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  • : Algérie Pyrénées - de Toulouse à Tamanrasset
  • : L'Algérie où je suis né, le jour du débarquement des Américains, le 8 novembre 1942, je ne l'oublierai jamais. J'ai quitté ce pays en 1962 pour n'y retourner que 42 ans plus tard. Midi-Pyrénées m'a accueilli; j'ai mis du temps pour m'en imprégner...mais j'adore
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De Toulouse à Tamanrasset

 

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Le cirque de Gavarnie

L'Algérie, j'y suis né le jour du débarquement des Américains, le 8 novembre 1942. J'ai quitté ce pays merveilleux en 1962, pour n'y retourner qu'en août 2004, soit 42 ans plus tard...
Midi-Pyrénées m'a accueilli. J'ai mis du temps pour m'imprégner de Toulouse mais j'ai de suite été charmé par ce massif montagneux et ses rivières vagabondes que je parcours avec amour...Ah ces chères Pyrénées, que je m'y trouve bien ...! Vous y trouverez de nombreux articles dédiés à cette magnifique région et la capitale de Midi Pyrénées : Toulouse
L'Algérie, j'y suis revenu dix fois depuis; j'ai apprécié la chaleur de l'accueil, un accueil inégalé de par le monde.......L'espérance d'abord ...Une relative désillusion ensuite...Pourquoi alors que le pays a un potentiel énorme...Les gens sont perdus et ne savent pus que faire....Les jeunes n'en parlons pas, ils ne trouvent leur salut que dans la fuite....Est-il bon de dénoncer cela? Ce n'est pas en se taisant que les choses avanceront.
Il y a un décalage énorme entre la pensée du peuple et des amis que je rencontre régulièrement et les propos tenus dans les divers forums qui reprennent généralement les milieux lobbyistes relayant les consignes gouvernementales...
Les piliers de l'Algérie, à savoir, armée, religion et tenants du pouvoir sont un frein au développement de l'Algérie ....Le Pays est en veilleuse....Les gens reçoivent des ….sucettes...Juste le nécessaire... pour que ....rien nez bouge....
Pourtant des individus valeureux il y en a ....Mais pourquoi garder des élites qui pourraient remettre en cause une situation permettant aux tenants des institutions de profiter des immenses ressources de l'Algérie. Le peuple devenu passif n'a plus qu'un seul espoir : Dieu envers qui il se retourne de plus en plus...Dieu et la famille, cette famille qui revêt une importance capitale en Algérie.

Le vent de la réforme n'est pas passé en Algérie tant les citoyens sont sclérosés dans les habitudes et les traditions relevant des siècles passés....La réforme voire la révolution passera....à l'heure d'Internet, on ne peut bâillonner le peuple indéfiniment...Cela prendra du temps mais cela se ferra...
Pour le moment le tiens à saluer tous les amis que j'ai en Algérie et Dieu sait que j'en ai....C'est pour eux que j'écris ces blogs, quand bien même je choisis souvent mes articles dans la presse algérienne....pour ne pas froisser la susceptibilité à fleur de peau de l'Algérien...

Cordialement,
Le Pèlerin

 

 

 

 

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19 octobre 2010 2 19 /10 /octobre /2010 02:28

La jeune fille et les singes

femme-devant-son-miroir.jpg

Il était une fois une jeune fille qui, plusieurs fois par jour, s'installait devant le miroir et lui demandait : « O miroir ! Dis-moi ! Comment me trouves-tu ? » Et le miroir, devinant les paroles qu'attendait de lui notre héroïne, chargeait sa voix de tristesse et répondait :

« Oh ! que c'est pénible, que c'est épouvantable et attristant que je sois condamné à te répondre avec des mots usés, des mots souillés par des millions de bouches, puant la salive, des mots vermoulus et poussiéreux, qui sonnent creux ! Ah si j'avais des pattes ou des ailes ! J'irais alors parcourir le monde à la recherche de mots nouveaux qui n'ont jamais été prononcés jusqu'à maintenant, jolis et parfumés comme des roses, pour décrire ce que je vois lorsque tu t'assieds en face de moi. »

Ayant dit ces paroles, le miroir se taisait et poussait plusieurs soupirs, tristes et longs, pour faire comprendre à la jeune fille combien il était désolé d'être obligé d'employer les mots de tous les jours pour répondre à sa question. Après quoi, remplissant sa voix d'émerveillement, il s'exclamait : « Tu es ravissante ! Ah ! Si j'étais un mâle, je t'aurais déjà montré combien tu es belle, combien tu es désirable ! J'aurais mis en morceaux cette robe rouge qui habille ton corps, j'aurais défait tes cheveux noirs et soyeux, et j'aurais couvert ta chair de baisers et de morsures ! Avec mes dents, j'aurais brisé toutes les chaînes qui t'entravent, et délivrée, et frémissante, tu aurais crié comme une folle les paroles que pousse une femme libre quand elle est prisonnière entre les bras d'un mâle : « Tu es mon maître et je suis ton esclave ! Maltraite-moi ! C'est un ordre ! Nous aimons être maltraitées ainsi ! »... Je t'aurais révélé les trésors fabuleux que tu renfermes et que trahit cette lumière douce qui coule doucement de tes yeux langoureux ! J'aurais laissé les lianes souples et douces de ton corps m'enlacer, et moi aussi j'aurais crié comme un fou les paroles que pousse un homme quand il est prisonnier entre les bras d'une femelle : « Tu es ma maîtresse et je suis ton esclave ! Avale-moi ! C'est un ordre ! Nous aimons être avalés ainsi ! » Le miroir s'interrompait un instant et observait la jeune fille pour mesurer l'effet de son discours. S'ensuivait toujours la même scène : embrasée, haletante, notre héroïne ôtait ses vêtements, dénouaient ses cheveux, et, approchant du miroir des lèvres entrouvertes et frémissantes, elle gémissait : « Dis-moi encore des choses comme celles que tu viens de me dire ! Donne-moi du plaisir ! Ah ! Si j'avais le pouvoir de te métamorphoser en homme !... » Satisfait, vibrant de plaisir, le miroir reprenait le fil de ses flatteries.

