Une nouvelle affaire éclabousse Sonatrach
L'étau se resserre de plus en plus autour des corrompus et corrupteurs de Sonatrach. Un autre dossier sur la corruption vient d'éclater au grand jour. Il s'agit, cette fois ci, d'une affaire liée à la passation du marché entre la compagnie aérienne algérienne, Tassili Air Lines (TAL), et le constructeur aéronautique canadien Bombardier. L'affaire Farid Bedjaoui, " l'illustre intermédiaire de la corruption ", qui a été accusé d'avoir amassé des fortunes douteuses, n'a pas livré tous ses secrets. Après les révélations de la presse italienne sur le scandale Saipem et celui de la presse canadienne sur SNC Lavalin, des sources médiatiques ont révélé qu'une enquête est en cours, consistant à ouvrir le dossier de passation du marché entre la compagnie aérienne algérienne, Tassili (TAL) Air Lines, propriété du groupe pétrolier Sonatrach, et le constructeur aéronautique canadien Bombardier. Ce contrat, signé le 10 juin 2006, au siège de Sonatrach, a consisté en l'achat de quatre avions modèle Q400, pour un montant de 84 millions de dollars. Les quatre appareils, d'une capacité de 70 places chacun, et d'un prix unitaire de 21 millions de dollars, ont été livrés entre juillet et octobre 2007, à raison d'un appareil par mois. La cérémonie de signature de ce contrat, qui s'est déroulée au siège de la compagnie pétrolière algérienne à Hydra, a eu lieu en présence du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil et des P-DG des trois compagnies, respectivement, Mohamed Meziane, Belkacem Belhattat et Pierre Baudoin. Une année plus tard, en 2007, Tassili Air Lines commande chez le même constructeur canadien Bombardier quatre autres avions bi-turbopropulseurs Q 200 de 35 places. De forts soupçons pèsent sur Farid Bedjaoui, en raison de ses liens étroits avec l'ancien ministre de l'Energie et des mines, Chakib Khelil. Il aurait été l'intermédiaire principal, selon le portail d'information Algérie1, entre les acheteurs algériens et les vendeurs canadiens. La presse nationale avait déjà en 2006, observé que le choix opéré par la commission d'évaluation des offres, pouvait être considéré comme " forcé et imposé ", que l'on pourrait qualifier de gré à gré tacite, «voire déguisé», tant les conditions d'obtention de ce marché par Bombardier n'ont été ni conformes ni transparentes. Ceci allant à contrario du principe même de l'appel d'offres institué par le groupe Sonatrach et du "choix dans la transparence et en toute objectivité", ajoute le site électronique, qui avance que même " l'ouverture des plis ne s'est pas faite publiquement " contrairement à la réglementation des marchés publics. Bombardier a remporté ce marché suite à un avis d'appel d'offres public, où deux autres concurrents, à savoir, Airbus et ATR étaient également en lice. Le plan de développement de TAL en 2006, d'une enveloppe globale de plus de 1,2 milliard de dollars, prévoit l'achat d'une quarantaine d'avions. Tout compte fait, le feuilleton des scandales de corruption notamment dans le secteur des hydrocarbures, ne risque pas de sitôt son épilogue. D'autres dossiers teints de corruption seront étalés au grand public sous peu, alors que l'Algérie vient juste de célébrer le 42ème anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures
Source Les Débats Rebiha Akriche
Le Pèlerin