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  • : Algérie Pyrénées - de Toulouse à Tamanrasset
  • : L'Algérie où je suis né, le jour du débarquement des Américains, le 8 novembre 1942, je ne l'oublierai jamais. J'ai quitté ce pays en 1962 pour n'y retourner que 42 ans plus tard. Midi-Pyrénées m'a accueilli; j'ai mis du temps pour m'en imprégner...mais j'adore
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De Toulouse à Tamanrasset

 

cirque-de-gavarnie.jpg

Le cirque de Gavarnie

L'Algérie, j'y suis né le jour du débarquement des Américains, le 8 novembre 1942. J'ai quitté ce pays merveilleux en 1962, pour n'y retourner qu'en août 2004, soit 42 ans plus tard...
Midi-Pyrénées m'a accueilli. J'ai mis du temps pour m'imprégner de Toulouse mais j'ai de suite été charmé par ce massif montagneux et ses rivières vagabondes que je parcours avec amour...Ah ces chères Pyrénées, que je m'y trouve bien ...! Vous y trouverez de nombreux articles dédiés à cette magnifique région et la capitale de Midi Pyrénées : Toulouse
L'Algérie, j'y suis revenu dix fois depuis; j'ai apprécié la chaleur de l'accueil, un accueil inégalé de par le monde.......L'espérance d'abord ...Une relative désillusion ensuite...Pourquoi alors que le pays a un potentiel énorme...Les gens sont perdus et ne savent pus que faire....Les jeunes n'en parlons pas, ils ne trouvent leur salut que dans la fuite....Est-il bon de dénoncer cela? Ce n'est pas en se taisant que les choses avanceront.
Il y a un décalage énorme entre la pensée du peuple et des amis que je rencontre régulièrement et les propos tenus dans les divers forums qui reprennent généralement les milieux lobbyistes relayant les consignes gouvernementales...
Les piliers de l'Algérie, à savoir, armée, religion et tenants du pouvoir sont un frein au développement de l'Algérie ....Le Pays est en veilleuse....Les gens reçoivent des ….sucettes...Juste le nécessaire... pour que ....rien nez bouge....
Pourtant des individus valeureux il y en a ....Mais pourquoi garder des élites qui pourraient remettre en cause une situation permettant aux tenants des institutions de profiter des immenses ressources de l'Algérie. Le peuple devenu passif n'a plus qu'un seul espoir : Dieu envers qui il se retourne de plus en plus...Dieu et la famille, cette famille qui revêt une importance capitale en Algérie.

Le vent de la réforme n'est pas passé en Algérie tant les citoyens sont sclérosés dans les habitudes et les traditions relevant des siècles passés....La réforme voire la révolution passera....à l'heure d'Internet, on ne peut bâillonner le peuple indéfiniment...Cela prendra du temps mais cela se ferra...
Pour le moment le tiens à saluer tous les amis que j'ai en Algérie et Dieu sait que j'en ai....C'est pour eux que j'écris ces blogs, quand bien même je choisis souvent mes articles dans la presse algérienne....pour ne pas froisser la susceptibilité à fleur de peau de l'Algérien...

Cordialement,
Le Pèlerin

 

 

 

 

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14 janvier 2011 5 14 /01 /janvier /2011 05:42

Toulouse - Septembre 1961 - L’ETA* je m’en souviens par Ségurel** l’Africain

 11-mars-2007--25-.jpg

Je me souviens de mes premiers pas dans Toulouse

Il était 18h00 un samedi de septembre à Matabiau

Moi qui venait d’un pays ou tout me paraissait blanc et beau

Rose la ville qu’il fallait que j’épouse

 

Je n’avais jamais mis les pieds hors de chez moi,

Je risquais un pas vers l’ETA à pied

A 19 heures, l’heure du repas avait sonné, rangés vous étiez,

Tous vêtus de gris ...quel émoi…!

 

Derrière les grilles de l’atelier voisin

Je vous apercevais en effet, tous en rang, fort disciplinés

Tous ainsi vêtus, moi dehors, moi l’indiscipliné

Le Méditerranéen, le rebelle, le coquin

 

 Moi qui avais pris soin d’acheter une blouse blanche ….!!!

Le gris me semblait pareil au ciel

Moi un adepte du bleu eternel

Chez qui le blanc était de rigueur…au gris j’étais étanche... !!!

 

Je pris peur; la grisaille n’était pas mon affaire

Je filais en ville et réservais l’hôtel pour deux jours

Bien décidé en m’en retourner à Alger pour toujours

Car l’ETA me semblait une prison où je n’avais rien à faire

 

Le Dimanche toutefois fort tôt fut mon éveil

Réveillé il est vrai par les bruits du marché

Je décidais de sortir; le soleil n’était enfin plus caché

Je décidais de retourner voir l’école au soleil

 

A neuf heures du matin à l’ETA j’arrivais

Devant la porte de la prison

Une tête je risquais…Osons…!!!

Planqué derrière elle, quelqu’un il y avait 

 

Excusez-moi du peu, Rahia je crois qu’était son nom

Mais de son visage, je m’en souviens toujours

«Monsieur vous désirez?» sans même me dire bonjour

«Nous vous attendions» s’écria-t-il lorsque je déclinais mon nom

 

Il me fit visiter l’internat «Vous êtes ici chez vous me dit-il»

Moi qui avais encore mes valises à l’hôtel… !!!

Moi qui étais alors prêt à faire la belle

Prêt à retourner chez moi le savait-il?

 

Je retournais en ville et presqu’à contre cœur

Je pris mes affaires, mes souvenirs d’Afrique

Pour deux ans il fallait que je pique

Dans mon être, ce n’était ni la joie ni la chaleur

 

Le lundi je courrais acheter une blouse grise

Et me fondais dans l’anonymat des lieux

Toulouse capitale des cieux

L’Aéronautique tel était ma seule mise

 

J'en prenais pour deux ans

Pour le reste vous savez

Faire l’idiot aussi je savais

Et je le fis souvent… !!! 

 

De tout cela que me reste-t-il ?