Il disait : « Bientôt, un étranger viendra frapper à la porte, beau comme le soleil, riche comme un roi ! Toutes les filles s'échapperont des maisons et, la raison saccagée par ses yeux ravissants, elles se rouleront à ses pieds, elles le supplieront. Mais il ne posera son regard sur aucune, indifférent, méprisant. « C'est elle que je désire ! s'écriera-t-il en te désignant du doigt. C'est à elle que j'appartiens ! Eloignez-vous de moi ! » Et elles retourneront chez elles en se griffant le visage, en se frappant les cuisses, laissant derrière elles des traces humides et visqueuses puant l'humiliation... Et quelques jours après, des centaines de magnifiques voitures, brillantes et spacieuses, garnies de fleurs, t'emmèneront vers une maison comme un palais ; et sur un lit digne d'une reine, tu goûteras aux délices de la chair ; et ivre de plaisir, tu ramperas devant le corps de ton amant, tu te traîneras à ses pieds pour le remercier... Un bonheur étincelant et savoureux t'attend... » Quand le miroir s'arrêtait de parler, la jeune fille, reconnaissante, ceignait ses hanches nues d'un foulard noir et se mettait à danser en face de lui, ondulant comme un serpent, doucement, voluptueusement, les yeux voilés ; et son imagination le transformant en homme, elle le fascinait puis l'avalait, la bouche largement ouverte, humide et vorace...

Mais les prétendants qui commencèrent un jour à se présenter pour demander sa main n'avaient rien à voir avec le prince charmant que lui prédisait le miroir. Habitant dans les environs, ils étaient plutôt ordinaires et humbles, semblables à tous ceux qu'elle avait l'habitude de voir autour d'elle. Elle les refusait. Quand ses amies et ses cousines mariées lui reprochaient ce comportement, elle rétorquait, ironique : « Je ne veux pas me marier avec un homme dont je me mettrais à détester l'odeur quelques jours après la nuit de noces ! Je n'ai pas envie de vomir chaque fois qu'il poserait la main sur ma chair ! »

Parmi ces malheureux prétendants, il y avait un jeune homme qui couvait depuis longtemps un amour ravageur pour notre héroïne. Pas du tout découragé par les refus qu'il essuyait jour après jour, il continuait d'envoyer sa mère lui demander la main de la jeune fille. Mais cette dernière n'accepta jamais de devenir sa femme. Pourtant, selon beaucoup de gens, il était bien fait de sa personne, était sérieux et travailleur, et aurait été un bon époux. Alors, le cœur blessé profondément, ne pouvant plus vivre dans les environs de sa bien-aimée, il s'acheta un âne, des moutons et des chèvres, et accompagné de trois chiens, il quitta les lieux pour aller vivre à la campagne... Beaucoup de temps s'écoula, doucement, imperceptiblement, entraînant les êtres et les choses vers le pourrissement. Un beau jour, la jeune fille remarqua qu'il y avait des mois que personne n'était venu demander sa main. Une panique douloureuse empoigna violemment son cœur, et, tremblante, elle courut vers le miroir et lui posa la question qu'elle lui avait posée des milliers de fois auparavant : « O miroir ! Dis-moi ! Comment me trouves-tu ? » Mais cette fois-là, le miroir lui répondit : « Tu t'es un peu enlaidi ! Comme des chiures de mouches, des points noirs piquent ton visage maintenant. Tes cheveux commencent à se dessécher. Au coin de tes yeux et de tes lèvres, naissent doucement des rides qui frétillent comme des vers. Ta chair est en train de perdre de sa fermeté, bientôt elle s'affaissera. Tes seins ne sont plus dressés vers le ciel, fiers et provocateurs. Une fatigue les entraîne de plus en plus vers le bas, la chiffonne... » Mais la jeune fille ne le laissa pas continuer. Folle de rage, les yeux en larmes, elle le brisa en mille morceaux. « Sale menteur ! cria-t-elle vers les débris de glace qui jonchaient le sol. Affreux objet ! Tu l'auras voulu ! Le poison de la jalousie a réussi à te déformer, à te détraquer ! Pourri d'envie, tu me défigures, tu m'attribues des laideurs fabriquées par ton imagination ! Non, je suis encore plus belle qu'avant ! Je suis radieuse ! Je suis ravissante ! »

Cependant, les terribles paroles du miroir se mirent à tourmenter notre héroïne, la harcelant jour et nuit. Maintenant, il lui arrivait souvent de pleurer pendant des heures. Elle s'enfermait et ne voulait voir personne. Elle pensait. Et un beau matin, elle se réveilla aux premières lueurs de l'aube, et un balluchon dans la main, elle se dirigea vers la campagne, en cachette. Elle avait décidé d'aller à la recherche de l'amoureux qui, écorché par ses refus de devenir son épouse, s'était converti en berger.

Quelques jours après son départ, un vieil homme vivant dans une cabane isolée, lui indiqua le chemin qu'elle devait prendre pour rencontrer l'homme qu'elle cherchait. Et en effet, environ deux heures plus tard, elle vit trois baraques dressées sur une colline au milieu d'une haie circulaire. Alors, en dépit de la fatigue qui ruinait ses jambes, heureuse, elle marcha vers la clôture. Des aboiements féroces lui parvinrent. Puis, elle entendit une voix grave ordonner aux animaux de se taire, et levant la tête, notre héroïne vit surgir de la haie un homme, le visage mangé par une barbe touffue. Elle interrompit sa marche et, épuisée, elle s'assit pour se reposer.

Elle vit l'homme disparaître derrière la haie, puis réapparaître un instant plus tard, tenant dans chaque main un récipient. Il s'approcha d'elle, suivi par toute une meute de chiens. Il l'avait reconnue. Il se laissa tomber lui aussi sur l'herbe épaisse qui couvrait le sol, et sans prononcer un mot, il posa devant elle les deux récipients. C'était de la nourriture et du lait. Elle mangea avec appétit.

