Al-Qaïda au Maghreb islamique annonce avoir exécuté l'otage français
Le chef de la branche maghrébine d'Al-Qaïda (Aqmi) a annoncé l'exécution de l'otage français Michel Germaneau dans un enregistrement sonore diffusé dimanche soir par la chaîne Al-Jazira, affirmant qu'elle intervenait en représailles à une opération militaire soutenue par Paris.
La présidence française, qui a convoqué une réunion d'urgence pour lundi, a indiqué qu'elle n'avait "pas de confirmation" de l'exécution de son ressortissant, âgé de 78 ans, enlevé au Niger en avril.
"Nous annonçons avoir exécuté l'otage français dénommé Michel Germaneau samedi 24 juillet pour venger nos six frères tués dans la lâche opération de la France", aux côtés des forces mauritaniennes contre une unité d'Al-Qaïda, a déclaré le chef de l'Aqmi, Abou Moussab AbdelWadoud, dans l'enregistrement.
Samedi, un responsable français avait annoncé que des militaires français avaient participé le 22 juillet à un raid de l'armée mauritanienne dans le désert malien contre un groupe de l'Aqmi, en pensant avoir localisé l'otage.
Cette opération s'est soldée par un échec, l'otage n'étant pas présent dans le camp de l'Aqmi attaqué par les commandos français et des unités mauritaniennes, attaque au cours de laquelle plusieurs jihadistes ont été tués, tandis que d'autres sont parvenus à s'enfuir.
Nicolas "Sarkozy a échoué à libérer son compatriote par cette opération mais il a, sans aucun doute, ouvert pour lui, pour son peuple et pour son pays l'une des portes de l'enfer", a encore déclaré le chef de l'Aqmi dans l'enregistrement diffusé par Al-Jazira et dont l'authenticité ne pouvait être vérifiée à ce stade.
"La preuve que nos actes suivent nos paroles (...), nous annonçons avoir exécuté l'otage français", a ajouté Abou Moussab AbdelWadoud, également connu sous le nom d'Abdelmalek Droukdel.
Plus tôt dans la journée, au Mali, des sources au sein des services de sécurité et de renseignement avaient assuré à l'AFP que l'inquiétude était à son comble sur le sort du Français, impliqué dans l'action humanitaire.
"Depuis l'enlèvement de notre compatriote, les ravisseurs, en dépit des efforts des autorités françaises, ont refusé tout dialogue et n'ont formulé aucune revendication précise", a pour sa part affirmé dimanche le ministère français des Affaires étrangères.
Les ravisseurs de M. Germaneau avaient diffusé le 14 mai une photo où il paraissait très fatigué et un appel à l'aide de l'otage au président français Nicolas Sarkozy.
Le 12 juillet, M. Sarkozy avait fait part de sa "brûlante inquiétude".
La veille, Aqmi avait publié un message à l'attention de la France dans lequel il menaçait de tuer l'otage sous 15 jours si Paris ne répondait pas à ses demandes.
Michel Germaneau était détenu par une cellule d'Aqmi dirigée par l'Algérien Abdelhamid Abou Zeïd, décrit comme "violent et brutal", qui avait déjà exécuté, il y a 13 mois, un otage britannique, Edwin Dyer, enlevé six mois auparavant.
Londres avait refusé de céder aux exigences d'Aqmi, qui réclamait des Britanniques qu'ils oeuvrent à la libération de plusieurs membres de l'organisation prisonniers dans des pays du Sahel.
Ces mêmes exigences avaient été formulées par Aqmi -qui détient également deux otages espagnols- en échange de la libération de Michel Germaneau.
Source Le Parisien.fr / AFP
Le Pèlerin