Des tonnes de souvenirs

J’en eus des peines et des rires

Mais des souvenirs de vous c’est encore facile

 

Des tonnes d’anecdotes je conserve

Les derniers repas*** j’ai loupés

De combien de souvenirs puis je me draper

Au fait le repas, quand est ce que l’on réserve 

 

Amicalement,

Le Pèlerin

*Ecole Technique Aéronautique

** Nom récupéré à l’école….pour une raison que j’ignore

*** Deux repas furent organisés alors que j’étais en Algérie

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2 janvier 2011 7 02 /01 /janvier /2011 05:46

 

Arts et Lettres - Le coup de cœur de la semaine

Henri Bergson - Philosophe français Bergson.JPG

Charles Péguy écrivait à Bergson (1859-1941) en 1914 : « C'est vous qui avez réouvert en ce pays les sources de la vie spirituelle. » En cette même année 1914, Bergson, le philosophe "spiritualiste" donc, est mis à l'index...Peut-on cerner la judéité de Bergson par l'étude d'une ascendance juive polonaise du côté de son père et juive irlandaise du côté de sa mère ? Qu'ont à nous apprendre ses années de formation, lorsque son professeur de mathématiques lui disait avec dépit : « Vous auriez pu être un mathématicien, vous ne serez qu'un philosophe » ? L'année où il entre à l'Ecole normale supérieure, le premier de promo n'est autre que... Jaurès, à qui l'opposera une joute oratoire devenue légendaire. D'ailleurs, lorsqu'il se met à enseigner, Bergson est "un musicien et un acteur", remarquable pédagogue de la parole qui fait songer à Socrate... Ses cours sont un élément capital de l'histoire du spiritualisme français. Entré à l'Académie en 1914, prix Nobel en 1927, sa notoriété commence avec le siècle. La controverse au sujet de son influence sur Proust n'est pas un faible argument en faveur de sa modernité. Voilà la passionnante biographie intellectuelle d'un penseur dont le rapport à la spiritualité a beaucoup à dire à notre fin de siècle.

 

Frédéric Worms
Professeur à l'université de Lille III. Directeur du Centre international d’étude de la philosophie française contemporaine. Président de la société des amis de Bergson
Henri Bergson, le parcours intellectuel d'un philosophe engagé

Le Pèlerin

 

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1 janvier 2011 6 01 /01 /janvier /2011 14:25

Ces enfants là

 

 

mendicite

 

Ils sont si bien élevés, les gosses qui meurent de faim,
Ils ne parlent pas la bouche pleine, ils ne gâchent pas leur pain,
Ils ne jouent pas avec la mie, pour en faire des boulettes,
Ils ne font pas de petits tas, au bord de leur assiette,
Ils ne font pas de caprice, ne disent pas ‘j’aime pas’
Ne font pas la grimace, quand on enlève un plat,

Non, non rassurez-vous, ils ne vont pas crier,
Ces petits enfants là, ils sont trop bien élevés,
Eux, pleurent sans bruit, on ne les entend pas,
Ils sont si petits, qu’on ne les voit même pas,
Ils savent qu’ils ne peuvent, rien attendre de leur mère,
Ils cherchent stoïquement, du riz dans la poussière,

Mais ils ferment les yeux, quand l’estomac se tord,
Quand la douleur atroce, irradie tout leur corps,
Non, non soyez tranquilles, ils ne vont pas crier,
Ils n’en ont plus la force, seuls leurs yeux peuvent parler,
Ils vont croiser leur bras, sur leur ventre gonflé,
Ils vont prendre la pose, pour faire un bon cliché…

Ils mourront doucement, sans bruit, sans déranger,
Ces petits enfants là, ils sont si bien élevés

...François Devillet

Le Pèlerin

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1 janvier 2011 6 01 /01 /janvier /2011 13:06

Une prière pour mes amis Internautes

 

 

 

 

internaute.jpg

Mon Dieu, bénissez tous mes amis internautes

Ainsi que leur famille et la mienne, et tous mes amis.

 

Gardez-les au chaud, confortables et sans peine, car je les garde

près de mon cœur. Et il y a une autre chose que je désirerais

que vous m’accordiez et j’espère que ce n’est pas trop vous demander :

Bénissez mon ordinateur, s’il vous plaît, je sais que ce n’est pas

ordinaire de faire une telle demande, mais laissez-moi vous

expliquer une minute, mon Dieu.

 

Cette petite boîte de métal et de plastique contient beaucoup

plus que des images et des farces que je ramasse sur le Net,

c’est beaucoup plus important, mon Dieu.

En dedans de ce cerveau mécanique restent plusieurs de mes amis.

Je parviens à les connaître un peu, par leur bonté, leurs beaux

messages qui me font chaud au cœur. Et cette petite boîte de métal

m’amène là où ils demeurent, parfois dans des pays lointains.

Je parviens à les connaître un peu, par leur bonté, leurs beaux

messages qui me font chaud au cœur. 

 

Par la foi, j’en viens à les connaître, tout comme je vous connais.

Nous partageons ce que la vie nous a apporté et nous apporte encore.

Et par ce moyen, notre amitié évolue.

S’il vous plaît, prenez une petite minute pour bénir mon carnet d’adresses

qui est tout plein d’amitié et de chaleur humaine.

Et bénissez la boîte de messages de mes amis et de tous ceux

qui pressent sur « Envoyer ».

Et quand vous mettrez à jour votre liste céleste sur votre CD Rom,

souvenez-vous de tous ceux qui ont dit cette prière et l’ont envoyée

là-haut à GOD.com

Amen.

Le Pèlerin

 

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12 décembre 2010 7 12 /12 /décembre /2010 08:46

Cinéma - Avec "Un balcon sur la mer" la cinéaste française Nicole Garcia revient sur son enfance algérienne

nicole-garcia.jpg

 

A travers l'histoire d'une rencontre qui bouleverse soudainement la vie d'un paisible père de famille, Nicole Garcia, dans "Un balcon sur la mer" (mercredi sur les écrans en France), lève le voile sur une partie douloureuse de son enfance algérienne sur fond de guerre.

Dans ce "thriller des sentiments", comme le qualifie la réalisatrice Nicole Garcia, Marc (Jean Dujardin) interprète un agent immobilier du sud de la France qui mène une vie paisible aux côtés de son épouse(Sandrine Kiberlain). Au hasard d'une vente, il rencontre une femme dont il tombe vite sous le charme. Son visage lui est familier et il pense avoir retrouvé Cathy (Marie-Josée Croze), l'amour de ses douze ans, qu'il avait dû quitter lors de son départ précipité d'Algérie, à la fin de la guerre d'indépendance.