Une fois sa faim et sa soif apaisées, elle leva les yeux vers l'homme et dit : « Dieu te récompensera pour la nourriture et le lait que tu m'as offerts, mon frère. Maintenant, il faut que je te dise pourquoi je suis venue vers ta demeure. D'abord, je te demande pardon d'avoir si méchamment piétiné ton cœur. Aujourd'hui, je me rends bien compte du mal que je t'ai fait en rejetant ton amour. Mais je pense qu'il n'est pas trop tard. C'est la raison pour laquelle j'ai fait ce long et pénible voyage. En vérité, je suis venue te dire que si tu me veux encore, je serais ravie de t'appartenir. Je suis prête à vivre ici, avec toi, jusqu'à la fin de ma vie... »

Mais la jeune fille fut interrompue par un bêlement si aigu qu'il lui donna des frissons dans le dos. C'était une jolie chèvre blanche qui venait de crier ainsi. Elle se tenait à portée de sa main, fixant sur elle des yeux qui exprimaient une irritation méprisante. Cela dura quelques secondes, puis la bête tendit son museau vers le berger, et se mit à lui lécher le visage avec une langue rose et douce. Ensuite, elle lui écarta les jambes et se blottit contre sa poitrine, caressante... L'homme baissa la tête, toujours muet... Comprenant la scène, la jeune fille se leva hâtivement, et sans dire un mot, elle s'éloigna, le cœur broyé. Elle marchait vite, les yeux fixés droit devant elle, lorsqu'un craquement attira son attention. Elle se retourna vers le lieu du bruit. C'était un bouc. Elle devina qu'il appartenait au berger et qu'il l'avait suivie en cachette. Alors, envahie par une tendresse subite, émue jusqu'aux larmes, elle s'agenouilla, ouvrit ses bras et appela l'animal : « Viens ! Approche ! N'aie pas peur ! » Et le bouc s'approcha d'elle, et elle le serra dans ses bras, le couvrant de baisers ; et brusquement elle le vit se métamorphoser en un homme beau comme le soleil, fort et grand, comme celui qui avait peuplé ses rêves pendant des années et des années. « Viens mon prince adoré, lui dit-elle. Nous allons maintenant rentrer chez nous. »

Quelques jours plus tard, ils arrivèrent au village. Avertis depuis longtemps, les habitants s'étaient répandus dans la rue principale que devait emprunter notre héroïne pour atteindre sa maison. Dès que la jeune fille et son accompagnateur apparurent, un immense éclat de rire et des moqueries acides jaillirent de toutes les bouches. Marchant à quatre pattes, les enfants se mirent à imiter le cri des chèvres. Quelqu'un s'écria à plusieurs reprises : « Oh ! Qu’il est beau le prince poilu qu'elle nous a ramené de son long voyage ! Oh ! Qu’il sent bon ! Oh ! Qu’il est joli avec ses deux cornes et sa barbiche ! Ecartez-vous la populace ! Laissez passer les amoureux ! » Mais notre héroïne continuait de marcher, imperturbable, la tête dressée fièrement vers le ciel, murmurant: «Pardonne-leur, mon prince adoré ! C'est le poison de la jalousie qui envenime ainsi leur langue ! Ces singes hurleurs et grimaçants ne doivent pas nous troubler ! Avançons, mon prince ! »

Source Le Quotidien d’Oran Boudaoud Mohamed

Le Pèlerin

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15 octobre 2010 5 15 /10 /octobre /2010 07:41

Poésie – De qui s’agit-il ?

Que peut-il ? Tout.
Qu'a-t-il fait ? Rien.
Avec cette pleine puissance,
en huit mois un homme de génie
eût changé la face de la France,
de l'Europe peut-être.
Seulement voilà, il a pris la France
et n'en sait rien faire.
Dieu sait pourtant que le Président se démène :
il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ;
ne pouvant créer, il décrète ; il cherche
à donner le change sur sa nullité ; c'est
le mouvement perpétuel ; mais, hélas !
cette roue tourne à vide.

L'homme qui, après sa prise du pouvoir
a épousé une princesse étrangère
est un carriériste avantageux.
Il aime la gloriole, les paillettes, les grands mots,
ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir.
Il a pour lui l'argent, l'agio, la banque, la Bourse, le coffre-fort.
Il a des caprices, il faut qu'il les satisfasse.
Quand on mesure l'homme et qu'on le trouve si petit
et qu'ensuite on mesure le succès et qu'on le trouve énorme,
il est impossible que l'esprit n'éprouve pas quelque surprise.
On y ajoutera le cynisme car, la France, il la foule aux pieds,

lui rit au nez, la brave, la nie, l'insulte et la bafoue !
Triste spectacle que celui du galop, à travers l'absurde, d'un homme médiocre échappé.
Victor HUGO, dans " Napoléon, le petit Réédité chez Actes Sud
Avouez que vous pensiez à un autre...
Le Pèlerin

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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 08:01

Dilem : “Je suis fier d’être Algérien”

dilem-remise-de-medaille.jpg dilem-la-carricature-du-jour.jpg

la carricature du jour

 

 

 

Notre caricaturiste Ali Dilem a reçu, hier, au cours d’une cérémonie organisée à la résidence de l’ambassadeur de France en Algérie, les insignes de Chevalier des Arts et Lettres, des mains de Noëlle Lenoir, ancienne ministre des Affaires européennes. Après une allocution de l’ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, Noëlle Lenoir a retracé le parcours du caricaturiste, apporté les salutations de Plantu, tout en faisant ressortir la causticité et les différentes lectures que l’on peut faire au quotidien des dessins de Dilem. Entouré d’amis, notre dessinateur de presse a été très ému surtout quand il a rendu un hommage sincère à son aîné Slim, qui a tenu à être présent.

Ali a tenu à dédier son prix à tous les journalistes assassinés, notamment Saïd Mekbal avec lequel il a fait ses premières armes dans la presse.

Dans son intervention, la ministre a tenu à souligner la “création intelligente” de Dilem et “le tempérament bien trempé du peuple algérien”. Ces insignes de Chevalier des Arts et Lettres, du quota du ministère des Affaires étrangères français, récompensent les personnes qui contribuent, par leur création, au rayonnement culturel, au niveau mondial. Dilem fait désormais partie de ces intellectuels et il est à ce jour le premier Algérien à en être honoré. D’ailleurs, en recevant les insignes, Dilem a lancé à l’assistance, ému : “Je suis fier d’être Algérien.”

