Fermetures de la rn 20 et de la 320
La route est restée fermée trop longtemps au goût des commerçants français du Pas de la Case. Les commerçants du Pas de la Case annoncent des baisses importantes de leur chiffre d'affaire suite aux fermetures de l'accès à Andorre. Ils s'inquiètent déjà pour les prochains hivers.
«En moyenne nous avons une baisse de chiffre d'affaire comprise entre 50 et 60 %… Il y a la crise, bien sûr mais aussi les fermetures sur quatre fins de semaine cet hiver. Aujourd'hui, il y a beaucoup d'établissements en difficulté.» Jean-Jacques Carrié, de l'association de commerçants Initiative Pas de la Case, exprime la colère des uns et la vive inquiétude des autres.
Suite aux très importantes chutes de neige enregistrées depuis le début de l'hiver, la RN 20 ou RN 320 ont été fermées à plusieurs reprises. Les déclenchements préventifs d'avalanche par la DIRSO n'ont pas suffi. Des avalanches sont parties naturellement à plusieurs reprises ces dernières semaines. Elles étaient suffisamment grosses pour atteindre et recouvrir la route malgré les «bassines» terrassées notamment sur la trajectoire du couloir n°2 pour les ralentir et le merlon de protection.
«Que ce soit bien clair, je ne cherche pas la polémique, ni à mettre la pagaille» assure Jean-Jacques Carrié.
Avec Karine Naudy, il a signé un courrier à l'attention de l'ambassadeur de France en Andorre qu'il a rencontré. «Nous comprenons et sommes d'accord avec le préfet de l'Ariège qui n'entend pas prendre le moindre risque avec la vie des usagers à cause du risque avalanche» écrivent-ils notamment. Pointant le risque avalanche, Jean-Jacques Carrié et son association de commerçants réclament des mesures. «Quand on ferme le col du Puymorens parce qu'il y a la tempête et formation de congères, je suis d'accord. Par contre sur les couloirs d'avalanche, on n'est pas d'accord. Il faut prendre des mesures efficaces ou installer des équipements pérennes. Le CATEX (câble transport d'explosif) n'est-il pas obsolète ? interroge-t-il. Il y a aujourd'hui d'autres systèmes moins chers et plus efficaces. Ne pourrait-on pas faire appel à des sociétés spécialisées avec des hélicoptères et des artificiers pour déclencher préventivement les avalanches ? Au delà, il faut envisager les travaux nécessaires pour installer des paravalanches ou des dispositifs de sécurisation» détaille le commerçant qui s'inquiète déjà pour les futurs hivers. Jean-Jacques Carrié s'étonne encore que le tunnel du Porté-Puymorens ne soit pas gratuit quand il n'y a pas d'autres itinéraires. «Mon assistante qui habite en France en a eu pour 125 € de péage pour venir travailler ! Et c'est pareil pour tous les travailleurs frontaliers.» Le commerçant multiplie les contacts avec les responsables du gouvernement andorran pour que le problème soit évoqué dans le cadre des relations bilatérales entre la France et l'Andorre et que des solutions soient arrêtées. «On parle là d'un itinéraire européen qui dessert l'Andorre et l'Espagne, insiste Jean-Jacques Carrié. Il devrait pouvoir être sécurisé au même titre, par exemple, que la route d'accès à Val d'Isère dans les Alpes. En Ariège, on peut quand même sécuriser 30 km de route nationale et européenne.»
«La sécurité d'abord»
Le préfet de l'Ariège, Salvador Pérez, se préoccupe en premier lieu «de la sécurité. On l'a vu encore l'autre jour, les risques d'avalanche sont réels. C'est ma priorité. Une vingtaine de couloirs sont à surveiller sur la RN 20. J'ai rencontré, avant l'hiver, les commerçants d'Andorre pour leur expliquer nos plans de sécurisation. Seulement, ils ne disent pas que nous nous laissons la route ouverte quand les départements voisins ferment l'accès à l'Andorre. L'hiver a été particulier et maintenant, je me tourne vers les risques d'inondations.»
Source La Dépêche du midi Ar.P.
Le Pèlerin