Pourquoi les Français se déplacent de moins en moins en voiture
L’Automobile Club Association estime que le budget moyen pour ceux qui roulent en voiture (modèle essence) a encore augmenté de 4% l'an passé. Limiter l'usage de son véhicule est la règle pour de plus en plus de Français.
C’est devenu une phrase récurrente : le budget automobile des Français augmente inexorablement. Les automobilistes-types étudiés chaque année par l’Automobile Club Association ont vu leur budget moyen augmenter de 4% pour le propriétaire d’un véhicule essence parcourant 9.022 kilomètres par an et de 2,5%, soit tout juste l’inflation selon les chiffres de l’Insee, pour le propriétaire d’un véhicule roulant au diesel et qui parcourant 15.476 kilomètres par an.
Parmi les postes qui ont le plus augmenté, figure notamment le coût d’acquisition des véhicules à essence. L’Automobile Club Association prend en compte dans ses calculs les prix de revente d’un véhicule d’occasion, qui ont baissé. Revendant son véhicule moins cher, le propriétaire théorique d'un modèle essence d'une Clio III doit remettre davantage d’argent sur la table pour acquérir un véhicule neuf : il lui faut aujourd’hui débourser 10.880 euros quand la dépense en 2007 n’était que de 8.950 euros, soit une progression de 21,6%.
Autre poste de dépense élevé : le carburant. Le litre de sans plomb 95 a augmenté de 11.4% en 2011, après une progression de 11.3% en 2010. Côté gazole, la hausse a été de 16,5%. Même si depuis les prix à la pompe ont légèrement décru au cours de ces dernières semaines, rendant obsolètes la promesse de François Hollande de bloquer les prix à la pompe pendant trois mois, les tarifs restent élevés. D’où une tendance vers de nouveaux comportements, et notamment la baisse du nombre de kilomètres parcourus chaque année.
Certes, elle n’est pas très significative : le propriétaire d’un véhicule à essence a diminué ses distances de 0,5% et celui d’une voiture diesel a roulé 1,1% de moins qu’en 2010.
Seulement 72% des Français utilisent leur voiture tous les jours
Mais la tendance est là, et elle s’installe. Dans son édition 2012 de l’Observatoire des Mobilités et des Arbitrages automobiles, publié le 29 mai dernier, le BIPE note que de plus en plus d’automobilistes renoncent purement et simplement à utiliser leur voiture : en 2010, 76% des Français utilisaient leur véhicule tous les jours. En 2011, ils ne sont plus que 72%, soit une baisse assez brutale de 4 points.
Enfin, une autre réalité se confirme : même si le budget augmente constamment à consommation égale, la part des transports dans les dépenses des ménages se maintient entre 14 et 15% bon an, mal an, depuis 1995. Comment est-ce possible ? Tout simplement en comprimant les poses qui peuvent encore l’être. Ainsi, quand l’essence et l’entretien augmentent, ils se tournent vers des véhicules plus abordables. Résultat, le BIPE note que le budget consacré à l’achat de l’automobile en lui-même, qui pesait près de 5% du budget des ménages il y a dix ans, ne représente plus que 3,3% dans les dépenses.
Enfin, dans cet environnement, une fracture se poursuit : celle entre les urbains, qui ont pour se déplacer un éventail de possibilités qui les dispense presque de posséder une automobile (transports en communs, vélos) et les ruraux, dont la consommation est totalement subie, et dont les factures énergétiques (électricité, gaz, essence) explosent.
Source Challenges Héloïse Bolle
Le Pèlerin