Religion. Ce premier voyage a changé le regard de Mohamed O., un musulman modéré. Toulousain d'origine marocaine
La Mecque : «II faut le faire au moins une fois »
Mohamed O. a 40 ans. Ce Toulousain d'origine marocaine, ingénieur informatique dans le milieu hospitalier,vient de concrétiser le rêve de sa vie : faire le pèlerinage à la Mecque, «C'était la première fois, explique-t-il. J'ai préparé ce voyage durant trois ans».
Mohamed a accepté très cordialement de parler de cette expérience qui selon lui, change la vie de tous musulmans. «J'ignorais avant l'importance de ce voyage, poursuit-il. Aujourd'hui, j'ai une autre vision des choses». Un pèlerinage qui coûte cher. Pas moins de 23 000 ?. Une somme qui comprend le voyage, les déplacements d'une ville à une autre et l'hébergement. C'est pour cette raison que souvent, les fidèles le font aux alentours de 50 ans. A côté de cette somme, d'autres conditions sont nécessaires pour faire ce périple. «Il faut être musulman, bien sûr, reprend Mohamed. Etre sain d'esprit et en bonne santé, ne pas être sous le coup d'interdiction». Mohamed et son épouse, française convertie, sont partis durant neuf jours. «On a embarqué pour Paris le 30 décembre, le Sème mois, (hija), du calendrier Egire, (calendrier musulman). Nous sommes restés trois jours à Médine, à la Mosquée du Prophète, pour prier et pour «sacraliser» notre tête». Cette dernière phase signifie se «mettre en conditions» : s'habiller, se laver, se parfumer, se raser, se tailler les ongles , ne pas se disputer et avoir de relations charnelles. «C'est seulement après toute cette préparation que l'on peut prétendre être prêt pour le pèlerinage ou elhadj». Le lendemain, chacun se dirige à pied vers le Mont Arafat, (Mecque) . Une zone délimitée et mixte où il est indispensable de se rendre pour prier jusqu'au coucher du soleil. « II n'y a pas d'El hadj sans Arafat», aime dire Mohamed.
Abdellatif Mellouki, vice-président du Conseil Régional du Culte musulman explique : « Ce voyage fait partie des 5 piliers de la religion musulmane. Il permet de découvrir l'autre. Ceux qui voient dans ce pèlerinage un acte d'endoctrinement religieux, le perçoive mal. N'oublions pas que l'islamisme est récent alors que le pèlerinage à la Mecque est vieux de 4 000 ans». Aujourd'hui, Mohamed a repris le cours de son quotidien. «Je me sens différent, plus zen. J'ai visité les lieux saints, là où l'islam a pris naissance. J'ai aussi rencontré des gens d'horizons différents en toute simplicité».
Le pèlerinage à la Mecque représente le 5e pilier de la religion musulmane, avec le ramadan, la prière, l'aumône et la profession de foi.
Source «La Dépêche du Midi»; information relayée par :