Commence alors pour Marc une enquête pour retrouver la véritable identité de cette femme mystérieuse qui, inconsciemment, le fait replonger dans un passé douloureux qu'il avait préféré enfouir depuis longtemps. Au fil des minutes, le scénario, co-écrit par Nicole Garcia et Jacques Fieschi, perd cependant en cohérence et traîne un peu en longueur, l'histoire mystérieuse du personnage de Cathy se doublant d'une sombre affaire  d'escroquerie immobilière.

Heureusement, le duo Jean Dujardin-Marie-Josée Croze fonctionne parfaitement. L'acteur a très bien su endosser le costume du père de famille tranquille peu à peu happé par cette femme fatale, particulièrement bien campé par l'actrice canadienne.

Les images, tournées des deux côtés de la Méditerranée, montrent l'attachement particulier de la réalisatrice pour ce pays, l'Algérie, dont, comme le dit un personnage du film, "il ne fallait pas parler car c'était interdit, comme s'il fallait se sentir coupable". "Cette histoire aurait pu se passer ailleurs qu'en Algérie. Il se trouve que c'est là où je suis née et c'est peut-être pour ça que j'ai fait le film", reconnaît l'actrice-réalisatrice qui a grandi là-bas. "Moi j'ai un rapport intranquille à mon enfance. (...) J'ai longtemps résisté à y situer l'enfance des personnages. C'était trop direct de toucher à cette partie de ma biographie. Comme si je continuais de tourner le dos à cette partie de mon enfance", explique Nicole Garcia, qui avait présenté "Un balcon sur la mer" lors du festival du film de Sarlat (Dordogne), en novembre.

Source TSA

Le Pèlerin

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6 décembre 2010 1 06 /12 /décembre /2010 09:27

Georges Brassens le "maître" des mots

 

Né à Sète (France) le 22 novembre 1921 ; Mort à Saint-Gély-du-Fesc (France) le 29 octobre 1981

1 Sa vie

A travers ses recueils de poèmes, ses romans et ses chansons, Georges Brassens s’est imposé comme le "maître des mots", un auteur exigeant et perfectionniste qui conte à ses publics des bribes de sa vie et livre un regard incisif sur le monde environnant. Aujourd’hui, il reste l’un des auteurs les plus prolixes de la chanson française. Preuve de ce succès, "La chanson pour l’auvergnat", "Les amoureux des bancs publics" ou "Les copains d’abord" sont autant de chansons qui inspirent la scène française d’aujourd’hui.

Une enfance musicale

Georges Brassens naît le 22 janvier 1921 à Sète. Son père Jules est un maçon des environs. Il lui transmet sa liberté de pensée et la croyance en ses propres idées. Sa mère, Elvira, d’origine napolitaine, est au contraire une fervente catholique. Elle lui apprend la rigueur du dogme religieux. Les tempéraments pourtant opposés de ses parents n’empêchent pas Georges de passer une enfance paisible.

Passionnée de musique, sa famille l’élève au son des standards de la chanson française et du jazz. Cette éducation forme sa culture musicale. C’est également pendant sa jeunesse qu’il s’essaie à son premier instrument de musique, la mandoline, bien avant de gratter sa première guitare.

En revanche, les études ne passionnent guère le jeune homme. Il se montre indiscipliné et peu enclin à travailler. Un homme réussit pourtant à l’intéresser à sa matière. Il s’agit de son professeur de français, Alphonse Bonnafé. Celui-ci lui fait découvrir les vertus des vers et de la rime. A la lecture des premiers brouillons de l’adolescent, il les juge sévèrement mais l’encourage à persévérer. A l’âge de 18 ans, Georges Brassens interrompt brutalement ses études après avoir été impliqué dans de petits cambriolages. Plus tard, il racontera cet épisode et ses conséquences dans les titres "Les quatre bacheliers" et "La mauvaise réputation". Ses parents, soucieux du bien être de leur fils, l’encouragent à se rendre à Paris où réside une de ses tantes. Georges ne le sait pas encore mais cet exil sera salvateur.

2.Les années de formation à l’art des mots

En février 1940, il arrive à Paris chez sa tante Antoinette, rue d’Alésia. Autodidacte, le jeune homme apprend le piano et compose ses premiers airs. Parallèlement, il travaille comme ouvrier à l’usine Renault. Mais la guerre arrive déjà et Paris est bombardée. Il retourne quelques temps vivre chez ses parents mais, s’ennuyant très vite, revient à Paris quand le danger s’amoindrit. Cette nouvelle vie lui donne le loisir de se consacrer à l’écriture et d’affiner son style. Il fréquente les bibliothèques et étudie les grands auteurs. Il écrit ainsi ses deux premiers recueils de poèmes, A la venvole et Des coups d'épée dans l'eau, qui sont publiés en 1942.

En mars 1943, le poète est réquisitionné dans le cadre du Service de Travail Obligatoire. Il se rend dans la banlieue de Berlin, à Basdorf, en Allemagne. Malgré la situation, il continue à écrire des textes et à les jouent devant son premier public, constitué de prisonniers de guerre. C’est dans ce cadre qu’il fait la rencontre de Pierre Ontoniente qu’il appelle Gibraltar. Fidèle en amitié, Georges Brassens le considèrera toute sa vie comme son homme de confiance et l’engagera en 1956 comme secrétaire.

Après un an passé en Allemagne, il obtient enfin une permission et revient à Paris. Il se réfugie dans la pension de famille de Jeanne Planche, la voisine de sa tante et s’y cache jusqu’à la fin de la guerre. Elle est sa première admiratrice. Georges Brassens se sentira tellement bien chez elle et son mari qu’il y restera pendant 22 ans. Jeanne tient une place importante dans la vie de Georges Brassens, qui lui consacrera deux chansons "La cane de Jeanne" et "Chez Jeanne".

Les débuts du « maître des mots »

A son retour à Paris, commence une période de galères et de pauvreté pour le jeune auteur. C’est à cette époque, en 1945, qu’il acquiert sa première guitare sur laquelle il fait ses premiers accords et compose ses premiers morceaux. Parallèlement, il continue à manier la plume en collaborant au journal anarchiste « Le libertaire » pour gagner un peu d’argent. En 1947, Georges Brassens a 26 ans. Il fait la rencontre d’une jeune estonienne, Joha Heiman et tombe amoureux. Il la considère non pas comme "sa femme" mais comme "sa déesse". Ils ne partageront jamais le même toit mais resteront ensemble jusqu’au bout. Celle-ci restera la seule femme dans la vie du chanteur.

