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  • : Algérie Pyrénées - de Toulouse à Tamanrasset
  • : L'Algérie où je suis né, le jour du débarquement des Américains, le 8 novembre 1942, je ne l'oublierai jamais. J'ai quitté ce pays en 1962 pour n'y retourner que 42 ans plus tard. Midi-Pyrénées m'a accueilli; j'ai mis du temps pour m'en imprégner...mais j'adore
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De Toulouse à Tamanrasset

 

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Le cirque de Gavarnie

L'Algérie, j'y suis né le jour du débarquement des Américains, le 8 novembre 1942. J'ai quitté ce pays merveilleux en 1962, pour n'y retourner qu'en août 2004, soit 42 ans plus tard...
Midi-Pyrénées m'a accueilli. J'ai mis du temps pour m'imprégner de Toulouse mais j'ai de suite été charmé par ce massif montagneux et ses rivières vagabondes que je parcours avec amour...Ah ces chères Pyrénées, que je m'y trouve bien ...! Vous y trouverez de nombreux articles dédiés à cette magnifique région et la capitale de Midi Pyrénées : Toulouse
L'Algérie, j'y suis revenu dix fois depuis; j'ai apprécié la chaleur de l'accueil, un accueil inégalé de par le monde.......L'espérance d'abord ...Une relative désillusion ensuite...Pourquoi alors que le pays a un potentiel énorme...Les gens sont perdus et ne savent pus que faire....Les jeunes n'en parlons pas, ils ne trouvent leur salut que dans la fuite....Est-il bon de dénoncer cela? Ce n'est pas en se taisant que les choses avanceront.
Il y a un décalage énorme entre la pensée du peuple et des amis que je rencontre régulièrement et les propos tenus dans les divers forums qui reprennent généralement les milieux lobbyistes relayant les consignes gouvernementales...
Les piliers de l'Algérie, à savoir, armée, religion et tenants du pouvoir sont un frein au développement de l'Algérie ....Le Pays est en veilleuse....Les gens reçoivent des ….sucettes...Juste le nécessaire... pour que ....rien nez bouge....
Pourtant des individus valeureux il y en a ....Mais pourquoi garder des élites qui pourraient remettre en cause une situation permettant aux tenants des institutions de profiter des immenses ressources de l'Algérie. Le peuple devenu passif n'a plus qu'un seul espoir : Dieu envers qui il se retourne de plus en plus...Dieu et la famille, cette famille qui revêt une importance capitale en Algérie.

Le vent de la réforme n'est pas passé en Algérie tant les citoyens sont sclérosés dans les habitudes et les traditions relevant des siècles passés....La réforme voire la révolution passera....à l'heure d'Internet, on ne peut bâillonner le peuple indéfiniment...Cela prendra du temps mais cela se ferra...
Pour le moment le tiens à saluer tous les amis que j'ai en Algérie et Dieu sait que j'en ai....C'est pour eux que j'écris ces blogs, quand bien même je choisis souvent mes articles dans la presse algérienne....pour ne pas froisser la susceptibilité à fleur de peau de l'Algérien...

Cordialement,
Le Pèlerin

 

 

 

 

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 08:40

Le grand projet d’alimentation en eau potable de Tamanrasset, à partir de la nappe d’In Salah sera livré en mars prochain

eau tamanrasset

 

Le grand projet d’alimentation en eau potable de Tamanrasset, à partir de la nappe de In Salah et dont le coût de réalisation s’élève à un milliard de dollars, sera livré en mars prochain, a indiqué Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau,  hier, lors de sa visite dans la wilaya de Tizi Ouzou.

«Ce projet gigantesque, qui a été réalisé sur une distance de 775 kilomètres, sera terminé au plus tard fin mars prochain. Il permettra de soulager la population de cette région du sud du pays», a souligné M. Sellal. Notons que ce mégaprojet prévoit de couvrir les besoins en eau potable des habitants de Tamanrasset ainsi que ceux des régions périphériques, à raison de 50 000 m3 par jour dans un premier temps, pour atteindre dans un second temps 100 000 m3/jour à l’horizon 2040.

Durant la même visite, le ministre a également procédé à la mise en service du projet de transfert des eaux du barrage de Koudiate Asserdoune vers le versant  sud de Tizi Ouzou, au profit de 14 communes de Draâ El Mizan, Boghni et Ouadhias et des localités du nord de Bouira.

Cette infrastructure hydraulique, située à Oued Isser, dans la commune de Maâla (15 km au sud de la daïra de Lakhdaria, wilaya de Bouira) est d’une capacité d’emmagasinement de 640 millions de mètres cubes. Réalisé par le groupe français Razel, le barrage de Koudiate Asserdoune est destiné aussi à l’alimentation en eau potable des populations de M’sila, Médéa et de la nouvelle ville de Boughzoul. Par ailleurs, M. Sellal a affirmé que les régions du nord de la wilaya de Tizi Ouzou comme Aghribs, Azeffoun et Iflissen seront  alimentées à partir du barrage de Taksebt en juillet 2011. S’agissant des autres projets de son secteur, le ministre des Ressources en eau a précisé que l’étude du barrage de Sidi Khelifa, dans la daïra d’Azeffoun, est achevée. Une société turque a été choisie pour entamer les travaux de cette infrastructure hydraulique.

Source El Watan Hafid Azzouzi

Le Pèlerin

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16 novembre 2010 2 16 /11 /novembre /2010 09:20

Sud algérien - Béchar - Pour que revive Abadla

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La situation s’est détériorée au niveau de ce périmètre, suite à sa dégradation avancée pour cause d’accumulation de plusieurs contraintes d’ordre naturel et technique, freinant le développement de cette zone agricole de la wilaya.

Parmi ces contraintes, la détérioration des réseaux d’irrigation, l’ensablement, l'envahissement d’importantes parcelles de terres mise en valeur, et ce par les mauvaises herbes, et l’envasement du barrage de retenue destiné à l’irrigation d'une capacité d'un million de mètres cubes, précisent des responsables de l’office des périmètres irrigués.

Les efforts déployés pour la mise en valeur des 5 400 ha sur les 16 000 ha de terres agricoles que compte la plaine d’Abadla sont aussi sérieusement compromis par la remontée du sel, rendant les sols impraticables pour toutes activités agricoles, soulignent les responsables de l'office. Une étude pour la réhabilitation globale de ce périmètre est envisagée par le ministère de tutelle, et ce dans le but d’une prise en charge de cette zone agricole, a indiqué le directeur local des services agricoles. Pour ce responsable, une équipe de responsables centraux a effectué dernièrement une visite de travail à travers cette plaine, dans la perspective de mettre au point les moyens et voies à mettre en œuvre pour l’amélioration de sa situation. Plusieurs opérations tendant à ralentir la dégradation de ce périmètre ont été réalisées par les services de l’office des périmètres irrigués.

Il s’agit notamment du curage et du désherbage des différents types de canaux d’irrigation à ciel ouvert et souterrains et qui totalisent un linéaire de 241 km, la réparation des dégâts causés par les inondations enregistrées durant l’année 2008 aux différentes structures du périmètres, en plus d’autres actions menées pour la protection du sol et l’ouverture de nouvelles pistes agricoles sur 5 km. Cependant, ces actions restent insuffisantes sans un programme de réhabilitation et de valorisation de ce périmètre, ou activent plus de 2000 agriculteurs, estiment les mêmes responsables.

Au niveau de la commune de Abadla, on signale qu’à cause des problèmes que connaît ce périmètre il a été procédé dès le mois de mars dernier à la création de six périmètre de mise en valeur sur une superficie de 16 720 ha attribués à 1 900 jeunes de la commune à vocation agricole. Une autre parcelle de 800 ha est également en voie d’attribution au niveau de plusieurs autres zones situées sur le territoire de la commune, selon un responsable de la localité.

La mise en place de ces nouveaux périmètres est confortée par la présence du barrage de Djorf Ettorba, d’une capacité de 365 millions de m3, a-t-il ajouté.

Source Infosoir R. L. / APS

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13 novembre 2010 6 13 /11 /novembre /2010 07:47

L’Eldorado du bassin sud-ouest

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Cela laisse, d’ailleurs, pantois et sceptiques les géants de la recherche gazière. Shell, Total et bien d’autres opérateurs, dépités par le peu de découvertes ne désemparent pas pour autant car confiants que cela pourrait être l’Eldorado du gaz et eux qui sont dotés d’une longue expérience dans le domaine de la prospection du gaz.