Source Liberté

Le Pèlerin

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10 octobre 2010 7 10 /10 /octobre /2010 23:18

L’Art est il réservé à une élite.. qui a le temps…de voir et d'écouter

 


Un musicien de rue était debout dans l'entrée de la station L'Enfant  Plaza du métro de Washington DC.
Il a commencé à jouer du violon. C'était un matin froid, en janvier dernier. Il a joué durant quarante-cinq minutes.
Pour commencer, la chaconne de la 2e partita de Bach, puis l'Ave Maria de Schubert, du Manuel Ponce, du Massenet et de nouveau Bach.
A cette heure de pointe, vers 8h du matin, quelque mille personnes ont traversé ce couloir, pour la plupart en route vers leur boulot.
Après trois minutes, un homme d'âge mûr a remarqué qu'un musicien jouait. Il a ralenti son pas, s'est arrêté quelques secondes puis a démarré en accélérant.

Une minute plus tard, le violoniste a reçu son premier dollar : en continuant droit devant, une femme lui a jeté l'argent dans son petit pot.
Quelques minutes plus tard, un quidam s'est appuyé sur le mur d'en face pour l'écouter mais il a regardé sa montre et a recommencé à marcher..Il était clairement en retard.

Celui qui a marqué le plus d'attention fut un petit garçon qui devait avoir trois ans. Sa mère l'a tiré, pressée mais l'enfant s'est arrêté pour regarder le violoniste. Finalement sa mère l'a secoué et agrippé brutalement afin que l'enfant reprenne le pas.
Toutefois, en marchant, il a gardé sa tête tournée vers le musicien. Cette scène s'est répétée plusieurs fois avec d'autres enfants.

Et les 20 parents, sans exception, les ont forcés à bouger.

Durant les trois quarts d'heure de jeu du musicien, seules sept personnes se sont vraiment arrêtées pour l'écouter un temps. Une vingtaine environ lui a donné de l'argent tout en en continuant leur marche.

Il a récolté 32 dollars.

Quand il a eu fini de jouer, personne ne l'a remarqué. Personne n'a applaudi.

Une seule personne l'a reconnu, sur plus de mille personnes.

Personne ne se doutait que ce violoniste était Joshua Bell, un des meilleurs musiciens sur terre. Il a joué dans ce hall les partitions les plus difficiles jamais écrites, avec un Stradivarius de 1713 valant 3,5 millions de dollars !

Deux jours avant de jouer dans le métro, sa prestation au théâtre de Boston était « sold out » avec des prix avoisinant les 100 dollars la place.

C'est une histoire vraie. Joshua Bell jouant incognito dans une station de métro a été organisé par le « Washington Post » dans le cadre d'une enquête sur la perception, les goûts et les priorités d'action des gens.

Les questions étaient :

• dans un environnement commun, à une heure inappropriée, pouvons- nous percevoir la beauté ?
• Nous arrêtons-nous pour l'apprécier ?
• Pouvons-nous reconnaître le talent dans un contexte inattendu ?

Une des possibles conclusions de cette expérience pourrait être : si nous n'avons pas le temps pour nous arrêter et écouter l'un des
meilleurs musiciens au monde jouant quelques-unes des plus belles partitions jamais composées, à côté de combien d'autres choses exceptionnelles passons-nous ?

 

De la part d’une Correspondante

 

Le Pèlerin

 

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6 octobre 2010 3 06 /10 /octobre /2010 23:15

Le grand dramaturge français a inspiré abondamment le théâtre algérien et arabe. Et cela continue.

moliere_nicolas_mignard.jpg

 

Molière est sans doute l’auteur français qui a conquis, de manière exceptionnelle, la scène arabe et africaine. Les premiers auteurs connaissaient ses textes et étaient séduits par la veine comique et les thèmes qui leur semblaient familiers. Molière était un modèle idéal pour eux. Aussi, cherchaient-ils à adapter ses pièces en leur donnant un caractère local et en modifiant les noms et en conservant la structure globale. D’ailleurs, la première pièce montée par un Arabe s’inspirait largement de L’Avare, devenue Al Bakhil (An Naqqash, 1848).

En Algérie, la grande majorité des auteurs reprenait des textes du dramaturge français sans citer leur source. Jean-Baptiste Poquelin faisait l’affaire de nombreux acteurs et fascinait le public qui retrouvait un rire libérateur. Il fallut attendre 1940 pour que Mahieddine Bachtarzi monte L’Avare en mentionnant le nom de Molière dans la fiche technique. Mais les traces de son œuvre investissaient la représentation depuis les années 1920. Déjà, dans Djeha de Allalou, jouée en 1926, cette présence est évidente à travers des traces du Médecin malgré lui et du Malade imaginaire.

Djeha devenait médecin malgré lui, obligé de jouer ce rôle auprès du sultan qui lui demandait de soigner son fils, le prince Maïmoun. Mais arrivé au palais, Djeha se rendait vite compte que celui-ci simulait la maladie pour ne pas épouser une femme qu’il ne connaissait pas. La deuxième pièce de Allalou s’inspirait de L’Etourdi (sans oublier l’élément dramatique fondamental tiré des Mille et Une Nuits).

Allalou et Ksentini articulaient leurs représentations autour du comique de situations, du quiproquo, de la farce et de l’étude des mœurs. Leur théâtre était attentif à l’actualité et aux rumeurs et aux bruits de la vie quotidienne. Ils raillaient les hypocrites, les faux dévots et les cadis cupides. Molière était, bien avant eux, «attentif aux problèmes sociaux de son époque, notamment ceux que pose la société bourgeoise», et, dans ce sens, «il placera ceux, dont il veut peindre les travers, les ridicules ou les vices, au milieu de parents et d’amis, eux-mêmes fortement caractérisés, vivants et vrais et dont l’ensemble, autour du héros principal, constituera un milieu social naturel aux aspects divers, où les personnages s’opposeront les uns aux autres et réagiront les uns sur les autres. »

Jusqu’en 1940, Molière fut réutilisé et adapté par de nombreux auteurs qui n’hésitaient pas à reproduire des thèmes, des situations et la structure des pièces de ce grand écrivain français, vite adopté par les Algériens qui se retrouvaient dans sa manière de traiter les questions sociales et les sentiments humains et s’identifiaient rapidement à des personnages en butte avec l’hypocrisie, le mensonge et la lâcheté, sujets d’ailleurs déjà abordés dans les contes et récits de la littérature orale. Le comique attirait le public populaire qui voyait sur scène les «maîtres» ridiculisés et fragilisés par des procédés humoristiques exceptionnels.