Durant ces années, Georges Brassens continue activement à écrire. Il ne s’imagine pas alors chanteur mais se considère plutôt comme un parolier. Cependant, il peine à trouver des interprètes pour ses compositions. Il fait ses débuts sur scène dans quelques cabarets parisiens mais c’est sa rencontre avec la célèbre chanteuse Patachou,en mars 1952, qui va véritablement le lancer. Elle accepte de lui prendre quelques chansons dont "Les bancs publics", à condition qu’il monte sur la scène de son cabaret. Elle est, en effet, persuadée que l’auteur personnifie ses textes en les chantant et que lui seul peut les interpréter.  Le chanteur est maladroit et peine à surmonter son trac et sa timidité. C’est pourtant sur scène qu’il fera ses premières armes et c’est bien cette authenticité qui fera à jamais son originalité.

A ce moment, Jacques Cannetti, célèbre dénicheur de talents et patron des "Trois baudets" le repère et l’engage dans son cabaret. Très vite, il le signe sur le label Polydor. Dès l’été 1952, il part en tournée avec les Frères Jacques et Patachou. Puis, il enchaîne les spectacles dans les cabarets comme "Les trois baudets". En 1953, il passe en tête d’affiche à Bobino.  A partir de ce moment, la carrière de Georges Brassens est lancée. Le parler franc de ses textes fait son succès, et sa popularité ne se sera jamais démentie même pendant la période Yéyé qui véhicule pourtant un mode de vie plus insouciant.

En 1954, il est près de deux mois sur la scène de l’Olympia. Il publie la même année son second roman La tour des miracles. S’ensuit un mode de vie itinérant où les tournées en France et dans les pays francophones s’enchaînent, à mesure que les albums sortent.

3.Les dernières années

Cependant, le chansonnier ne profite pas pleinement de sa vie artistique. D’importants problèmes de santé le vieillissent et l’affaiblissent énormément. Depuis son retour de la guerre, Georges Brassens souffre en effet de calculs rénaux. En 1963, il subit une première opération chirurgicale des reins. Le 12 mai 1967, il est à nouveau opéré. Il livre plus tard à son public son combat contre la maladie dans la chanson "L’épave". A la fin des années 70, Georges Brassens est considéré comme une référence de la chanson française. Le 6 janvier 1969, il accorde un entretien au magazine Rock & Folk aux côtés de ses amis Jacques Brel et Léo Ferré. La photographie illustrant cet entretien fera date dans l’histoire de la musique française.

En 1973, Georges Brassens part une dernière fois en tournée en France et en Belgique. Il publie son dernier album, composé de versions instrumentales de ses plus grands succès, en 1976. Puis, il fait ses adieux définitifs à la scène, le 20 mars 1977, à Bambino. Avant de mourir, Brassens participe à deux projets. En 1979, Il interprète "La chanson du hérisson" avec Henri Salvador, pour le conte musical Emilie Jolie de Philippe Chatel. L'année suivante, il enregistre l’album Georges Brassens chante les chansons de sa jeunesse au profit de l’association Perce Neige de Lino Ventura. Ce dernier opus est constitué de ses propres morceaux et de reprises de chansons françaises d’interprètes célèbres. En novembre 1980, Georges Brassens se sait atteint d’un cancer. Il subit sa troisième et dernière opération. Il décède à Saint–Gély–du–Fesc le 29 octobre 1981.

4.La génération Brassens

Georges Brassens est un artiste unique. Aujourd’hui, sa discographie est constituée de 196 chansons, gravées sur douze albums. Son œuvre est baignée de références sociales. Il brise les conventions en chantant sur les exclus de la société ou en prenant position sur des thèmes qui font polémiques ou qui sont des tabous.  "Le gorille", chanson dans laquelle il s’insurge contre la peine de mort, sera interdit d’antenne pendant de nombreuses années.

Georges Brassens est également reconnu pour sa maîtrise de la langue française et son habilité avec les mots. Il sera récompensé à plusieurs reprises. Parmi les prix qu’il reçoit, les plus importants sont le prix de l’académie Charles Cros pour son premier album Le parapluie (1954), le Prix de Poésie de l’Académie Française (1967) et le Grand Prix du Disque (1975). Mais la plus belle récompense vient du monde des artistes qui plus de 20 ans après sa mort l’honorent encore et le considèrent comme un modèle. A travers deux disques hommage, Les oiseaux de passage paru en 2001 pour les 20 ans de la mort du chanteur et Putain de toi (2006), La jeune génération de la scène française témoigne de l'important apport à la musique de l'auteur, chanteur et compositeur, Georges Brassens.

Le Pèlerin

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28 novembre 2010 7 28 /11 /novembre /2010 12:03

