Bicentenaire de la naissance de l’Emir Abd-el- kader (4/6)
Le Centre de presse a reçu, jeudi dernier, le président de la Fondation Emir Abdelkader, M. Mohamed Boutaleb, et les membres du conseil scientifique de la Fondation. La tenue de la rencontre a été axée sur la commémoration du 200e anniversaire de la naissance du grand homme d’Etat que fut
Le Maroc
En 1841, sous le gouvernement de Bugeaud, Mascara, Tlemcen, Borhan, Thazat, Tekdemt, Saïda et Tafraoùts tombèrent dans les mains des français. L'émir n'ayant plus ni villes, ni magasins, ni trésors, n'était plus qu'un chef dé partisans. La prise de la smala par le duc d'Aumale lui porta un coup terrible ; et, poursuivi à outrance par le général Bugeaud, il fut forcé de chercher un refuge au Maroc. Là, il sut attacher à sa cause le sultan Abd-er-Rahman. Comme marabout, il prêcha l'extermination des infidèles et souleva de nombreuses tribus marocaines ; il parvint aussi à se faire écouter par les premiers fonctionnaires de la cour de Fes, qui ne cherchaient qu'un prétexte pour déclarer la guerre aux français.
Bugeaud
Le tournant de la guerre fut la nomination du maréchal Bugeaud comme gouverneur général de l'Algérie en 1842. Celui-ci changea complètement de tactique de l'armée française, aidée de nombreuses troupes composées d'Algériens : troupes régulières (zouaves et spahis) et corps irréguliers : les goums). Il harcela les troupes d'Abd El-Kader, en cherchant à les couper de leur base. L'émir fut refoulé sur les hauts plateaux steppiques avec sa smala, capitale ambulante estimée à 30 000 personnes.
Abd El-Kader essuya un grave revers le 16 mai 1843, avec la prise de la smala par le duc d'Aumale dans la région de Boghar. Il rassembla le reste de ses troupes, sous le nom de déïra, et se tourna vers le sultan du Maroc. Celui-ci, qui avait des visées sur l'ouest algérien, intervint mais fut défait à la bataille de l'Isly (oued près d'Oujda) le 14 août 1844.
Dans le traité de Tanger (10 septembre 1844), il fut convenu qu'Abd-el-Kader serait mis hors la loi aussi bien en Algérie que dans le Maroc. Ce traité délimita la frontière entre les deux pays.
Les français n'avaient pas oublié le guet-apens de Sidi-Brahim, où leurs soldats, commandée par le colonel Montagnac, furent égorgés sans pitié par les troupes de l'émir.
En 1845, beaucoup de tribus des Hauts-Plateaux s'étaient soumises aux Français. L'Emir vint les punir. Le Goum des Ouled Nail, sous le commandement de Si Chérif Bel Lahrech qu'Abdelkader avait nommé khalifa, prit part à ces opérations. Il alla ensuite en Kabylie où deux combats eurent lieu contre les Français en février 1846. Les Kabyles ne voulurent pas suivre l'Emir qui vint dans la région de Djelfa et la sillona en tous sens, poursuivi par les Français, mais aidé par la population. Des combats eurent lieu à Ain Kahla, à Zenina et à l'oued Boukahil.
Abd El-Kader tenta de relancer la révolte en 1847, mais échouant à rallier les tribus kabyles, il dut se réfugier au Maroc.
Le général de Lamoricière avait appris qu'Abd-el-Kader, refusant de se rendre au sultan du Maroc, s'était entendu avec ses principaux officiers pour tenter une dernière fois la fortune. Le 13 septembre, un ex-brigadier du 2° chasseurs d'Afrique qui s'était échappé de la Deïra, accourt annoncer au général que l'émir veut livrer encore un combat avant de se retirer vers le Sud avec ceux qui voudront l'y suivre.