De nombreux auteurs traduisirent et/ou adaptèrent des pièces de Molière. Ainsi, L’Avare, Tartuffe, Le Malade imaginaire, Le Bourgeois gentilhomme, Le Médecin malgré lui et Les Fourberies de Scapin sont les textes les plus joués en Algérie. En l’an 2000, au Festival du théâtre d’amateurs de Mostaganem, une jeune troupe de Miliana présenta Le Bourgeois gentilhomme, déjà montée à plusieurs reprises. L’adaptation la plus connue est celle de la Troupe du théâtre populaire (TTP) de Hassan El Hassani, Belgacem el bourgeoisi. Les auteurs modifient souvent les titres : Tartuffe devient Slimane Ellouk (Bachtarzi) ; Le Bourgeois gentilhomme prend le titre de Les nouveaux riches du marché noir (encore Bachtarzi) ; Le Médecin malgré lui apparaît sous un nouvel intitulé, Moul el baraka (Mohamed Errazi), etc.

Les titres choisis correspondent au contexte social de l’époque de l’adaptation et obéissent au discours de l’auteur-acteur qui actualise ainsi le propos de la pièce en lui faisant porter de nouveaux oripeaux, plus conformes aux «traditions» et réalités locales (noms des personnages, coutumes et mœurs, déroulement dans une ville algérienne, costumes…). Certains passages faisant allusion à la religion disparaissent de la version algérienne. Les proverbes, les dictons populaires et le chant peuplent le récit qui obéit parfois à la structure du conte. Les dramaturges prennent de grandes libertés avec le texte originel. Les personnages s’expriment dans une langue où le dialogue est simple, proche du langage quotidien. Bachtarzi, Touri, Gribi ou Errazi enlèvent ou ajoutent des scènes, réécrivent certains passages et neutralisent la structure dramatique originelle. Bachtarzi inaugure son texte El Mech’hah (L’Avare) par un prologue en vers qui apporte une série d’informations sur l’intrigue.

Dans Docteur Allel, adaptation du Médecin malgré lui, il opère de la même manière en présentant au début les personnages et les événements importants.  Le Tunisien Mohamed Aziza explique ainsi l’intérêt porté à l’adaptation des œuvres de Molière : «Partout, dans le monde arabe, on tente de s’approprier l’expérience théâtrale de l’autre. On «libanise», on «arabise», on «syrianise», on «marocanise» un peu tous les auteurs. Mais c’est Molière qui se révèle la providence de tous les adaptateurs parce que ses personnages sont plus ouverts, ses situations plus transposables et ses préoccupations plus partagées.» Les auteurs algériens ne réussirent pas tout à fait à transposer sur scène le génie de Molière.

Certes, ils arrivèrent à toucher le grand public mais ne purent reproduire la dimension poétique et la portée morale et sociologique des textes de Molière. Ces adaptations ne plurent pas à tout le monde, certains chroniqueurs français dénonçaient cette réécriture de textes français.L’aspect satirique et le choix des personnages constituaient les éléments-clés pour transposer deux formes dramatiques dans une sorte d’espace syncrétique. Mais le rire, dans les pièces de l’auteur français, n’est jamais gratuit. Molière devenait, grâce à la force dramaturgique et à la dimension comique, un écrivain «algérien». Le discours des auteurs algériens se caractérise par son caractère didactique et pédagogique. Molière se conformait trop bien à cet objectif.

L’Avare est certainement le texte qui a le plus séduit metteurs en scène, dramaturges, traducteurs et adaptateurs arabes. Plusieurs versions en existent dont la première pièce de théâtre jouée dans un pays arabe. Amin Sidqi, Jalal, Najib Haddad et bien d’autres auteurs adaptèrent ou traduisirent Molière. En Algérie, nous pouvons citer les noms de Mahieddine Bachtarzi, Mohamed Errazi, Mahboub Stambouli, Mohamed Touri, Rédha Houhou, Mohamed Boudia… L’engouement pour ce texte s’expliquerait par deux faits : le thème de l’avarice est souvent traité dans la littérature orale et même écrite avec des écrivains comme El Mas’oudi et El Jahiz. Le Livre des Avares de celui-ci en est la parfaite illustration.

El Mech’hah (L’Avare) de Bachtarzi et Si Kaddour el Mech’hah de Touri empruntent les procédés comiques de Molière, «algérianisent» les noms et le langage, habillent les personnages de costumes locaux et situent les actions dans un cadre algérien. Les textes diffèrent parfois de l’original. Ces auteurs simplifient sérieusement les intrigues en évitant toute allusion à des situations risquant de choquer en terre algérienne. La structure d’ensemble, les grandes séquences et le fonctionnement de certains personnages du texte-source se retrouvent réemployés dans la pièce-cible, avec trop peu d’aménagements et de changements et investissent toute la représentation dramatique, fournissant au texte une certaine cohérence discursive.

Bachtarzi a modifié la structure du texte de Molière, d’abord en réduisant le nombre des actes (de 5 à 3), ensuite en supprimant des scènes, en ajoutant d’autres et en empruntant la forme du conte et de la farce traditionnelle. C’est un récit fermé, conclu par un dénouement heureux et qui transforme radicalement le discours de Molière : H’sayen se délivre en quelque sorte de ses tares, comme par enchantement. Madjid finit par épouser Aïda. Leïla s’en sort à merveille. La fin rétablit la stabilité et l’équilibre initial et donne à H’sayen un autre statut. Il change positivement, cette évolution, tellement rapide, en devient invraisemblable. Trop peu d’éléments indiquent cette transformation. Le personnage subit, en quelque sorte, le diktat de l’auteur qui décide unilatéralement de le libérer de ses défauts et d’homogénéiser l’espace d’intervention et de manifestation des personnages.

Dans L’Avare de Molière, les choses se passent autrement. Harpagon ne change pas et reste prisonnier de ses vices et de ses tares. Cléante et Valère réussissent à déjouer les plans d’Harpagon et à épouser les femmes de leur choix. Leur quête n’a abouti que parce qu’ils possédaient un moyen de chantage : la cassette. Bachtarzi construit un univers homogène, statique, marqué par une certaine cohésion, illustrée essentiellement par l’aboutissement de la quête des personnages. Le conflit dont les soubassements sont alimentés par une question d’argent est résolu à la fin de la pièce.