Littérature - Mohammed Dib, un écrivain universel

Né le 21 juillet 1920 à Tlemcen, Mohammed Dib a effectué ses études primaires et secondaires à Tlemcen, et un passage à l'Ecole normale supérieure d'Oran avant de devenir instituteur à Zoudj Beghal en 1939 et, entre autres, interprète anglais-français auprès des bureaux des armées alliées à Alger durant 1943-44.
Recruté par Alger Républicain en 1950, il se distingue par ses reportages sociaux et publication de textes poétiques et chroniques littéraires et artistiques. Publie son premier roman La grande maison aux éditions du Seuil en 1952, juste une année après son mariage avec Colette Bellissant. Les allusions qu'il suscite dans ses écrits à propos de la question nationale, surtout après la publication du roman L'incendie, en 1954, coïncidant avec l'année du déclenchement de la Révolution algérienne, sont sous l'œil des services des autorités coloniales. Et aux lendemains de la publication de Un été africain, paru en 1959, au paroxysme de la guerre de libération nationale, Mohammed Dib est expulsé d'Algérie et se voit contraint de se réfugier chez ses beaux-parents ,dans les Alpes Maritimes, en France. Il entreprend par la suite plusieurs voyages, notamment dans les pays de l'Est, sensible à un certain idéal social et anti- impérialiste, prôné par l'internationalisme prolétarien en cette époque particulière des empires coloniaux. Dans «Qui se souvient de la mer», roman publié en 1962, Dib dresse un sombre tableau de la nuit coloniale.
Après l'indépendance, et avec Cours sur la rive sauvage (1964), l'écrivain amorce une autre étape littéraire, empreinte d'une nouvelle esthétique qui rompt avec le style descriptif - narrataire classique , se confirmant , après son installation dans la région parisienne, avec La danse du roi, paru en 1968, suivi de Dieu en Barbarie (1970), Le maître de chasse (1973), et des recueils de poèmes «Formulaires» (1970); «Omnéros» (1975), qui lui valent d'accéder nettement la dimension universelle : l'Algérie n'est plus le pole d'intérêt privilégié de l'auteur qui déterritorialise sa thématique vers d'autres espaces de l'humaine condition, que ce soit en France, en Finlande, ou ailleurs, sans pour autant exclure le regard indispensable sur le rétroviseur de la mémoire., les recoupements des croisements Orient -Occident, etc. Ainsi Sa trilogie nordique, dans les années quatre-vingt, composée de : Les terrasses d'Orsol, Le sommeil d'Eve et Neiges de marbre, ou des procédés stylistiques puisant dans le patrimoine ésotérique Soufi insufflant à l'œuvre une dimension ontologique, selon le critique Bachir Adjil, (Espace et écriture chez Mohammed Dib, L'Harmattan, Paris 1995), participent de l'affirmation d'une originalité typiquement Dibienne. Particularité faisant cas, convient-il de préciser, de l'errance identitaire, qui s'accentuera avec L'Infante maure (1994), notamment, à travers les chemins de l'exil et de l'éloignement mais aussi des heureux croisements, à l'image de la petite fille Lily Belle issue d'un couple mixte franco-mauritanienne, ou encore la jonction métaphorique des espaces sable-neige, symbolisant, en quelque sorte , une reconstruction identitaire qui transite du clos autocentré à l'ouvert de la modernité universelle charriante de toutes odeurs et couleurs des particularités locales raccordées au grandiose tout humanitaire mosaïque.
Recevant en 1994 le grand prix de la Francophonie, haute distinction de l'Académie française, Mohammed Dib avait tenu à préciser qu'il a été distingué en tant qu'auteur étranger écrivant en français, demeurant toujours Algérien, n'ayant pas pris la nationalité française. En 1995, alors que l'Algérie est plongée dans une sanglante tragédie, Mohammed Dib fort préoccupé par ce qui déchire son pays natal, l'Algérie toujours au cœur, publie La nuit sauvage, ou il témoigne, à un autre niveau de l'évolution de l'histoire, de ce qui l'a caractérisé lors de ces premiers pas de romancier : un certain engagement, consistant à ne pas disjoindre «écriture et responsabilité», comme il l'écrit en postface de son ouvrage. Ce dernier sera suivi par d'autres ouvrages ,entre autres les romans Si diable veut (1998); Comme le bourdonnement d'une abeille (2001), qui reprennent la thématique humaniste d'ordre général, alors que l'auteur se distingue également par une production prolifique de nouvelles, poésies, contes et notamment d'œuvres théâtrales (Les fiancées du printemps, 1963; Mille hourras pour une gueuse, 1979...) et autres écrits monographiques sur la ville de Tlemcen, articles de presse, etc., autant de textures variées qui font que Mohamed Dib a été un véritable miroir - témoin de la succession et entrecroisement de plusieurs générations, des deux cotés des rives de la Méditerranée. Le 2 mai 2003, l'écrivain tire sa révérence mais l'abondance de ses écrits épars, a surpris agréablement son vaste lectorat cosmopolite par une œuvre posthume : «Laezza», sa dernière création publiée aux éditions Albin Michel, Paris mars 2006, comprenant les parties «Laezza»; «El Condor pasa»; «Autoportrait»; «Rencontres» : termes en exergue profondément significatifs de par leur référence aux connotations allusives subrepticement aux curieux rapports entre cultures et civilisations du monde, en général, les mots Laezza et El Condor, par exemple, n'ayant rien à voir avec le latin, le français ou l'arabe, de l'avis clarificateur de l'écrivain lui-même, répercuté par les échos de presse, mais qui dérivent tout simplement du parler finnois, de l'espagnol, etc., et se rapportant à des significations contextuelles. Et c'est à juste titre qu'on a pu dire que Laezza est le texte des proximités de Mohammed Dib (dixit l'écrivain -critique Wacinny Laaredj). Et beaucoup plus que cela, la texture Dibienne approfondissant l'option stylistique amorcée auparavant d'un renouvellement net puisant dans le ressourcement et l'altérité, semble avoir opéré, cette fois, un bond qualitatif de l'écrivain aspirant de son vivant, vraisemblablement, à un au-delà d'une rare esthétique transnationale- universaliste, typique, tendant à transcender la dimension contraignante de la dualité binaire limitative : «latinité moderniste occidentale / cyrillité - traditionaliste - orientale». Cette dernière rendant compte mal de la pensée fluide et complexe de l'écrivain, véritablement internationaliste, et qui en est arrivé ,après un long et riche parcours d'intellectuel constamment à l'écoute des métamorphoses de l'Histoire et péripéties des êtres, proches et lointains, à appréhender le monde sous des yeux neufs : l'esprit de son écriture cosmopolite, concourant, in fine, à restituer lucidement le fin fond de l'unité et multiplicité de l'orange bleue terrestre et ses morceaux épars constitutifs, ou parties prenantes indissociables d'une même et indivisible espèce Humaine.