Le pétrolier espagnol Repsol serait sur le point de recevoir l’approbation de l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures pour le plan de développement du champ gazier de Reggane nord.

Bien que les réserves en sous sol ne seraient toujours pas confirmées, Alnaft donnera, croit-on savoir, incessamment le feu vert permettant de développer les champs de gaz de Reggane, Touat, Timimoun et Hassi- Mouina.

En attendant son entrée en phase de réalisation, Repsol en recevant l’accord de l’agence Alnaft après plusieurs mois d’attente pour développer ce champ de gaz se trouvant dans le bassin de Reggane, est susceptible de produire quelque 630.000 m3/jour.

Pour rappel, Repsol a une participation à hauteur de 33,75%, aux côtés de la Sonatrach (25%), des Allemands de RWE (22,5 %) et de l’Italien Edison (18,75%).

La genèse des découvertes opérées par ce partenaire espagnol remonte à l’année 2006. Repsol découvrira, à Reggane, d’abord deux puits avec un rendement initial de 736.000 m3/jour. Quelques mois plus tard, une troisième poche de gaz est mise à jour avec un débit de 763.000 m3/jour à 3.983 mètres et de 483.000 m3/jour à 2.360 mètres.

L’année 2009-2010 fut une année fructueuse pour tout le monde, puisqu’elle permit la découverte de pas moins de 16 puits de gaz, dont 9 par sonatrach en effort propre et 7 autres en associations. Les autres partenaires, à l’instar de la British Gas pour Hassi Ba Hammou et Gaz de France et Total qui ont obtenu le feu vert d’Alnaft pour développer les gisements de Hassi Mouina et Statoil, présenteront leur plan de développement en 2011.

A titre de rappel, GDF et Total ont signé des contrats portant sur une production annuelle de 6,1 milliards de mètres cubes. Il s’agit en fait de 4,5 milliards de mètres cubes/an pour Touat et 1,6 milliard de mètres cubes /an pour Timimoun. L’accord conclu avec Total relatif à l’Ahnet porte sur un engagement de production minimale de 4,5 milliards de mètres cubes/an.

Destinée à l’exportation, l’exploitation des champs gaziers du sudouest algérien représentant plusieurs milliards de m3 de gaz naturel permettra à l’Algérie d’alimenter le marché européen et venir pallier les carences ressenties sur les anciens champs vieillissant de Hassi R’mel, Alrar, Stah et Hamra.

Les différents partenaires opérant sur ces sites n’ont pas tous confirmé le potentiel des gisements. Si les premières quantités évacuées par le pipe devraient se situer à quelque 10 milliards de mètres cubes/an, le sous-sol du sud-ouest algérien n’est toujours pas quantifié.

Les présomptions retenues par certaines compagnies étrangères opérant en Algérie estiment que le bassin de Reggane regorge de l’équivalent de quelque 145 millions de barils de pétrole. Officiellement les réserves de gaz de l’Algérie sont estimées à prés de 4.500 milliards de m3. Les prévisions ne sont toujours pas établies bien que la construction du gazoduc GR5 augure de grands potentiels.

Ce dernier pipe-line qui s’étire sur 760 km d’une capacité prévisionnelle de 12 milliards de mètres cubes/an de gaz, reliant Reggane à Hassi R’mel et attendu pour fin 2013 représente l’un des méga projets de Sonatrach pour le quinquennat 2010-2014.

Source Le Maghreb

Le Pèlerin

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10 novembre 2010 3 10 /11 /novembre /2010 08:00

Sud algérien - Tamanrasset : Les premiers flux de touristes...

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Tamanrasset, Djanet, des destinations qui grouillent de monde en cette période automnale vivent dans l’attente des longues processions des touristes européens surtout.

La saison ne fait que commencer, elle s’étale d’octobre à fin avril mais les Tours Les operateurs craignent «une année blanche», c’est le président de l’Association des Agences de voyages et de tourisme, M Hamdaoui, le patron de l’agence Takouba, qui donne le ton. Cette hantise est partagée par la plupart, pour ne pas dire la quasi-totalité des 83 agences qui sont en activité dans la région de l’Ahaggar à Tamanrasset. Ils sont relayés par les élus locaux, représentants de la wilaya à l’APN qui ne ratent pas l’occasion de faire part de leurs préoccupations sur le devenir de l’activité et ses répercussions sur les jeunes qui peuvent «verser dans la déviance».

Il y a d’abord, la donne sécuritaire au Sahel qui a découragé les agences étrangères de tourisme, les assureurs européens, français plus particulièrement, qui ont «doublé les primes de couverture», nous dit un opérateur, viennent ensuite les mesures internes de «fermeture de certains sites » et enfin la nouvelle réglementation sur les agences de voyages. Cela dit, rien que pour le 10 octobre, on attendait un premier groupe de 65 touristes venus d’Allemagne, les touristes continuent «à nous faire confiance», souligne fièrement un autre opérateur qui attendait, lui, des arrivées de Mulhouse. Pour M. Tabagou de l’agence Ouedenne et Regagda d’Issarène Voyage, le problème c’est qu’«il est difficile de tenir ses engagements». Il y va de la notoriété de ces agences qui activent depuis des dizaines d’années-1988-exactement pour Issarène- Et comment, s’insurgent-ils, il y a des sites qui viennent d’êtres fermés alors qu’ils «font partie de notre circuit traditionnel arrêté en commun accord avec nos clients».

Pour les responsables du Tourisme, «il s’agit d’une mesure momentanée», le programme des préparatifs d’accueil est suivi à la lettre avec plusieurs institutions. Quant aux textes qui viennent d’être promulgués, cela «résulte d’une incompréhension» sans plus (voir notre entretien ci-contre avec le directeur du Tourisme). Cela étant, la capitale de l’Ahaggar a l’air de sortir son épingle du jeu devant cette paranoïa alarmiste. En ville, nous avons rencontré quelques uns, des italiens, des Français. Certains, à l’instar de ces couples, à la recherche de bons souvenirs, à la Maison de l’artisanat. Il est vrai que l’image du touriste débarquant à vélo, traînant son sac de couchage est aujourd’hui, «un lointain souvenir». Faire un circuit à travers plusieurs pays «n’est pas du tout facile aujourd’hui», explique un gérant d’hôtel qui, plein de courtoisie, répliquait à une Philippine et à un groupe de Chinois que «c’était complet». Ces derniers venaient non pas pour un circuit touristique mais pour rejoindre leur entreprise au chantier de transfert d’eau d’In Salah à Tamanrasset.

«Les touristes aiment le Grand Sud algérien, l’Ahaggar et le Tassili encore plus», nous résume un Italien de Florence. Cela fait «trente ans que je viens ici», ajoute t-il dans un français pas du tout incorrect. Alors si le lien ombilical n’est pas vraiment coupé, pourquoi cette triste mine ? De plus, en sus de 83 agences agréées, on apprend que 23 autres sont en cours d’agrément par la direction du tourisme. Enfin au plan des infrastructures de nouveaux investissements par des professionnels sont aussi programmés. Le métier connaît des hauts et des bas, «ce n’est pas facile nous faisons du porte à porte», s’indignent les professionnels, une manière d’appeler les autorités à plus de souplesse.

3558 arrivées à Tamanrasset, les premiers mois de 2010

Si l’on se fie aux chiffres, «il y a une continuité en matière de flux touristiques depuis 1999 à ce jour», disent les responsables de la direction du Tourisme, ici à Tamanrasset. Et pour cause, on parle de 26.110 passagers qui ont transité par la frontière en 2009. C’est un chiffre brut, car il y a les touristes, les transitaires et les travailleurs. La distinction est de mise. En tout cas, les agences de tourisme, à elles seules ont assuré des séjours et des circuits pour 7850 dont 5200 touristes français suivis de 420 allemands, 845 italiens et 320 suisses. Pour l’année 2010, les 50 % sont déjà atteints puisque on compte 3558 arrivées à Tamanrasset, selon la direction du Tourisme. Un cadre chargé du développement de l’activité touristique est catégorique, «il n’y a pas lieu de s’alarmer malgré la campagne médiatique outre Méditerranée, les touristes savent discerner. Il y a une panique qui va du Golfe d’Aden à l’Atlantique» et puis «le Sahel est loin», ajoute t-il. Ils (les touristes) sont conscients que les enlèvements de 2003, sont dus à «l’imprudence de gens qui n’ont pas respecté les consignes». Probablement des faux, ceux qui ne sont là que pour «le trafic d’objets culturels». Et puis le passage par des professionnels, les agences, est indispensable sur le plan de la sécurité. Il permet aux touristes de «mieux connaître et apprécier les trésors de ce vaste territoire, les us et coutumes de ses populations», poursuit notre interlocuteur. Pour ceux qui connaissent bien les aléas du désert, rien ne vaut l’apport d’un guide chevronné. Il est plus efficace qu’un instrument tel le GPS (localisation par satellite). Ce responsable nous rappelle la prouesse de Bennounou, un guide, qui a pu remonter les traces du fils de Margareth Thatcher (premier ministre britannique) et «le retrouver sain et sauf grâce à la couleur du sable….».

