Le secteur est en amélioration continue selon Oxford Business Group
L’Algérie poursuit son objectif d’amélioration de l’infrastructure des transports. Pour ce faire, elle a tracé un programme d’investissements de plusieurs milliards d’euros, qui fait partie d’un vaste plan visant à élargir la base de l’économie et à réduire sa dépendance vis-à-vis des hydrocarbures.
Au cœur du nouveau programme de développement à long terme de l’ensemble de l’économie du gouvernement se trouvent une amélioration continue de l’infrastructure de transport existante et la réalisation d’une série de nouveaux projets dans le même domaine. Ainsi, un montant total de 30,6 milliards d’euros sera consacré à différents segments du secteur. La plus grande part sera investie dans les chemins de fer que le gouvernement considère comme étant essentiels pour l’élargissement de la base de son économie et l’établissement d’une liaison entre ses centres de production industrielle et ses centres de transports terrestre et maritime en croissance, note le bureau d’expertise londonien Oxford Business Group (OBG) dans son dernier rapport consacré à l’Algérie.
Ainsi, il est prévu, dans le cadre du programme de développement, de construire 6 500 km de nouvelles voies ferrées et d’améliorer 500 km du réseau existant. Le transport urbain sera également grandement amélioré dans la mesure où l’on va construire des systèmes de métro léger ou de tram dans 14 villes.
Même avant que le programme d’investissements ne soit dévoilé, le ministère des Transports avait accordé un contrat conjoint à l’entreprise espagnole Fomento de Construcciones y Contratas (FCC) et à l’algérienne ETRHB Haddad pour la construction de chemins de fer de 185 km de longueur reliant Alger à Relizane et Tiaret à Tissemsilt dans le nord-ouest. Les travaux, d’une valeur d’un milliard d’euros, consistent en la construction d’une voie unique de haute performance, qui permet une vitesse maximale de 160 km/h, rappelle OBG.
Le contrat de la FCC n’est que le plus récent d’une série de contrats accordés ces derniers mois. En effet, l’entreprise d’ingénierie canadienne Dessau a remporté un appel d’offres d’une valeur de 30,6 millions d’euros pour la conception d’un projet de rails électrifiés qui relieront Alger à Constantine dans le nord-est du pays. Il s’agit de la conception préliminaire et finale d’une voie double de 170 km de long qui sera utilisée à la fois par les trains transportant des passagers et ceux transportant des marchandises. Le contrat de Dessau ne constitue qu’une petite partie du projet d’une valeur de 1,8 milliard d’euros qui sera réalisé par le biais de la coopération de la China Civil Engineering Construction Corporation et de la Ozgun Construction de Turquie.
«Le président Bouteflika a déclaré que le gouvernement évaluerait la situation financière du pays à la fin de chaque année afin de déterminer la viabilité des projets prévus. Il a insisté sur le fait que l’Algérie n’emprunterait pas de fonds outre mer pour mener à bien le programme», tient à rappeler OBG. «Etant donné que les prix de l’énergie montent doucement et qu’on lui prévoit une croissance économique solide, l’Algérie ne devrait pas avoir de mal à trouver des fonds pour son plan d’investissements dans les transports», estime OBG.
A la fin d’avril, le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la hausse ses prévisions pour l’économie algérienne. En effet, les 3,9 % de croissance du produit intérieur brut (PIB) prévus pour cette année et 2011 ont été augmentés respectivement à 4,6 et 4,1 %. Le FMI a également prévu que le pays jouirait d’excédents commerciaux de 2,5 % du PIB en 2010 et de 3,4 % du PIB en 2011.
«La consolidation du réseau de transport de base est essentielle pour l’Algérie qui cherche à attirer davantage d’investissements dans son économie et à renforcer les secteurs de l’agriculture, des industries manufacturières et du tourisme. En effet, le fait de se concentrer sur les projets existants et d’accélérer la réalisation des projets de construction de nouvelles voies ferroviaires favorisera une forte croissance économique du pays au cours des dix prochaines années», estime le bureau londonien.
Il convient de rappeler que le plan d’investissements pour la période 2010-2014, approuvé par le Conseil des ministres le 24 mai dernier, est doté d’une enveloppe financière de 230,8 milliards d’euros, dont 104,9 milliards seront utilisés pour terminer les projets déjà en cours, entamés durant le quinquennat 2005-2009.
Source Le Jeune indépendant T. Gacem
Le Pèlerin