La tension monte entre Alger et Rabat
Malgré les différentes tentatives de rapprochement entre les deux pays, les relations entre l'Algérie et le Maroc n'arrivent pas à se normaliser de manière à permettre de bâtir une coopération bilatérale, ni l'union maghrébine.
Dans ce cadre, Rabat qui connaît assez bien la position de l’Algérie par rapport aux dossiers de Sahara occidental et l’ouverture des frontières terrestres entre les deux pays fermés depuis 1994 continue dans la provocation.
A ce propos, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, a qualifié hier à Alger la campagne médiatique menée par le Maroc contre l’Algérie d’«escalade préméditée». Abordant le dernier communiqué du MAE marocain, Belani a fait remarquer que tout d’abord, «il est intéressant de revenir sur le séquentiel de cette escalade, que tout laisse à penser qu’elle est préméditée puisqu’elle répond à des considérations multiples qui ne nous échappent point».
A ce propos, il explique qu’à l’origine il y eut «cet acte d’hostilité inqualifiable mettant en cause l’intégrité territoriale de l’Algérie. Les propos martiaux d’une gravité extrême, tenus par le chef du parti de l’Istiqlal, membre de la coalition gouvernementale, et relayés par les télévisons publiques, ne peuvent en aucune manière participer benoîtement de la liberté d’expression et d’opinion et leur impact hautement dommageable ne pouvait être ignoré par les autorités qui préférèrent les absoudre par leur silence». Le porte-parole du MAE s’interroge sur les propos contradictoires des responsables marocains : «comment doit-on interpréter le fait que ceux qui plaident vigoureusement pour la réouverture de la frontière en viennent, en même temps, à en contester le tracé». Pour Belani en plus de cette «contradiction», il a été relevée «l’invocation des règles de voisinage et de l’exigence de coopération aurait voulu que les actes suivent les professions de foi, fussent-elles volontaristes et engageantes pour l’avenir de la relation bilatérale, comme celles que nous avions entendues en février dernier». Belani revient aussi sur les risques d’ouverture des frontières terrestres en affirmant que tout le monde «sait et admet qu’il y a un problème grave» en ce qui concerne les «infiltrations massives» de drogue à partir du territoire marocain. A ce titre, il dira : «Nous fûmes surpris, lors des discussions que nous avions voulues confidentielles, dans un premier temps, de nous entendre dire, sur le ton du diktat, que pour mieux coopérer, il faut d’abord ouvrir la frontière» avant de s’interroger sur la partie qui a commencé à vouloir imposer des conditionnalités «inacceptables», tant dans la forme que dans le fond, soulignant que cette campagne «est échafaudée en grande partie sur une déformation substantielle de nos déclarations officielles en ce qui concerne la question du Sahara occidental».
Concernant le dossier du Sahara occidental, le porte-parole du MAE a tenu à souligner que «la seule partie qui met cette question au cœur de la problématique bilatérale, c’est la partie marocaine». Belani a rappelé que l’Algérie «n’a cessé, pour sa part, depuis la réunion de Zéralda en juin 1988 et celle de Marrakech en février 1989, qui a abouti à la signature du traité constitutif de l’UMA, de découpler la question du Sahara occidental de la relation bilatérale algéro-marociane et de la perspective stratégique de l’intégration maghrébine à laquelle nous croyons fermement malgré les vicissitudes conjoncturelles que nous voulons transcender».
Pour ce qui est des attentes, ambitions et préoccupations du peuple algérien sur d’autres questions nationales et maghrébines, Belani dira qu’il n’appartient à aucune partie étrangère de lui suggérer et encore moins de lui dicter ses choix souverains.
Il est à souligner que Rabat n’a jamais cessé de mener une campagne médiatique contre l’Algérie tout en réclamant une réouverture des frontières terrestres entre les deux pays !
Source Le Jour d’Algérie N.C.
Le Pèlerin