N’empêche, malgré la richesse des sites à découvrir, tel l’Assekrem, inévitable halte pour les pèlerins, la plupart des 15 campings sont vides, en ce mois d’octobre, si l’on exclut la maison de jeunes qui a accueilli, pour trois jours, les hôtes de la conférence internationale sur les énergies renouvelables. Cette «oisiveté» n’a pas encouragé les agences à faire le plein en étant moins mercantilistes. La sortie est facturée en 4x4 à 10.000 DA. Ce n’est pas à la portée de nos concitoyens. Des invités au salon ont quand-même osé faire le sacrifice en cotisant pour le site le plus proche. Ce sera tout de même «trois heures de pistes minimum car les dernières pluies ont défoncé l’itinéraire», nous dit un responsable d’agence. Au retour, une Française racontait, émerveillée, sa sortie sur l’Assekrem, « la vue imprenable du coucher du soleil », le thé au petit matin et sa rencontre avec le père Edouard….

Mais c’est une goutte de sable dans le vaste désert. En attendant des jours meilleurs, la plupart des camps sont vides. Au pied d’Adrien, la montage à la fente dans le parler targui, au Caravansérail , à la Zériba en passant par le Feity, le Youf Ahakit ( des noms targuis ) ou encore le Gîte saharien, c’est le silence, le vide …

Source Horizons K. Daghefli.

Le Pèlerin

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5 novembre 2010 5 05 /11 /novembre /2010 05:52

Sud algérien - Inondations de 2008 à Ghardaïa

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Les commerçants dans la tourmente

Des dizaines de commerçants se sont retrouvés du jour au lendemain sans rien, suite aux inondations et crues qui ont frappé toute la vallée du M’zab dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2008. Des pluies torrentielles se sont abattues durant plus de 48 heures sur plus de 8 communes, ainsi que sur le chef-lieu de la wilaya de Ghardaïa, provoquant un débordement des oueds, dont le fameux oued du M’zab.

Ruinés, ils changent d’activité

Anéantissement n De nombreux commerçants sinistrés ont fait part de leur mécontentement face au traitement reservé à leurs dossiers d’indemnisation.

Aux premières heures de la journée du 1er octobre, jour de la fête de l’Aïd El-Fitr, les constructions, les véhicules et les routes... étaient inondés. Une véritable catastrophe naturelle qui a endeuillé plus de 40 familles, engendré des blessures pour plus de 50 personnes, inondé près de 30 000 constructions et endommagé des vestiges historiques de la vallée du M’zab. Les inondations ont également détruit nombre de commerces et locaux commerciaux. A ce jour, 2 ans plus tard, les commerçants sinistrés déplorent le manque d’intérêt qu’on leur accorde.

Des commerces entiers ont totalement disparu. Lors de notre virée dans cette ville, nous avons constaté que nombre d’entre eux n’ont jamais repris leurs activités. Sur les murs ou à l’entrée principale, la trace du niveau des eaux, dépassant les 7 à 8 mètres est toujours là. «Ils n’ont pas été relancés ni bien nettoyés pour une réouverture faute de moyens financiers», commente le représentant du bureau local des commerçants de la commune de Ghardaïa, Mustapha Siwsiw.

Certains commerçants, de peur d’être mal vus, animés par un sentiment de honte après avoir tout perdu, n’osent plus travailler dans les localités où ils étaient connus par leurs grands commerces, selon le secrétaire général de l’Union des commerçants de la wilaya de Ghardaïa, Mohamed Debdaba. Pour combler le vide laissé par ceux-là, de nouveaux commerçants sont venus s’installer dans cette ville, qui reprend vie petit à petit. D’autres, choqués par l’ampleur de la catastrophe, ont carrément «quitté la wilaya pour s’installer ailleurs, travailler chez «les autres», refusant d’être vus par leur famille ou leurs collègues dans une situation aussi déplorable. Les chalets ? Ils ont catégoriquement refusé de s’y installer», a-t-il ajouté. De son côté, le président du bureau local des commerçants de Ghardaïa, Mustapha Siwsiw, a souligné que des commerçants sinistrés ne sont pas satisfaits du traitement de leurs dossiers quant au remboursement et à l’effacement de leurs dettes. L’Union des commerçants de la wilaya de Ghardaïa compte plus de 1 100 adhérents, dont plus de 500 sont sinistrés, selon le secrétaire général du bureau de wilaya, Mohamed Debdaba.

En réponse à une de nos questions à ce sujet, Dahmane Messaoud, vice-président de la commune de Ghardaïa, a précisé que «les dossiers des commerçants sinistrés ont été ficelés par la direction et la Chambre de commerce», sans donner plus de détails. En parallèle, les commerçants que nous avons rencontrés disent attendre toujours le traitement de leurs dossiers.

«Des commerçants ont complètement changé de wilaya. Agés de plus de 50 ans pour la plupart, que peuvent-ils espérer ? Qui peut les accepter ailleurs ? D’autres qui étaient gérants, sont devenus ouvriers. Ils n’ont pas pu supporter cette situation et ont changé de domaine d’activité. D’autres encore sont complètement anéantis après avoir perdu un ou plusieurs membres de leurs familles. D’autres ont perdu leurs propriétés, leurs marchandises et leurs locaux», se désole M. Debdaba.

Des indemnités qui tardent

En réponse à la demande d’indemnisation et d’aide aux commerçants sinistrés, la lettre du ministère du Commerce datée du 25 janvier 2009, dont nous avons une copie, fait état de pertes, suite à une expertise sur terrain, évaluées à 1 126 290 000 DA. «A ce jour, les commerçants n’ont rien reçu», selon le secrétaire général de l’Union des commerçants de Ghardaïa, qui rappelle encore que la catastrophe du mois d’octobre 2008, qui a frappé la vallée du M’zab, «dont une grande moitié des commerçants, surtout ceux qui ont tout perdu, a eu de grandes conséquences. Ces pertes ont affecté les commerçants aussi bien dans leurs finances que dans leurs âmes». «Suite aux requêtes et aux demandes d’aide, le ministère du Commerce nous a répondu par le biais d’une lettre réconfortante, nous informant que cette corporation sinistrée bénéficiera d’une indemnisation de l’ordre de 1 126 290 000 DA, qui devait être prise en charge par le ministère des Finances.» M. Debdaba revendique la prise en charge des commerçants sinistrés, à l’instar des artisans et des fellahs qui ont vu leurs pertes prises en charge à 100% par leur tutelle.» «La vallée du M’zab est le centre névralgique de tout le Sahara, et Ghardaïa est la plaque tournante du commerce saharien», a-t-il enchaîné.

Pourquoi ne pas suivre l’exemple de Benbada ?

Tout en applaudissant l’initiative du ministre des PME - PMI, M. Benbada, qui a eu l’idée d’exploiter la Caisse des artisans pour indemniser les artisans pour leur permettre de reprendre leur activité commerciale, M. Debdaba, secrétaire général de l’Union des commerçants de Ghardaïa, déclare que son union propose un grand projet de réalisation d’une zone de commerce de gros et d’entrepôts de 45 000 m2, au niveau de la zone Bouhraoua Est, à la sortie de la ville de Ghardaïa, et ce, dans le cadre du Comité d’assistance, de localisation et de promotion de l’investissement (Calpi).

Cette zone de commerce permettra de créer quelque 450 postes d’emploi permanents et compterait 80 locaux commerciaux, un hôtel, des restaurants et des cafétérias.

La plaie est toujours ouverte

Outre leurs difficultés psychologiques après la catastrophe naturelle qui a endeuillé Ghardaïa à la veille de l’Aïd El-Fitr 2008, les nombreux commerçants sinistrés ont le sentiment d’avoir été abandonnés. Ils témoignent.