Tout rentre dans l’ordre. Les personnages voient leurs projets et leurs vœux réalisés. Les deux fins (celles de Bachtarzi et de Molière) sont différentes. Le dénouement de la pièce de Bachtarzi est conforme au ton didactique du travail théâtral de l’auteur. H’sayen est radicalement transformé, il devient, en quelque sorte, un autre personnage. Cette mue subite est illogique. La logique narrative se plie au discours moralisateur de Bachtarzi qui, dans de nombreux cas, évacue les espaces conflictuels et déshumanise ses personnages qui ne peuvent, dans des conditions cohérentes, connaître ce type de transformation.

De négatif, H’sayen va devenir un élément positif. Ce retournement sans transition est caractéristique de la pauvreté dramaturgique du texte et de l’absence d’une étude serrée des personnages. L’intention didactique et morale a pris le-dessus sur les considérations narratives et esthétiques. Les procédés employés par Bachtarzi ne sont nullement nouveaux dans les pays arabes.

De nombreux auteurs reprennent depuis l’indépendance des procédés et des techniques d’écriture de Molière, à commencer par Belhafaoui, Safiri, Rouiched, Hassan El Hassani et d’autres auteurs du moment. La dernière pièce en date est Tartuffe, montée par le TRC. Sid Ahmed Agoumi a également en projet la mise en scène de ce texte. Il faudrait dire que le théâtre en Algérie, redevable à Molière, a adapté et mis en scène plusieurs de ses pièces : Don Juan, adaptée par Belhafaoui et mise en scène par Mustapha Kateb, Le médecin malgré lui se transformant en «comédien malgré lui» chez Safiri et Hadj Omar, Les Fourberies de Scapin se métamorphosant chez Touri en Sellak el wahline (mise en scène de Allel El Mouhib qui montera également une autre adaptation de Touri, Si Kaddour el Mech’hah).

Il est évident que L’Avare de Molière perd énormément de sa force dramaturgique dans cette adaptation. Le choix du style de la farce populaire désarticule le texte initial et donne à voir de nouveaux effets esthétiques qui n’ont pas la même dimension plastique et dramaturgique que dans la pièce originelle. La conception du rire n’est pas la même chez les deux auteurs.

Source El Watan Ahmed Cheneki

Le Pèlerin

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4 octobre 2010 1 04 /10 /octobre /2010 04:19

Grand prix du jury du Festival de Cannes 2010, Des Hommes  et des dieux de Xavier Beauvois ne cesse de monter au firmament.

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Le casting du film Des Hommes et des dieux, emmené par les acteurs Lambert Wilson, Michel Lonsdale...

Grand prix du jury du Festival de Cannes 2010, Des Hommes  et des dieux de Xavier Beauvois ne cesse de monter au firmament. Il est distribué dans le monde entier, mais  pas  encore en Algérie.

Pourtant, l’histoire du film porte sur un drame humain : l’assassinat de huit moines chrétiens français au village de Tibhirine (Médéa, Algérie), en 1996.Le film Des Hommes et des dieux de Xavier Beauvois, en trois semaines d’exploitation, s’est hissé aux cimes du box office français avec 1 405 922 places vendues, contre toute attente, coiffant au poteau des films comme Resident Evil : Afterlife, Mange, prie, aime, The Town  et Hors-la-loi.Ainsi, la société Mars Distribution vient d’augmenter le nombre de copies de Des Hommes et des dieux. Soit 172écrans supplémentaires contre 252 initialement.

Pour l’Algérie, le distributeur Hachemi Zertal, directeur de Cirta Films, contacté hier, nous indique son appréhension quant à la distribution du film Des Hommes et des dieux de Xavier Beauvois en Algérie : « Je suis entré en contact avec la maison de distribution du film Des hommes et des dieux. Mais on sait que c’est toujours la même histoire avec le ministère de la Culture algérien. Il faut produire le DVD du film pour avoir le visa d’exploitation. Alors, comme on le sait, le DVD du film ne sort qu’après six mois d’exploitation du film dans le monde. Vous savez, actuellement, j’ai deux films qui sont bloqués à l’aéroport d’Alger depuis le 26 avril : Invictus et Esther. Sans parler de Very bad trip qui est bloqué depuis 10 mois.

Le film Esther est jugé comme étant érotique, alors qu’il se vend dans les vidéothèques d’Algérie avec le timbre de l’ONDA. Ainsi, ce blocage est onéreux en matière de frais de magasinage et autres pénalités de retard. Soit 900 000 DA. J’ai été obligé d’acheter de nouvelles copies de ces films à Paris et obligé d’abandonner les anciennes au niveau de l’aéroport. On ne peut pas distribuer de films en Algérie. Cela revient très cher. C’est pour cela qu’il n’y a pas de films dans les salles. Pour vous dire, même si on me donnait gratuitement le film Des Hommes et des dieux, ce serait la même histoire. Il faut le DVD de ce film pour obtenir le visa d’exploitation. Des Hommes et des Dieux vient tout juste de sortir. Donc, je vais me retrouver à acheter le DVD piraté en Algérie alors que j’ai acheté les droits de ce film. Le film Hors-la-loi n’a pas été empêché de sortir en France. Mais, de toute façon les gens vont voir le film Des Hommes et des dieux. Il vont le voir en DVD (piraté)...».

Mme Zehira Yahi, chef de cabinet au ministère de la Culture, a déclaré, à propos de l’éventuelle sortie en Algérie du film Des Hommes et des dieux : «S’il y a une demande de distribution, il faudrait formuler une demande à la commission de visionnage pour la délivrance du visa d’exploitation.»