Mais n'est-ce pas là l'expression naturelle inhérente à la nature spécifique du discours esthético - artistique -émotionnel relevant de la quintessence humaniste et spirituelle de la littérature proprement dite ?
L'œuvre impressionnante du grand maître Mohammed Dib est aujourd'hui enseignée dans les plus grandes universités du monde, et de l'avis d'observateurs aguerris qui connaissent le parcours littéraire prodigieux de Mohammed Dib couvrant toute une vie de résistance-combat, allant de l'exaltation d'un idéal patriotique anticolonial, à celui de l'insertion dans une dimension humaniste mondialiste, en passant par ces écrits provençaux, dirait-on, du droit de cité des cultures négligées des autres, allant jusqu'à déterrer ce qui relève de l'Abrahamisme des trois religions universelles et les tréfonds, entre autres ,de la méditérranéité et une certaine africanité ancestrale. Autant de carrefours de richesses plongeant le lecteur dans le labyrinthe d'une authentique culture universaliste, avec ces marques de repères et signes particuliers d'un écrivain complet, assurément, et qui, n'était ce certaines considérations extralittéraires de surcroît, aurait amplement mérité le Nobel couronnant une carrière époustouflante rarement égalée. C'est l'ex ministre Algérien de la culture, M. Rahabi, qui lui a rendu un des plus grands hommages qu'on puisse faire à un écrivain, en déclarant notamment, à l'annonce de sa disparition, que Mohammed Dib resterait toujours vivant dans la mémoire des Algériens Libres : «Il a initié, par ses écrits, les hommes de son temps à l'idéal patriotique de liberté».
Flash-back, on est en 1952, Mohammed Dib publie «La grande maison», quelque part, en parcourant l'ouvrage, on peut lire, entre autres, ce passage :
«(...) Omar pensait au goût du pain dans sa bouche : le maître, près de lui, réimposait l'ordre. Une perpétuelle lutte soulevait la force animée et liquide de l'enfance contre la force statique et rectiligne de la discipline. M. Hassan ouvrit la leçon.
- La patrie est la terre des pères. Le pays où l'on est fixé depuis plusieurs générations.
Il s'étendit là-dessus, développa, expliqua. Les enfants, dont les velléités d'agitation avaient été fortement endiguées, enregistraient.
- La patrie n'est pas seulement le sol sur lequel on vit mais aussi l'ensemble de ses habitants et tout ce qui s'y trouve.
Impossible de penser tout le temps au pain. Omar laisserait sa part de demain à Veste- de- kaki. Veste - de- kaki était il compris dans la patrie? Puisque le maître disait...
Ce serait quand même drôle que Veste - de - kaki... Et sa mère, et Aouicha, et Mériem, et les habitants de Dar-Sbitar? Comptaient- ils tous dans la patrie? Hamid saraj aussi?
- Quand de l'extérieur viennent des étrangers qui prétendent être les maîtres, la patrie est en danger. Ces étrangers sont des ennemis contre lesquels toute la population doit défendre la patrie menacée. Il est alors question de guerre. Les habitants doivent défendre la patrie au prix de leur existence.
Que était son pays? Omar eut aimé que le maître le dit, pour savoir. Ou étaient ces méchants qui si déclaraient les maîtres? Quels étaient les ennemis de son pays, de sa patrie ? Omar n'osait pas ouvrir la bouche pour poser ces questions à cause du goût du pain.
- Ceux qui aiment particulièrement leur patrie et agissent pour son bien, dans on intérêt s'appellent des patriotes.
La voix du maître prenait des accents solennels qui faisaient résonner la salle.
Il allait et venait.
M. Hassan était il patriote? Hamid Saraj était- il patriote aussi? Comment se pouvait- il qu'ils le fussent tous les deux? Le maître était pour ainsi dire un notable; hamid saraj, un homme que la police recherchait souvent. Des deux, qui le patriote alors ? La question restait en suspens. (...)» (Mohammed Dib, La grande maison, paris, Le seuil, 1952 p 19-23).
Ainsi Mohammed Dib, combattait l'oppression coloniale bien avant la révolution de 1954, et une fois l'indépendance acquise, ne s'était point tu face à la bêtise humaine, ni qu'il a abdiqué, une fois installé ailleurs en exil : ses écrits ont simplement accédé à d'autres formes esthétiques de combat pour la dignité et liberté humaines , incluant une dimension universelle, comme indiqué ci-dessus., et aux dernières nouvelles, ce sont les départements littératures des universités américaines qui le redécouvrent avec émotion, non sans rappeler, à certains égards, à bien des esprits l'écrivain John Steinbeck des jours fastes, répercutant aux lointains la parole des humbles. Ceux -là mêmes qui, disséminés partout à travers le globe, se reconnaissent dans les jets de ces plumes si familières. Quoique trempées dans des encriers des quatre coins du monde. Mais désormais grand village, en fait, avec lequel Mohammed Dib avait été parmi les premiers à s'y accoutumer avec ses diversités. La preuve : il est lu aujourd'hui en plusieurs langues, et apprécié autant par les jeunes que les adultes de toutes contrées, figurant même dans plusieurs programmes d'enseignements. L'ex ministre Algérien de la culture avait raison : Mohammed Dib fait retentir le nom de l'Algérie mieux qu'un homme politique aguerri , et mieux encore, il a contribué à jeter tôt ces passerelles entre l'Orient et l'Occident, ou ce qu'on appelle aujourd'hui le dialogue des cultures et civilisations. Et c'est ça son Nobel, à lui, l'Algérien Mohammed Dib, dont rares peuvent se targuer de toucher le coeur des humains des diverses provinces du monde comme il le fait lui. Avec ses touches particulières et cette intensité saisissante que traduisent les mots innocents du petit Omar qui, depuis son berceau de Tlemcen aux tréteaux jouxtant la place publique de l'Unesco, est devenu bien grand, très grand même au point d'être considéré aujourd'hui, à juste titre comme un géant immortel de la littérature mondiale.
Source Le Quotidien d’Oran Mohamed Ghriss