Le niveau des eaux a atteint plus de 8 mètres à Berghayet», affirme Hichem, propriétaire depuis 2006 d’un taxiphone et prestataire de service (traitement de textes et photocopie…). Avant la tragédie, il activait avec un capital de plus de 70 millions de centimes. «Du jour au lendemain, j’ai tout perdu. La veille, au dernier soir du Ramadhan, il pleuvait beaucoup. Je m’étais préparé aux nombreuses demandes de mes clients, comme la recharge flexy. J’avais déboursé une belle somme d’argent ce soir-là pour approvisionner mon magasin en objets divers», se souvient Hichem, qui n’a pu relancer son commerce qu’une longue année après les crues dramatiques qui ont frappé la ville. «J’ai pu racheter une autre photocopieuse par facilités», reprend-il, se désolant de l’état du magasin de son voisin, qui a, lui, complètement abandonné son activité. A quelques mètres, un pharmacien qui avait perdu son stock de médicaments lors des crues, annonce : «A ce jour, aucune suite n’a été donnée à nos demandes de remboursement en tant que commerçants sinistrés.»

Cette pharmacie, qui a repris son activité 2 mois après les inondations, sur la base d’un endettement conséquent, n’avait pas de couverture sociale. Les pertes, poursuit notre interlocuteur, ont été évaluées par conséquent à près de 160 millions en médicaments. Smaïl, un vendeur de vêtements, qui affirme avoir difficilement repris son activité souhaite que «des solutions soient trouvées le plus rapidement possible, car nous sommes endettés jusqu’au cou. Des collègues, choqués, ont abandonné leur profession et d’autres ont carrément quitté la région.» Hamza, un autre commerçant sinistré, dit n’avoir pas déclaré son commerce et pas contracté d’assurance en cas de catastrophe. Les murs de son local inondé jusqu’au plafond, gardent encore la marque du niveau des eaux. Hamza a perdu l’équivalent de 150 millions de centimes. A l’annonce de l’aide de l’Etat aux sinistrés, ce jeune commerçant, optimiste, a rapidement voulu gagner du temps en engageant tout de suite des travaux de restauration avec un emprunt, qu’il avait prévu de rembourser à la perception de ses droits. «J’ai acheté un nouveau matériel de travail par facilités. Aujourd’hui, je croule sous les dettes. L’aide de l’Etat n’a concerné jusqu’à aujourd’hui que les artisans et les fellahs», précise-t-il, dépité. «On nous a promis une aide au début, ce qui nous a énormément encouragés à recourir à l’endettement. Mais voilà ! Deux années sont passées et... rien à l’horizon. Là, on risque d’être ruinés et d’abandonner nos activités . Comment allons-nous nourrir nos familles ?», s’interroge-t-il, alarmé.

Mohamed Debdaba * à InfoSoir - «Nos commerçants n’ont pas la culture de l’assurance»

InfoSoir : Où se situe l’Union des commerçants de la wilaya de Ghardaïa pour aider ses commerçants ?

Mohamed Debdaba : Depuis la tragédie du 1er octobre 2008, nous n’avons jamais cessé de revendiquer les droits des commerçants sinistrés.

Nous avons réuni plus de 500 dossiers qui ont été envoyés à notre tutelle, mais les commerçants attendent toujours. Les remboursements évalués en 2009 par le ministère des Finances sont toujours bloqués.

Qu’espèrent les commerçants en priorité ?

L’effacement des dettes et des impôts et l’aide de l’Etat. Le décret présidentiel avait pourtant décidé juste après la tragédie de dispenser les commerçants sinistrés des impôts.

Cependant, rien n’a été fait à ce jour. C’est la même chose pour l’effacement des dettes. Un grand nombre de sinistrés des crues de 2008 ont tout perdu. Leurs locaux, leurs maisons, leurs véhicules et même des membres de leurs familles pour certains. Ils sont devenus démunis du jour au lendemain.

Vous parlez d’autres contraintes...

Pis encore, des dizaines ont quitté la wilaya pour aller travailler chez les autres. Ceux qui sont restés sont endettés suite à des crédits contractés pour reprendre leur activité au plus vite. Ni dans la zone industrielle ni parmi les grossistes, on n’ose pour le moment réclamer l’argent prêté à ces pauvres commerçants qui ont voulu continuer à vivre dans la dignité...

Les commerçants ont-ils assuré leurs locaux ?

 Malheureusement, non. Nos commerçants n’ont pas la culture de l’assurance. Sur les 500 dossiers recensés, seulement 5 avaient assuré leurs locaux, soit un très faible taux de1%.

Du nouveau au profit des commerçants ghardaouis ?

Nous sommes représentés dans toutes les commissions de recours concernant les impôts, la Casnos et la Cnas. Une nouvelle commission a été créée, il y a moins d’un mois. C’est la Commission d’invalidité qui décide du pourcentage d’invalidité du commerçant en cas d’accident et du respect de ses droits. Nous avons également des conventions avec des compagnies d’assurance dont certaines ont réduit leurs taux à 50% au profit des commerçants et d’autres à 60%. L’autre point positif est qu’en cas d’affaire judiciaire portée devant un tribunal, nous ne sommes plus convoqués avec le public pour ne pas perdre de temps dans l’attente. Le commerçant est convoqué entre 13h 30 et 15h, un moment de la journée où généralement l’activité commerciale est en baisse à Ghardaïa.

Des projets ?

Nous attendons la concrétisation de notre projet pour dégager la vallée du M’zab avec la construction de grands hangars pour les grossistes, à travers le Calpi. On est toujours dans l’attente d’un local pour l’Union des commerçants de Ghardaïa, qui active actuellement dans la Chambre de commerce.

Un dernier mot...

Mon appel s’adresse aux responsables qui doivent étudier la situation de nos commerçants – dont certains sont devenus des SDF– pour trouver les meilleures solutions.

* Secrétaire général de l’Union des commerçants de la wilaya de Ghardaïa

Source Infosoir Souad Labri

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4 novembre 2010 4 04 /11 /novembre /2010 10:58

La Toussaint à Ghardaïa

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Les sites touristiques situés à travers la vallée du M’zab (Ghardaïa) ont connu, en cette fin du mois d’octobre et début de novembre, une large affluence de touristes, étrangers et nationaux.

Plus d’un millier de touristes, dont 350 étrangers, ont séjourné à la  fin du mois d’octobre dans la région, a indiqué le directeur du tourisme et de l’artisanat de la wilaya.

Ce regain d’intérêt pour la destination du M’zab est favorisé par le climat de quiétude qui règne dans la région réputée pour son patrimoine naturel, architectural, et culturel, classé par l’Unesco comme patrimoine mondial sauvegardé ainsi que par l’existence de jardins palmeraies abritant des lieux d’hébergement et maisons traditionnelles très prisées par les touristes notamment  étrangers, précise le directeur du tourisme. «Les touristes étrangers venus passer les vacances de la Toussaint  à Ghardaïa ont préféré les maisons traditionnelles situées dans la palmeraie de Béni-Isguen, contrairement aux nationaux qui ont préféré les thermes de Zelfana», localité située à 70 km de Ghardaïa, signale le même responsable.

«Cet engouement pour les maisons traditionnelles situées dans les palmeraies  constitue un signe révélateur d’une prise de conscience envers un tourisme écologique  propre» (Ecotourisme), estime-t-il. L’intérêt porté aux maisons traditionnelles et aux jardins de la vallée  du M’zab est le fruit d’une approche des opérateurs du tourisme de Ghardaïa visant à préserver le cachet atypique d’une vallée jardin et de servir de référence et de modèle à suivre en matière de protection de l’environnement, a ajouté le responsable du secteur. Cette vision s’est traduite par l’aménagement de nombreuses palmeraies familiales en des sites d’accueil et d’hébergement où des maisonnettes traditionnelles respectant l’architecture de la région et répondant au confort des touristes ont été édifiées.

Il existe plus d’une dizaine de sites d’hébergement situés dans les  palmeraies et jardins de la vallée du M’zab pouvant héberger prés de 500 personnes, signale-t-on. «Ces résidences traditionnelles sont devenues une des principales attractions des touristes, à la recherche de dépaysement et de découverte des us et traditions de la région», a indiqué un gérant de ce type de résidences à Beni-Isguen.

