Algérie - Instruction ministérielle applicable aux hôpitaux - Le foulard devra remplacer le hidjab
Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière interdira le port du hidjab par le personnel féminin du corps médical dans l’ensemble des établissements hospitaliers du pays.
C’est ce que nous avons appris d’une source sûre au niveau du ministère. «Dans les tout prochains jours, cette mesure fera l’objet d’une circulaire du ministre qui sera adressée à l’ensemble des établissements et des DSP (Direction de la santé publique) dans les 48 wilayas», précise notre source. D’ailleurs, le ministre de la Santé lui-même l’avait annoncé, samedi dernier, à Blida où il effectuait une visite inopinée dans un hôpital qui n’a d’hôpital que le nom ! Le laisser-aller, la négligence et l’insalubrité ont rendu ce lieu repoussant, pour le moins. Djamel Ould Abbès a d’ailleurs sérieusement malmené le personnel et les responsables de cet établissement qu’il sommait de remédier, dans l’immédiat, à la situation. Le JT du 20h de l’ENTV de samedi dernier en a fait un large écho. Cependant qu’il passera les ciseaux sur la séquence la plus importante : lorsque le ministre évoquera l’affaire du hidjab ! S’adressant ainsi aux femmes médecins et autres infirmières, Ould Abbès a clairement fait savoir à ses interlocutrices que, «dorénavant, le port du hidjab ne sera plus admis dans les établissements hospitaliers. Seul le port d’un foulard blanc sera désormais permis. En-dehors de l’hôpital, vous portez ce que vous voulez mais, ici, c’est foulard blanc et rien d’autre !» Et pour couper d’emblée court à toute interprétation politicienne à venir, il précisera : «C’est le médecin qui parle. Cette mesure a des motivations strictement scientifiques et médicales. Vous savez très bien, comme moi, que cette discipline vestimentaire imposant la couleur blanche pour le médecin est une obligation scientifique pour éviter les maladies nosocomiales (une maladie qui touche généralement les milieux médicaux, ndlr).» Ce phénomène du hidjab venu avec la vague intégriste des années 1980 a fini par s’imposer en Algérie, au point de constituer un véritable tabou que de s’y opposer. Même lorsque le simple bon sens l’exige, comme c’est le cas en milieu hospitalier. Au même titre que le «qamis» et la «barbe politique » introduits en Algérie par les promoteurs de la «sahwa» et de l’islamisme politique égyptiens qui ont trouvé refuge chez nous après avoir été pourchassés par Abdenasser et Anouar El- Sadate. Le déluge terroriste aidant, les gouvernements algériens successifs ont fini par carrément céder au fait accompli. D’où, donc, l’importance de cette mesure qui, même si elle n’est motivée que par de strictes nécessités médicales, peut avoir des répercussions psychologiques notables sur la communauté. Pour une fois que le processus s’inverse...
Source Le Soir d’Algérie Kamel Amarni
Le Pèlerin