Le Pèlerin

 

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24 novembre 2010 3 24 /11 /novembre /2010 00:08

Génial...Un peu d’humour et de philosophie

roi-africain.jpg

Un roi africain avait un ami d'enfance qui était très proche de lui. Cet ami avait une habitude curieuse: quel que soit l'évènement qui lui arrivait dans la vie, positif ou négatif, il disait toujours: 'C'est génial!'

Un jour le roi et son ami partirent à la chasse. Son ami prépara les fusils pour le roi. Mais il fit sans doute une bêtise, car un des fusils explosa dans les mains du roi et le priva de son pouce.

Au moment où cet accident arriva, l'ami dit, comme d'habitude, 'C'est génial!'

A cela le roi, qui était vraiment en colère, lui dit 'Non, ce n'est du tout pas génial' et en donna la preuve à son ami en le jetant en prison.

Un an plus tard, le roi allait chasser hors de son royaume et des cannibales le capturèrent et le firent prisonnier dans leur village. Ils l'attachèrent à un tronc d'arbre, mirent du bois autour de lui, et s'apprêtèrent à le faire griller vif pour le manger...

Mais, au moment où ils allaient mettre le feu, ils s'aperçurent qu'il lui manquait un pouce. Une de leurs croyances étant qu'en le mangeant, ils leur arriveraient la même chose, alors ils détachèrent le roi et le laissèrent partir.

Sur le chemin du retour, exténué, choqué, il se souvint des circonstances dans lesquelles il avait perdu son pouce. A peine arrivé, il se fit conduire à la prison pour parler à son ami.

'Tu avais raison, mon ami, dit-il, c'était génial que je perde mon pouce.'

Et il raconta alors à son ami ce qui lui était arrivé. 'Je te supplie de me pardonner de t'avoir laissé croupir en prison pendant si longtemps. C'était mal de ma part de t'avoir fait cela.'

Son ami lui répondit : 'Mais non, c'était génial au contraire !'

'Qu'est-ce que tu veux dire? Comment le fait de te jeter en prison, toi, mon ami, pourrait-il être génial ?'

'Car si je n'avais pas été en prison j'aurais été avec toi. Et ils m'auraient mangé.'

Ce qui nous arrive dans la vie ne semble pas toujours avoir de sens. Mais en gardant une attitude positive, vous lui trouverez un sens. Et vous transformerez le mal en bon, en 'génial' même!

Le Pèlerin

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21 novembre 2010 7 21 /11 /novembre /2010 07:00

 

Victor Hugo et le petit Napoléon 

Voilà un entretien qui date de plus d'un siècle et demi et qui est aujourd'hui, plus que jamais, d'actualité.

A méditer - Entretien avec Victor Hugo


Vous semblez vous tenir très informé de l'actualité politique française. Quel regard portez-vous sur notre nouveau président ?

Victor Hugo :

Depuis des mois, il s'étale ; il a harangué, triomphé, présidé des banquets, donné des bals, dansé, régné, paradé et fait la roue Il a réussi. Il en résulte que les apothéoses ne lui manquent pas. Des panégyristes, il en a plus que Trajan. Une chose me frappe pourtant, c'est que dans toutes les qualités qu'on lui reconnaît, dans tous les éloges qu'on lui adresse, il n'y a pas un mot qui sorte de ceci : habilité, sang-froid, audace, adresse, affaire admirablement préparée et conduite, instant bien choisi, secret bien gardé, mesures bien prises. Fausses clés bien faites. Tout est là' Il ne reste pas un moment tranquille ; il sent autour de lui avec effroi la solitude et les ténèbres ; ceux qui ont peur la nuit chantent, lui il remue. Il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète.

Derrière cette folle ambition personnelle décelez-vous une vision politique de la France, telle qu'on est en droit de l'attendre d'un élu à la magistrature suprême ?

Victor Hugo :

Non, cet homme ne raisonne pas ; il a des besoins, il a des caprices, il faut qu'il les satisfasse. Ce sont des envies de dictateur. La toute-puissance serait fade si on ne l'assaisonnait de cette façon. Quand on mesure l'homme et qu'on le trouve si petit, et qu'ensuite on mesure le succès et qu'on le trouve si énorme, il est impossible que l'esprit n'éprouve quelque surprise. On se demande : comment a-t-il fait ? On décompose l'aventure et l'aventurier… On ne trouve au fond de l'homme et de son procédé que deux choses : la ruse et l'argent.

Faites des affaires, gobergez-vous, prenez du ventre ; il n'est plus question d'être un grand peuple, d'être un puissant peuple, d'être une nation libre, d'être un foyer lumineux ; la France n'y voit plus clair. Voilà un succès.

Que penser de cette fascination pour les hommes d'affaires, ses proches ? Cette volonté de mener le pays comme on mène une grande entreprise ?

Victor Hugo :

Il a pour lui désormais l'argent, l'agio, la banque, la bourse, le comptoir, le coffre-fort et tous les hommes qui passent si facilement d'un bord à l'autre quand il n'y a à enjamber que la honte…Quelle misère que cette joie des intérêts et des cupidités… Ma foi, vivons, faisons des affaires, tripotons dans les actions de zinc ou de chemin de fer, gagnons de l'argent ; c'est ignoble, mais c'est excellent ; un scrupule en moins, un louis de plus ; vendons toute notre âme à ce taux ! On court, on se rue, on fait antichambre, on boit toute honte…une foule de dévouements intrépides assiègent l'Elysée et se groupent autour de l'homme… C'est un peu un brigand et beaucoup un coquin. On sent toujours en lui le pauvre prince d'industrie.

Et la liberté de la presse dans tout çà ?

Victor Hugo (pouffant de rire):

Et la liberté de la presse ! Qu'en dire ? N'est-il pas dérisoire seulement de prononcer ce mot ? Cette presse libre, honneur de l'esprit français, clarté de tous les points à la fois sur toutes les questions, éveil perpétuel de la nation, où est-elle ?

Source: l’Internaute

Le Pèlerin

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29 octobre 2010 5 29 /10 /octobre /2010 06:54

Variantes oisives sur le mythe de Sisyphe

sisyphe.jpg

Parce qu'il trompa les instincts profonds, les lois de la nature ou les dieux grecs (leur anciens synonymes), un homme qui s'appelle Sisyphe a été condamné à pousser vers le haut d'une colline un énorme rocher qui irait rouler vers le bas dès que le but est atteint et ainsi de suite. Sans fin. Pas même la mort, car le châtiment a lieu après la mort justement.

Albert Camus en fit un mythe encore plus moderne et l'illustration de la condition humaine absurde, sauf avec la dignité de l'effort. L'homme était l'homme, et le rocher son univers : condamné à faire n'importe quoi, le plus longtemps possible dans un monde qui n'a pas de sens. Fascisante illustration qui laisse deviner un abîme de variantes.

