogue avec la population au travers d'assises (de la culture, de la mobilité) pour « mettre en place une vraie démocratie locale ».
Hier, devant les urbanistes réunis en congrès dans le centre Pierre-Baudis (l'occasion pour le maire de juger inadaptée cette structure à certains types de réunions avec l'absence d'une salle pour 4 ou 500 personnes), Pierre Cohen a développé sa vision de la Ville rose de demain. Il a dégagé aussi quelques priorités dans la masse des projets déjà lancés ou envisagés : rue d'Alsace-Lorraine refaite définitivement d'ici deux ans, le provisoire actuel se dégradant à vitesse grand V et mise en valeur d'un arc culturel de la rive gauche de Garonne : continuité piétonne sur les quais, mise en valeur des équipements culturels existants, musées des Abattoirs et du Château d'eau, théâtre Garonne, et à venir, cité des Arts et de la Danse à la Grave/Hôtel-Dieu. Le tout dans le cadre de la réflexion plus générale qu'entend poursuivre l'équipe municipale sur la place de l'auto dans le centre, la densité des habitations à construire pour accueillir 15 000 Toulousains en plus chaque année et les équipements et services indispensables au « vivre ensemble ». Sans oublier le GPV (grand projet de ville) visant à revitaliser le secteur Mirail-Bagatelle-Empalot. Pour mener à bien cette réflexion, le maire va consulter des experts internationaux dont il attend un avis « décoiffant », qui « perturbe » certaines certitudes. Construction de tours ou pas ? Religion de la brique ou pas ? Rien n'est encore tranché, Pierre Cohen laisse la porte ouverte au débat.
Les projets lancés par la précédente municipalité sont eux modifiés ou carrément remis à plat dans l'optique de ce désir « d'urbanisme durable », intégrant les notions d'éco quartiers, de « ville défragmentée » et de « recherche d'harmonie ». La fin revendiquée d'un « urbanisme du puzzle et du coup par coup ». Avec, en toile de fond, une crise économique et immobilière bien réelle qui contribue à repenser ou retarder certains projets et à donner plus de poids à la puissance publique ( recours aux organismes Hlm, aide au foncier) face à une pure logique de marché, quelque peu battue en brèche ces derniers mois.
Source La Dépêche du Midi
Le Pèlerin