«Ce flux de visiteurs augure d’une saison touristique prometteuse pour  la région», a estimé le responsable du tourisme de la wilaya avant de souligner  que tous les moyens nécessaires ont été mobilisés pour assurer un agréable séjour aux hôtes de Ghardaïa.

Source El Watan

Le Pèlerin

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4 novembre 2010 4 04 /11 /novembre /2010 09:16

Le projet en cours d’étude

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Un projet de transfert d’eau de la région d’El-Goléa vers les Hauts Plateaux est en cours d’étude, a annoncé hier le ministre des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal.

«Nous avons lancé une étude pour réaliser un transfert d’eau à partir de Oued Mehiguen (nord d’El-Goléa) vers Djelfa, vers le sud de Msila et le sud de Tiaret pour permettre le développement de l’agriculture et de l’élevage dans ces régions des Hauts Plateaux», a expliqué le ministre sur les ondes de la radio nationale.

Il a fait savoir, par ailleurs, qu’un important transfert d’eau à partir de barrages des wilayas de Sétif et de Jijel est en cours de réalisation pour irriguer au minimum 30 000 hectares de terres entre El-Eulma et Sétif.

S’agissant de la réalisation du transfert d’eau d’In Salah vers Tamanrasset, M. Sellal a indiqué que les travaux avancent très bien et que le projet sera certainement livré au début du mois de mars prochain.

A une question sur l’utilité de réaliser des stations de dessalement, le ministre a affirmé que cette activité est fondamentale pour renforcer l’AEP, notamment dans les grandes villes, ajoutant, qu’»il ne faut pas oublier l’époque où l’Algérie avait pensé à importer de l’eau par bateau». «Il suffit qu’il y ait une faible pluviosité pendant deux années pour envisager la catastrophe», a-t-il mis en garde.

Le ministre a indiqué dans ce contexte que son département œuvre actuellement à sécuriser définitivement les grandes villes en matière d’AEP et à éviter la surexploitation des eaux souterraines et superficielles. Celles-ci sont destinées au développement de l’agriculture dans les Hauts Plateaux qui, a-t-il dit, sont le cœur du pays. Il a relevé que 13 nouvelles grandes unités d’une capacité de 100 000 et 500 000 m3/jour sont programmées pour le court et le moyen terme.

Rappelant les grands axes de la politique de l’Algérie en matière de ressources en eau, le ministre a relevé que sept grands barrages ont été réceptionnés en 2010, portant ainsi le nombre de ces infrastructures à 65 à travers le pays.

M. Sellal a précisé que le plus grand barrage dont les travaux ont été achevés cette année est celui de Koudiat Acerdoune, d’une capacité de 220 millions de m3. Il est prévu qu’il réponde aux besoins des wilayas de Tizi Ouzou, Médéa et Bouira.

Ces barrages portent la capacité totale de stockage d’eau en Algérie à 7,1 milliards de m3. Ces capacités étaient de l’ordre de 4 milliards de m3 en 2000 et devront passer à 9,1 milliards de m3 en 2014.

Source Le Jeune indépendant

Le Pèlerin

 

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17 octobre 2010 7 17 /10 /octobre /2010 04:00

«Un seul touriste d’enlevé et on n’entendra plus parler du tourisme saharien»

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De nombreux sites touristiques ont été fermés aux étrangers pour des raisons sécuritaires. L’argument ne semble pas convaincre les agences de tourisme. Qu’en pensez-vous ?

La sécurité des touristes est capitale pour nous. Si les services de sécurité ont estimé que ces sites peuvent constituer un danger pour les touristes, c’est que la menace est réelle. Il n’est pas question de jouer avec la vie des gens. Même la France a classé le désert algérien zone orange, qu’elle a déconseillé à ses ressortissants pour des raisons de sécurité. Il faut donc prendre au sérieux le problème. Si depuis 2003 à ce jour il n’y pas eu d’incident sur le territoire algérien, c’est bien grâce aux efforts des services de sécurité. Ils sont les plus habilités à décider d’ouvrir ou de fermer une zone.

- Mais les professionnels craignent que ces fermetures tuent toutes leurs activités dans la région de Tamanrasset…

Il n’y a pas que le Hoggar et le Tassili à Tamanrasset. Il y a d’autres sites, comme la boucle de l’Ahaggar et d’Ahnit, qui sont aussi exceptionnels et riches que ceux fermés provisoirement. Nous avons demandé aux agences de faire la promotion de ces wsites pour éviter la saison blanche. Nous sommes certains que les touristes vont vraiment apprécier ces produits méconnus. Pour l’instant, il y a des risques dans les autres sites et ils sont tous au courant, à partir du moment que certains de leurs représentants avaient pris part à la réunion de la commission de sécurité, présidée par le wali.

- Pourtant, les professionnels affirment ne pas avoir été associés à ces prises de décision, ni avoir été mis au courant…

Ce n’est pas vrai. Nous les avons de tout temps informés. Ils pouvaient ne pas être au courant lorsque les services de sécurité avaient, en plein milieu de la saison écoulée, pris la décision de fermer la route Djanet-Tamanrasset et certains sites, mais pour cette saison, ils sont tous informés et devaient normalement préparer leurs programmes en prenant en compte cette nouvelle donne.

- Certains groupes de touristes ont eu leurs visas après avoir présenté leurs itinéraires qui passaient par les sites fermés. Mieux, certains devaient arriver par Tamanrasset et repartir par Djanet, mais une fois sur place, ils se sont retrouvés bloqués et de ce fait, ils se sont retournés contre le tour-operator. N’y a-t-il pas de coordination entre les services de l’administration pour éviter de tels désagréments ?

C’est aux agences de prendre les dispositions nécessaires pour éviter ce genre de situation. Ils savaient depuis février dernier que la route entre Djanet et Tamanrasset était fermée. Ils pouvaient prévoir des vols par exemple, mais ils ont maintenu leur programme tel quel. Ce qui a provoqué quelques incidents. Un seul touriste enlevé dans la région et on entendra plus jamais parler du tourisme saharien. Vous savez très bien ce qui se passe au sud de la wilaya, et le dernier rapt des sept employés d’Areva, au nord du Niger, s’est passé non loin de la frontière algérienne. Comme nous le savons, au Sahara, les frontières n’existent pas. Alors, il faut juste patienter, le temps de sécuriser certaines régions difficiles d’accès. Ce n’est qu’une crise passagère que nous surmonterons inéluctablement

Doyen des guides, El Mouden craint pour son gagne-pain

Située à une trentaine de kilomètres de la ville de Tamanrasset, Izernane est le plus proche regroupement de Touareg nomades, fixé depuis quelques années seulement.

La route qui relie cette agglomération au chef-lieu de wilaya est une piste difficilement praticable. Pour y arriver, il faut au moins trois heures en 4x4. Sa population est composée surtout de chameliers. Quelques huttes en roseaux, vestiges des anciennes maisons, entourent encore quelques maisons en dur, électrifiées. L’école fait le plein à chaque rentrée, mais le seul dispensaire du village est dépourvu du minimum nécessaire. Les urgences sont la hantise des habitants, obligés de transférer leurs malades à Tamanrasset.
A Izernane, depuis que le tourisme a repris son envol, début 2000, la population vit des chameaux. Une seule bête, louée à des touristes, fait vivre jusqu’à cinq personnes par famille. Une aubaine pour éviter les opérations d’abattage, décidées juste avant, à cause de la misère. Dans ce village, comme dans beaucoup d’autres aux alentours, il n’y a point d’activité, à part le tourisme. Responsable d’une famille d’une quinzaine de personnes, El Mouden est le doyen des guides de la région.

Cela fait plus de 40 ans qu’il fait ce métier. Il nous invite dans sa modeste maison pour nous faire part de ses craintes : «Le tourisme est notre gagne-pain. Mes enfants ne savent faire que ça. Maintenant, tout est à l’arrêt. Nous ne savons plus quoi faire ni comment vivre. J’ai mes sœurs, ses enfants, les miens et ceux de mon cousin à nourrir. Heureusement qu’il a plu cette année et que nous pourrons faire paître de nos chèvres et nos chameaux, sinon on aurait été obligés de les sacrifier faute de pouvoir les nourrir.» Trois des enfants de ce guide aguerri rejoignent la discussion. Eux aussi ont peur de l’avenir. L’oisiveté les tue, depuis le début raté de la saison. «Nous ne savons rien faire à part le tourisme. Ils ont fermé des circuits pour des raisons de sécurité et oublient que nous sommes les yeux et les oreilles de cette région. Nous savons tout ce qui se passe ici et nous pouvons retrouver les traces de n’importe quel étranger. Nous avons d’ailleurs aidé l’armée à localiser les otages de 2003 et, aujourd’hui, je peux être formel : il n’y a rien ici. Les terroristes sont au-delà de nos frontières. Il faudrait qu’ils reviennent sur leurs décisions pour nous laisser travailler. Nous ne demandons rien à l’Etat, qu’il nous laisse juste gagner notre vie au lieu d’aller voler», souligne un des fils d’El Mouden, âgé d’une trentaine d’années.                