On s'imagine par exemple un Sisyphe croyant : il refuse de pousser la pierre, y sculpte un Dieu et s'agenouille devant lui pour que la pierre roule d'elle-même, sans effort, dans le calme miracle de la transgression de la pesanteur. On s'imagine aussi Sisyphe refusant de pousser la pierre, s'assoir en haut de la colline et attendre que quelqu'un passe, comme le font les tiers-mondistes depuis les décolonisations. Ou faire le contraire : s'assoir en haut de la colline, coloniser un pays, prendre ses hommes et les obliger à pousser la pierre à sa place comme le fit l'Occident. On s'imagine aussi la grosse pierre roulant sur Sisyphe, le tuant sans le faire mourir, l'écrasant et lui passant dessus sans fin pendant qu'il essaye de se relever, comme c'est le cas de tous ceux qui vivent dans des pays sales, pauvres et méchants et sans droits de l'homme ni démocratie. On s'imagine, enfin, un Sisyphe plus intelligent : s'attaquer à la colline pour l'aplatir au lieu de pousser sans fin une pierre. C'est la solution de l'Occidental, la source de son développement technologique qui va de la pioche au satellite. On peut aussi trouver un genre de Sisyphe qui, pour échapper à son sort, dynamite la pierre en se dynamitant lui-même par une ceinture d'explosifs au non d'Allah ou de Jéhovah ou de Jésus combattant : la peine étant liée à la pierre, on ne peut changer sa condition qu'en y mettant fin et en la refusant. Une sorte de fast-bouddhisme au TNT.

Le mythe de Sisyphe

Dans la mythologie grecque, Sisyphe, fils d'Éole (le fils d'Hellen) et d'Énarété, est le fondateur mythique de Corinthe.

Il est l'époux de la Pléiade Mérope, fille d'Atlas et de Pléioné, de qui il a trois enfants : Ornytion, Sinon et Glaucos (le père de Bellérophon). Pausanias en cite toutefois deux autres: Almos et Thersandre.

Fondateur mythique de Corinthe, fils d'Éole ; son ascendance et sa descendance sont citées dans l'Iliade. De son vivant, on dit que Sisyphe aurait fondé les Jeux isthmiques en l'honneur de Mélicerte dont il avait trouvé le corps gisant sur l'isthme de Corinthe. Depuis l'époque des poèmes d'Homère, Sisyphe conserve la réputation d'être le plus astucieux des hommes : il avait développé la navigation et le commerce, mais se montrait avare et trompeur et tuait les voyageurs. l passe parfois pour le vrai père d'Ulysse

Sisyphe est surtout connu pour s'être montré assez malin pour déjouer Thanatos lui-même. Quand son heure fut venue et que ce dernier vint pour le chercher, il l'enchaîna de sorte qu'il ne pût l'emporter aux Enfers. S'apercevant que plus personne ne mourait, Zeus envoya Hadès délivrer Thanatos. Mais Sisyphe avait préalablement convaincu sa femme de ne pas lui faire de funérailles adéquates. Il put ainsi convaincre Hadès de le laisser repartir chez les vivants pour régler ce problème. Une fois revenu à Corinthe, il refusa de retourner parmi les morts. Thanatos (ou même Hermès, selon certaines traditions) dut alors venir le chercher de force. Certains disent qu'il avait dénoncé Zeus dans une de ses aventures. Un jour, il vit un aigle immense enlevant une jeune fille et reconnut Zeus en l'oiseau. Quand Asopos rechercha sa fille, Égine, il dénonça Zeus.

Pour avoir osé défier les dieux, Sisyphe fut condamné à faire rouler éternellement, dans le Tartare, un rocher jusqu'en haut d'une colline dont il redescendait chaque fois avant de parvenir à son sommet, tel que raconté dans l’Odyssée. Toutefois, Homère ne faisait pas mention de la raison de ce châtiment. Certaines traditions le justifient par la réputation de brigand et de malfaiteur que Sisyphe avait acquise de son vivant.

D'après la théorie solaire, Sisyphe représente le soleil qui s'élève chaque jour pour replonger le soir sous l'horizon. D'autres y voient la personnification des marées ou des vagues qui montent pour soudain redescendre. Il peut s'agir aussi d'une métaphore de la vie elle-même où cette punition signifiait qu'il n'y avait de châtiment plus terrible que le travail inutile et vain. On perçoit l'absurdité du personnage tant dans le désespoir de tenter d'échapper à une mort inévitable, que dans la tentative d'achever un travail interminable.

Dans son premier essai philosophique, le Mythe de Sisyphe, Camus qualifie Sisyphe d'ultime héros absurde. Il y établit pourquoi la vie, malgré l'absurdité du destin, vaut la peine d'être vécue.

Ce mythe n'est pas exclusif aux traditions gréco-romaines. Il existe d'autres exemples de personnages qui parviennent à capturer la Mort en l'attachant dans un sac ou encore, en la cachant dans une bouteille de sorte que personne ne mourait des années durant.

Source Wikipedia

Il y aussi des Sisyphe encore plus malades : le genre de celui qui s'interroge sans fin sur le poids de la pierre, le diamètre de la colline ou la nature de la gravité. Est-ce que la pierre a un poids ou est-ce que la colline a une fin ? D'où vient la pierre et où va la colline ? Un Sisyphe politicien irait s'assoir au sommet de la pente et ferait un discours à la grosse pierre pour la soulever avec sa langue ou la convaincre de rouler dans sa paume.

 

Une énigme : que fais donc Sisyphe quand il dort ? Il se retrouve sous ses propres paupières, avec une autre pierre et une autre colline : les Dieux ont veillé à fermer la brèche du côté du sommeil comme du côté des herbes hallucinogènes.

Dormir n'est pas une solution contre l'absurde. C'est une reconduction de la condition humaine, mais sans le muscle et la mobilité. D'où des éclairages plus nets sur des questions bêtes et méchantes : avec une barbe, on ne pousse ni plus rapidement ni plus lentement sa pierre. Avec un livre, on peut la caler un moment, le temps de se donner des raisons. Avec une corde, on ne fait pas mieux : face à l'univers, on est seul. Avec une machine, la pierre devient plus grosse et la colline plus difficile. Même la géologie n'y peut rien : la pierre est explicable mais pas plus transportable.

Dernière question : pourquoi le mythe a fait de Sisyphe un homme ? Et un homme seul ? Parce que chacun l'est, intimement. Le rocher de Sisyphe, c'est comme les toilettes ou la mort ou la naissance ou l'amour (c'est-à-dire l'essentiel) : on ne peut y aller que seul et ne pas en revenir parfois. Rien ne permet de porter la pierre à la place de l'homme : ni les livres célestes, ni les prêcheurs, ni les idéologies de masse, ni la fuite en avant. Seul peuvent aider des décisions d'homme : la foi, le sens de la dignité, le défi face au vide ou la transgression de la solitude par le chant ou l'entraide.

Source Le Quotidien d’Oran Kamel Daoud

Le Pèlerin

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