Grâce de Dieu

Le pitch du film ?  Un monastère perché dans les montagnes du Maghreb, dans les années 1990. Huit moines chrétiens français vivent en harmonie avec leurs frères musulmans.Quand une équipe de travailleurs étrangers est massacrée par un groupe islamiste, la terreur s’installe dans la région.L’armée propose une protection aux moines, mais ceux-ci refusent.
Doivent-ils partir ? Malgré les menaces grandissantes dont ils font l’objet, la décision des moines de rester coûte que coûte se concrétise jour après jour…

Ce film s’inspire librement de la vie des moines cisterciens de Tibhirine, en Algérie, de 1993 jusqu’a leur enlèvement en 1996.
Le comité de sélection du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) a désigné le drame Des Hommes et des dieux de Xavier Beauvois pour représenter la France dans la course aux Oscars 2011 du meilleur film en langue étrangère.  L’Académie américaine des arts et sciences du cinéma annoncera les nominations à la 83e cérémonie des Oscars le 25 janvier 2011.
La cérémonie de remise des Oscars aura lieu le 27 février 2010.

Source El Watan K. Smail

Le Pèlerin

 

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13 septembre 2010 1 13 /09 /septembre /2010 14:01

Chabrol, adieu l'artiste

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Claude Chabrol en février 2009, honoré par la Berlinale.

Sans doute aurait-il aimé ; lui qui n'était pas à une pitrerie près devant l'objectif des photographes - que l'on annonce sa mort en disant Chabrol a cassé sa pipe. Mais quelques jours après le décès d'Alain Corneau, la mort, hier à l'âge de 80 ans, de Claude Chabrol ne prêtait guère à l'humour chez les cinéphiles de tous âges. Car en quelque 50 ans de carrière, la filmographie de cette figure de la Nouvelle vague aura marqué toutes les générations, faisant de Chabrol un géant du 7e art, qui a su, comme nul autre, croquer la bourgeoisie de province avec la même gourmandise qu'il avait pour en savourer la cuisine…

Né le 24 juin 1930 à Paris dans une famille de pharmaciens, le jeune Claude passe son adolescence à Sardent, dans la Creuse, pendant la Seconde Guerre mondiale. Tel le héros de Cinéma Paradiso, il y tient un ciné-club. Il part ensuite à Paris s'inscrire aux facultés de lettres et de pharmacie, mais il passe plus de temps dans les cinémas de la ville. Là, il côtoie de jeunes passionnés avec qui il participe à l'aventure des Cahiers du cinéma de 1952 à 1957 et lance la Nouvelle vague dont son film Le beau Serge, prix Jean Vigo 1959, marque le début. À cette époque, il rencontre Paul Gégauff, qui deviendra son scénariste fétiche et son compagnon de bonne chère…

Chabrol s'impose rapidement en tant qu'auteur, réalisateur et producteur de films et révèle plusieurs figures du cinéma français : Michel Bouquet, Jean Yanne, Jean-Claude Brialy et surtout Stéphane Audran, qu'il épouse en 1964 et qu'il dirigera à 23 reprises, explorant tout au long des années 70 les tourments de la bourgeoisie à travers des récits de crimes et d'adultères. S'il s'essaye à la comédie grinçante dans les années 80, ce passionné d'Hitchcock, adapte de nombreux romans policiers et s'inspire de faits divers dont celui de Violette Nozière, en 1978. Un film qui marque le début d'une fructueuse collaboration avec Isabelle Huppert, à laquelle il donne de superbes rôles de femmes victimes, criminelles ou manipulatrices. Avec Benoît Magimel ou Ludivine Sagnier, le maître s'intéresse aux affres de la jeunesse ; il poursuit ainsi sa bibliothèque de savoureux et corrosifs portraits, dont la noirceur était à l'opposé d'une bonhomie balzacienne et rabelaisienne, comme le rappelait hier le chef de l'État en lui rendant hommage. « Mon idée, c'est d'essayer de comprendre quelque chose à la nature humaine » disait Claude Chabrol en 2009. L'œuvre qu'il nous laisse est celle d'une mission réussie.
Philippe Rioux

« À Luchon, je ronronne »

Claude Chabrol aimait rencontrer les gens, toujours souriant et disponible, jamais en panne d'une facétie ou d'une anecdote mordante. En février 2010, il avait accepté de présider le Festival de télévision de Luchon. Et il l'avait fait sans s'économiser, assistant patiemment à toutes les projections, distribuant des mots gentils aux comédiens qu'il croisait mais aussi aux bénévoles et aux spectateurs, acceptant de signer des dizaines d'autographes. La Luchonnaise Brigitte Petit avait eu pour mission d'accompagner le réalisateur durant toute la manifestation. Elle s'en souvient avec émotion : « Claude Chabrol était plein d'humour, de générosité, d'attention aux autres. J'ai aussi été épatée par la grande complicité qu'il avait avec sa femme Aurore. Ils m'avaient raconté qu'ils vivaient le plus souvent en Bretagne, pour se tenir loin d'un monde du cinéma qu'ils ne fréquentaient pas. Il était tellement content d'être à Luchon qu'il était question de le faire revenir en 2 011 comme invité d'honneur ». « Je n'ai pas l'intention d'arrêter ce métier très agréable ». Dans la station thermale, le réalisateur n'avait pas non plus déçu avec son proverbial coup de fourchette. Ce gourmand avait craqué pour quelques plats comme la tartiflette ou le tartare « légèrement poêlé ». « Ici, c'est simple : je ronronne », s'était-il réjoui.
Source La Dépêche du Midi Jean-Marc Le Scouarnec

Le Pèlerin

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23 août 2010 1 23 /08 /août /2010 23:10

 Apparition

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La lune s'attristait. Des séraphins en pleurs 

 Rêvant, l'archet aux doigts, dans le calme des fleurs 

Vaporeuses, tiraient de mourantes violes 

De blancs sanglots glissant sur l'azur des corolles. 

- C'était le jour béni de ton premier baiser. 

Ma songerie aimant à me martyriser 

S'enivrait savamment du parfum de tristesse 

 Que même sans regret et sans déboire laisse 

La cueillaison d'un Rêve au cœur qui l'a cueilli. 

J'errais donc, l'œil rivé sur le pavé vieilli 

Quand avec du soleil aux cheveux, dans la rue 

Et dans le soir, tu m'es en riant apparue 

Et j'ai cru voir la fée au chapeau de clarté 

Qui jadis sur mes beaux sommeils d'enfant gâté 

Passait, laissant toujours de ses mains mal fermées 

Neiger de blancs bouquets d'étoiles parfumées. 