Sommet des chefs d’État du Sahel en Libye - Un sommet et des interrogations

Rien n’a filtré sur le mini-sommet des chefs des Etats sahélo-sahariens qui s’est tenu, dimanche dernier à Syrte, en Libye,
après la clôture du 2e sommet afro-arabe.

Cette réunion, dite de «concertation sur le Sahel», a regroupé, faut-il le rappeler, le président Abdelaziz Bouteflika, le guide de la Révolution libyenne, le colonel Mouammar El Gueddafi, les chefs d’Etat de Mauritanie, Mohamed Ould Abdelaziz, du Mali, Amadou Toumani Touré, et du Tchad,  Idriss Deby Itno. Mais on ne sait toujours rien sur les détails des discussions entre ces derniers. Pour de nombreux observateurs, il est clair que cette réunion intervient dans un contexte très particulier marqué non seulement par le trafic de cocaïne colombienne, mais également par la recrudescence des activités terroristes. L’Algérie avait convoqué, au mois de mars dernier à Alger, une réunion des ministres des Affaires étrangères de sept pays de la région, suivie d’une autre ayant regroupé les chefs d’état-major des armées du Mali, du Niger, de Mauritanie et d’Algérie, dans le but de coordonner les efforts et multiplier la coopération régionale, en matière de lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel. Un commandement militaire commun entre ces armées a été créé et installé à Tamanrasset, alors qu’un centre de renseignement sur le Sahel a été mis en place à Alger il y a quelques jours.

Complicité des autochtones

Sur le terrain, la facilité avec laquelle a eu lieu l’enlèvement de sept travailleurs d’Areva de leurs domiciles à Arlit, au nord du Niger, et la rapidité avec laquelle ces derniers ont été transférés au nord du Mali pour négocier leur libération, montrent que les phalanges d’Al Qaîda au Sahel ont gagné en nombre et en logistique grâce non seulement aux fortes rançons que les Etats leur versent, mais aussi aux complicités qu’ils achètent auprès des notables de la région de Tombouctou, Gao et Kidal, au nord du Mali.
En effet, dès l’arrivée des sept otages (employés d’Areva) à Timetrine, au nord du Mali, les négociateurs «attitrés» du palais présidentiel ont ouvert les habituels canaux de communication avec les terroristes. Hier, ils ont alerté l’AFP sur l’état de santé de la seule femme otage, qui, selon eux, a «un besoin urgent de se faire soigner d’un cancer». «Les ravisseurs d’Aqmi sont ouverts à toute négociation.» «Je reviens de chez les ravisseurs, dans le désert, où j’ai rencontré deux représentants du groupe qui les détient ; l’otage française est malade et ne peut plus rester longtemps sans soins.» Le médiateur malien a ajouté : «La femme française est malade. On nous a dit qu’elle a été soignée peu de temps avant son enlèvement, mais elle nécessite un suivi.» A en croire ces négociateurs, les ravisseurs «feront bientôt connaître leurs revendications».
Certainement une somme encore plus importante que celle payée par le gouvernement espagnol et la libération de certains de leurs acolytes détenus au Mali, en Mauritanie ou au Niger.

Mohamed Rouani. Président de l’Union nationale des associations des agences de tourisme alternatives - «Il y a une volonté de tuer dans l’œuf le tourisme saharien»

Pourquoi, selon vous, le décret régissant l’activité des agences de tourisme et de voyages et promulgué au mois de juillet dernier porte-t-il atteinte aux activités des professionnels du tourisme saharien ?

Les dispositions de ce décret sont mortelles pour le tourisme saharien. Elles ne répondent pas au mode d’exploitation, à l’éthique et à la mentalité de la culture locale. Nous activons dans une région spécifique, qui diffère totalement des régions du Nord ou des Hauts-Plateaux. Ses guides n’ont rien à voir avec ceux qui activent ailleurs.
Ce sont des locaux qui, en dépit du fait qu’ils ne sont pas instruits, connaissent comme leur poche tous les coins du désert, sa faune, sa flore et son histoire. Ils n’ont pas de diplôme, mais sont excellents dans leur métier de guide qu’ils ont appris sur le terrain. Comment peut-on leur exiger un titre, alors qu’ils n’ont jamais mis les pieds à l’école ? Il y a quelques années, nous avions demandé aux autorités de leur dispenser une formation orale, mais cela n’a pas été pris en compte. Le tourisme saharien n’a rien à voir avec le tourisme de masse. C’est une activité très particulière et le décret qui vient d’être promulgué ne peut être appliqué. Si les pouvoirs publics avaient impliqué les professionnels du tourisme dans l’élaboration de ce texte, il ne serait pas dans sa version actuelle. Ce décret prévoit le retrait de la licence si une agence ne travaille pas durant une période de six mois. Or, au Sud, la saison touristique s’étale du mois d’octobre au mois d’avril. Les autres six mois, il n’y a rien du fait du climat. Allons-nous tous nous retrouver sans licence ? Plus grave, ceux qui ont rédigé ce texte n’ont prévu comme sanction que le retrait définitif de licences quelle que soit la faute. De plus, ces licences ne sont même pas transmissibles aux enfants, alors que dans la région, l’activité est plus familiale qu’individuelle. Nous apprenons à nos enfants le métier et les connaissances y afférentes, pour qu’ils les prennent en charge une fois que nous ne seront plus de ce monde.

- En tant que professionnels du tourisme, avez-vous été impliqués dans l’élaboration de ce décret ?

Jamais. A aucun moment nous n’avons été sollicités. Sa promulgation a été une grande surprise pour nous. C’est toute l’activité qui est en danger. De toute façon, nous sommes en pleine saison blanche.

- La saison s’annonce-t-elle blanche à cause de ce décret ou à cause de la situation sécuritaire ?

Il est vrai que la fermeture inexpliquée de nombreux sites du Hoggar et du Tassili, le cœur même du tourisme à Tamanrasset, a porté un sérieux coup à l’activité. L’argument sécuritaire n’est pas convaincant, d’autant que depuis 2003, il n’y a jamais eu d’incident dans la région.
 Nous aussi sommes responsables de la sécurité de nos invités. Nous ne pouvons risquer leur vie. Nous savons que des décisions de ce genre ne pouvaient être prises sans l’avis des professionnels des agences de tourisme, dont l’activité fait vivre tout un pan de la société. Cela n’a pas été le cas et nous avons subi de plein fouet les réactions brusques des services de sécurité qui ont transféré des groupes de touristes par hélicoptère des sites touristiques à la ville, sans aucune explication, et ont fermé carrément la route reliant Djanet à Tamanrasset. Il y a comme une volonté de tuer dans l’œuf le développement du tourisme saharien. C’est une catastrophe pour la région et plus de 120 agences de Ghardaïa, Tamanrasset et Djanet vont mettre les clés sous le paillasson

- Qu’allez-vous faire maintenant que ce texte est promulgué et que dans un délai de trois mois, toutes les agences doivent être conformes aux nouvelles dispositions ?

Nous effectuons actuellementdes démarches pour exposer nos préoccupations aux plus hautes autorités, à commencer par le ministre du Tourisme, puisque c’est sur rapport de ce dernier que le texte a été élaboré.
Une concertation avec les associations de Tamanrasset, Djanet et Ghardaïa est en train de se faire pour présenter un rapport commun aux autorités. Nous pensons que celles-ci vont être attentives et répondront favorablement à nos préoccupations pour sauver la saison qui s’annonce morte après les annulations de certains tour-operators, suite à la prise d’otages de Arlit, au nord du Niger.

