Les voyagistes du Sud veulent une nouvelle politique touristique
Pour cette troisième édition du Salon international du tourisme, des voyages et des transports (Siaha), qui se tient depuis hier au Palais des expositions de l’EMEC-Oran et ce jusqu’au 15 avril, le ton, autour du climat régnant dans ce secteur, a été donné par des agences de tourisme spécialisées dans le Sud algérien.
Venus en grand nombre participer à ce salon organisé par la société ASTRA Communication, des voyagistes et agences de tourisme du grand Sud ont évoqué les effets de la crise qui les frappent de plein fouet depuis près d’un an. Une situation, selon eux, essentiellement liée à l’instabilité du Sahel. «Nous sommes en crise à cause du Sahel, nos activités étaient essentiellement tournées vers les touristes étrangers, surtout européens, mais aujourd’hui avec ce qui se passe, c’est la chute. Il n’y a plus aucun vol charter c’est dire...», confie un opérateur spécialisé dans les randonnées dans le Tassili, le Hoggar… «Il faut à tout prix que l’Etat axe sa politique sur le tourisme national en mettant en place une vraie politique de promotion du tourisme du Sud en direction des nationaux», ont poursuivi nos interlocuteurs. Ainsi les propositions ne manquent pas de la part des professionnels qui souhaitent un effort de «l’Etat pour la baisse des prix des billets par Air Algérie, la baisse des tarifs en hôtellerie puisqu’ils sont majoritairement étatiques.» Ils affirment être, de leur côté, prêts à faire des efforts dans ce sens. «Nous sommes d’accord pour mettre en place des promotions sur une période d’un an à deux ans et d’aller vers une réduction conséquente de nos tarifs pour tous les produits, mais il faut que l’Etat aussi agisse dans ce sens. L’essentiel est de relancer le tourisme national.» L’autre temps fort de ce salon, qui accueille près de 60 participants dont certains pays présents pour la première fois comme l’Inde, est surtout venu de la Tunisie. Bien qu’habituée à participer à cette manifestation, cette année la Tunisie a été très présente et les professionnels tunisiens n’ont pas caché leurs ambitions : «Nous attendons beaucoup de nos frères algériens. Depuis la révolution dans notre pays, on a beaucoup souffert et tout le secteur avec tout ce qui se trouve autour et en aval a été touché. Nous avons des taux qui ne dépassent pas les 30% en comparaison aux années précédentes. Mais la sérénité est de retour». Un directeur d’un grand hôtel et complexe touristique nous explique encore que «les choses ont changé », lorsque les Algériens évoquent les brimades et le mauvais accueil qui leur étaient réservés et d’ajouter que ce n’est plus la même chose avec, désormais, une vaste campagne de promotion de la part de leur ministère en direction des Algériens. A noter également la présence lors de ce salon de professionnels venus de pays comme le Maroc, la Turquie, la Syrie et Cuba.
Source Le Soir d’Algérie Fayçal M.
Le Pèlerin