Le Brésil devrait signer des contrats d'armements avec la France
le Rafale
Noël avant l'heure pour les industriels Français de la défense. Lors de sa visite de deux jours au Brésil, le 22 et 23 décembre, pour le sommet France-Brésil et UE-Brésil, Nicolas Sarkozy devrait signer avec Lula, le président du Brésil, de nombreux contrats d'armement pour une valeur de plus de 3 milliards d'euros.
Lula devrait ainsi confirmer l'achat de quatre sous marins à propulsion classique, Scorpène de DCNS, et d'une cinquantaine d'hélicoptères de transport, EC-725, d'Eurocopter (EADS). Ces deux contrats sont quasiment bouclés et attendent juste leur officialisation le 22 décembre ou au pire le 23.
Un dossier plus délicat attend Nicolas Sarkozy: le renouvellement des avions de combat de l'armée brésilienne. Il reste aujourd'hui trois constructeurs en lice: Dassault, avec son Rafale, Boeing, avec le F18, et Saab (Gripen). Le contrat porte sur 136 avions, dont une première tranche de 36 avions. Pour Dassault, c'est l'occasion d'exporter pour la première fois son avion de combat. Et selon les observateurs, il a de bonnes chances d'y parvenir. "Depuis l'éviction de la Russie, et de son Sukhoï, qui était pourtant le favori de l'armée brésilienne, la voie est grande ouverte pour le Rafale", estime un observateur. Toutefois, l'arrivée d'Obama pourrait peut-être changer la donne. D'autant plus qu'aucun pays n'aime à dépendre d'un seul fournisseur en termes d'équipements militaires. Si Lula achète les sous-marins et les hélicoptères à la France, pourrait-il être tenté d'acheter les avions de chasse aux Etats-Unis?
Il semblerait que non. D'ailleurs, le ministre Jobim va dans ce sens dans une interview accordée à Istoé: "Nous avons un accord avec les Français concernant nos trois corps d'armée. Cette alliance verra officiellement le jour avec la signature de président Lula et Sarkozy. Cela nous offre la possibilité de nous affranchir de l'hégémonie étasunienne dans ce secteur, ce qui fait partie des objectifs de défense sud-américain", a-t-il affirmé.
Il faut dire que la France a tout fait depuis quelques années pour se rapprocher du Brésil. En 2005, elle a vendu des Mirages 2000 d'occasion à l'armée brésilienne à un prix d'ami (60 millions d'euros) pour leur permettre d'attendre quelques années avant de lancer une appel d'offre pour renouveler leur flotte. De même, le Brésil avait récupéré le porte-avion Foch pour un prix dérisoire.
En 2007, Nicolas Sarkozy a encore renforcé le partenariat stratégique entre la France et le Brésil (signé par Chirac et Lula en 2006). Cet accord concerne principalement le transfert de technologie. Un atout essentiel. "La disposition de la France à travailler avec nous dans le domaine technologique a été très important et décisif", reconnaît d'ailleurs Everton Vargas, ministre des Affaires Etrangères.
La France a ainsi accepté d'aider le Brésil à construire un sous-marin à propulsion nucléaire, un domaine hautement stratégique. DCNS va donc aider les Brésiliens à intégrer leur technologie nucléaire dans un sous-marin.
Eurocopter (filiale d'EADS) et son partenaire local Helibras (dont il détient 70%) ont prévu de monter une ligne d'assemblage au Brésil. Dassault, pour sa part, avait déjà proposé il y a sept ans de construire ses Mirages sur le sol brésilien avec Embraer, société locale, proposition que le groupe de défense français pourrait réitérer avec le Rafale.
La France a eu du nez de se rapprocher d'un Brésil qui, grâce à la découverte de pétrole, devient une puissance économique non négligeable en Amérique du Sud. Le budget de la défense est estimé autour de 5 milliards de dollars. De quoi rassurer sur la capacité de financement du Brésil.
Source 20minutes.fr
Le Pèlerin