 Source: El Watan  Salima Tlemçani

Le Pèlerin

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17 octobre 2010 7 17 /10 /octobre /2010 03:52

La région de Tamanrasset sous haute pression

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Depuis février dernier, les services de sécurité sont en état d’alerte maximum à Tamanrasset, la ville frontalière du  nord du  Mali et du Niger, deux régions en proie à une forte activité de terroristes, contrebandiers et narcotrafiquants.
Si les services de sécurité maintiennent toujours la pression, les professionnels du tourisme, les plus touchés par la situation, ne comprennent pas cette inquiétude et vont jusqu’à douter d’une quelconque menace sur la région.
Pourtant, celle-ci est bel et bien réelle, si l’on se réfère aux propos d’un officier de la région : «Des informations ont fait état d’un projet d’enlèvement de touristes au Tassili. Ces données étaient crédibles, puisque nous avions arrêté des personnes chargées de la logistique.» Notre interlocuteur précise que l’attentat a été déjoué à la dernière minute grâce à la vigilance des forces de sécurité : «L’endroit ciblé est très fréquenté par les touristes. Nous avons été obligés de les évacuer pour ne prendre aucun risque, en attendant d’arrêter tous les éléments du groupe.» Mais chez les professionnels du tourisme, cette intervention a néanmoins suscité l’incompréhension, voire la colère : «Pourquoi des mesures aussi importantes et brutales ont-elles été prises sans que nous soyons informés ? Sommes-nous aussi fous pour mettre en péril la vie des touristes ?

Nous connaissons parfaitement la région et si nous avions ressenti la moindre menace, nous aurions nous-mêmes refusé d’aller sur les sites à risque.  En 1993, lorsque la situation a commencé à se détériorer, nous avons nous-mêmes pris la décision de ne plus ramener de touristes, jusqu’en 2000», déclare M. Hamdaoui, président de l’Association des agences de tourisme de Tamanrasset. Entouré d’une vingtaine de représentants des agences locales, il explique pendant des heures les «conditions très difficiles» dans lesquelles les professionnels du tourisme exercent à Tamanrasset.
«Des touristes en bivouac ont été embarqués à bord d’hélicoptères militaires pour être acheminés vers la ville ; d’autres ont été interdits d’accès à de nombreux sites et certains ont été sommés de rebrousser chemin, sur la route Tamanrasset-Djanet, pour des raisons sécuritaires. Nous n’avons jamais été destinataires d’un quelconque document officiel notifiant ces mesures», déclare M. Hamdaoui.  
Une réaction que l’officier des services de sécurité «ne comprend pas». Pour lui, les événements qui secouent le nord du Mali et du Niger «sont suffisants pour mettre tout le monde en état d’alerte. Vous savez très bien qu’avec les rançons, les terroristes sont suffisamment riches pour offrir des sommes alléchantes à certains employés d’agences en contrepartie d’une quelconque information sur la localisation de touristes pour en faire des otages».

État d'alèrte

Il rappelle que les mesures restrictives, décidées en février dernier, avaient été  prises alors qu’un Français, M. Germaneau,  venait d’être enlevé et exécuté par ses ravisseurs, quelque temps après, à la suite de l’opération militaire mauritano-française au nord du Mali. «Le dispositif mis en place et le démantèlement des réseaux de soutien ont poussé les terroristes à agir là où l’on s’y attendait pas. Ils ont attaqué, en juillet dernier, une unité de gardes-frontières en patrouille à proximité de la bande frontalière avec le Mali, dans la région de Tinzaouatine, faisant onze victimes», indique notre interlocuteur. Ce qui a justifié le maintien des mesures «draconiennes» et «le refus catégorique» de rouvrir les sites touristiques et la route Djanet-Tamanrasset fermés aux touristes. Mieux, dès l’enlèvement des sept employés d’Areva à Arlit, au nord du Niger, la frontière avec ce pays a été carrément fermée, et ce, pendant une semaine, avant d’être rouverte «mais au compte-gouttes et uniquement aux ressortissants des deux pays», nous dit-on. «La tension est montée d’un cran à la suite de ce rapt et les militaires ont mis la pression sur les agences, dont les employés sont désormais surveillés. La suspicion et les restrictions imposées ont compromis la saison touristique et l’annulation des vols charters du tour-operator français Point Afrique a été comme un coup de grâce porté au tourisme balbutiant», souligne Mohamed, un cadre de l’administration locale. Il regrette que la commission de sécurité, présidée par le wali, n’associe pas les représentants des agences de tourisme de la région «pour plus de transparence», car, ajoute-t-il, la sécurité concerne tous les citoyens et non pas uniquement les militaires, les gendarmes et les policiers. Avis que partagent de nombreux notables touareg avec lesquels nous nous sommes entretenus.

Ces derniers ne voient pas d’un bon œil l’installation, à Tamanrasset, d’un comité commun des chefs d’état-major des armées de la Mauritanie, du Mali et du Niger, même si au fond, ils ne croient pas à des résultats probants sur le terrain. «Le terrorisme s’est installé dans la région grâce à l’argent et ne pourra en être chassé que par l’argent. Il faut que les Etats, y compris le nôtre, comprennent que la misère et la situation d’abandon que subissent les populations locales sont le terreau qui nourrit le recrutement au sein des groupes terroristes. Pour renverser la situation, il faut donner aux jeunes les chances d’une vie meilleure», déclare un  notable d’une tribu targuie. Entouré de plusieurs membres de sa communauté, il exprime son inquiétude de voir ce qui se passe au nord du Mali et du Niger contaminer les régions sud du pays, notamment Tamanrasset qui, selon lui, s’est transformée ces dernières années en un véritable eldorado pour le blanchiment de l’argent de la drogue et de la contrebande, fléaux qui évoluent dans le sillage du terrorisme dont ils profitent pour assurer la sécurité du produit du crime.
Tam, eldorado du blanchiment de l’argent de la contrebande et de la drogue
La situation d’insécurité dans la région n’a fait que multiplier les gains de plus en plus énormes de personnes qui, il y a quelques années seulement, étaient à la limite de la pauvreté.
Ces nouveaux riches sont reconnaissables aux nombreuses somptueuses villas qui poussent comme des champignons, çà et là, sans éveiller les soupçons des services du fisc. Une virée au quartier Sersou Ferraille, au centre de Tamanrasset, permet de constater de visu qu’une multitude de constructions à étages dénotent d’un goût assez porté sur un luxe d’un autre genre. De l’extérieur, certaines maisons ne paient pas de mine, mais il suffit que les lourds portails métalliques s’ouvrent pour qu’apparaissent les signes de richesse. De la faïence d’importation sur les murs, des colonnes et des dalles de sol en marbre, des climatiseurs de dernière génération dans chaque coin des pièces, des lustres en cristal, des meubles venus certainement d’Europe… bref tout pour garnir un espace sans être regardant sur les prix.

Trafic en tout genre

Dès la nuit tombée, des voitures de luxe et des 4x4 des plus puissants et récents stationnent dans les ruelles étroites qui séparent les pâtés de maison. «Le soir, le quartier devient un lieu de rencontre des fraudeurs et des ripoux en tout genre. Ils négocient les affaires, les prix, la drogue, etc. Vous voyez cette Corolla blanche ? C’est celle d’un militaire. Et l’autre, un 4x4 Toyota, appartient à un ancien élu. L’homme qui est assis à côté du chauffeur est un policier. Vous voyez, je vous ai dit qu’il y a de tout et, parfois, il est même dangereux de s’y aventurer. Jamais les services de sécurité n’ont osé faire des descentes dans le quartier, alors qu’ils savent que toutes ces richesses sont le fruit de la drogue, de la contrebande et du trafic d’armes. Certains propriétaires  n’avaient aucun sou il y a à peine cinq ou six ans. D’où ont-ils eu tout cela ?», lance Saâd, notre accompagnateur. Il a très peur. Il panique à chaque fois que des hommes enturbannés nous fixent du regard. Saâd semble connaître bon nombre d’entre eux. Il a servi de chauffeur à un contrebandier qui, une fois devenu trop riche, s’est installé à Oran où il a ouvert une société d’importation. «Je suis certain que cette société est une couverture. L’argent qu’il s’est fait ici avec la fraude lui permet de vivre et de faire vivre ses enfants sur plusieurs générations. Il a même fait dans le trafic d’armes et de drogue. Devant lui, Hadj Bettou est un enfant de chœur.  Aujourd’hui, il est devenu un hadj auquel  beaucoup vouent respect et abnégation dans l’Oranie», note Saâd.
Il nous fait faire le tour de Tam, une ville qui croule sous les ordures que broutent des troupeaux de chèvres. «La saleté prend du terrain chaque jour sans que les autorités ne lèvent le doigt. La fraude est devenue le seul secteur d’activité qui ne s’est jamais arrêté. La drogue dure se vend comme des petits pains dans chaque coin de rue. Les services de sécurité sont concentrés sur la lutte antiterroriste laissant la ville entre les mains des trafiquants», déclare Saâd d’une voix éteinte. La température en cette journée dépasse exceptionnellement les 36 degrés.

