Chose promise, chose due
Abstention et fraude sont les deux spectres qui menacent les élections.
Dans son discours de jeudi dernier, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a expliqué les enjeux des prochaines élections législatives qui auront lieu le 10 mai prochain. Le président n'a pas perdu de vue le fait que la Constitution sera amendée lors de la prochaine législature. A la fin de son discours, il a été clair sur ce sujet. «Il nous incombe, tous ensemble, d'être à la hauteur de cette échéance décisive en votant massivement et de nous doter d'une Assemblée populaire nationale légitime et crédible, à même d'impulser une dynamique qualitative propice à la réussite des réformes, y compris la révision constitutionnelle prévues dans le parcours de notre pays vers un lendemain meilleur», a-t-il dit.
Le Président a mis l'accent sur la transparence du scrutin en déclarant que l'opération électorale et le dépouillement des résultats se dérouleront sous la surveillance directe des représentants des candidats. Il ajoute que les partis et les listes indépendantes surveilleront chacune des étapes du processus à travers la commission indépendante de surveillance des élections. Lors de la campagne électorale, l'équité entre les candidats est promise.
A cela s'ajoute une commission composée de magistrats habilitée à prendre des décisions exécutoires afin de garantir la conformité aux dispositions de la loi électorale. Sans oublier l'appel fait à des observateurs internationaux et à certaines organisations non gouvernementales. D'autres garanties sont énumérées. Tout responsable, membre du gouvernement, haut fonctionnaire ou cadre dirigeant d'entreprise publique qui se porterait candidat doit s'abstenir de toute utilisation des moyens de l'Etat pour sa campagne électorale et s'interdire toute visite de travail dans la wilaya où il se présente. Les partis, les syndicats et des organisations de la société civile sont interpellés pour mobiliser les électeurs, en particulier les jeunes.
Les partis sont invités à mettre au point des programmes viables et sérieux à même de répondre concrètement aux préoccupations des citoyens et à ouvrir la voie aux femmes et aux jeunes.
Le Président veut que les élections soient une émulation entre les meilleurs programmes et la meilleure élite. Il attend qu'on lui donne «le motif d'être fier, plus et encore, du valeureux peuple algérien dans toute sa composante, ses partis, ses syndicats animés d'ardeur patriotique et sa jeunesse prête à servir sa société».
Si le président a tenu à s'adresser aux partis et aux électeurs, c'est que les enjeux sont de taille.
«Je suis convaincu que les institutions, les instances et tous les acteurs politiques assumeront pleinement leur rôle dans la préparation des conditions pour un bon exercice de la souveraineté populaire dans un climat où il n'y aura point de place ni pour les suspicions ni pour la confusion», dit-il.
Abstention et fraude sont les deux spectres qui menacent les élections. Invitation est lancée pour que tous les acteurs assument leur responsabilité en se conformant aux règles qui régissent toute élection saine, à savoir une compétition libre et loyale et une lutte déterminée contre toute forme de manquement à ses règles, selon le président. A plusieurs reprises, le Président insiste sur l'apport des jeunes. «Des jeunes épris de patriotisme, j'attends qu'ils mettent à profit ce rendez-vous électoral décisif pour se réaliser en tant qu'électeurs ou élus, afin de confirmer leur participation à l'édification du présent et de l'avenir de leur pays», dit-il. Même les électeurs résidant à l'étranger sont sollicités. «Ne faisant pas de différence entre le citoyen résidant à l'étranger et celui résidant dans le pays, je suis convaincu que notre communauté à l'étranger manifestera son attachement à sa patrie. Comme à l'accoutumée, elle sera au rendez-vous avec une participation magistrale qui la mettra à l'unisson avec son peuple dans sa marche collective vers la construction d'un Etat à toute épreuve et la poursuite de son développement», ajoute le président..
Bouteflika rappelle qu'il a rempli les engagements qu'il a pris devant le peuple quant au parachèvement de l'instauration de l'Etat de droit et l'approfondissement du processus démocratique à travers l'organisation d'une large consultation des formations politiques et des acteurs de la société civile.
Il rappelle aussi la promulgation de l'arsenal législatif jugé idoine, et la réunion des conditions appropriées pour entamer la première étape des réformes, à savoir la mise en œuvre des prochaines élections législatives.