Deux consultants ont débattu, en marge du 8e Salon international du problème des céréales en Algérie
Algérie - Débats liés aux « défis qui se posent à la céréaliculture algérienne ».
Le plus grand défi que devra relever notre pays, dans le cas où le déficit céréalier persiste, c’est comment « assurer l’importation de deux millions de tonnes dans un marché incertain et instable » selon Abderrazak Khedim. D’abord, instable, par rapport à l’offre, car celle-ci est appelée à régresser de par la demande mondiale en croissance pour les années à venir. L’incertitude est aussi un autre facteur qu’il faut prendre en considération en raison des mauvaises récoltes relevées chez les plus grands fournisseurs du marché céréalier, comme la récente sécheresse aux USA et en Chine (5,2 millions d’hectares touchées en 2011), les incendies en Russie, sans compter l’utilisation de plus en plus fréquente dans certains pays des céréales pour la fabrication des biocarburants. Cette dernière s’ajoute aux aléas de la faiblesse des rendements et a pour conséquence désastreuse de faire « monter les prix de 30% sur le marché international », précise M. Khedim. Cela est d’autant plus inquiétant pour tous les pays, plus spécialement ceux qui n’arrivent pas à assurer une autosuffisance à leurs populations, que les céréales sont présentement incontournables dans la ration alimentaire de l’homme avec une croissance de 50%. La céréaliculture posera, à de nombreux pays, dont l’Algérie, de sérieux problèmes surtout qu’il y a « de moins en moins de terres à cultiver » et qu’elle a atteint, par ailleurs, ses limites par « un plafonnement des potentialités de production », explique ce consultant. On s’attend, d’ailleurs, pour l’année 2012-2013 à « moins de production par rapport aux besoins ». Il faut savoir que l’Algérie a assuré une moyenne de production annuelle de 5,5 millions de tonnes durant les dix dernières années. Elle devra cependant, faire l’appoint pour couvrir ses besoins de consommation, estimés à 7 millions de tonnes. Mais elle devra surtout, à long terme, se pencher sur la faiblesse de sa productivité à l’hectare par l’introduction des fertilisants ou encore des techniques dites de « biostimulation », a-t-il ajouté dans son intervention. Il est vrai que des efforts ont été consentis, ces dernières années qui ont permis d’augmenter la productivité de 50%. En effet, en 1998, elle n’était que de 8 quintaux par hectare contre 12-13q/ha actuellement, soit au même niveau que la Tunisie ou le Maroc, selon le Pr Hamadache, un autre consultant qui, lui, a insisté sur « l’introduction de la technique de désherbage climatique ». Le Pr Hamadache est catégorique quand il dit que ce dernier est « le grand problème de la faiblesse de la productivité en Algérie », paraphrasant le généticien américain, Norman Borlaug, prix Nobel, qui avait dit, lors de sa visite en 1974, en Algérie, que nonobstant ce problème, « notre pays pouvait devenir exportateur de céréales avec une bonne année pluviométrique », bien sûr.
Source Horizons K. Daghefli
Le Pèlerin