Une colère qui tombe à pic
Profitant judicieusement de la conjoncture actuelle, qui prévaut au niveau national et international, différentes couches de la société passent à l’action. Chômeurs, enseignants, cheminots, non- voyants, gardes communaux, médecins, etc. ont manifesté leur colère après une relative accalmie.
Jamais le front social n’a connu autant d’effervescence. Les travailleurs relevant de différents secteurs montent au créneau, quasi simultanément, et demandent tous la prise en charge de leurs revendications socioprofessionnelles. Profitant judicieusement de la conjoncture actuelle, qui prévaut au niveau national et international, différentes couches de la société passent à l’action.
Chômeurs, enseignants, cheminots, non-voyants, gardes communaux, médecins, etc ont manifesté leur colère après une relative accalmie. Tous ont l’espoir de voir leurs doléances satisfaites, en faveur des mesures prises par les autorités publiques pour apaiser la tension sociale. Plusieurs d’entre eux ont soutenu que «c’est le moment ou jamais» pour forcer la main aux responsables et arracher des acquis après plusieurs années d’attente. Les conducteurs de trains ont organisé, il y a quelques jours, une grève inattendue pour demander l’augmentation des salaires, la revalorisation du système d’attribution des primes, la révision du plan de carrière et l’amélioration des conditions de travail.
Cette grève bien que justifiée a surpris les usagers, voire certains ouvriers. Idem pour les non- voyants qui ont observé un rassemblement, avant-hier, à Alger pour dénoncer «l’exclusion» et le «manque de considération» dont ils sont victimes. La situation actuelle a aussi encouragé les gardes communaux à sortir de leurs gonds et occuper les voies publiques. Reçus par le ministre de l’Intérieur, pour la deuxième fois au bout de dix jours, les gardes communaux sont sur le point d’arracher leurs droits. Aussi, depuis le début des révolutions que connaît le monde arabe, l’on a assisté à d’autres mouvements de protestations initiés par les enseignants, les greffiers, mais surtout les chômeurs.
Ces derniers ont exprimé leur ras-le-bol, parfois violemment, dans différentes wilayas et bourgades du pays. A plusieurs reprises, les services d’ordre ont trouvé du mal à maîtriser la situation et éviter les dérapages. D’ailleurs, même si le pays a connu des mouvements de protestations quasi quotidiens durant ces dernières années, jamais la colère n’a atteint un tel degré et les revendications exprimées ont été axées, en priorité, sur le problème du travail. Aussi, faut-il signaler qu’en ce moment des travailleurs de l’Ecole nationale des arts graphiques (ENAG), d’autres de Sonatrach à Hassi R’mel et bien d’autres employés manifestent leur grogne, chacun à sa manière. Pis, il est à craindre que des contractuels ou des jeunes diplômés travaillant dans le cadre du pré emploi ne reviennent à la charge eux aussi, notamment suite à la décision du ministre de la Poste et des TIC de titulariser tous les personnels vacants de son secteur. Les facilités annoncées par l’Etat auront fini par semer un brin d’espoir chez plusieurs couches de la société, jusque-là ignorées, qui aspirent à des conditions de vie meilleures.
Une aspiration légitime qui remonte à la surface après un retard de plusieurs années dans la prise en charge des revendications exprimées. Les pouvoirs publics sont face au défi de gérer une situation inédite et trouver le meilleur équilibre pour satisfaire les uns et les autres.
Source Le Jour d’Algérie Aomar Fekrache
Le Pèlerin