 

Stéphane Mallarmé, Vers et prose, 1893

Le Pèlerin

 

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9 août 2010 1 09 /08 /août /2010 05:57

Il avait 80 ans...

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Le comédien français Bruno Cremer, connu surtout pour avoir joué le rôle du commissaire Maigret, est mort samedi dans un hôpital parisien des suites d'un cancer, à l'âge de 80 ans, a annoncé dimanche 8 août son agent France Degand.

Bruno Cremer avait joué pendant 14 ans le rôle de Maigret, pipe au coin de la bouche, la télévision française ayant diffusé de 1991 à 2005 une série de 54 épisodes sur les enquêtes du célèbre policier, crée par l'écrivain belge Georges Simenon.

Né le 6 octobre 1929 à Saint-Mandé, dans la banlieue parisienne, Bruno Cremer avait raconté dans son autobiographie, intitulée Un certain jeune homme, avoir été attiré très jeune par le métier d'acteur.

Prédilection pour les films militaires

"Ça m'a pris à 12 ans. Cette porte de sortie m'a sauvé la vie. Sans cela, je ne sais pas ce que j'aurais fait", avait-il confié. Après ses études secondaires, il avait suivi des cours de théâtre au conservatoire à Paris où il avait côtoyé Jean-Paul Belmondo.

Bruno Cremer avait une prédilection pour les films militaires, les rôles de flic teigneux et les histoires d'espionnage. Il avait travaillé avec de nombreux metteurs en scène et en particulier François Ozon – dans Sous le sable – et Jean-Claude Brisseau – Noce blanche – et joué, entre autre, dans Le Bon et le méchant de Claude Lelouch, L'Etranger de Luchino Visconti, Le Convoi de la peur de William Friedkin.

Il avait à son actif, plus de 110 films et téléfilms, selon son agent. Il avait aussi joué plusieurs fois au théâtre, dans des pièces de William Shakespeare, Jean Anouil et Oscar Wilde.

Bruno Cremer a trois enfants, un fils Stéphane d'un premier mariage, et deux filles de son épouse Chantal, avec laquelle il était marié depuis 1984.

Un "Acteur populaire"

"Le président de la République rend hommage à Bruno Cremer, acteur talentueux, figure familière et attachante de la scène française", a réagi dans la soirée l'Elysée par voie de communiqué.

Le premier ministre François Fillon, quant à lui, "souhaite rendre hommage aux multiples talents de ce comédien exigeant". M. Fillon rappelle qu'"il incarna notamment le colonel Rol-Tanguy, chef des Forces françaises de l'intérieur de la région parisienne, dans Paris brûle-t-il ? de René Clément, en 1966". "Ce rôle avait tout du symbole pour celui qui, à l'âge de 18 ans, fit le choix de devenir français", écrit le premier ministre dans un communiqué.

De son côté, Frédéric Mitterrand, ministre de la culture, estime que "nous perdons un grand acteur qui, au début des années quatre-vingt dix, avait élargi encore le public de ses nombreux fidèles en incarnant de façon magistrale le très célèbre commissaire Maigret". "Bruno Cremer était, au meilleur sens du terme, un acteur populaire, plébiscité pour la qualité de son jeu comme pour celle de sa personnalité", déclare M. Mitterrand dans un communiqué.

Source lemonde.fr

Le Pèlerin

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6 août 2010 5 06 /08 /août /2010 14:21

À Marciac, JIM fait plus que du jazz

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Diana Krall, en 2008, sous le chapiteau de Jazz in Marciac. La chanteuse et pianiste canadienne ouvre demain vendredi 30 juillet la 33e édition de JIM

Seize soirées, trente-quatre concerts, des stars et des monstres sacrés en veux-tu en voilà, Jazz in Marciac - JIM pour les intimes - est un des plus gros festivals de l'été, une machinerie bien huilée qui draine bon an mal an ses 200 000 visiteurs. Vendredi sera donné le coup d'envoi de la 33e édition. Michel Mercier, le ministre de l'Espace rural et de l'Aménagement du territoire, est de la partie. Car cette année, JIM gonfle ses pectoraux et prend son élan pour entraîner dans son sillage le développement de tout un territoire. Cela fait longtemps déjà que le festival a commencé à sortir de ses limites estivales pour faire vibrer Marciac en hiver. Pendant la saison d'hiver, JIM assure ses deux concerts par mois pour un public d'acharnés n'hésitant pas à braver la froidure pour assouvir sa passion.

Devenir un pole culturel

Mais la construction d'une salle de spectacle de 500 places dont le chantier a commencé va changer la donne dès 2011. En pleine pampa gersoise, Marciac a l'ambition de devenir un pôle culturel générant de l'activité économique et faisant bouger les lignes démographiques. Pour donner un avant-goût de ce que pourrait être une programmation élargie, les arènes accueillent, du 6 au 13 août, une sélection de spectacles échappant au strict registre du sacro-saint jazz (lire encadré). Il y aura de la danse et du rock, du cirque, du théâtre et de la danse encore, et tout de même un peu de jazz aussi, parce que bon, hein, on est un peu à Marciac tout de même ! Vendredi, la programmation officielle donne d'entrée dans le poids lourd avec la star canadienne Diana Krall. Suivront Marcus Miller, Wynton Marsalis, Chick Corea, Gilberto Gil, Ahmad Jamal (ne ratez pas Hiromi Uehara en première partie), Wynton Marsalis encore, Paco de Lucia, et Galliano, et Didier Lockwood, et Kenny Barron, et… la liste est encore longue de ces grands ducs inscrits à l'affiche du festival. JIM revient plus en forme que jamais. Le mieux, c'est encore d'y aller et de se faire plaisir sur place.

Et aux arènes...

Aux frontières du jazz, JIM présentera aux arènes de Marciac: « Lévitation Azmari Dancing in your head » (le 6), « Le Poids de la peau » par Lonely Circus et « Chansons et histoires du grand cirque » par Rue de la Muette (le 7 et le 8), « L'Esprit du jazz » par la Compagnie de la Rose (le 9 et le 10), « Chandelle » par la Compagnie Vieussens (le 11), « Paroles de pieds, paroles de corps » (le 12 et le 13). Tout sur www.jazzinmarciac.com

Source La Dépêche du Midi

Le Pèlerin

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