L’avenir compromis

 Saâd ne veut plus nous accompagner à In Guezzam : «Vous allez faire plus de 400 km pour rien. Les services de sécurité ne vous laisseront pas poursuivre la route vers le Niger. Ils l’ont fermée juste après l’enlèvement des sept étrangers au nord du Niger. Ils ne laissent passer que quelques ressortissants nigériens et algériens qui justifient leur déplacement. J’ai moi-même accompagné quelqu’un qui a dû rebrousser chemin», précise Saâd. Cette situation ne le réjouit pas. Il voit son avenir compromis, lui qui travaille pour une agence de voyages comme chauffeur. Depuis que les militaires ont interdit aux touristes l’accès  à de nombreux sites et que Point Afrique, le tour-operator français, a annulé ses charters sur le Sud, Saâd a très peur. «Habituellement, à cette période, je ne m’arrête pas. Mais là, je n’ai pas eu un seul travail. Je me roule les pouces et l’agence risque même de fermer», lance-t-il tristement. Le pessimisme de Saâd est légitime. Le tourisme saharien est en train de subir les dommages collatéraux du terrorisme et des décisions unilatérales prises par les autorités pour réglementer un secteur qui vient juste de reprendre son souffle. Le décret du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, régissant l’activité des agences de voyages et de tourisme, est senti par l’ensemble des professionnels de la région du Sud comme un coup de grâce : «Pour nous, ce texte est venu casser l’élan d’une activité d’un secteur pourvoyeur d’emplois. Ici, les gens sont pauvres. Ils vivent la misère. Le tourisme constitue, pour eux, une bouffée d’oxygène qui nourrit leurs enfants et leur permet de se fixer et de préserver leur cheptel. Qu’allons-nous leur offrir une fois que le tourisme sera fermé ? Ils seront obligés de faire ce que certains habitants du nord du Mali et du Niger ont fait : s’allier aux terroristes ou aux trafiquants de drogue. Nous ne voulons pas rééditer le scénario des jeunes de Djanet, qui ont pris les armes et attaqué un avion militaire. Il a fallu l’intervention des notables de la région pour les faire revenir à la raison et se rendre. Fort heureusement, ils ont écouté leurs aînés, mais allons-nous être écoutés cette fois-ci ? Je ne le pense pas. Les jeunes de Tamanrasset se sentent totalement marginalisés. Il y a un quartier qui a pour nom Kandahar, et Dieu seul sait ce qui s’y passe de jour comme de nuit. Si nous avons pu retenir tout un pan de ces jeunes à l’écart, c’est parce que le tourisme est pour eux une fenêtre sur le monde. Vous la leur fermez, ils réagiront de la manière la plus violente», lance M. Labir, président de l’APW de Tamanrasset et responsable de l’agence Dromadaire. «Nous avons de tout temps attiré l’attention du wali sur ces questions, mais il n’y avait pas de répondant. Nous pouvons reprendre la situation en main pour peu que les autorités apprennent à associer les représentants locaux lorsqu’il s’agit de décider de l’avenir de la collectivité», conclut l’élu. En dépit des propos inquiétants des uns et des réponses rassurantes des autres, Tamanrasset donne l’image d’une ville que se disputent des trafiquants en tout genre qui blanchissent le produit de leurs crimes, et des terroristes qui n’attendent que l’occasion pour faire parler d’eux et isoler davantage la région.

Source: El Watan  Salima Tlemçani

Le Pèlerin

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15 octobre 2010 5 15 /10 /octobre /2010 07:55

Nouvelles révélations sur la base militaire US en Algérie : La station d'écoutes se trouve à Illizi

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Cette fois-ci c’est l’hebdomadaire VSD qui remet le sujet sur le tapis. Avec des détails, des précisions, donc nouvelles révélations. Dans son édition du 7 au 13 octobre 2010, l’hebdomadaire français révèle que les Américains ont installé une base secrète dans le sud algérien, «un centre d’écoutes et d’interceptions de la National Security Agency (NSA), les «grandes oreilles» de l’Oncle Sam. Cette fois, la base ne se trouve pas à Tamanrasset, mais à Illizi, à 2000 km d’Alger.

Lire également : Les Américains disposent d’une base militaire dans le sud algérien, selon Le Canard Enchaîné (Vidéo de Marines dans le Sahara)
Selon VSD, cette base se trouve non loin de l’oasis d’Iherir, à 200 km de Djanet. «Longtemps mise en doute, écrit le journal, l’existence de cette base est aujourd’hui «avérée par une bonne partie des services européens. A Washington, le Pentagone refuse de confirmer «officiellement» cette information, mais avoue du bout des lèvres qu’un détachement de GI est présent au bureau de la CIA à Tamanrasset. Il a même permis tout récemment au journaliste Jonathan Karl, de la chaîne américain ABC, de filmer le «sergent Mike» à l’entrainement avec ses douze bérets verts –les commandos de l’US Army – au milieu de soldats d’élite algériens dans les environs de Tamanrasset.»
L’existence de cette base américaine dans le sud algérien revient cycliquement au devant de l’actualité depuis quatre ou cinq ans, mais Algériens et Américains ont systématiquement botté en touche. L’hebdomadaire Le Canard Enchainé a remis une louche le 22 septembre dernier en affirmant que Washington a installé une base d’écoutes à Tamanrasset dans laquelle travaillent 400 «barbouzes» qui ne contentent pas d’écouter les téléphones cellulaires des terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) mais s’intéressent également aux conversations des forces armées algériens et celles du DRS. Qu’y a-t-il de nouveau sur cette base qui n’a pas été déjà écrit?
VSD révèle que c’est le président Barack Obama qui a convaincu son homologue algérien de la nécessité d’installer un centre d’écoutes dans le Sahara. Cette sollicitation a été introduite lors de la visite à Alger, le 22 novembre 2009, du général William E. «Kip», Ward, 60 ans, commandant en chef de l’Africom, le commandant des États-Unis pur l’Afrique «Reçu discrètement à la présidence de la République, il convainc Abdelaziz Bouteflika d’ouvrir une base d’écoutes sur le sol algérien. » L’argument du général? Une partie de ces interceptions téléphoniques et des informations recueillies par les radars bénéficiera aux autorités algériennes. Lors d’une conférence de presse tenue le 25 novembre à l’ambassade US à Alger, Ward jure qu’il n’y aura pas de base américaine en Algérie. Ce démenti de la part de Ward a été émis à la demande du président Obama. Mais précise, VSD, les choses n’en sont pas restées là. C’est Abdelmadjid Saheb, commandant de la 4ème région militaire, qui a été chargé de coordonner, côté algérien, l’acheminement du matériel et des équipements de la future base. Mr. Saheb effectuera ainsi quatre voyages aux États-Unis entre novembre 2009 et juillet 2010.
Le choix s’est donc porté sur la zone de l’oasis lutherie, située à 200 km de la frontière libyenne et à 120 km d’Illizi. C’est à Illizi que 32 touristes occidentaux avaient été enlevés en 2003 par un groupe terroriste dirigé à l’époque par El Para. Les antennes de la NSA, ajoute l’hebdomadaire, couvrent «une zone allant de Dakar (Sénégal) à Khartoum (Soudan), et d’Alger à Lagos (Nigeria). En toute discrétion, une petite armée secrète capte et intercepte la totalité du flux d’informations électroniques» (téléphones satellitaires, GSM, textos, mels, Twitter) de la région.»
VSD affirme encore que la surveillance de ce site a été confiée à une société de gardiennage basée à Pretoria en Afrique du Sud qui «emploie un certain commandant Damink, ancien des services de renseignements sous le régime de l’apartheid, aujourd’hui présenté comme spécialiste des réseaux islamistes dans le monde.» Toutefois, ces deux éléments rapportés par l’hebdomadaire ne sont pas nouveaux. L’existence de cette société de gardiennage ainsi que la présence de ce commandant Damink a déjà été mentionné dès …septembre 2003 par un site spécialisé dans les recherches sur le terrorisme.
Source DNA Tayeb Belmadi

Le Pèlerin

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